Un casting important, mais pour qui ? (Mel)

Une journée de lycée comme les autres ? Oui et non … Cela faisait plusieurs jours que j'avais découvert ma nature de sorcière, et cela n'était pas vraiment pour m'aider. J'avais encore du mal à parler de dons car il s'agissait surtout pour moi d'une punition. De plus, je ne voyais pas d'où cela pouvait me venir. Ma mère ne m'avait jamais parlé d'une quelconque magie, et mon père … Dans mes souvenirs, Papa n'avait pas de pouvoirs magiques … Pourtant, il y avait bien ce rêve … Mais je n'arrivais toujours pas à mettre de visage sur les protagonistes.
Bref, j'arpentais les couloirs, heureuse d'avoir enfin fini ma journée. La tête dans le casier, je récupérais ma tenue de pom-pom girl car il y avait le soir-même un match de football américain. Il était 15h00 lorsque mon portable retentit

Oui allo ?
Absy!!! C'est maman!
Comment ça va le Canada ?
Bien, il fait froid, mais c'est super … J'ai même décroché un rôle dans un film.
Super … Et …
Ecoute ma chérie, je n'ai pas le temps, mais dans « la mode des pros », ils racontent qu'il cherche une nouvelle égérie féminine …
Maman, je n'ai que 17 ans …
Oui, mais maquillée, tu en parais 20 … Le principal, c'est qu'ils craquent pour toi. Tu sais, l'âge n'est pas important. C'est à 16 heures au Golden Gate Park …
16h! Je dois me dépêcher alors!
Allez, tu me rappelles! Bisous

Je raccrochais rapidement le téléphone et je bourrais ma tenue dans mon sac. Je courus rapidement à ma voiture, et je fonçais chez moi. En une demi-heure, je fus habillée et maquillée. J'avais pris ma robe couleur émeraude qui m'allait à ravir et je mettais remonter les cheveux en chignon, avec quelques mèches rebelles qui donnaient un côté moderne à cette coiffure vieille comme le monde.

Spoiler:

J'enfilais mes escarpins noirs et repris le volant de ma newbeetle, fonçant vers le parc. Mais quelle ne fut pas ma veine arrivé à quelques kilomètres de mon lieu de rendez-vous de voir ma jauge de batterie s'allumer, puis ma voiture ralentir, pour finalement caler le long d'un parking. J'avais heureusement réussi à la garer, voyant qu'elle ralentissait vraiment beaucoup. Comment allais-je faire ? Je sortis de ma voiture, me disant que la priorité était de trouver quelqu'un pour m'amener au lieu de rendez-vous prévu. J'aperçus alors un jeune homme et je m'avançais, quand je compris qu'il s'agissait de Mel Peters. J'allais me raviser lorsque je me rappelais comment notre dernière entrevue s'était fini: « on reste ami … ». Si on était amis, je ne voyais pas en quoi cela poserait un problème … Je m'avançais vers lui, et lui fis signe, afin qu'il ralentisse avec sa voiture. Dans ma robe volante, je devais avoir l'air vachement fine en pleine rue de San Francisco.

Mel … Ecoute je suis désolée de t'embêter mais j'ai un rendez-vous super important au Golden Gate Park et j'aimerais arriver dans les premières … Tu veux bien m'y emmener et ensuite me raccompagner chez moi ? Ma voiture est tombée en panne là sur le côté, je ne sais pas pourquoi …

Cette fois , je ne courrais pas derrière les démons mais derrière mon chocolat préféré ! J'avais fait au moins dix magasins pour le trouver en vain. J'avais une envie de chocolat et quand j'ai une envie de chocolat, je dois l'avoir directement sinon, je suis de mauvais poil.
J'avais pris la voiture de ma mère. Oui ce n'est pas une très bonne voiture mais c'était ça ou rien.

"Mais dépêche toi avant que sa soit rouge !"

Devant moi, il y avait un conducteur qui dormait à moitié. Et quand le feu passa au orange, il roula me laissant derrière.

"Bah bravo !"

Puis, quelqu'un tapa à ma fenêtre. Je sursautai. C'était Absynthe. Je baissais la vitre et lui demandais ce qu'elle voulait.

"Mel … Écoute je suis désolée de t'embêter mais j'ai un rendez-vous super important au Golden Gate Park et j'aimerais arriver dans les premières … Tu veux bien m'y emmener et ensuite me raccompagner chez moi ? Ma voiture est tombée en panne là sur le côté, je ne sais pas pourquoi …"

De toutes façons, j'allais rentré. Le dernier magasins qui aurait pu en avoir allait fermer. J'ouvris la porte du passager et l'invita à monter. Elle me dis l'adresse et nous roulâmes jusqu'à notre destination. Je n'avais plus rien à faire et décidais de l'accompagner à l'intérieur. Tout était blanc. On aurait dit qu'on était au paradis. Des objets que je n'avaient jamais vu auparavant était disposés un peu partout. Je m'arrêtais devant l'un d'eux et le toucha. Il tomba sur le sol.

"Oups..."

Absynthe était déjà loin. Je la suivais en courant.

"C'est quoi ici ?"

Je regardais partout autour de moi. Puis, je me cognais contre quelqu'un. Ce quelqu'un était habillé tout en noir et me poussait vers la sortie.

" Hey mais nan ! Je suis avec elle ! Absynthe Taylor !"

Il s'arrêta et demanda à Absynthe si ce que je disais était vrai.

Je n'avais vraiment pas le temps. Mais Mel venait de me sauver la vie. Bon, d'accord, c'était un peu exagéré, mais je tenais énormément à ce casting … Correction: ma mère tenait à ce casting et elle serait fière de moi si je devenais l'égérie de cette nouvelle marque. Pourquoi voulais-je à tout prix plaire à ma mère ? Je ne sais pas … C'était inexplicable, mais voyez-vous, lorsqu'une femme vous élève, vous apprend comment vous conduire en société et vous montre que la beauté d'une femme est ce qu'il y a de plus précieux … Ne voudriez-vous pas lui montrer que vous aussi, vous êtes capable de faire tourner la tête des agences de mannequin ?
Bref, nous étions à l'heure, et c'était le principal. Nous nous garâmes, et je me mis à courir, tenant ma robe à deux mains. Je me retournais alors, entendant mon nom. Un gars en costard noir bloquait la route à Mel. Levant les yeux au ciel, j'attrapais la main de Mel, sans aucune arrière-pensée.

Il est avec moi … Laissez-le entrer … Il n'ira pas dans les vestiaires, c'est promis. Sunny Taylor nous a conseillé de venir. Je suis là pour le casting … Et Mel m'accompagne.
Bien Mademoiselle, par là s'il vous plait.

Je suivis le chemin que l'homme m'avait montré, et je ne lâchais pas la main de Mel. Nous nous retrouvâmes en coulisse, entourés de femmes qui avaient facilement cinq ans de plus que moi. Je soupirais, et fit venir Mel avec moi au niveau d'une cabine.

Dans quoi je me suis fourrée … Tu les as vu ? Ils recherchent quelqu'un représentant la femme! Je ne suis qu'une adolescente … Une grande adolescente mais bon … Et puis cette robe qui m'énerve. Tu peux m'aider à remonter la fermeture s'il te plait ?

Je me tournais pour lui faciliter la tâche, lorsqu'une femme vint me voir.

Absynthe, vous passez dans deux minutes, vous êtes prête ? Votre mère a tenu à ce que vous passiez dans les premières … Monsieur, allez rejoindre le public, la séance pour les hommes est juste après.

