Une visite peut cacher une surprise de taille |Circé|

En ce dimanche le réveil fut bien difficile, non pas à cause d'une gueule de bois, ce qui ne m'étais pas arrivée depuis des années, mais parce que mon corps me faisait payer ma nuit blanche de vendredi. Je m'étais couchée sans fermer les volets, ni les doubles rideaux bleus aussi les rayons du soleil eurent tôt fait de chauffer la moindre parcelle de ma peau qui n'était pas recouverte par le drap. Ouvrir les yeux fut plus que pénible, ma chambre baignait dans un univers d'intense lumière, pourquoi avais-je choisi un appartement situé à l'est ? Je me levais péniblement, je haïssais les matins où j'avais l'impression qu'il fallait que j'aille me recoucher, tout simplement parce qu'à chaque fois je pouvais être sûr qu'il allait m'arriver un truc. Je me fis chauffer un peu d'eau chaude, pris la boîte de thé à la rose dans le placard tandis que mes yeux tombaient sur le papier posé en évidence sur le plan de travail... Le voilà mon drame : le diner de famille avec grand-mère et grand-père avait lieu ce soir, et chez moi en plus... Misère, il fallait vraiment que j'arrive à apprendre à lui dire non un jour. Je m'installais au comptoir après avoir attrapé une pomme, une cuillère et ma tasse fumante, il avait beau faire chaud j'aimais bien boire un thé au réveil. C'est une fois assise que mon esprit sorti peu à peu de la brume dans laquelle Morphée l'avait plongé, des images me revenaient d'un diner avec Lloyd sans que je sache si s'était de bride de mon rêve ou pas... C'est la vision de ma mère qui me rappela les évènements de la veille, je poussais un soupir de désespoir, remuais la tête de façon à chasser le fait que ma mère et Lloyd s'était rencontré hier soir. Non pas que cela me dérangeait, juste qu'elle n'a jamais rencontré un garçon qui me tenait tant à cœur, car elle me déchiffrais trop vite lorsque j'étais amoureuse. Je vérifiais qu'aucun message n'était en attente sur mon répondeur, ce qui était le cas. J'allais avoir un appel d'elle, de ça je pouvais en être plus que certaine. J'allumais la radio, je voulais m'évader un peu, ne penser à rien... Juste quelques instants, après j'accorderais à Lloyd et à l'amour que je lui voues tout le reste de la journée mais là j'avais besoin d'une pause.

Pause qui ne me fut pas accordé puisque l'on frappa à ma porte, ce qui me surprit amplement. D'une part parce que personne ne venait me voir un dimanche matin, d'autre part parce que le seul qui aurait pu le faire avait les clés de l'appartement. Je vérifiais que mon peignoir était bien ajustée tout en allant voir qui était derrière la porte. A travers le judas, j'aperçus une jeune femme brune tenant un papier dans ses mains, ne décelant aucune mauvaise intention, j'ouvris la porte.

Oui

Elle désirait me voir, j'étais un peu surprise d'autant plus qu'elle avait des valises avec elle. Je me souvins alors que j'avais proposé mon canapé dans le cadre d'un échange de bon procédé sur internet. Il suffit d'avoir un canapé-lit pour accueillir des voyageurs de tout horizons et leur permettre de se loger gratuitement. Seulement en général on devait se contacter d'abord avant de débarquer, or je n'avais pas consulter ma boite mail depuis vendredi donc je n'avais pas fixé de rendez-vous avec qui que ce soit. N'écoutant que mon bon cœur je l'invitais à entrer, en espérant qu'elle pourrait me fournir une explication.

