Au detour de ce chemin (=> Navaeh)

Un vent léger régnait dans une forêt proche de San Francisco, Sweeney Ridge était si belle en automne, les arbres n’avaient pas encore perdus toutes leurs feuilles, et ces feuilles se coloraient des plus jolies couleurs composant les flammes, brun, brun-roux, orange, rouge rosé, or…toute une palette de couleur gaies mais tristes à la fois. Drôle d’antithèses n’est-ce pas ? Triste et gaie sont opposé par les mots, mais une de ces feuilles représentait les deux. La mort en beauté. Exactement ces termes.
Le reflet de la masse végétal sur San Andreas Lake émerveillait une jeune fille.
Lucy Vandervall.
Encore elle…

Le vent caressait la surface des eaux, faisant onduler ses cheveux autour de son visage, longs rubans blonds flottants dans une sorte de vague, et sur le visage de la blondinette se peint une expression d’extase devant le spectacle des reflets. Comment peut on être aussi impressionné par une chose si simple et si normale ?
Cet jeune fille est tout sauf normal. Un brin enfantine même.
Mais accroupie ainsi devant l’eau, on dirait une bête de la nuit guettant sa proie, elle se relève, nouvel envol de cheveux, son regard marron brillant inspecte les arbres.
Tout le monde lui a toujours dis de ne jamais trainer dehors le soir, surtout dans la forêt, les bois sont les repères de quelques démons et sorciers maléfiques, ou tout simplement de voyous en quête de mauvaises rencontres.
Pourtant la jeune fille se fiche de tout cela.
La petite inconsciente, n’aurait-elle pas peur du grand méchant loup ? Visiblement non, un sourire apparait au coin de ses lèvres, elle avance, posant ses pieds dans l’herbe d’un mouvement gracieux, lève la tête vers les étoiles.

« Les étoiles sont si brillantes aujourd’hui. Hier on ne pouvait même pas les voir. »

Grand sourire, dents blanches, les étoiles illuminent ses yeux, ou plutôt est-ce ses yeux qui contiennent toutes étoilent, elle ouvre les bras, elle tourne, dans une ronde solitaire…
Un rire échappe à ses lèvres.
Sourire pour rien, rire pour un seul instant, tout ce que peut faire un petit enfant, un enfant innocent et naïf, dans un bois noir couvert d’étoiles.

Un corbeau croasse, son « chant » semble plaire à la jeune fille…

« Angela…tu peux partir tu sais. Je suis en sécurité »

Le corbeau la fixe de ses beaux yeux noirs, un regard semblant presque humain, ou plutôt tout à fait. Angela surveille Lucy.
Dans la métamorphose du corbeau.

« Tu ne me crois pas ? »

Regard…

« Je suis forte tu sais, même plus que toi, n’oublie pas que je sais convaincre. »

Un croassement agacé l’interrompt, les ailes du corbeau s’ouvre, une voix fine et lointaine envahi le vide de la nuit.

« Fais attention !
- Je ne l’ai pas toujours promis ? »

Et tandis que le corbeau s’en va, Lucy reprend sa ronde silencieuse. Puis, elle marque un temps d’arrêt, tourne sa tête vers un coin noir de la forêt.

« Toi aussi, pourquoi ne pars-tu pas ? »

L'une des choses qui avait été dure à abandonner lorsque j'ai fui New York et Salem, fut sans conteste la photographie. J'avais tout fait pour devenir photographe, intégrant l'une des meilleures écoles de New York, et au final je vivais de cette passion. Sauf que maintenant je devais faire attention. Je n'avais même pas emporté mes appareils avec moi, lorsque j'étais partie, prenant le strict minimum. Sauf que j'avais la photo dans la peau, alors je n'avais pas résisté à l'achat d'un appareil photo, en fait j'en avais acheté deux parce que même si le numérique était merveilleux, j'appréciais d'utiliser des pellicules. Certes je faisais toujours autant attention à ne pas mettre ma vie en danger, mais je ne pouvais m'empêcher de partir aux alentours de San Francisco pour y découvrir des instants de magie pure... La beauté de la nature.

Je me trouvais donc dans le parc de Sweeney Ridge, afin de capturer l'un des ses instants. Voilà plus d'une heure que je sillonnais les sentiers, photographiant tout ce qui me plaisait. Le soleil déclinait dans le ciel, une chose que l'on voyait pas sur la côte est, pourtant je n'arrivais pas à prendre le cliché qui me convenait, qui traduirait de la beauté qui émanait de ce lieu. J'allais rentrer quand, à travers l'objectif, mon regard fut attiré par une jeune femme. En règle général, je ne prenais personne sans autorisation, néanmoins je ne pouvais pas interrompre le moment, briser l'instant. Je ne pouvais faire que ce pourquoi j'étais douée, attendant patiemment l'image qui me satisferait. Je l'observais, étrangère dans un tableau magnifique, le blond semblait presque se marier à l'or des feuilles dans ce soleil couchant, je devais patienter encore quelques secondes et ce serait parfait. A condition qu'elle ne bouge pas, le décor ne semblait pas réel, c'est ce qui me tentait encore plus de la photographier. Mais elle se releva, et je dus changer de position pour mieux appréhender la scène, j'aimais le naturel, quand les gens ne devaient pas faire telle ou telle chose, ça rendait les choses plus véridique. Et enfin il arriva, je pris un réel plaisir à capturer son image, j'allais lui demander si elle voulait récupérer la photo après que je l'ai développer, après tout elle avait le droit de me demander de la détruire. J'en aurais été peiné mais j'avais eu ce que je désirais le plus aujourd'hui, un instant de magie pure, je ne pouvais pas le lui volé impunément. Seulement je fus interrompu dans mon élan par une drôle de chose, la jeune femme sembla parler à quelqu'un, pourtant il n'y avait personne aux alentours. Aussitôt je fus sur le qui vive, mes angoisses les plus profondes remontèrent à la surface, au moins j'avais l'immensité de l'eau non loin de là pour m'aider à me défendre. Elle semblait parler à un corbeau, j'étais estomaquée, la dernière fois que j'avais vu quelqu'un parler à un animal, réellement parler, c'était lors des fiançailles de Rachel. Cela ne me sembla pas bizarre de la voir faire, ni d'entendre une voix lui répondre, j'étais habituée à ce genre de chose, trop peut-être.

Je restais là pétrifiée face à ce à quoi j'assistais, puis le plus naturellement du monde, elle me parla. J'aurais pu m'en aller mais une sensation étrange s'empara de moi, j'avais besoin de lui parler de la photo, c'est dingue ce qu'un petit truc peut vous perturber alors que la facilité serait plus simple. Après tout rien ne m'empêchais de ne rien lui dire, sauf que je n'étais pas ainsi. Je m'avançais donc, n'ayant pas pris conscience que le soleil s'était couché et que la nuit nous environnait.

"Je vous ai pris en photo..."

Je lui montrais l'appareil, je me sentais comme une idiote prise en faute. Je continuais à m'avancer jusqu'à elle, j'avais pris le numérique, elle avait donc peut-être envie de voir cette photo.

Lucy changeant totalement son personnage, ce sujet part à la corbeille !
(Je le remettrais si jamais j'ai mal compris et que ça poste problème, ce qui sera surement très probable u_u )