Comme la plupart des gens qui le croisaient l'avaient remarqué, Owen Fox n'était pas de ces personnes particulièrement normales, ni très saines d'esprit, ni particulièrement bien équilibré mentalement. S'il se sentait parfois gentil, chose plutôt rare, il était très facile pour lui de devenir soudainement très sombre, violant et agressif. Il n'était pas possédé, ni n'avait une double personnalité ou quoi que ce soit, il était simplement ce qu'il était depuis si longtemps. Avant d'être aveugle, il avait fait preuve de ces sauts d'humeurs. Après s'être crevé les yeux, il avait fait preuve de sauts pires que les précédants. Il était d'ailleurs possible de remarquer, depuis quelques mois, que si les sauts se faisaient moins fréquents, ils étaient de pire en pire.

Les ruelles, à première vue, étaient un lieu bien paisible. Toujours tranquilles de soir, elles étaient un endroit idéal pour toute agression, attaque, toute méchanceté que ce soit, c'est pour cette raison que Owen y traînait souvent. Il avait parfois l'occasion de rencontrer un démon qui l'attaquait, croyant assûrément qu'il réussirait à tuer l'aveugle et, quelque minutes plus tard, brûlait pour trouver la mort. Pour l'aveugle, il s'agissait de sa façon d'évacuer ce qu'il ressentait, toutes les mauvaises choses qui lui passaient par l'esprit, qui le harcelaient constamment.

Il trimbalait dans les rues lourdement. Il voulait se faire attaquer là, il cherchait les démons pour se défouler. Sa journée avait été horrible, affreuse, désastreuse, ignoble, enrageante. Non seulement de sacrés démons étaient venus saccager son appart en son absence, lorsqu'il était rentré, le propriétaire de l'immeuble l'avait menacé de le jeter dehors pour tout le vacarne qu'il avait fait, à savoir celui que les démons avaient fait. Ensuite, bonne nouvelle, il apprend que le voisin d'en dessous s'est fait tuer par les démons car il venait voir pourquoi il y avait tant de bruit en haut. Génial!

Le problème ce soir, ce qui enrageait encore plus Fox, c'était le fait que, non seulement il était fâché, aucun démon ne venait le voir. Il se baladait depuis plus de trois heures dans les ruelles les plus sombres à la recherche d'un agresseur, rien, personne. On ne voulait pas de lui, tout simplement. Puis, arpentant une nouvelle ruelle, il remarqua quelqu'un au loin. Ses envies montèrent soudainement. Toute la rage qu'il essayait de contenir, insuportable et exagérée fit surface. Il s'approcha de lui, surnoisement, presque sans bruits puis, grâce au premier arme qu'il trouva, à savoir un morceau de bois, frappa l'individu tellement fort qu'il crut lui déplacer le cerveau. Au moins, une chose était certaine, l'inconnu et future victime ne réagirait plus avant un moment.

Il ne prit que quelques minutes pour arriver à sa destination. Il avait, au fond du centre-ville, dans une ruelle abandonnée, un local bien aménagé à son image. Il ne l'avait utilisé depuis longtemps mais se rappellait de chaque chose, ce qui était où, etc. Il attacha l'homme inerte sur la grille au fond de la pièce, solidement puis s'asseya, attendant qu'il se réveille.

Rapidement, on pouvait voir que la pièce ne servait pas à des cours de danse ou quoi que ce soit d'autre de joyeux, les nombreuses lames, les différents produits toxiques, rien ne présageait un bon avenir pour la future victime.

Remarquant qu'il bougeait légèrement, il s'approcha de lui, l'aida à relever sa tête et approcha son corps tout près de l'autre. Sa voix était brumeuse, inconsciente, comme s'il était un zombi.

«Désolé mon beau, mais c'est pas ton jour de chance. J'ai rien contre toi, mais aujourd'hui, tu vas mourir»

Puis il lui planta le tournevis dans la cuisse en gémissant de joie. Le bonheur était si simple parfois. Il profita de cette nouvelle plaie dans l'inconnu pour y mettre un peu de sel, question de désinfecter rapidement, ou de le faire souffrir.