La séance pour les hommes ? Prenait-elle Mel pour un mannequin ? Bon d'accord, il avait tout l'air d'un séduisant jeune homme, mais il n'était pas habillé pour un défilé … Enfin, quoiqu'il en soit, elle l'emmena dans le public. Je vérifiais la coiffure, je pris une profonde respiration et me voici sur scène. Quelques pas, quelques poses, un sourire par ci, par là … Je capte Mel dans le public et je lui souris tendrement. C'est grâce à lui si je suis là.
Je repars alors et le présentateur m'interpelle.

Parlez-nous de vous Absynthe, vous êtes étudiante ?
Oui … J'étudie au lycée de San Francisco …
Mais vous avez quel âge ?
17 …

Des murmures se firent entendre, et je compris que les gens pensaient réellement que j'étais plus âgée. Je gardais la classe, en continuant mon interrogatoire

Et sinon, Mademoiselle Taylor, si vous aviez un message à passer
Je dirais que l'amour est parfois là où on ne l'attend pas, qu'il faut parfois savoir ouvrir son coeur à des personnes qui le méritent …

Et je ressortis de la scène. Je savais pertinemment qu'avec la question de l'âge, je ne serais pas retenue. Mais j'étais heureuse ... Pourtant, j'imaginais la tête qu'aurait fait ma mère en entendant la réponse à la dernière question.

Elle me prit par la main et quand je passais vers l'homme, je le regardais avec un sourire narquois. Il tourna directement la tête. Je continuais à marcher toujours la main dans celle d'Absynthe. Nous arrivions en coulisse. Autour de nous, il y avait de magnifiques jeunes femmes. Toutes plus belle les unes que les autres. Je restais là à les regarder. Puis, Absynthe me tira par la manche pour me faire venir près d'une cabine.

Dans quoi je me suis fourrée … Tu les as vu ? Ils recherchent quelqu'un représentant la femme! Je ne suis qu'une adolescente … Une grande adolescente mais bon … Et puis cette robe qui m'énerve. Tu peux m'aider à remonter la fermeture s'il te plait ?

Elle se retourna et leva ses cheveux. Je remontais difficilement la fermeture. Sa robe devait serrer. Puis, quelqu'un vint nous voir.

Absynthe, vous passez dans deux minutes, vous êtes prête ? Votre mère a tenu à ce que vous passiez dans les premières … Monsieur, allez rejoindre le public, la séance pour les hommes est juste après.

Quoi ? La séance pour les hommes ? Mais... Elle devait faire erreur. Je n'étais pas venu ici pour ça. Elle me poussa en direction du public. Je m'étais assis au milieu d'une dizaine de jeunes hommes. Tous, me dévisageais et parlaient entre eux en me montrant du doigt. J'étais très mal à l'aise. Puis, je vis Absynthe marcher sur la scène. Elle était resplendissante. Elle me souris et je fis de même. Le présentateur lui posait plein de questions. Je ne savais pas comment elle pouvait avoir autant de courage. Moi, à sa place, je serai déjà en train de bégayer et de suffoquer. Et Absynthe sortit. Je me levais et applaudissais.

" Ouais ! Absynthe t'es la meilleure !"

Tout le monde se retournait vers moi. Je sentais que j'avais fait une boulette. Je n'avais pas l'habitude de venir dans ce genre de casting. Je me rasseyais.
Les hommes commencèrent à se lever et à se diriger vers les coulisses. Moi je restais là mais une personne vint me pousser.

" Quoi ? Nan vous faites erreur !"

"Aller vous allez être en retard ?"

En retard mais pourquoi ? Que ce passait-il ? Sans comprendre pourquoi, je me retrouvais sur scène en train de défiler comme Absynthe l'avait fait. Il me posèrent les mêmes questions qu'elle. Je ne savais pas quoi répondre...

"J'étudie dans le même lycée qu'Absynthe."
"J'ai 17 ans..."
"Euh... Je veux juste dire que je suis ici parce que j'accompagne une amie mais..."
"Très bien allez-y !"

Je sortis à moitié chancelant.

J'étais redescendue de scène, à la fois contente et un peu déçue. Que dirait ma mère ? Que j'aurais du mentir sur mon âge, que j'aurais du inventer des études et que parler d'amour à un concours de mannequin n'apportait rien … Je le savais tout ça, mais je ne savais pas ce qu'il m'avait pris. Non … Je n'avais pas envie que Mel me voit sous mon mauvais jour … Je ne voulais pas qu'il pense que je mentais pour réussir … Pourtant, je l'avais déjà fait plus d'une fois. Mais pas cette fois-ci, je n'en avais pas eu la force.
J'avais donc attendu en coulisse que toutes les candidates féminines passent, tout en buvant un cocktail sans alcool. Elles étaient terriblement jolies et je me sentais à peu cruche à côté d'elle. Non, je ne me sentais pas laide, loin de là … Mais elles avaient plus d'expérience que moi. Leur mère n'était pas Sunny Taylor, mais elles avaient l'avantage d'être des vrais femmes. Je me mis alors à penser que j'avais été folle d'emmener Mel ici, alors qu'il était clair que ses fantasmes allaient se porter sur ces magnifiques femmes plutôt que moi, simple lycéenne de pacotille.
Une jeune femme nous apprit que c'était à présent à ces messieurs de passer, et je me dirigeais donc vers le public afin de retrouver Mel, qui devait être en train de baver … Je le cherchais, en vain … Avait-il rejoint une de ses superbes jeunes femmes ? J'étais jalouse, oui, et je l'avouais … J'avais envie qu'il ne voit que moi sur scène. Mais comment aurais-je pu espérer quoi que ce soit alors que nous nous étions quittés la dernière en tant qu'ami.
J'arrêtais mes recherches en me posant sur une chaise. Les hommes défilèrent un par un, et lorsque mon regard se posa sur le jeune homme qui passait dans les derniers, mon coeur ne fit qu'un tour: Mel! Mais qu'est-ce qu'il fichait là ? Je ne pus m'empêcher de lui sourire et de croiser les doigts. Il répondit aux questions avec une naïveté attendrissante. Bien sûr, les mots « j'accompagne une amie » me serrèrent le coeur, mais qu'espérais-je ? Il redescendit alors et les femmes furent rappelées. Je croisais alors Mel dans les coulisses et je le serrais dans mes bras.

Je ne savais pas que tu avais des dons de mannequins ! Pour une première fois, c'était très bien. Viens, ils vont donner les résultats.

Je l'entrainais sur l'estrade et me plaçais à ma place, faisant un clin d'oeil à Mel.

Pour le rôle féminin. Arrive en troisième position: Lisa Thompson …

J'applaudissais, voyant la jeune femme déçue s'avancer et recevoir les fleurs en esquissant un sourire d'une incroyable fausseté. Je savais pertinemment que si je n'étais pas troisième, je ne serais ni seconde, ni première. Et pourtant …

Deuxième: Absynthe Taylor ! Le jury a longtemps hésité, mais votre jeune âge a été un obstacle. Revenez dans trois ans et je suis certain que ce jury vous acclamera haut la main.

