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/!\ Un geste de trop. [Anton]

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/!\ Un geste de trop. [Anton] Vide
MessageSujet: /! Un geste de trop. [Anton] /!\ Un geste de trop. [Anton] Icon_minitimeSam 2 Juil - 22:28

Un grognement, c’est tout ce qu’il lui sortit en guise de réponse lorsque l’ex-brume lui demanda de ne pas ronfler. C’est comme s’il lui demandait de ne pas râler, aussi, c’était impossible. Si Stoicheìo s’endormait, à moins d’être victime d’un sortilège, d’une guérison miracle ou encore de s’être shooté aux médicaments, il ronflait. C’était dû à ses problèmes de respiration et ne pas l’entendre durant son sommeil voulait dire qu’il était éveillé ou bien mort. L’asthmatique dormait lui-même souvent avec des boules quies car il avait le sommeil léger et réussissait à se réveiller lui-même. Il ne s’étendit pas sur ce problème de santé dans la chambre d’hôpital, car le silence qui s’ensuivit et qui marquait la fin de leur conversation le laissait songeur sur bien d’autres choses. Il tourna lentement la tête pour regarder Anton qui s’endormait. Il ne parvenait pas à se faire une idée précise sur ce dernier. Il avait tout fait soi-disant pour ne plus avoir affaire à lui, ne plus avoir à le tuer, et pourtant il avait l’impression de vouloir encore le poursuivre sans violence. Leurs entrevues l’énervaient au plus haut point, il trouvait son partenaire insupportable et pourtant il lui semblait qu’il était vraisemblablement attiré, comme s’il éprouvait le besoin irrépressible d’entendre l’autre le provoquer afin de répliquer. Il était quelqu’un d’autre avec Niflheim, tout en gardant son masque sur le visage. Lorsque le temps commença à lui paraître bien long, il céda au sommeil sans réfléchir à ce qui pourrait bien se passer ensuite. Les ronflements commencèrent, et tant pis s’ils empêchaient le voisin de lit de dormir. Cependant ils ne durèrent pas, car en fin d’après-midi l’élémentaliste fut éveillé par la poignée de porte qui s’abaissait. Le médecin rentra, s’approcha de lui, proposa de finir les examens puis le détacha. Ils ne le laissèrent pas s’approcher du bel endormi mais Stoicheìo avait eu son compte de folies pour aujourd’hui. Il obéit sagement aux hommes en blanc, encore songeur, puis repartit chez lui enfin libre, mais toujours aussi insatisfait. Au moins, il savait que la créature était sortie d’affaire et il était soulagé !

Dans sa roulotte, il avait dans sa main gantée de blanc le bonnet qui avait failli faire l’objet d’une nouvelle dispute. Il se demandait encore ce qui avait bien pu lui passer par la tête pour le prendre. Il songea à aller l’abandonner quelque part, l’enterrer ne serait-ce que pour faire preuve de mauvaise foi, mais il ne parvint pas à s’y résoudre. Il ouvrit un tiroir, y plaça le vêtement et se dit alors qu’il continuera de nier cette évidence, comme quoi il n’avait pas pris le bonnet. Après tout, Anton devait probablement l’avoir deviné parce que ce vêtement n’était plus dans son sac lorsqu’il avait regardé à l’intérieur. Alors Stoicheìo pouvait toujours prétexter qu’il l’avait laissé sur les lieux de leur crime. Le dresseur revint à l’hôpital dans les jours qui suivirent. Il demandait des nouvelles du blessé, sans pour autant commettre encore une fois l’erreur d’aller jusqu’à sa chambre. Il ne pouvait pas s’empêcher de se rassurer sur l’état de santé de sa nouvelle obsession. Il était même allé jusqu’à tourner un peu autour de chez Anton pour essayer de voir si ce dernier avait des visites ou non. Il n’était pas le seul à prendre de ses nouvelles. Dans l’enceinte du bâtiment curatif, quelques proches se chargeaient de ça, ainsi qu’une jeune femme qui avait repéré le tueur à gage lorsqu’il s’assurait que la chambre de Niflheim sera bientôt libérée. Cette femme vint à lui – grossière erreur – et lui demanda ses liens avec le malade. Nerό se sentit obligé de lui dire qu’il n’en avait pas et se fit même passer pour un docteur afin de prendre ses distances avec le blessé aux yeux de la dame. Ils firent connaissance... Et c’est alors qu’elle fit l’énorme bourde de lui révéler qu’Anton était un de ces amours. Le visage rembruni, l’air sombre, il préféra la quitter afin de ne pas céder à toutes les pulsions violentes et inimaginables qui l’assaillaient lorsqu’il apprit la nouvelle. Il crut devenir fou, il se saoula au lait et en but jusqu’à pisser blanc. (Charmant.) Il pensait réussir à faire dériver son esprit, mais le simple fait de penser que cette sal*pe de p*te de petite c*nne (c’est lui qui pense hein) était peut-être rentrée dans la chambre d’Anton… Peut-être qu’elle l’avait pris dans ses bras, peut-être qu’elle l’avait cajolé, peut-être qu’ils…

