Surprise ! [Amber]

Ambeeeer.... C'est le chwal qui te paaaarle...

Une journée comme les autres chez les Halliwell…. Ou presque puisque le Manoir était pratiquement vide. Amber savait qu’à cette heure-ci elle serait tranquille : Wyatt serait à l’école de magie, Chris, Amy et Heather au boulot, Andy, Mélinda à l’école de magie – ou à traîner dans des endroits bizarres avec Hannah. Voilà pourquoi elle avait téléphoné à Noah pour qu’il vienne la voir dès qu’il aurait un moment de libre pendant les deux heures qui arrivaient. Ensuite, le Manoir reprendrait vie à nouveau et ils ne pourraient être tranquilles. Mais, Noah ne répondait pas et Amber avait laissé un simple message qu’elle espérait qu’il trouverait très vite. Bon, il est vrai que l’amoureuse transie qu’elle était devenue depuis qu’elle était avec lui s’inquiétait, il lui répondait toujours. Et s’il lui était arrivé quelque chose comme une attaque de démons ?

*Pas question de te prendre le chou alors que tu es tranquille sans personne au Manoir*

Bon, il était clair qu’elle devait en profiter et elle jeta au loin toutes ces mauvaises pensées…. Surtout qu’avec une famille aussi nombreuse et magique que celle des Halliwell, il était difficile d’avoir la paix pendant quinze voir dix minutes. Si ça n’était pas un des membres de la famille qui était encore vivante qui pouvait rentrer à l’improviste – un peu comme Amber aujourd’hui – ça pouvait être sa mère ou une de ses tantes devenues êtres de lumière qui pouvaient apparaître n’importe quand. Et si aucune de ces catégories ne rentraient, il restait toujours les démons. Après tout, le meilleur moment pour attaquer le manoir et essayait de trouver le précieux « Livre des Ombres » était quand celui-ci était vide. Et vu que c’était rarement le cas, il fallait profiter de la moindre occasion…. Pourtant, ce ne fut pas ça qui venait de la déranger : on sonnait à la porte…. Même les simples mortels pouvaient venir l’ennuyer et elle n’y avait pas pensé lorsqu’elle s’était jetée dans le canapé, profitant du calme… Qui ne dura donc pas longtemps, légèrement énervée, elle alla à la porte. Elle n’ouvrit pas tout de suite, préférant se calmer, après tout, le facteur ou une autre personne n’y pouvait rien…. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’elle trouva devant chez elle une magnifique jument blanche avec un petit ruban et un dessin qui semblait avoir été fait par un enfant. Un sourire apparu sur son visage, pensant qu’un de ses élèves avaient voulu lui faire un cadeau.

« Comme c’est mignon ! »

Mais sa bonne humeur ne dura pas longtemps…. En effet, quelques secondes après, elle entendit une voix :

« Ambeeeer.... C'est le chwal qui te paaaarle... »

Sans attendre, elle repensa à la seule personne qui pouvait la faire autant tourner en bourrique : Rohan…. Ce leprechaun de malheur venait encore l’emmerder. Cela faisait trois jours qu’il n’était plus venu comme à chaque fois qu’il la mettait en colère. Chaque fois qu’il revenait pourtant, elle lui pardonnait parce que c’était dans sa nature mais pourquoi devait-il toujours l’ennuyer elle et pas ses sœurs ou un autre Halliwell ? Peut-être parce que finalement, il trouvait ça drôle de mettre en colère la jeune femme…. La dernière fois qu’elle s’était mise en colère, il avait commencé à l’aider dans ce qu’elle faisait puis il avait commencé à lancer des cousins – c’est tout mignon ça – puis à lui ébouriffer les cheveux – déjà plus ennuyant – et finalement, il avait renversé le magnifique vase brun que lui avait rapporté son père de son escale en Grèce…. Un cadeau auquel elle tenait particulièrement alors, à coup de baffes, elle l’avait mis dehors et ne voulait plus jamais en entendre parler ….