J'allais chercher les fleurs, n'attendant qu'une chose, c'était de rentrer chez moi. Oui, j'étais déçue, mais c'était normal. Je savais que j'avais des comptes à rendre à ma mère. L'égérie élue fut une jeune femme de 22 ans, d'une beauté à couper le souffle.
Je devais néanmoins attendre Mel, qui attendait les résultats. Dans sa tête, il devait être persuadé qu'il n'était même pas dans les trois premiers. Si j'avais été le jury, je n'aurais voté que pour lui. Ces monsieurs muscles n'avaient aucun charme et leur sourire idiot me donnait la nausée. Mon coeur s'arrêta de battre lorsque j'entendis le nom de Mel: premier ? Impossible … J'étais jalouse … Sûrement … Peut-être parce que cela montrait notre différence et le pourquoi j'étais juste une amie: je n'étais pas assez bien pour lui.
Je redescendis de scène, voulant simplement m'enfuir sans demander mon reste. Je sentis alors une main se poser sur mon épaule, mais je ne me retournais pas.

Je ne savais plus quoi faire. J'étais perdu. Quelqu'un me serra fort dans ses bras. C'était Absynthe. Elle était derrière mon dos mais je savais que s'était elle. Elle avait une manière bien particulière pour enlacer les personnes et aussi c'était la seule personne que je connaissais.

Je ne savais pas que tu avais des dons de mannequins ! Pour une première fois, c'était très bien. Viens, ils vont donner les résultats.

Des talents de mannequins ? Et puis quoi encore ? On m'avait forcer à y aller.
Elle me tira par la main et m'emmena sur la scène. Elle me lâcha pour se placer sur l'estrade. Elle se retourna et me fit un petit clin d'œil. Je rougis. Puis, les résultats féminins furent dit. Absynthe resta en deuxième position. Ils l'avaient jugé pour leur âge. J'étais furieux. Elle était surement déçue. J'avais de la peine pour elle.
Ils appelèrent les garçons. Je m'avançais hésitant. De toute façon je n'avais aucune chance. De un j'étais plus jeune que les autres de deux, j'avais la moitié des muscles des autres candidats. Ils étaient tous musclés à s'en déchiré leur tee-shirt. Je tournais la tête. Je ne me faisais pas d'illusion. Les noms défilèrent jusqu'à....

"Et le premier est.... Un jeune homme nouveau dans le monde des mannequins.... Mel Joshuaaaaaaaaah PETERS !"

J'avais faillis tomber. Moi ? Premier ? J'étais tellement paniquer que je figeais tout le monde.

" Oh Non..."

Que devais-je faire ? Attendre ? Je regardais Absynthe. Elle avait l'air triste. Tout se défigea. Absynthe descendit de scène. Des jeunes femmes me faisaient des petits signes de la main. Quand je n'étais que Mel Peters elles me regardaient l'air dégoutés mais depuis que j'étais Mel Peters l'égérie de la nouvelle collection, elles me faisaient des signes. Je descendis à mon tour. Une personne allait me donner quelque chose mais je n'en voulais pas. Je voulais juste savoir ce qu'avait Absynthe. Je réussis à l'attraper. Je posais ma main sur son épaule.

"Absynthe attends... Qu'est-ce qui a ?"

Elle ne voulait pas me faire face. Je la tournais de force.

"Dis-moi... Mais tu pleures !"

Je la pris dans mes bras. Je la serrai fort.

Des larmes roulaient le long de mes joues … Etait-ce de la tristesse, ou de la rage ? Sûrement un petit mélange des deux … Tout était de ma faute : Mel était la nouvelle égérie de la marque et je n'étais que la pauvre greluche qui finissait deuxième. Mel allait devenir célèbre, adulé de tous, dragué par toutes les jeunes femmes, alors que moi, j'allais rejoindre ma villa, appeler ma mère et lui expliquer que le garçon qu'elle m'avait interdit de côtoyer était à présent un mannequin célèbre.
Donc oui, je pleurais … j'avais tout perdu … Mon avenir, ma confiance en moi et Mel … Cela peut paraître exagérer mais c'était ce que je ressentais à ce moment-là. Une main se posa alors sur mon épaule, et je savais qui c'était. Je n'avais plus besoin de le voir pour savoir que c'était lui: son parfum, sa voix, sa douceur … Mel était derrière moi et me demandait ce qu'il y avait … Comment lui expliquer cela ? Comment lui dire que je n'étais pas heureuse pour lui ? Je l'ignorais.
Je me retournais alors, forcé par le jeune homme, et il vit mes larmes. Je ne pouvais pas le regarder. Il me serra fort dans ses bras et je laissais alors tout mon chagrin s'envoler, sanglotant doucement. Je me calmais doucement … J'avais peur d'être prise d'une crise d'anorexie devant lui. Je le repoussais donc et je m'essuyais les yeux. J'allais lui expliquer ce que j'avais lorsque la gagnante descendit:

Viens, Mel, nous devons aller poser … Laisse donc cette pauvre cruche là … Tout le monde t'attend. Ma pauvre fille … Tu es encore plus laide lorsque tu pleures.

Ne me demandais pas ce qu'il s'est passé … Je l'ignorais … Je me suis approchée de la fille et je l'ai giflé.

Tu as de la chance qu'il y ait du monde … tu seras magnifique sur les photos avec ces cinq doigts rouge.

Elle est alors remontée sur scène, en essayant d'emmener Mel. J'ai retenu mon « ami ».

Deux secondes … Ecoute, vas-y … Ca va aller … C'est juste que … j'espérais gagner. Tu sais comment je suis … Une capricieuse, qui veut tout remporter.

Ce n'était pas vrai. Je ne voulais pas forcément gagner, mais je ne voulais pas le perdre lui. Je lui lachais la main et j'attrapais mon sac. Mes yeux étaient encore rouges.

Profites-en … C'est ton jour de chance …

Je m'avançais alors de lui, doucement, et je déposais un baiser sur sa joue.

Elle me repoussa. Elle ouvrit la bouche mais quelqu'un vint me prendre par la main. Je me retournais. C'était la gagnante pour le casting féminin. Elle me faisait les yeux doux et un sourire charmeur. Je lui fis lâcher ma main.

Viens, Mel, nous devons aller poser … Laisse donc cette pauvre cruche là … Tout le monde t'attend. Ma pauvre fille … Tu es encore plus laide lorsque tu pleures.

Quoi ? Elle avait osé dire ça à Absynthe ? Je me retournais vers cette dernière qui la gifla. Celle là, elle l'a pas volé. Si ce n'était pas elle qui l'aurait fait, ça aurait été moi ! Oui, je n'avais pas l'habitude de tapé les filles, même les garçons d'ailleurs, mais elle n'avait en aucun droit de dire ces méchancetés à Absynthe. D'accord son maquillage avait coulé mais ce n'était pas une raison de l'offenser.

Tu as de la chance qu'il y ait du monde … tu seras magnifique sur les photos avec ces cinq doigts rouge.

La gagnante me repris par la main et essaya de monter sur la scène en m'entraînant. Absynthe me prit alors l'autre main. J'étais entre les deux. Elle tirait toute les deux en même temps sur mes bras.

- STOOOOP !

Elles me lâchèrent les mains.

Deux secondes … Ecoute, vas-y … Ca va aller … C'est juste que … j'espérais gagner. Tu sais comment je suis … Une capricieuse, qui veut tout remporter.

Elle prit son sac.

Profites-en … C'est ton jour de chance …

Mon jour de chance ? Certains auraient dit que oui mais moi... Je n'avais jamais voulu de cette vie là. Mannequin ? Moi ? Et puis quoi encore ! Elle me fit un bisou sur la joue et s'en alla. Je la retenais et l'emmena sur la scène avec moi. Puis, je ne savais pas ce qui me prenait mais je tapais l'épaule de la gagnante pour qu'elle se retourne, et quand elle le fit...