«Alors, à qui ais-je affaire?» Il lui piqua son portefeuille. De toute façon, il ne lui servirait plus rapidement. «Scott Huston. Mignon comme nom, presque autant que tu peux l'être en ce moment»

La nuit n'a jamais rassuré Scott Huston. Allez savoir pourquoi ! Petit, en hiver, il se précipitait de rentrer à la maison lorsqu'il sortait de l'école, sous peine que la sombre nuit recouvre le ciel avant qu'il ne rentre chez lui. Les mythes de loups-garous, de vampires, ne l'effrayaient pas plus que ça, il n'y croyait pas. Ce qu'il craignait c'était le fait de se retrouver dans l'obscurité totale. Peut-être était-ce depuis sa rencontre nocturne avec Otthran, le démon qui l'a hanté durant son enfance.

Scott était étendu dans son lit. Enfin.. Dans son clic-clac bas-marché ! Il fixait le plafond. Pas qu'il soit intéressant de regarder un plafond pendant des heures, mais c'est que le garçon n'arrivait pas à trouver le sommeil. Il avait beau fermer les yeux et penser fortement à quelque chose de paisible, compter des moutons ou des nuages ou encore réciter des poésies de Jean de la Fontaine, rien ne le faisait dormir. Sa colocataire n'étant pas là ce jour-là, il put se permettre de dormir nu. Ce n'était pas un signe de perversion à son égard, non, mais c'était dans cette tenue qu'il se sentait le mieux.

Recroquevillé sur lui-même et recouvert d'une fine couverture, un agréable frisson parcourut son corps d'athlète lorsqu'il commença à toucher son pénis. Ce n'était pas une sensation désagréable, bien au contraire. Il souriait comme tout homme qui s'adonnait à ce genre de pratique. Scott Huston était-il en manque de sexe ? Oui ! Il n'attendait qu'une seule chose : une jolie créature à ses côtés. Malgré tout, la masturbation, ce n'était plus de son âge et ça ne lui suffisait pas ! Une idée lui vînt : et s'il utilisait son pouvoir (qui consistait à charmer, à attirer) pour pouvoir coucher avec une charmante demoiselle ? Le jeune homme bondît fougueusement de son lit, enfila le premier caleçon qui lui passa sous la main et mit sous la même allure le reste de ses vêtements. Un slim, un pull en laine bleu et ses converses. Le garçon n'était pas habillé de façon très classe ou chic. Mais de toute manière, il comptait enlever rapidement ses vêtements. En tant que véritable orgueilleux, il passa par sa salle de bain. Il était impossible de sortir dehors sans faire attention à comment il était coiffé. Bizarrement, le barman était particulièrement bien coiffé et n'eut pas besoin de prendre le temps de s'accommoder les cheveux. Il comptait se rendre dans une ruelle de San Francisco. Ruelle populaire suite à son nombre incroyable de jeunes filles désespérées s'y promenant. Elles n'étaient pas des prostitués pour autant, la plupart ne demandait aucun tarif. Et puis, Scott n'irait pas payer quelqu'un pour coucher avec. Ce n'était vraiment pas son genre.

Lui et Lucy, s'était terminé. Elle avait tellement changé selon le jeune homme. Puis il faut dire que sa rencontre avec Pandore n'a pas arrangé les choses. Pandore ? C'est une jeune femme qui fait rêver Scott. Belle, pétillante, intelligente, etc. Un prototype de la femme parfaite à ses yeux. En toute honnêteté, il est sûr qu'il aurait préféré être aux côtés de la jolie blonde qu'aux côtés d'une parfaite inconnue. Mais avec elle, c'était différent. Il n'y avait pas que de l'attirance physique entre eux. L'attirance qu'il portait envers elle était profonde et sérieuse.