« Rohan ! Tu crois vraiment que j’aurais pas pensé que c’était toi ? Tu penses vraiment que j’aurai cru que le cheval me parle alors que ses lèvres ne bougent même pas ? Tu peux reprendre ton cadeau si tant est que ça en est un ! »

Et la blonde rentra de nouveau chez elle, sans prendre la peine de savoir si c’était vraiment lui ou si ça n’était pas lui… Après tout, où elle la mettrait cette pauvre jument, le Manoir n’avait pas une écurie….

Rohan ! Tu crois vraiment que j’aurais pas pensé que c’était toi ? Tu penses vraiment que j’aurai cru que le cheval me parle alors que ses lèvres ne bougent même pas ? Tu peux reprendre ton cadeau si tant est que ça en est un !

Amby, atteends !

C’était pas pour ça, je voulais te-waaaaaah !-

Non mais… Amby ! Arrrg j’me suis cassé quelque chose j’ai mal !!

Nan écoute blondinette, j’ai déconné la dernière fois, j’avoue !

Allez s’il te plaît, soit sympa – berk, j’aime pas tes chaussures – je vivrais pas sans ton pardon ! Sérieux, tu les a trouvé dans une décharge publique ?

Ca n’avait pas été difficile pour la blonde de comprendre que Rohan se cachait derrière ce cadeau peu commun. Tout simplement parce que justement ça n’était pas un cadeau normal. Il n’y avait que lui pour essayer d’offrir une jument en cadeau devant la porte et pour faire croire qu’il lui parlait… Oh ! Bien sûr, le fait de voir un animal qui parle ne l’aurait pas surprise mais de cette façon, non. En effet, Amber avait eu quelques fois ces surprises en se levant : une licorne, un cheval, un poisson… n’importe quoi qui venait aussi chercher de l’aide auprès de la famille, ça n’était pas rare. Après tout, les humains n’étaient pas les seuls à avoir des soucis avec les créatures maléfiques, les êtres magiques aussi, qu’ils soient cheval, licorne, chat, chien, serpent et même des Leuprechaun… Amber ne se souvenait plus comment elle l’avait connu mais il avait certainement dû venir voir les Halliwell pour l’aider dans une affaire…. Quel malheur s’est abattu le jour où il a franchi le seuil de cette maison ! Enfin, surtout pour Amber. Rohan ne pouvait s’empêcher de faire tourner en bourrique la belle blonde, qui n’en pouvait plus de l’avoir sur les bras plus de dix minutes. Il devenait déjà infernal au bout de ces dix minutes. Il était bien pire qu’un enfant, bien plus fatiguant…. Il ne pouvait rester en place plus d’une seconde et ne pouvait s’empêcher d’être maladroit. Amber avait toujours pensé que cela venait certainement de sa nature de Leuprechaun mais elle en avait côtoyé d’autres entre temps et elle n’avait jamais vu un Leuprechaun aussi infernal et aussi maladroit que Rohan. Evidemment, il avait fallu que ce soit Rohan qui entre en contact avec les Halliwell, quelle plaie.

Vous aurez sûrement remarqué que la jeune femme n’était pas tendre avec ce pauvre Rohan ? Mais, ne vous inquiétez pas, il n’avait pas été des plus agréables avec elle. Bien sûr, il ne pensait absolument pas à mal lorsqu’il l’embêtait, il trouvait ça marrant, elle le savait. Il voulait juste la mettre en pétard. Sauf qu’à force de la pousser à bout, la jeune blonde n’en pouvait vraiment plus de le voir, elle ne pouvait même plus le voir en peinture. Et là, après ce qu’il lui avait fait la dernière fois – bien que les jours aient passé – elle en était toujours à ce stade et lorsqu’elle le vit sortir de sa cachette, sa première idée fut de refermer aussi vite la porte pour éviter qu’il n’entre dans le manoir et qu’il vienne encore gâcher sa journée. Amber en venait à penser cela : il lui gâchait sans arrêt sa journée avec ses idées à la noix. Des idées qui finissaient toujours mal, il était vraiment pire qu’un enfant…. Elle ne vit même pas qu’il faillit se cacher la figure alors qu’il sortait de ce buisson, là où il s’était caché, pensant que sa blague allait marcher…. Puis, il se mit à crier après Amber, lui demandant de l’attendre et expliquant qu’il n’était pas la pour ça mais parce qu’il avait quelque chose à lui dire. Elle leva les yeux au plafond sans même se retourner pour le voir.