- HEY ! POUFFIASSE !

... Je lui donnais un coup de poing sur le nez.

- T'inquiètes pas ! Tu l'as déjà fait refaire une fois ! Tu recommenceras !

Et je descendais de la scène accompagné d'Absynthe laissant l'égérie de la marque allongée sur le sol.

Je m'attendais à tout sauf à ce qui allait se passer … Je n'étais vraiment pas très bien. J'avais l'impression que tout s'écroulait autour de moi et que je ne contrôlais plus rien. Autant dire que je n'étais pas vraiment dans ma plus grande forme. Dans les coulisses, les larmes aux yeux, Mel était venu me retrouver. Pour me dire quoi ? Qu'il était désolé de devenir d'un seul coup populaire ? Que j'étais à présent beaucoup moins intéressante qu'auparavant ? Je n'en savais rien … Mais je ne m'attendais pas à ce qu'il réagisse aussi vivement.
En fait, il ne parla même pas … Il me saisit la main et m'entraina sur la scène, où la gagnante attendait celui pour qui mon cœur battait. Je ne sais pas pourquoi, mais je le suivis sans broncher … Loin de là, puisque j'étais même contente de revenir près de la blondasse main dans la main avec Mel. Je le regardais alors et je ne pus retenir une exclamation lorsque je vis le poing de Mel atterrir sur le nez de la jeune femme.
Je ne savais comment réagir : rire ? M'enfuir ? Disputer Mel qui mettait sa carrière en jeu ? L'embrasser car il venait de prendre ma défense ? Je choisis immédiatement la deuxième solution, tout en embarquant le jeune homme avec moi. Nous sortîmes de la scène, puis du parc. Personne ne nous suivait. Nous retournâmes alors à la voiture, toujours en courant. Je ne pus m'empêcher de rire légèrement et de me retourner vers Mel:

Tu es fou! Tu viens de mettre ta carrière en l'air ! Mel …

Mon regard se plongea dans le sien, et à cet instant-là, des larmes roulaient encore sur mes joues. C'était à la fois les larmes de tout à l'heure, ceux de joie d'avoir vu Mel me défendre et celle du vent frais qui frôler mes yeux en courant. Je tenais à présent les deux mains du jeune homme, mon regard dans le sien, et mes lèvres s'avança sur sa joue. Je déposais un baiser d'une tendresse infinie. J'aurais pu poser mes baisers sur ses lèvres, mais j'avais déjà fait la démarche plus d'une fois, et cela s'était toujours soldé par un échec.

Merci Mel … Tu as sauvé mon honneur … Tu es … absolument génial …

C'était bien une des premières fois que j'étais autant reconnaissante envers quelqu'un, et cela me faisait bizarre … je sentis un malaise m'envahir, et je détournais les yeux du regard de Mel.

Bon … On fait quoi maintenant ?

Absynthe me pris par la main et m'entraîna dehors jusqu'à la voiture. Enfin dedans, elle se mit à rire.

Tu es fou! Tu viens de mettre ta carrière en l'air ! Mel …

- Ma carrière ? Quelle carrière ? Je n'ai pas de carrière. Je vivais très bien avant d'avoir fait ce concours et après ça, rien ne va changer !

Nous nous regardâmes dans les yeux. Elle me prit les deux mains avant de me déposer un baiser sur la joue.

Merci Mel … Tu as sauvé mon honneur … Tu es … absolument génial …

- Je sais je sais !

J'éclatais de rire. Vivement, elle détourna le regard. J'avais dit quelque chose de mal ?

Bon … On fait quoi maintenant ?

Soudain, je ressentis un vent froid, presque glacial. Comme si quelque chose rentrais dans mon corps. Je frissonnais. Puis, la seconde suivante, je ne pouvais plus contrôler mon corps. Des souvenirs me venaient. Des images d'Absynthe et d'un jeune homme. C'était impossible. J'essayais en vain de me contrôler. D'après ce que je savais, j'étais possédé. Et je ressentais l'amour du jeune homme pour Absynthe.

- Je sais pas...

Elle se retourna vers moi. Mes lèvres se dirigèrent vers les siennes et malgré moi, je l'embrassais longuement.
L'esprit qui me possédait était plus fort que moi mais je réussis comme même à parler quelques secondes. Je me reculais.

- ABSYNTHE AIDE MOI !

Je la pris fermement par le bras la serrant de toutes mes forces. Puis, l'esprit repris contrôle sur moi.

- Euh je veux dire... Aide moi à... retrouver mes clefs de voiture.

Je n'en revenais pas de ce que Mel venait de faire pour moi ! J'étais à la fois fière, heureuse et … gênée … Terriblement gênée … Et cela devait se voir sur mon visage, car je vis de l'interrogation dans son regard. C'est pourquoi je détournais la conversation, tout en demandant ce que l'on faisait maintenant. La réponse eut pour effet de me faire sourire « je ne sais pas … » Nous n'étions pas sortis de l'auberge si ni l'un ni l'autre ne savions ce que nous voulions faire. Il y avait cependant un point positif: il ne m'avait pas dit qu'il me ramenait chez moi.
Mon coeur rata un battement lorsque je compris ce qui était alors en train de se passer. Mel avait déposé ses lèvres sur les miennes. J'étais tellement gênée que je ne l'avais même pas vu se rapprocher de moi pour m'offrir un baiser d'une immense tendresse. Ce baiser n'avait rien à voir avec les précédents … Il était doux, long et surtout, Mel semblait totalement ravi de ce baiser. Il se recula alors soudainement, m'attrapant le bras. J'esquissais une grimace, car il m'avait tout de même fait mal.

Mel … Qu'y-a-t-il ?

Oui … C'était trop beau … Ce baiser devait avoir une fin. Il me demandait alors de l'aider … Mais pour faire quoi exactement ? Je fronçais les sourcils, voyant dans son regard une panique extrême. Puis il se calma et me demanda de l'aider à chercher ses clés. Je fus surprise mais je ne fis aucune remarque. Je n'allais pas risquer de me disputer avec lui alors qu'il m'avait embrassé d'une façon délicieuse. Je me rapprochais alors doucement de lui, en souriant.

Quand on est sorti de la voiture tout à l'heure, tu l'avais rangé dans ta poche arrière … Si je vais les chercher moi-même, tu vas dire que j'en profite …

Je ne pus m'empêcher de rire. J'avais à nouveau une envie irrésistible de l'embrasser … Mes lèvres rêvaient de se déposer sur les siennes, et j'avais envie d'offrir à ce baiser une autre dimension, en l'approfondissant d'avantage.

Mel … J'ai envie que tu m'embrasses encore …

Je devenais folle … Depuis quand je lui disais cela ? En même temps, au vue de son précédent baiser, il devait aussi en avoir envie. Ma main plongea dans sa poche arrière, lui sortant alors les clés de la voiture. J'en avais bien entendu profiter pour lui effleurer les fesses. J'ouvris alors la portière et je grimpais dans la voiture, attendant qu'il vienne m'y rejoindre.

Quand on est sorti de la voiture tout à l'heure, tu l'avais rangé dans ta poche arrière … Si je vais les chercher moi-même, tu vas dire que j'en profite …

- Tu peux en profité autant que tu veux.

