Cela faisait plus d'une semaine que Lilly avait planifié son coup et qu'elle attendait avec impatience le soir où elle pourrait le mettre à exécution. Après s'être renseignée sur sa cible de la même manière qu'une tueuse à gage et après avoir réfléchit à toutes les possibilités, la jeune femme allait pouvoir assouvir sa vengeance. Enfin, pas réellement la sienne car ce jeune homme, ce jeune Duncan Parker, ne lui avait rien fait à elle, mais il avait eu le malheur de s'en prendre à sa soeur de coeur, sa moitié, à Neseis. Et qui s'en prend à un des rares protégés de Lilly, s'en prend à la jeune tigresse elle-même. Comment avait-il pu oser ?! Rien que d'y penser, les nerfs de Lilly s'enflammaient avec une ardeur démesurée. C'est une jeune femme impulsive, mais elle peut devenir très imprévisible et sanguinaire lorsqu'elle dépasse un certain seuil de lucidité quand elle est en colère. Comment croyez-vous qu'elle ait pu tuer de ses propres mains ses parents, sinon ? Maman tigresse usera de tout pour protéger ses petits, quitte à y laisser la vie. Et ce soir, Parker allait payé pour son geste ! La jeune femme était déterminée à faire en sorte qu'il ne recommence plus jamais et l'idée de lui couper les deux avant-bras la ravissait.
C'était l'heure. La jeune femme se leva de son canapé blanc neige et balança, un petit sourire en coin, son verre de vodka dans la cheminée. Le feu s'embrasa violemment et un puissant souffle de chaleur lui réchauffa le visage. Puis, elle fila dans sa chambre s'habiller : pantalon noir en cuir souple, petit top sexy à paillettes et veste en cuir noir. Ce soir, son but ne serait pas de plaire, mais c'étaient les vêtements dans lesquels la jeune femme se sentait le plus à l'aise. Et il le faudrait! Car Lilly se doutait bien que sa rencontre avec Parker serait bien plus que mouvementée... Aaaah ! Si seulement il pouvait imaginer ce qu'elle lui réservait ! Maquillée et les cheveux attachés dans un chignon élégant, elle ouvrit son armoire et souleva une planche du plancher. Par la suite, elle saisit ses deux
saïs et les plaça sous les manches de sa veste en cuir. Une fois cela fait, elle sortit par la fenêtre de sa chambre et affronta la nuit à la recherche de ce fameux Duncan Parker. Direction le cinéma.
Arrivée à destination, elle patienta un certain moment que les personnes de la dernière séance quittent leur salle et que Duncan finisse son service. Elle l'attendit bien gentiment à l'entrée, et après avoir jeté un bref regard à sa montre, elle se dit alors qu'il ne devrait plus tarder maintenant. Elle aurait très bien pu lui faire un coup mesquin ou le prendre par surprise, mais à quoi bon prendre le temps de planifier tout cela ? Lilly voulait se venger, maintenant, tout de suite ! Elle n'en pouvait plus d'attendre ! Elle voulait le voir souffrir, le voir gémir sous la douleur, comme il avait pu faire du mal, même sans le vouloir, à Neseis. Soudain, quelqu'un lui demanda...
«
Bonsoir, vous cherchez quelque chose ? »
Elle se retourna et le vit, lui, l'ordure qui avait levé la main sur sa soeur. La rage l'envahit d'une traite et elle se força à prendre sur elle pour se calmer, serrant le plus fort qu'elle le pouvait ses poings et sa machoire. Elle prit le temps de se détendre et déclara, comme si elle était surprise de le rencontrer :
«
Oh, bonsoir ! C'est que... J'ai perdu mon chat. Vous ne l'auriez pas vu par hasard ? » mentit-elle. «
Elle s'appelle Maybe, elle est adulte et toute noire avec une tâche blanche dans le cou... »
Lilly avait bien une chatte du nom de Maybe, sauf que celle-ci attendait sagement sa maîtresse couchée sur le tapis du salon, au chaud devant la cheminée. Elle se rapprocha alors de Duncan, jouant son rôle de femme en détresse, bougeant dans tous les sens, confuse de lui demander de l'aide.
«
Quelqu'un l'a aperçut disparaitre dans cette ruelle sombre », lui dit-elle en lui indiquant le lieu en question. «
Mais... Pour tout vous dire, j'ai un petit peu peur de m'y rendre toute seule. C'est qu'il est tard et, il n'y a pas d'issue alors vous comprenez... »
Elle jouait un peu de ses charmes, lui faisant ses petits yeux de chien battu.
«
Vous... Ca me gène vraiment de vous demander cela mais... vous voudriez bien m'accompagner ? »