« Le souci, c’est que tu ne viens jamais pour ça mais que ça se termine toujours comme ça ! »

Elle avait dit cela très bas, comme si elle se parlait à elle-même. Pourtant, elle voulait vraiment qu’il l’entende mais elle pensait qu’il était bien trop loin pour l’entendre correctement. C’est alors qu’elle entendit un bruit sourd derrière elle mais la sorcière ne prit même pas la peine de se retourner, Rohan avait encore dû faire des siennes : il s’était soit cogné, soit il était tombé, soit il avait fait tomber quelque chose. Qu’importe ! Il avait encore dû faire des siennes. Amber continua sa marche, elle s’était résignée, elle savait qu’il l’avait suivie et il ne partirait pas de sitôt. Si elle l’avait laissé sur le pas de la porte, il aurait sonné jusqu’à ce qu’Amber perde patience et vienne lui ouvrir. Autant ne pas perdre de temps et le laisser la suivre…. Puis, elle entendit le jeune Leuprechaun hurler à l’animal de l’attendre. C’était marrant que ces créatures arrivent à communiquer avec les animaux. Une chose qu’Amber jalousait en vérité. Elle aurait aimé pouvoir parler aux animaux, elle trouvait cela très gratifiant mais elle ne pouvait le faire que lorsque ceux-ci étaient doués de la parole. Finalement, comprenant qu’Amber ne s’intéressait pas à lui – elle ne s’était toujours pas retournée vers lui – il feignit de s’être cassé quelque chose, qu’il avait mal. Pourtant, il semblait aller bien lorsqu’il cria à l’animal. Soupirant, la belle se retourna tout de même, s’assurer qu’il allait bien. Evidemment que c’était le cas. Mettant ses mains sur les hanches, une mine boudeuse sur le visage, elle le fusilla du regard lorsqu’elle vit qu’il reposa son pied tranquillement et qu’il rattrapa la jeune femme comme si de rien n’était…. Il lâcha alors qu’il avait déconné la fois d’avant et il tomba à ses genoux, baissa la tête.

« Allez s’il te plaît, soit sympa – berk, j’aime pas tes chaussures – je vivrais pas sans ton pardon ! Sérieux, tu les a trouvé dans une décharge publique ? »

Il releva alors la tête, de fausses larmes coulaient et il reniflait, comme pour essayer de l’apitoyer… Pourtant, cette fois-ci cela ne marcherait pas…. Amber avait du cœur, véritablement, mais il était clair que Rohan en avait bien trop abusé. Ce cinéma durait depuis bien trop longtemps aux yeux de la belle. Toujours figée et les bras sur les hanches, elle se mit à rigoler d’un coup, mais d’un rire jaune…

« Arrête ton cinéma, Luck ! Ca ne marche plus ! Qu’est-ce que tu vas faire pour te faire pardonner ? Tu pourrais réparer toutes tes bêtises pour une fois au lieu de t’excuser ? Et d’être faussement triste de ne plus me voir ! »

Puis, elle se retourna à nouveau et continua sa marche vers le salon. Puis, elle lâcha autre chose.

« Ah ! Et si tu n’aimes pas mes chaussures ! Donnes-moi de l’argent que je m’en achète de nouvelles ! J’en ai vues de très belles mais elles sont au-dessus de mon budget ! »