Absynthe se mit à rire.

Mel … J'ai envie que tu m'embrasses encore …

- Mel ? Ah oui ! Mel...

Nan, nan, nan, nan !

Tout d'abord, elle sortit mes clefs de ma poche arrière. Elle me caressa les fesses aussi. Elle ouvrit la porte et entra dans la voiture. L'esprit profita du moment où Absynthe était loin de lui pour regarder mon reflet dans la vitre de la porte arrière.

- Tu t'amuses encore une fois à me contrôler et je te tue ! T'as bien compris ?

- Continue à parler tout seul ! Absynthe n'est pas bête elle va se rendre compte que ce n'est pas moi !

- De toute façon personne ne peut t'entendre à part moi !

Voyant que Absynthe se posait des questions, je rentrais à mon tour dans la voiture. Puis, je l'embrassais une fois de plus. Mais cette fois ce baiser n'était pas seulement avec les lèvres.

- Bwahh ! Tu me dégoutes !

Il me regarda furieusement.

Spoiler:

J'attendais donc Mel dans la voiture. Je le trouvais anormalement long, mais peut-être mes paroles le faisaient-elles réfléchir … Je ne me reconnaissais pas … J'abaissais alors le pare-soleil pour me regarder. Mes joues étaient d'un rouge écarlate, et je me rendais alors compte que j'étais simplement belle comme cela … Pas ma beauté habituelle, celle qui frise la perfection. Non … Il s'agissait d'une beauté naturelle. Mes yeux pétillaient de mille feux, mon sourire ne quittait plus ce visage: j'étais tout simplement heureuse. Je ne pensais même plus au casting auquel je venais d'échouer … Non … Il n'y avait plus que les lèvres de Mel sur les miennes dans mon esprit.
Mel finit par entrer enfin dans la voiture. Je le regardais tendrement, et à nouveau, ses lèvres se posèrent sur les miennes. Un doux frisson m'envahit, et lorsque sa langue força le passage de mes lèvres, je ne pus m'empêcher d'approfondir au mieux ce baiser, nos langues entreprenant une danse dont nous seuls connaissions la mélodie. Le baiser dura facilement deux minutes, durant lesquelles mes mains partaient à la découverte du torse de Mel.
Ce fut mon portable qui me rappela à la réalité.

Excuse-moi …

Je le sortis de mon sac et soupira en voyant « Maman ».

Oui … ?
Alors, comment cela s'est-il passé chérie ?
A merveille … Jusqu'à ce qu'ils apprennent mon âge.
Pourquoi tu leur as dit! Mentir de deux ans, ce n'est rien.
Mais je ne suis pas toi Maman …
Absynthe … Tu me déçois.
C'est ça … Ciao!

Je raccrochais, furieuse … « Tu me déçois ... ». Savez-vous ce qu'une fille ressent lorsqu'elle entend ces mots sortir de la bouche de sa mère ? C'est simplement une longue souffrance, comme si on vous enfonçait un pieu dans le coeur. J'essuyais rapidement mes larmes, et j'eteignis mon portable.

Elle ne nous embêtera plus … J'aurais du lui dire que tu avais gagné juste pour voir sa tête.

J'essayais de sourire, mais ce sourire était forcément faux. Même notre baiser n'aurait rien changé.

Je … J'aimerais que tu me raccompagnes chez moi. J'ai besoin de réfléchir, Mel.

Oui … Réfléchir … Car si je ne voulais pas décevoir encore ma mère, je ne devais pas rester dans cette voiture avec un garçon qu'elle considérait bien trop nul pour moi. Ce n'était pourtant pas ce que je pensais. Ma mère avait d'étranges conceptions de l'amour. J'avais un jour aimé tendrement un garçon, mais ce dernier était décédé à la suite d'évènements tragiques dans la région. Ma mère avait limite fait une fête lorsqu'elle avait appris que mon amour était déchu.

Ses maisn se baladaient sur mon torse. J'avais envie de crier mais celui qui me possédait avait l'air d'aimer ça. Puis le portable d'Absynthe sonna. Sa mère. Une courte dispute.

Elle ne nous embêtera plus … J'aurais du lui dire que tu avais gagné juste pour voir sa tête.

Elle esquissa un sourire.

Je … J'aimerais que tu me raccompagnes chez moi. J'ai besoin de réfléchir, Mel.

- Mais bien sur ! Je vais te raccompagner mais... pas chez toi !

Ma main se dirigea vers le cou d'Absynthe. Et l'esprit la serra. Je croyais bien qu'il allait la tuer.

- Alors ? Mon lapin. On'a peur ?

Il rapprocha sa bouche de son oreille et lui murmura ces quelques mots.

- T'inquiètes pas ! La mort est douce et rapide.

Il serra encore plus fort. Je me concentrais pour reprendre le contrôle. Je réussis. Je me plaquais contre la porte du conducteur accrochant mes mains au siège.

- COURS ABSYNTHE !

Mais il repris vite le dessus avant qu'elle ne puisse fuir. Il la prit par les cheveux et la cogna contre la vitre. Elle s'évanouit laissant une marque de sang sur la fenêtre. Puis, il mit le contact et commença à rouler. Il s'arrêta dans un coin où personne n'oserai s'aventurer. Mais, c'était aussi le coin d'Absynthe et de l'esprit. Il descendit de la voiture soulevant Absynthe dans ses bras. Il lia ses mains et ses pieds. Il prit un couteau qui était derrière un carton et se dirigea vers elle. Il attendit qu'elle se réveille et s'accroupit.

- Coucou mon sucre d'orge ! On a bien dormis ?

Il jouait avec le couteau en le faisant tourner dans sa main.

Oui, je voulais rentrer chez moi … J'avais besoin de faire le tri dans ma tête. Il fallait dire que tous les événements d'aujourd'hui s'y bousculer, ne sachant ce qui allait être important dans l'avenir et ce qui ne le serait pas. J'avais rangé mon portable dans mon sac lorsque j'entendis Mel me dire qu'il allait me ramener, mais pas chez moi … Je fronçais les sourcils et je sentis une main se resserrer sur mon cou.

Mel …

J'articulais difficilement le nom du garçon qui m'avait embrassé quelques minutes avant de m'étrangler. Mon regard reflétait l'incompréhension. Et lorsqu'il me lâcha et qu'il se plaqua contre la portière en me criant de courir, j'hésitais. Ce fut une hésitation de trop puisqu'il me rattrapa par les cheveux et me claqua contre la vitre. Je tombais alors, inconsciente.
Lorsque je revins à moi, j'étais dans une sombre ruelle, les pieds et les mains liés. Du sang coulait le long de mon visage. Je regardais alors mon agresseur … Pourquoi Mel était-il ainsi ? Je ne comprenais pas … S'agissait-il finalement d'un démon ?

Pourquoi Mel ! Qu'ai-je fais ?

J'essayais de me débattre, mais mes liens étaient beaucoup trop serré. Je souffrais énormément, que ce soit de ma tête ou de mes membres. Je poussais alors un râle de rage, et des larmes roulèrent le long de mes joues

Tu es un démon c'est ça! T'as essayé de m'avoir ?! Tu m'as eu, c'est bien ! Tu es heureux ? Et maintenant, que vas-tu faire, me tuer ? Alors fais vite, car tu as déjà briser mon coeur …

Il se passa alors quelque chose de complètement inattendu. Mon corps se mit alors à briller de mille feux, et la lumière du jour se fit plus sombre. Un faisceau de lumière sortit alors de mes yeux, et enflamma la poubelle se trouvant à côté de Mel

* Un nouveau pouvoir … ? *

Pourquoi n'y avais-je pas pensé plus tôt ? Je me concentrai alors et je tombais inconsciente. Du moins, mon corps fut inerte, et j'apparus derrière Mel.