Ma nuit avait été longue très très longue, je n'avais pas dormit depuis l'avant veille et j'étais exténuer et pourtant j'étais certaine de ne pas pouvoir trouver le sommeil. Trop de chose me trottait dans la tête, trop de peur me serrait les entrailles. Pourtant la soirée avait bien commencer, comme tout les mois j'allais diner chez mes grand-parents avec ma mère, habituellement nous étions quatre à dîner mais pas hier soir, non, hier, ils tenaient à me présenter un homme. Et j'avais encore des frissons rien qu'en y repensant, ils m'avaient vendus, offert à un démon comme ma mère pour plus de pouvoir et d'argent. Je n'avais rien montrer durant le repas mais il m'avait effrayer, ces yeux vides, ces gestes brusque et son parler dédaigneux m'avait profondément bouleverser. Je ne savait pas comment j'allais me tirer de ce guêpier. C'est ma mère qui m'avait donner la solution.

Elle avait parut bien calme au diner, elle qui d'habitude alimente la conversation et j'en connus la raison à peine monter dans la voiture. Elle avait un plan, elle refusait que je vive la même chose qu'elle et elle comptait m'envoyer chez sa sœur. J'eus à peine le temps d'avoir toute les explications et encore moins celle de préparer mes valises, que déjà elle m'emmenait à l'aéroport pour me rendre à San Fransisco, là ou selon elle, je ne risquerais rien.

Je me retrouvais dans l'avion sans trop savoir comment j'y était arrivé, j'avais du mal à croire que je fuyais, je n'avais pas quitté mon travail, je n'avais pas dit au revoir à mes amis et surtout la peur que le démon s'en prenne à ma mère me retournait l'estomac. Tout le long de mon voyage, je serrais le papier avec l'adresse qu'elle m'avait précipitamment écrit, ma cousine Anna saurait m'aider. Mon cœur faisait du yoyo je n'avais qu'une envie rentrer chez moi. Pourtant, comme j'étais courageuse et que je savais se qui m'attendais chez moi, je pris un taxi en sortant de l'aéroport et je me rendis directement à l'adresse indiquer, le soleil se levait, il était tôt mais je n'avais nul part ou aller.

Comme par magie je me retrouvais à sonner à sa porte, je savais que je ne devais pas être à mon avantage, j'étais toujours habillé pour aller au diner, je devais avoir les yeux tirés, mon maquillage avait couler et ma coiffure était une horreur et pourtant, j'attendis patiemment qu'elle ouvre. Je souris quand elle le fit, me retrouvant soudain toute bête.

- Anna Larson ?

J'avalais ma salive lentement l'observant, essayant de trouver un trait de famille entre nous et effectivement, j'y trouvais quelques ressemblance entre nous. Je pris une profonde inspiration et lui sourit un peu plus détendus.

- Je sais que cela va vous paraitre dingue mais ... je suis votre cousine, et ... j'ai besoin de votre aide.

Avez-vous déjà ressenti le besoin de recueillir un animal blessé quand vous en voyez un ? Moi ce fut le cas, à peine était-elle entré dans mon appartement que je fis attention à sa tenue. Qui pourrais s'habiller ainsi un dimanche matin ? Visiblement elle avait voyagé de nuit, ses yeux reflétaient la fatigue, signe évident d'un stress ou d'un voyage. Je refermais la porte derrière elle, et attendis qu'elle me parle, qu'elle explique une telle incursion dans ma vie à une heure aussi matinale. Elle semblait très nerveuse, je le voyais à sa façon de triturer son petit bout de papier, comme si sa vie en dépendait. Le plus étrange était que j'avais cette impression étrange que nous nous connaissions, plus je la regardais plus quelque chose clochait, mais je n'arrivais pas à mettre le doigt dessus. Tout à coup elle se prit la parole, d'une voix cassée, comme si elle avait peur de dire ce qu'elle s'apprétait à dire.

Je vous demande pardon, je n'ai pas de cousine.

C'était complètement ridicule, cette fille débarquait dans ma vie et essayait de la faire voler en éclat. J'allais la prier de partir quand je sentis qu'elle disait la vérité, un doute m'envahit. Maman ne m'avait jamais parlé de ses parents, elle aurait pu me taire l'existence d'un oncle ou d'une tante, alors il se pourrait que cette jeune femme en face de moi soit bien ce qu'elle dit. Je devais vérifier, dans le cas contraire j'appellerais Lloyd pour qu'il vienne au plus vite.