Pourquoi tant de haine et de méchanceté envers le petit être du monde ? Le Calimero du XXIe siècle se sentait injustement puni par l’attitude d’Amber. C’est vrai quoi, qu’est-ce qu’il avait fait ? Il était juste venu lui demander pardon avec un très joli présent importé directement de Perse ! Il ne savait plus quoi faire si elle refusait de l’excuser. Bon, il avait peut-être fait une grosse erreur la fois précédente mais le passé, c’est le passé, non ? L’homme décida de ne pas abandonner et la suivit dans l’entrée en se vautrant sur une marche. Il se releva l’air de rien et fit mine d’être blessé pour qu’elle se retourne. Pourquoi disait-elle que ça se finissait toujours ainsi ? Non voyons. Il fit mine de réfléchir, il y avait quand même bien quelques fois où ils s’étaient quittés en bon terme, non ? Oui, quand il y a d’autres personnes, souvent Rohan faisait moins de bêtises et lorsqu’il s’en allait, elle n’était pas de mauvaise humeur. Il est vrai que d’ordinaire, il ne s’en allait que lorsqu’elle s’énervait après lui, ce qui ne prenait que quelques minutes après qu’il soit venu. C’est fou cette aura qui l’entourait, et qui faisait réagir les gens autour de lui, que ce soit en bien et en mal ! Il avait encore du mal à comprendre. Son petit numéro de chat Potté ne fonctionna pas. Pire encore, il fit rire la sorcière ! Mais quel cruel manque de cœur ! Rohan était presque sidéré de la voir aussi insensible à son sort. C’est vrai quoi, il aurait pu réellement se casser le pied ! Même ses propres réflexions ne tenaient pas la route. Il resta cependant à genoux, reprenant un visage un peu ahuri et un sourcil froncé. Ben quoi, quelles cartes lui restaient-il maintenant ? Il ouvrit la bouche pour lui répondre que ce n’était pas du cinéma et qu’il était vraiment triste mais se ravisa. Si elle ne le prenait pas au sérieux, il risquait de s’enfoncer davantage.

« Ah, mais non ! » s’exclama-t-il en se relevant pour la suivre de nouveau. Elle affirma de nouveau quelque chose à propos de chaussures qu’elle aurait vu mais qu’elle ne pouvait pas se payer. Plusieurs pensées traversèrent la créature à ce moment. La première question qui lui vint à l’esprit était : comment une sorcière pouvait ne pas obtenir ce qu’elle voulait ? Encore un coup de ces fichus fondateurs qui empêchaient les sorciers d’utiliser leurs dons comme bon leur semblait ! S’ils avaient hérités de pouvoir, alors ils pouvaient les user comme ils le souhaitaient, c’était du bourrage de crâne que de leur faire croire que leurs dons ne devaient servir qu’à leur fonction ! Rohan eut la soudaine envie de chercher le moyen d’aller dans leur petit ’paradis’ pour baisser son froc devant eux et leur montrer son derrière dandinant. La seconde idée qui passa fut d’aller chercher ces chaussures en question et de les offrir à la jeune femme avec tout l’amour qu’il lui portait. Mais c’était trop facile, il y avait forcément un piège ! Elle n’aurait pas tendu un moyen de pardon si facile à l’homme, et il n’allait pas se faire avoir aussi facilement ! Hum, alors mademoiselle Halliwell décidait de lancer des défis machiavéliques au leprechaun ? Même si ce dernier ne comprenait pas le sens, il se sentait comme terriblement fier de relever ce défi qu’il s’imaginait lui-même et qui consistait à prouver sa valeur à la jeune femme. Il finit par revenir sur terre et se souvenant de ce qu’il voulait dire à la jeune femme avant qu’elle ne lui parle de ses chaussures. Rohan la rattrapa en courant presque. Il ne la toucha pas de peur de se prendre une gifle, même si ça aurait l’effet bénéfique de lui remettre probablement les idées en place, cependant il se posta devant elle. Plutôt que de lui barrer le passage et de provoquer sa colère, il recula devant elle pour rester en face et la laisser aller où elle voulait. Bon, il était encore assez inconscient et maladroit pour ne pas penser qu’il risquait de se cogner, de casser quelque chose où de se prendre les pieds dans un objet.