Et crétin, je suis là !

Je retins son attention, le temps de retourner dans mon corps et de donner un coup de pied dans la poubelle afin de la faire tomber sur lui.

J'allais lui répondre lorsque la poubelle s'enflamma. Puis, Absynthe tomba inconsciente et donna un coup de pied dans la poubelle. Une boule d'énergie apparut alors et je la lançais sur la poubelle qui explosa. Je me retournai vers Absynthe et lui fis un sourire narquois. Je tournai autour d'elle en pointant son couteau vers elle.

- Alors ? On essaye de m'attaquer ?

Je repris le contrôle de mon corps pendant assez de temps pour réciter une formule.

- Fantôme en ce corps qui est mien. Sors avant que ce ne soit ma fin. Tu n'auras jamais contrôle sur... mes mains ?

Une lumière m'envahit et un jeune homme assez séduisant sortit de mon corps. Ma formule n'avait pas eu l'effet que j'attendais. Le jeune homme était maintenant en chair et en os. J'étais faible. Je ne tenais presque plus sur mes jambes. Ma peau était pâle. On aurait dit que je venais de voir un fantôme.

- Merci de m'avoir rendu un corps ! Mon corps !

J'étais si surpris que je ne voyais pas son poing se coller sur mon visage. Je tombais à terre inconscient. Il m'attacha à mon tour. Il s'approcha de nous.

- Tu vois qui je suis maintenant ?

Il mit son couteau sur ma joue et me coupa un peu. Il avait fait se geste tellement lentement. Comme si il voulait faire durer le plaisir que le procurait cet acte. Je saignais.

- Après je m'attaquerais à sa gorge et à son cœur.

Il déplaça son couteau au niveau de mon torse.

Non … C'était impossible … Kenny était mort … depuis plus d'un an maintenant … je regardais Mel se dédoublait. C'était quoi ça ? Une possession ? La magie revenait encore une fois dans ma vie, sous la forme de mon ex petit-ami. Et pas n'importe lequel! Le seul pour qui j'avais réellement eu des sentiments, même si cela n'avait pas duré longtemps.
Je n'en revenais pas. Je vis alors Mel s'effondrer par terre.

Mel !

Oui, je voyais qui il était … Mon coeur s'attendrit un peu en repensant aux bons moments que nous avions passé lui et moi avant sa mort … Mais lorsque la lame entailla la joue de Mel, je compris que ce n'était plus le même garçon. J'étais toujours attachée et je ne savais que faire … Pourquoi Mel nous avait-il raconté une poésie … Je me mis à réfléchir et je me dis qu'il s'agissait peut-être d'une formule.

Ne le touche pas Kenny … Souviens-toi de qui tu étais … De nous …

Peut-être redeviendrait-il le jeune homme qu'il était si je lui faisais rappeler cela. Mes mains tremblaient toujours et ma tête me faisait un mal de chien. J'avais envie d'hurler, mais je savais que cela n'aurait servi à rien.

Laisse-le … Il ne t'a rien fait … Je t'en supplie … Ne tue pas l'homme que j'aime … Le seul homme que j'ai réussis à aimer après toi …

Ma voix s'était fait suppliante, et je le regardais d'un regard implorant. Je n'avais pas envie d'utiliser à nouveau la magie contre lui. Je voulais comprendre ce qui l'avait fait changé. On ne devenait pas du jour au lendemain un fantôme en colère si ? J'utilisais alors mon don de télépathie pour lire dans ses pensées. J'avais compris qu'en me concentrant, j'y arriverais. Ce que je lus me laissa sans voix pendant quelques minutes. Comment pouvait-il croire cela ?

Tu crois que je t'ai tué ? Tu me crois capable de ça, vraiment ? Ecoute, je sais que l'on sortait ensemble mais qu'il ne s'est jamais rien passé entre nous, mais je te promets que j'étais sincère … Jamais je ne t'aurais fait du mal!

Je ne comprenais pas … Les larmes glissaient sur mes joues sans s'arrêter, car je comprenais que tout cela était de ma faute. S'il pensait que je l'avais tué, c'était que je ne lui avais pas assez montré mes sentiments.

Laisse-le … Je t'en prie … Je … Je l'aime …

Même si j'étais inconscient, j'entendais les paroles d'Absynthe.

Laisse-le … Je t'en prie … Je … Je l'aime …

Ses paroles me réconfortèrent. Je ne savais pas pourquoi mais j'étais heureux d'entendre ce qu'elle disait. Je commençais à ressentir quelque chose pour elle ?

- TU M'AS TUE ! C'est à cause de toi ! J'étais dans ma voiture. J'allais te rejoindre car on m'avait dit que tu voulais me quitter. Je me suis dépêché et BOOM !

A son dernier mot, il pointa son couteau dans ma direction.

- Maintenant, c'est l'amoureux qui va payer !

Il aimait faire souffrir Absynthe. Il se dirigea vers moi. S'agenouilla. Et planta son couteau dans mon ventre. Il le leva un peu pour faire encore plus mal. Il avait un sourire sadique. Il faisait peur à voir. Il me poussa la tête violemment. Je me retrouvais allongé. Je gémis. Il me donna un coup de pied dans ma plaie.

- Alors ?

Je saignais. Absynthe était effondrée.

- Bon. A ton tour !

Il se leva et marcha en direction d'Absynthe. Lentement. Pas à pas. Le couteau était plein de mon sang. Il le faisait tournoyer dans sa main. Voyant Absynthe pleurer, il ne s'empêcha de sourire et d'accélérer le pas.

- Bouh !

Absynthe sursauta. Il se mit à rire. Il avait une tête de déterré.

Non … Il n'allait pas faire ça ? Eh bien si … Le couteau entra dans le ventre de Mel et je l'entendis gémir. Je ne pus empêcher mes sanglots et je regardais le jeune homme, impuissante … Je ne pouvais rien faire … Strictement rien. Pourquoi n'avais-je pas de fichu pouvoir qui me permettait de défendre Mel ? Il allait sûrement mourir devant moi, et je ne pourrais rien faire, à part pleurer … Perdre le garçon qu'on aime à 17 ans, n'est-ce pas une tragique destinée.
Kenny remonta alors le couteau dans le ventre et j'entendis de nouveau Mel réagir. Cette fois, c'en était trop.

Mel !!!!!!!!!!!!!! Je t'en prie … Tiens bon … Pourquoi t'ai-je entrainé dans tout cela !?

Il allait mourir de ma faute, et je m'en voudrais toute ma vie … En fait, ma vie allait sûrement être fortement raccourci. Quelle est l'espérance de vie d'une sorcière ? Je l'ignore … Mais j'étais apparemment une de celle qui ne connaîtrait pas la vie adulte. Kenny m'annonça alors que c'était moi qui l'avait tué car il avait eu l'accident de voiture lorsqu'il avait apprit que je voulais le quitter. Je restais un moment bouche-bée, les larmes continuant de rouler sur mes joues. Jamais je n'avais voulu le quitter ! C'était quoi encore ces bêtises !

