Je venais rarement voir Allen s'entraîner, aujourd'hui faisait donc exception à la règle. Il faut dire que je ne faisais pas partie des groupies qui s'extasiaient devant les joueurs, se pavoisant pour obtenir un sourire ou autre de la part des joueurs de notre équipe. Certes depuis que j'avais rencontré Allen, je m'intéressais un peu plus à ce sport mais je refusais de devenir l'une de ses folles hystériques qui s'évanouissaient lorsqu'elles obtenaient un sourire de sa part. Non ! J'appartenais à une catégorie rare en ce monde, celle des personnes proches du quaterback. Notre amitié en étonnait toujours plus d'un, d'autant que je cherchais à ne pas alimenter les pages peoples de nos journaux à scandales, et jusqu'ici j'y parvenais aisément. J'étais donc assise dans les tribunes, en retrait des fans habituels, attendant patiemment que l'entraînement se termine. Depuis quelques temps on se voyait occasionnellement, ce qui nous convient parfaitement puisqu'il allait jouer un match important dans quelques jours, mais lors de son dernier appel j'ai senti qu'Allen avait besoin de parler. Nos discussions portaient souvent sur lui, pas la star, mais lui l'homme et les angoisses qu'il connaissait. Je n'ignorais pas qu'il avait peur de quelque chose au fond de lui même, j'avoue que parfois j'ai peur pour lui néanmoins j'étais toujours présente dès qu'il en avait le plus besoin. Certain pourrait penser que ce n'est pas mon rôle, que la petite amie de ce grand joueur est là pour ça, je ne pourrais dire qu'une chose : l'amitié est une chose plus forte qui ne s'explique pas. Je reportais mon attention à l'action sur le terrain, oui Allen était mon ami et je voyais bien, même sur le terrain, que quelque chose clochait. Son manque d'entrain, ses boutades absentes envers ses coéquipiers, définitivement mon ami avait besoin de parler.

Enfin l'entraînement se termina, je vis des dizaines de filles se précipiter vers les portes de sorties pour êtres les premières à pouvoir approcher leurs idoles, moi même je me dirigeais vers le terrain. J'étais toujours dans les tribunes, un peu au dessus des joueurs, je ne l'avais pas prévenu donc je me devais de lui montrer que j'étais là, c'est pourquoi je me retrouvais à lui crier.

Hey 49ers!

Je le vis lever les yeux comme il l'avait fait des milliers de fois, pensant avoir à faire à une groupie, quand il me vit il me sourit franchement. Je lui montrais ma montre pour lui signifier que je l'attendais. Je savais qu'il allait devoir se doucher et franchir la ligne de ses fans mais j'avais tout mon temps, je retournais m'asseoir pour l'attendre.