« Mais c’est vrai, j’veux pas que tu sois en colère contre moi c’est pas juste ! » affirma-t-il avec plus de sérieux que la fois précédente – « M’enfin je ne demande que ça, réparer mes erreurs ! » lâcha-t-il dans la foulée avant de se cogner les jambes contre un meuble pas et de manquer de basculer en arrière. Il se rattrapa au mur, par miracle ne cassa rien, mais continua de tourner autour d’Amber comme une abeille, infatigable et fatiguant. Il souleva sa chemise, tripota sa ceinture et en détacha une sorte de petite bourse en vieux cuir marron. Elle n’était non pas remplie d’or, mais de poudre dorée. Vous savez, c’est cette poudre que tous les Leprechaun ont, qu’ils fabriquent eux même dans leur pays, cette poudre de chance ou de malchance qu’ils balancent sur les individus de leur choix. Rohan n’en a pas vraiment besoin, pouvant faire apparaître de cette poudre à volonté puisqu’il était un leprechaun.

« Tiens ! » fit-il en prenant la main de la jeune femme pour y mettre l’objet, « Tu sais ce que c’est non ? Made in Rohan ! La poudre du bonheur ! Pour gagner au loto, réussir ses enchantements ou sortir indemne d’une chasse aux démons ! » vanta l’homme avec de grands gestes pour hyperboler ses dires. – « Et si tu veux, j’vais faire les courses pour toi ! Ou bien je t’aide à faire la cuisine ? Tu veux que je fasse le ménage ? »

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ROHAN & AMBER

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Rohan était vraiment impayable et s’il n’existait pas, il était clair qu’il faudrait l’inventer celui-ci. Pourtant, malgré tout ce qu’il pouvait faire subir à la sorcière, Amber appréciait tout de même Rohan. Sauf que jamais, elle ne lui ferait le plaisir de lui dire, cela lui ferait bien trop plaisir…. Et puis, elle n’allait pas rire de toutes ses bêtises, cela lui donnerait une raison de plus que pour faire toutes ces choses. Bon, il était clair que cela ne changeait pas vraiment puisqu’il n’en faisait qu’à sa tête et qu’il ne pouvait s’empêcher de faire des bêtises : en faisant tomber des choses, en faisant des blagues qui ne faisaient rire que lui – et surement pas elle. Il n’était pas quelqu’un de foncièrement méchant, loin de là, il faisait partie des créatures bénéfiques et il était clair qu’il ne le faisait pas exprès – sauf pour ses stupides blagues à la c**. Bref, Amber savait que la dernière fois qu’ils s’étaient vus, elle avait vu rouge, tellement rouge qu’elle ne voulait plus le voir. Et fatalement, chaque fois qu’il venait s’excuser cela finissait comme cela… Mais, Amber n’arrivait pas à lui en vouloir éternellement et cela reconnaissait encore une fois. Rohan s’excusait, Amber lui pardonnait, Rohan l’aidait dans une tâche et hop, Amber s’énervait car il ne prenait pas tout cela au sérieux. Ok, Amber pouvait passer pour une coincée qui ne sait pas s’amuser mais lorsqu’il voulait l’aider lors d’une tâche ménagère ou pour son boulot, il ne s’agissait plus de rigoler pour la blonde mais bien d’être sérieux…. Là était tout le problème. En d’autres circonstances, la sorcière savait très bien s’amuser. La seule chose, c’était qu’elle savait quand il fallait être sérieux et quand on pouvait ne pas l’être, notions qui échappaient totalement à Rohan….

Lorsqu’Amber, avant de partir en direction du salon, se mit à lui proposer une paire de chaussures, elle savait qu’il serait capable de lui en acheter une et franchement, ça l’aurait bien arrangé. Après tout, ses finances n’étaient pas au meilleur de leurs formes et surtout, elle devait garder de l’argent pour son avenir et elle venait déjà de s’acheter pas mal de fringues et de chaussures – dont celles qu’elle portait à ses pieds – ce mois-ci, elle ne pouvait pas se permettre d’autres dépenses pour ce mois. Réfléchissant, Amber se dit que, tout compte fait, elle ne voulait pas que Rohan lui achète des chaussures…. A voir comment il s’habillait, il était clair qu’il n’avait pas très bon goût point de vue vestimentaire….