Jamais je n'ai voulu te quitter Kenny ! C'est toi qui m'a quitté, le jour où tu es mort ! Je n'ai jamais pu avoir une vraie relation après toi … Mon coeur n'a plus appartenu à personne … Je t'aimais trop pour te quitter ! Je m'engueulais même avec ma … mère …

Non … C'était impossible … Pas encore elle … Elle n'avait pas pu faire ça ?! Si, et je le savais bien au fond de moi: elle m'avait menti pour Angela, alors pourquoi aurait-elle fait semblant d'être triste lorsqu'on m'avait appris la mort de Kenny ?
Mon regard se posa sur mon ex qui ne semblait pas enclin à me laisser partir. J'allais mourir … Je fermais alors les yeux, laissant les larmes couler. Je revoyais tous mes baisers avec Mel … Aucun n'avait de sens … A part le premier et il n'avait pas été réciproque. Je devais me rendre à l'évidence: Mel Peters ne m'aimait pas, et j'allais mourir avec lui, alors qu'il aurait vraisemblablement préféré passer sa vie avec une blondasse.
J'entendis alors Kenny jurer « c'est quoi ce bordel ? » et j'ouvris les yeux. Il faisait très sombre et mon corps brillait, comme tout à l'heure. Cette fois-ci, je ne loupais pas ma cible et je regardais directement la poitrine de mon ex. Le faisceau lumineux pénétra dans sa poitrine, et Kenny tomba inanimé par terre, et son corps tomba en poussière.

Mel !!!!!!!

Je me défis rapidement de mes liens, en tirant de toutes mes forces.

Excuse-moi … Je t'en prie regarde-moi … Je … Je vais t'emmener à l'hôpital d'accord … ? Tu vas réussir à te redresser un peu … Non, bon sang ! Une ambulance …

Mais je n'avais pas de portable ...

Une belle lumière. Un rayon. Zooouuuuuh ! En plein ventre de Kenny. Oui en plein ventre. Exactement ou j'avais eu le couteau. Puis Absynthe se précipita vers moi, me prit la tête, la posa sur ses genoux et me caressait les cheveux.

Excuse-moi … Je t'en prie regarde-moi … Je … Je vais t'emmener à l'hôpital d'accord … ? Tu vas réussir à te redresser un peu … Non, bon sang ! Une ambulance …

Je disparus. Elle pleura.

- Une ambulance ? Pour quoi faire ?

Elle se retourna et me donna un coup de poing entre les jambes. Je me pliais en deux et je sautillais pour faire passer la douleur.

- Nan mais t'es folle ? Ca fait mal !

Elle me fit des yeux ronds sans comprendre ce qu'il se passait. J'avais du tout lui expliquer.

- Bah enfaite quand j'ai récité la formule, le fantôme est sortit de moi et je pense que ma partie démoniaque aussi est sortie et si c'est le cas, on a un gros problème. Un très gros. Je me suis retrouvé au cimetière, allongé sur une tombe. Celle de mon père. Et le temps de venir ici, voilà ce qu'il s'est passé.

La douleur était passée. Je la serrais dans mes bras. Dans le chemin pour venir là, j'avais essayé mes pouvoirs et le seul qui me restait était celui de figer et le choc mental. Les autres devait être avec mon moi maléfique Je reculais.

- Absynthe... Je t'aime. Voilà je l'ai dit !

Je rougis et lui souris nerveusement. Elle allait m'embrasser. Je paniquai et je la figeai.

- Oups...

Je devais attendre qu'elle recommence à bouger alors, pendant ce temps, je m'assis par terre et croisais les bras.

- Nan mais qu'est-ce qui m'a prit de la figer ? C'est pas possible ça !

Hein ? Il n'était plus blessé ? C'était une blague … Je l'avais pourtant vu se faire poignarder dans le ventre, non ? Et au fait, il était où Mel ? Non … Il ne s'était pas évaporé comme un démon ? Impossible … Il ne pouvait pas mourir comme ça !

Une ambulance ? Pour quoi faire ?

Je me retournais, surprise, le visage baigné par mes larmes … et je lui filais un coup de poing entre les jambes. Il se fichait du monde ? Il venait de me faire une peur monstre, et il revenait derrière moi, tout heureux ! Bon d'accord, un coup de poing dans ses parties génitales n'étaient peut-être pas la meilleure des réactions, mais j'étais en furie. Il se plaint alors que je lui avais fait mal.

Et tu ne crois pas que j'ai eu mal moi ? Je t'ai cru mort Mel !

Je le regardais sévèrement, ne comprenant franchement pas ce qui avait du se passer. Je fronçais les sourcils, et il m'expliqua tout … Sauf que je ne comprenais toujours rien … J'étais novice dans la magie, et je me rendais compte que je n'y connaissais vraiment rien. Un côté démoniaque ? Qu'est-ce que cela pouvait bien signifier ? Mel était un méchant ? Impossible … Mais toutes mes questions disparurent lorsqu'il me serra dans ses bras … L'essentiel était là: Mel était en vie …
Il desserra alors son étreinte, se recula et me dit ces trois mots … Trois mots que je ne pourrais pas lui dire pour le moment … Je l'aimais moi aussi, je l'avais compris en le voyant se faire poignarder par Kenny. Mais j'étais dans impossibilité de lui avouer. Bien sûr, une terrible envie de l'embrasser me prit, mais je restais quand même sur la défensive. Comment être sûr que ce qu'il disait était vrai ?
Je ne ressentis évidemment pas que j'étais figée, mais je compris que quelque chose s'était passé lorsque Mel passa du mode à genou au mode assis ...

Que s'est-il passé ? Je rêve ou il y a eu quelque chose d'étrange ?

Non, je n'avais pas oublié ce qu'il venait de se passer … Comment oublier que l'homme que j'aimais m'avait annoncé qu'il m'aimait aussi … mais le doute persistait.

Mel … Comment savoir si c'est vraiment toi ? Jusqu'ici, nous n'avons eu qu'un baiser sincère, et c'était le premier que je t'ai donné … Les autres … Soit c'était pour ma soit-disante empathie, soit à cause d'un démon … Je … Je suis perdue …

J'étais réellement perdue … J'étais encore à genoux par terre, mes yeux océans plongés dans ceux de Mel.

Que s'est-il passé ? Je rêve ou il y a eu quelque chose d'étrange ?

- Au rien de spécial j'ai juste fait un petit tour de magie.

Je la regardais en rigolant.

- Je t'ai figé c'était très drôle ! T'étais comme ça attend je te montre...

J'allais l'imiter quand elle lança une question très pertinente.

Mel … Comment savoir si c'est vraiment toi ? Jusqu'ici, nous n'avons eu qu'un baiser sincère, et c'était le premier que je t'ai donné … Les autres … Soit c'était pour ma soit-disante empathie, soit à cause d'un démon … Je … Je suis perdue …

- Ah oui t'as raison ! Comment je sais si c'est moi ? Je suis peut être mon moi démoniaque ! Comment je vais faire ? Je suis plus perdu que toi d'abord ! Attend je vais essayer un truc !

Je me pinçais. Même si cela n'allait pas montrer si j'étais le démon, je le faisais comme même.

- Aïe ! Alors je suis un démon ?

Elle me donna une gifle.

- Te moques pas de moi je suis très sérieuse !

- Mais moi aussi ! Tiens regarde !

J'essayais de faire apparaître une boule d'énergie dans ma main. Je n'y arrivais pas. Je n'étais plus démon ! C'était officiel ! J'étais seulement sorcier UNIQUEMENT sorcier et rien d'autre !