Attendez, vos grands-parents se nomment Carlson, n'est-ce pas?

Je savais que j'étais un peu agressive, tout dans mon attitude dénotait de cette volonté de protection. Seulement en l'observant je ne pouvais douter d'une chose, bien que différente nous avions des similitudes physiques, ne serait-ce notre bouche. J'étais un oeu agitée, je m'impatientais jusqu'à ce qu'elle confirme. Ils faisaient parti de sa vie, j'ignorais seulement à quel point ils étaient impliqué car je refusais que leur folie vienne me retrouvée. Et qu'avait-elle dit ? Elle me demandait de l'aide, seulement j'ignorais totalement comment j'aurais pu aider une cousine dont j'ignorais tout.

De l'aide? Mais pour...?

Je fus interrompu par la sonnerie du téléphone, je l'aurais bien laissé sonner mais la réalité s'imposa à moi, c'était surement ma mère au bout du fil, la seule qui puisse m'appeler à une heure aussi matinale, elle voulait en savoir plus sur ma soirée avec Lloyd. Je demandais à la jeune femme d'attendre, puis décrochais. J'avais raison, ma mère venait aux nouvelles, j'ignorais si je devais la tenir au courant des derniers évènements après tout sa nièce se tenait là près de moi, avec un air perdu plus triste que celui d'un orphelin. Quelque chose avait poussé cette jeune femme a se précipiter chez moi, je ne savais pas où elle avait eu mon adresse mais elle aurait pu aller chez ma mère, or c'était mon appartement qu'elle avait choisi. Je la regardais alors que ma mère m'interrogeais sur la soirée, Je l'invitais à me suivre tandis que j'expliquais à maman que je n'avais pas envie de parler de ma soirée au téléphone, j'offris à ma cousine un siège et lui mit un verre d'eau devant elle... Je lui offrirais un vrai repas après. j'abrégeais la conversation en lui promettant que je passerais à la maison rapidement. Une fois que j'eus raccroché, je me retournais vers elle, tout idée d'agressivité envolée.

Ecoute je ne sais pas ce qui t'as poussé à venir ici, je ne sais pas si je peux t'être d'une quelconque aide. Mais ce que je sais c'est que tu as besoin d'un bon repas, et d'une oreille pour t'écouter... Alors tu veux quoi en premier la cuisinière ou la conseillère?

Je ne savais pas à quoi m'attendre, je ne savais même pas si elle connaissait le monde de la magie. Je me contentais de l'observer attendant à tout moment qu'elle me mette à la rue et alors là, je serais dans un sacré pétrin. Pourtant bien qu'elle refuse au départ notre filiation, au bout d'un certain temps, elle l'accepta en me posant une question qui me fit frissonner. Je ne m'attendais pas à se qu'elle les connaisse puisque sa mère s'était enfuis, la surprise du se lire dans mes yeux mais je réussit à retenir la première phrase qui me vint à l'esprit en m'humidifiant les lèvres.

- Oui se sont bien mes grand-parents mais ... je croyais que votre mère avait couper les ponts avec la famille. Comment est se que vous les connaissez ?

J'étais de plus en plus convaincue que venir ici était une mauvaise idée, de toute évidence, elle ne connaissait pas l'histoire de la famille, elle ne connaissait pas l'existence des démons et je n'avais pas le droit de lui briser la vie qu'elle menait tout cela pour m'aider moi une inconnue. Pourtant je n'eus pas le temps de battre en retraite, le téléphone sonna et tout en discutant avec son interlocuteur, elle l'entraina dans la cuisine et lui offrit un verre d'eau. Bientôt elle se retrouva assise savourant le moment de calme et de paix qu'elle lui offrait et qui était déjà énorme selon elle.