« En fait, non, je préfère que tu me donnes l’argent et que j’aille choisir moi-même les chaussures, j’ai peur de ce que tu irais me chercher ! »

Amber remarqua que Rohan était toujours dans le couloir de l’entrée, il semblait réfléchir à quelque chose. Cela fit rire la blonde qui se demandait quel plan il était en train de bâtir dans sa tête mais elle voulut le ramener sur terre, de peur de voir ce plan être mis à exécution.

« Rohan ! Ouhou ! Tu m’entends ? »

Apparemment non, Amber laissa tomber et se dit que de toute façon, si Rohan était là quelque chose allait mal se passer – rien de grave, heureusement. C’était bizarre avec une créature qui apportait de la chance de voir combien la chance manquait à Amber lorsqu’il était dans les parages, comme s’il voulait lui retirer sa chance. Amber savait que cela n’était pas vrai mais il était clair que c’était bizarre. Tout d’un coup, elle entendit du bruit derrière et Rohan apparut juste devant elle. Comme par peur d’elle, il se recula lui permettant ainsi d’aller où elle le voulait. Encore heureux mais il savait qu’en lui barrant le chemin, il risquait de mettre en colère la belle blonde, ce qui était déjà le cas, il n’allait tout de même pas aggraver son cas, si ? Alors, il lui lâcha que ce n’était pas juste qu’elle soit en colère contre lui, qu’il ne demandait qu’à réparer ses erreurs. Amber ne put refreiner un fou rire tellement ce qu’il disait était drôle venant de sa bouche parce que pour Amber, elle avait l’impression qu’il aimait faire des bêtises, juste pour voir ses réactions… Voir jusqu’où elle pouvait aller dans ses limites…. Amber rigola de plus bel lorsqu’elle vit le jeune homme se cogner les jambes et manquer de tomber…. Dans sa maladresse habituelle, il aurait pu casser encore quelque chose mais le pire fut évité, ce qui aurait eu le don de stopper ce rire…. Puis, il commença à tourner autour d’elle, sans cesse et Amber rigola de plus bel…. Qu’est-ce qu’il pouvait être énervant et pourtant, elle n’arrivait pas à s’arrêter ? Il jouait si bien les victimes que ça en était risible….

« A… Arrête ! Tu… Tu… vas me… fai… faire mourir ! »

Réussit-elle à dire entre deux rires. Il n’en pouvait certainement rien mais c’était le simple fait qu’il était là, à faire toutes ces bordes et à vouloir jouer les victimes qui la faisait rire, c’était plus fort qu’elle. Amber décida de s’asseoir sur le fauteuil pour essayer de reprendre consistance et arrêter ce fou rire. Heureusement, elle y parvint mais ne vit pas que Rohan était en train de chercher sa petite bourse avec sa poudre de chance. Elle ne le vit que lorsqu’il lui prit la main, déposa le sac en lui disant que c’était la poudre made in Rohan, de la poudre de chance. Il se vanta que cela pouvait lui donner toute la chance qu’elle voulait. Puis, sans qu’elle ne puisse répondre, le jeune leupreuchaum lui lâche qu’il pouvait l’aider à faire les courses ou à faire la cuisine ou le ménage. Amber pouffa à nouveau de rire, c’était le pompon : dès que quelque chose n’allait pas, c’était parce qu’il l’avait aidée…. Il ne lui fallut que quelques minutes pour se reprendre et s’essuyant les yeux, elle regarda vers Rohan…

« Sérieusement ? »

Elle avait encore son sourire sur les lèvres mais il ne pensait quand même pas qu’elle utiliserait sa poudre ou qu’elle lui demanderait de l’aider quand même.

« Non parce que cette poudre, je n’en ai pas besoin ! Tu sais que la chance n’a rien à voir dans mes victoires contre les démons ! Et que je n’utiliserais pas ça pour devenir plus riche ! »

Amber prit la main de Rohan et lui remit la petite bourse. Puis, elle continua :

« Et que tu sais comment ça se termine si je te demande de m’aider : en catastrophe ! Alors, tu sais quoi ? Je ne vais rien te demander cette fois et je te pardonne, si c’est ça que tu veux mais PITIE ne viens pas m’aider à faire les courses, le ménage ou la cuisine ! Je t’en supplie ! »

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