- Tu vois je n'ai plus rien de démoniaque en moi ! JE SUIS UN SORCIER !

Je levais les bras et tout se figea. Mais pourquoi ? Je n'étais pas paniqué. Que s'était-il passé ? Oh nan !

- Encore ?

Il m'avait figé ? Et ça le faisait rire ? Il se fichait vraiment de moi … Je secouais la tête de gauche à droite, me demandant si on allait pouvoir avoir une conversation sérieuse. Mais apparemment, ça n'allait pas être le cas car Monsieur Peters était en pleine crise de démence … Il se pinçait, il semblait se demander si en effet, il n'était pas un démon et lorsque je lui mis une petite gifle en lui indiquant que j'étais très sérieuse, il me confirma en essayant de créer une boule d'énergie. Heureux, il leva les bras au ciel, en clamant que c'était un sorcier.
Bon, j'avais beau le trouver puéril, le fait qu'il ait l'air si heureux me faisait plaisir … Et il était très craquant avec ce sourire … Une nouvelle fois, il se passa une chose étrange car Mel passa du sourire enjouée à la déconcertation.

Tu m'as encore figé ?

Je secouais la tête mais je ne pus m'empêcher de rire légèrement, me souvenant de sa pitoyable et pâle imitation de moi … Cette fois-ci, je bondis sur lui, me retrouvant à califourchon, lui tenant les mains au sol. Mon visage n'était qu'à quelques centimètres de moi et mes cheveux complètement décoiffé lui caresser le visage.

Si je reste comme ça, tu ne pourras plus me figer, non …

De nouveau je ne pus m'empêcher de sourire. Finalement, on ne s'en était pas si mal tiré que ça non ? Bon, j'avais fait un truc étrange avec ce rayon dans mes yeux, mais je finirais bien par comprendre ce qui s'était passé … Tout ce que je savais, c'est que j'avais beau avoir des marques de coups sur le visage et des traces de brulures aux poignets et aux chevilles, j'étais avec Mel … Le coeur battant, j'approchais alors mes lèvres des siennes avant de me reculer brusquement.

Je retenterais bien l'expérience mais j'ai peur qu'ils nous arrivent encore une fois quelque chose … Penses-tu que deux être qui s'aiment peuvent avoir un premier baiser parfait, sans démon et sans surnaturel ?

Bon, il était certain que ma position était très spécial, d'autant plus qu'avec la robe que je portais, mon décolleté était à la portée des yeux du jeune homme. Mais je m'en fichais … J'avais envie d'être avec lui, et même si cela était dans une ruelle à l'écart de tout, nous étions là.

Tu m'as encore figé ?

A ma grande surprise, elle rigola. Elle sauta sur moi, me prit par le col, me coucha se positionnent à califourchon sur moi et colla mes deux mains par terre. Je voyais son visage. Il n'était pas très loin de moi. Ses cheveux venaient rejoindre mes joues et les caressaient doucement. Je souriais. Elle m'expliqua que, dans cette position, je ne pourrais plus la figer, elle avait raison. Puis, elle approcha ses lèvres. J'allais faire de même quand elle se recula.

Je retenterais bien l'expérience mais j'ai peur qu'ils nous arrivent encore une fois quelque chose … Penses-tu que deux être qui s'aiment peuvent avoir un premier baiser parfait, sans démon et sans surnaturel ?

- J'en suis certain.

Je lui souris et avançais ma tête afin de lui déposer un baiser. Rien qu'un minuscule baiser mais qui avait de l'importance à nos yeux. C'était notre premier VRAI baiser. Bien que j'avais une vue imprenable sur son décolleté, je ne l'avais pas regardé une seule seconde. Je reculai heureux d'avoir fait ce geste.

- Voilà. Rien n'est venu nous déranger.

J'essayais de me relever mais Absynthe me bloquait toujours les bras. Je poussais de toutes mes forces et je réussis à joindre mes mains et à repousser Absynthe délicatement pour me retrouver assis avec elle devant moi. Alors, je lui déposais un deuxième baiser. Et il fallut que la pluie vienne se mêler à nos histoires. En effet, des petites goûtes tombaient des nuages gris et, elles se transformèrent rapidement en grosses goûtes qui se suivaient sans s'arrêter. Je me levai et pris la main d'Absynthe pour l'emmener à l'abri sous une espèce corniche. Elle ne nous protégeait pas tellement bien ce qui fit que la moitié de notre tête était mouillée. Autant mouiller tout notre corps. Je l'entraînai de force sous la pluie torrentielle.

- M'accordez-vous cette danse majesté ?

Je fis une révérence. Elle avait l'air surprise de mon acte.

Un simple baiser … le plus simple du monde à vrai dire … Mais d'une sincérité à couper le souffle … Bien sûr, je ne pus en profiter que quelques secondes, avant que Mel fasse tout pour se débarrasser de mon emprise. J'avais beau résister, je n'avais pas énormément de force, loin de là. Il réussit donc à se dégager et je me retrouvais assise, devant lui. Sur ce, il s'approcha et m'offrit un deuxième baiser, identique au premier. Cela me fit doucement sourire car il n'y avait rien de commun avec le baiser qu'il m'avait donné sous l'emprise de Kenny, un baiser fougueux où les mains en avaient profité largement.
Mais il fallut bien évidemment que la pluie vienne se mêler à notre petite histoire. Rien ne peut-être parfait, c'est sûr … D'autant plus que je détestais la pluie. Je n'avais pas envie de ressembler à un Yorkshire mouillée. Soudain, ce fut de grosses gouttes qui se mirent à tomber et je maudissais le ciel de nous gâcher un tel moment.
Mel se redressa et me prit la main. Nous courûmes alors jusqu'à une corniche, qui ne nous abritait pas vraiment. Mel me fit alors une révérence, me proposant une danse. Sous la pluie ? C'était une blague ? J'écarquillais les yeux mais je ne pus m'empêcher de trouver la scène attendrissante. Après tout, j'étais déjà presque mouillée … Autant l'être jusqu'au bout.

Tu es fou Mel … Sous cette pluie …

Je secouais ma tête et je me mis à rire doucement. Bon … Je devais profiter du moment présent … Nous connaissant, il était possible que demain, plus rien aille. Je saisis alors sa main et m'approcha de lui, collant mon corps au sien.

Je serais ta majesté si tu acceptes d'être mon roi …

J'enlaçai alors son cou et nous entreprirent une petite danse. La pluie coulait le long de mes joues, de mes cheveux et de mes yeux.

Si je suis malade demain, tu seras dans l'obligation de venir faire l'infirmier …

Sans sous-entendu bien sûr ! Qu'allez-vous donc penser ! Non, je profitais du moment présent, c'est tout. Mon corps était contre celui de Mel, et mes lèvres vinrent à nouveau capturer les siennes. Je ne voulais pas que le temps s'arrête … Je voulais l'embrasser d'une façon dont il n'avait pas l'habitude … De cette façon dont j'avais embrassé Kenny en pensant qu'il était Mel … J'approfondis alors le baiser, en forçant le barrage des lèvres avec ma langue, allant chercher celle du jeune homme. Mes yeux clos, je profitais de cet instant, espérant que le garçon ne prendrait pas peur. Dans ce baiser, je mettais tout mon amour … Ce baiser était simplement une preuve … Une preuve d'amour que je ne pouvais pas lui dire.