Anna raccrocha rapidement le combiné puis elle vint alors lui proposer de l'aide et un bon repas. Elle lui fit un petit sourire en coin, elle se rendit soudain compte qu'elle était morte de faim, il faut dire, elle n'avait pas manger grand chose au repas chez ces grand-parents. Elle avait été trop stresser par le démon posant ces yeux sur elle, la forçant à avoir une conversation et surtout l'idée que ces grand-parents veuillent qu'elle se lie à cet homme lui soulevait le coeur. Enfin pour le moment, elle ne pensait pas à tous cela, elle pensait à un bon repas chaud, son ventre se mis même à grogner sans aucune discrétion.

- Je dois dire qu'un bon repas ne serait pas de refus. Et en même temps tu pourrais peut être me dire se que tu sais de nos grand-parents.

Je ne voulais pas faire de bêtises, je ne savais pas se qu'Anna savait de la magie, de notre famille et surtout de nos grand parent. Je ne voulais pas lui annoncer quelque chose que sa mère lui aurait cacher, donc avant de lui raconter en quoi elle pourrait m'aider, je devais savoir se que je pouvait lui raconter sans risque pour moi et pour elle. Je l'observais alors en silence, attendant qu'elle accepte de répondre à ma requête alors que pour le moment je ne lui avait encore rien expliqué de ma présence ici.

Elle semblait tellement perdue que je me demandais comment elle avait pu venir jusque chez moi, et surtout pour quelles raisons. Je lui souris face à l'évidente faim qui lui tenaillait les entrailles, j'allais m'occuper de nourrir cette cousine qui venait de me tomber du ciel . Je lui préparais un petit brunch composé d'une salade de fruit, j'avais des pommes, et des bocaux de fruit dans le placard, je savais qu'elle attendait des réponses mais qu'étais-je supposé lui dire... Elle les connaissait mieux que moi, je réfléchissais à ce que je pouvais lui dire, sans pour autant la blesser par des paroles fâcheuses... Je ne savais pas si elle aimait le thé mais je lui préparais quand même une tasse de mon breuvage préférée, avant de lui faire des oeufs... J'ignorais si elle allait manger tout ça mais au moins je m'assurais qu'elle ne manque de rien. Je mis les plats devant elle, et m'assis en face d'elle. Il était temps pour moi de lui dire ce que je n'avais jamais avoué à ma propre mère. Je lui racontais qu'à 16 ans j'ai voulu connaître les parents de ma mère, je savais qu'ils étaient en vie et que ma mère avait coupé les ponts avec eux mais je ressentais le besoin de connaître ce côté de sa vie. Alors j'ai fait des recherche et j'ai découvert qu'il vivait à Burbanks, j'avais une amie qui acceptait de me couvrir le temps que j'aille là bas et que je les rencontre. C'est là que j'ai pris mes précautions pour dire ce que j'avais à dire, je lui avoua que je fus déçue par cette rencontre... Je leur avait dit que j'étais la fille d'une amie de leur fille Maria et que j'aurais aimé rencontré cette femme et sa famille. Mais que leur fascination pour le monde des démons m'avaient fait penser qu'ils étaient complètement dingues.

Je sais que ce sont tes grands-parents mais je t'avoue que je ne peux pas croire que des adultes puissent croire aux démons. Je suis désolée si je te blesse... Euh je ne connais même pas ton nom.

Je me servis aussi en fruit, la voyant apprécier ce petit déjeuner. Je ne cherchais pas à la presser mais je m'inquiétais de la raison qui l'avais poussé à venir ici. J'étais une inconnue pour elle, alors pourquoi c'était à moi qu'elle demandait de l'aide. Je me demandais si je ne devais pas appeler Lloyd finalement, après tout un policier serait peut-être le plus à même d'aider n'importe qui. Je bus quelques gorgés de thé et me lançait.

Maintenant dis moi ce qui t'arrive et pourquoi tu es ici?