Scott marchait à douce allure. Malgré qu'il soit si excité par la situation, rien ne le pressait. Bien au contraire ! Et puis "rien ne sert de courir : il faut arriver à point" ! Peu de monde se trouvait dans les rues de San Francisco ce soir-là. Plutôt étrange pour une ville comme celle-ci qui vît plus particulièrement le soir que la journée. Le grand brun se souvient encore de soirées où il passait la majorité de son temps entouré de filles. Malheureusement, pour ce soir, cela semblait raté, échoué. Effectivement, personne ne se présentait à lui. Les seules personnes érrantes dans les rues à cette heure-ci étaient les SDF. Le garçon n'était ni raciste ou quoi que ce soit, mais toucher un sans abris le répugnait. Leurs odeurs nauséabondes et leurs sourires jaunâtres l'effrayaient et lui provoquaient de la pitié vis-à-vis d'eux.

Le silence dominait les alentours d'où se trouvait Scott, mais ceci ne l'empêchait pas de continuer à marcher dans la pénombre faiblement éclairée par quelques lampadaires. Il avait beau avancer, rien ne se présentait à lui. Terriblement déçu, il décida de retourner chez lui. Peut-être allait-il se connecter à un chat pornographique ou quelque chose du genre ? Non, Scott n'était pas comme ça. Il était pur, simple, vertueux et moral mais, pourtant.. Quelque chose se tramait dans sa tête. Ses sens s'éveillaient jour après jour. Il n'était plus le même. Sombre, arrogant, prétentieux, manipulateur, pervers, etc. Voilà ce qu'était devenu le sorcier en quelques jours.

Il s'apprêtait à rentrer chez lui, d'un pas plus vif quand une horrible douleur lui prit la tête. Quelqu'un venait de le frapper avec un morceau de bois. Le jeune homme n'eut le temps de s'écrouler à terre que son agresseur, Owen Fox, prit son corps dans ses bras musclés et l'emmena dans sa propre piaule. L'endroit n'avait rien de charmant, au contraire. Des posters, des photos arrachés par le temps recouvraient la tapisserie. Trois ou quatre bougies éclairaient la pièce. Des tâches de sangs avaient pénétré le sol où se promenaient quelques rats. Owen Fox était un bel homme aux tendances schizophrènes. Il s'était lui même creuvé les yeux après avoir massacré sa famille. Une chose était sûr, Scott n'allait pas sortir indemne de ce sous-sol.

Owen attacha sa victime à l'une des grilles présentes au fond de la pièce et c'est dix minutes plus tard qu'il se réveilla doucement. Sa tête lui faisait mal. Il grimaça légèrement et eut à peine le temps d'ouvrir les yeux pour voir ce qu'il lui était arrivé que l'aveugle lui planta un tournevis dans sa cuisse droite en râlant de plaisir. Un cri caverneux sortit des amydalles du barman. Il souffrait horriblement, mais ce n'était que le début.

Owen : Désolé mon beau, mais c'est pas ton jour de chance. J'ai rien contre toi, mais aujourd'hui, tu vas mourir

La voix d'Owen semblait si sombre que Scott continua de gemir de douleur. Mourir ? Non ! Il ne comptait pas mourir, il n'en avait pas envie. Lui était un sorcier, et les sorciers ne devaient pas mourir ! Le malheureux ne voulut pas exprmier sa douleur, et d'une foix faible et montrant un semblant de rire, il lui dit :

Scott : Même pas mal !..

Surement n'avait-il pas entendu, car le futur assassin fouilla les poches de Scott et lui prît son porte-feuille pour pouvoir savoir comme s'appellait le garçon. C'est ça de s'attaquer à des inconnus !
Owen : Scott Huston. Mignon comme nom, presque autant que tu peux l'être en ce moment
Le dégageur de charme n'avait aucune idée du fait que son agresseur soit aveugle et malgré qu'il voulut masquer son atroce souffrance, il était paniqué. Et ça, il ne pouvait pas le cacher.

Scott : Vous me voulez quoi ?!

Un personnage étant parti, j'archive