Je l'observais en silence s'activer dans la cuisine, elle ne semblait pas pressée de répondre à ma question et je savais qu'elle était en droit de refuser d'y répondre, après tout, elle ne me connaissait pas, je débarquait comme ça sans crier garde et je me permettait de la question sur sa famille, notre famille. C'est pourquoi, je restait bien tranquille. Elle était perdue dans ces pensées, mais cela ne m'empêcha pas de la remercier pour les fruits et le thé qu'elle me servit. Elle me surprit en préparant en plus des œufs et du bacon, s'était pour moi un petit déjeuner parfais. Je me sentait revigorer à chaque bouché, je sentait les couleurs qui revenait peu à peu sur mes joues. Nous nous faisions face à face quand elle commença à me raconter sa rencontre avec nos grand-parents, à m'expliquer que leur fascination pour les démons lui avait fait peur, chose que je comprenait très bien mais je me demandait aussi comment elle pourrait réagir si un jour elle apprenait que s'était vrai et surtout que sa nouvelle cousine en avait du sang dans ces veines. Je soupirais doucement mais je ne l'interrompis pas. Je la laisser aller jusqu'à la conclusion, et dire qu'elle semblait gênée de me dire la vérité, alors qu'en faite, cela me faisait un bien fou de ne pas être la seule à les voir comme de vieux fou un peu dégénérer. Bien sur nous n'avions pas les mêmes raison de penser cela mais le sentiments que j'éprouvais n'en était pas moins bien présent. Je souris carrément, quand elle prit le soin de souligner que si moi je connaissais son identité, elle, elle faisait encore face à une parfaite inconnue.

- Je suis désolée, je n'ai pas toute ma tête ce matin. Je m'appelle Circé, Circé Jordan Delisson.

Je lui donnais mon identité complète, non pas pour frimer mais tout simplement pour lui facilité ces recherches, car je me doutais bien, qu'elle allait se renseigner pour moi, enfin moi s'est se que je ferais et je lui en voudrais presque de ne pas le faire. Nous mangeames un instant en silence, je la remerciais intérieurement de ne pas m'accabler de question et que quand enfin sa curiosité fut trop forte, elle me demanda simplement de m'expliquer pour qu'elle puisse comprendre. Je posais ma fourchette et but une gorgé de thé, l'explication allait être longue et j'allais devoir faire bien attention à ne pas dévoiler le monde de la magie à mon humaine de cousine.

- Je ne sais pas se que ta mère t'a raconté sur nos grand-parents, mais, ils ne sont pas très très gentils. Ils ont une soif de puissance et d'argent inépuisable et pour eux, leur fille n'était qu'un moyen d'en obtenir davantage.

Je regardais un instant la cuisine qui m'entourait, s'était assez douloureux de s'imaginer à la place d'Anna, ne rien connaitre de ce monde, d'être juste une humaine et de ne pas avoir à se battre en permanence sur se qui bout au fond de soi. Non je n'arrivais tout simplement pas à me l'imaginer. Je reportais alors mon attention sur elle.

- Ils ont essayer de marier ta mère à un homme mais elle à fuit, alors ils ont recommencer avec la mienne. Elle les à écouter, elle n'a pas eut la force de ta mère mais elle n'est pas trop mal tombé. Enfin d'après ces dires, il est mort quand j'avais deux ans.

Je parlais de la mort de mon père sans vraiment de sentiment, mais comment avoir mal quand on à perdu quelqu'un dont ont à aucun souvenir. J'étais trop jeune quand un démon un peu trop zélé avait voulu l'éliminer pour obtenir ces pouvoirs, ma mère avait tout tenté pour gardé sa présence près de nous mais sans succès.

- Ma mère n'a jamais imaginé que nos grand-parents pouvaient recommencé avec moi. Hier, ils m'ont présenté mon futur mari, un homme froid et violent et ... ma mère à refuser que je subisse la même chose qu'elle et c'est la raison pour laquelle, elle m'a envoyé ici.

Visiblement mes petits plats semblaient lui faire plaisir puisqu'elle mangeait de bon appétit, je savais que derrière cette faim apparente devait se cacher un mal-être important, toutefois je n'en mesurais pas encore toutes les aspérités. J'essayais de me montrer courtoise, attendant patiemment qu'elle me réponde, son prénom m'étonna un peu, je me rappelais les livres de ma mère sur la mythologie grecque. Circé était une grande magicienne, étrangement je me dis que peut-être je l'avais insultée, après tout peut-être qu'elle même avait les même croyance que ses grands-parents. Néanmoins elle ne semblait pas offusquée ou quoi que ce soit, je pris donc le parti de garder mes divagations pour moi, je doutais pas en revanche qu'elle m'avait fourni volontaire de quoi enquêter sur elle. Instinctivement je me dis qu'il faudrait que je mette Lloyd au courant, finalement j'allais la faire cette visite au commissariat... Je reportais mon attention à ma cousine, c'était étrange comme la situation ne me dérangeait pas plus que cela en vérité, comme si j'avais toujours su qu'elle existait et que je la rencontrerais un jour. Nous étions là, à nous faire face quand elle parla enfin, assouvissant ma curiosité. Néanmoins je ne m'attendais certainement pas à une révélation de ce genre, je savais, du peu que j'en avais vu, que les Carlson se sentaient supérieur en bien des points aux autres mais de là à être des êtres assoiffés de pouvoir, je n'en revenais pas. Seulement ce n'est pas ça qui me fit décrocher la mâchoire, ni la regarder avec des yeux de merlan frit, mes oreilles me hurlaient intérieurement les mots qu'elle venait de prononcer. Marier ta mère. Marier ta mère. Marier ta mère. Marier ta mère. Marier ta mère. Marier ta mère. On aurait pu croire que j'étais une boîte à musique cassée qui répétait les mots les plus durs à entendre. Je savais que mon père avait été le bonheur de ma mère, seulement j'ignorais encore à quel point cela avait été vrai. Je continuais à l'écouter mais des larmes vint se loger dans mes yeux, savoir que ma mère m'avait offert un précieux cadeau était une chose, mais savoir que cette chance n'avait pas été donné à Circé et sa mère en était une autre.

Je suis désolée.

Je ne savais pas pourquoi je m'excusais, j'avais le sentiment qu'il fallait que je le fasse. J'avais toujours cru que ma vie avait été façonnée par la malchance, et même si je n'ai jamais baissé les bras face à cette évidence j'en étais arrivée à un stade où je ne pensais pas que mon passé ait pu être traversé par une bonne fée. Et pourtant je me rendais compte que si ! Ma mère avait saisi cette chance de partir, contrairement à ma tante. Je ne la connaissais pas mais j'imaginais le courage qui lui avait fallu pour accepter d'épouser un homme contre sa volonté. Puis elle m'avoua qu'elle n'avait que très peu connue son père, il faut croire que les hommes sont maudits dans notre famille, je ne lui dis rien pour l'instant. Elle saura tout ou tard que comme elle, il m'a manqué un père auprès de moi. Puis vint enfin la raison de sa présence ici, je comprenais parfaitement qu'elle ait eu besoin de soutien et qu'elle soit venue chez moi. J'ignorais comment sa mère avait eu mon adresse mais je doutais fort que Circé le sache elle-même. Maintenant il fallait prendre des décisions importantes.

J'ai un ami dans la police, je vais l'appeler et on va voir ce qu'on peut faire pour que tu sois en sécurité ici.

Je n'aimais pas me servir de mes liens, mais cette fois-ci il s'agissait d'une véritable urgence. Je ne pouvais sciemment laisser ma cousine être livrée à un homme violent. Elle avait fui comme ma mère, et je me promis de faire tout pour lui offrir le rêve que ma mère s'était payé. Faisant des plans dans ma tête, je regardais l'appartement.

Tu vas t'installer ici pour l'instant, je n'ai qu'une chambre mais on pourra installer un lit dans le bureau si tu le souhaites.