Il cassa une bouteille de lait. Il fallait vraiment qu’il soit TRES en colère pour envoyer une bouteille à moitié pleine s’exploser sur le sol. En plus du lait, quoi. Lorsqu’un de ses élèves accouru pour voir si tout allait bien, il lui entailla la chair avec un morceau de verre et lui hurla presque de déguerpir avant qu’il ne l’égorge. Ses émotions prenaient totalement possession de lui. Comme une adolescente contrôlée par ses hormones, d’ailleurs. Il n’avait vraiment pas l’habitude de laisser ses instincts de bête sauvage maîtriser quoique ce soit chez lui. Il appela au téléphone la jeune femme et réussit à obtenir son adresse en baratinant que lui, l’aimable docteur, allait ramener en voiture Anton chez elle car le blessé allait sortir de l’hôpital. Une fois raccroché, il tenta de se raisonner une dernière fois, et d’abandonner toutes ces idées folles qui lui traversaient l’esprit. Il ne comprenait pas d’où venait cette haine sourde, sans nom et sans limite qui allait jusqu’à lui faire trembler les membres. Cherchant une solution pour se calmer et pour épargner la pauvre femme qui risquait de se faire agresser sans raison s’il ne se reprenait pas, il finit par mettre la main sur quelques produits illicites dans des fioles. Il ancra ces fioles dans une seringue et s’injecta de fortes doses de mescaline dans le sang. Dire que le type qui préfère le lait à l’alcool se shoote régulièrement dans sa roulotte. Sa respiration s’accéléra les cinq premières minutes et il fixa droit devant lui en clignant plusieurs fois les yeux, atteignant un état d’euphorie qui lui donnait l’illusion de se calmer totalement et de retrouver la tranquillité d’esprit qu’il appréciait tant. Ce fut bien de courte durée, mais assez pour qu’il puisse prendre un peu plus de recul. Il s’allongea sur son matelas et ferma les paupières. Concentré, il gratta du bout des doigts ses draps puis s’emmitoufla dedans pour se donner chaud. Sa respiration s’accéléra davantage et sa peau devint sèche, rugueuse. Une grosse chaleur traversa son corps et toute soif disparut. Lorsqu’il rouvrit les yeux, ses iris avaient pris une teinte rougeoyante qui surprenait lorsqu’on ne s’y attendait pas.

L’élémentaliste raisonnait différemment dans cet état. Il restait sans bouger, et ses mouvements devenaient brusques. En se redressant il renversa un verre d’eau qu’il ne prit pas la peine de ramasser. Il enroula son écharpe autour de sa bouche et plaça des lunettes de soleil sur son nez avant de sortir de sa roulotte. Il avait pris une décision, et il comptait bien aller chez cette pouffi*sse. En passant, il prit avec lui un grand coffre dans lequel était enfermé un épais Boa. C’était sa récompense pour avoir tué le démon, bien qu’il ne fût pas seul à l’exécuter. Il n’avait pas encore cherché à dompter la bête, n’en ayant pas eu le temps, et comptait lui faire exécuter une petite mission avant cela… Il roula jusqu’à chez elle, réfléchissant durant tout le trajet à la manière dont il pourrait la tuer, et qu’elle souffre bien. Il ne pouvait pas s’en empêcher. C’était en plus la seule manière pour lui de ne pas penser au visage de celui qui le « forçait » à commettre ce meurtre. Il avait bien cherché des ennemis de cette femme pour obtenir un contrat, mais il n’en avait pas trouvé. Mais qu’importe. Si ça se passait mal, il soulagerait sa conscience en mettant tout ça sur le dos de la drogue. Il sonna, elle ouvrit, et elle lui demanda où était Niflheim. Jusqu’ici, il n’était pas encore bien sûr de ce qu’il faisait et il luttait pour ne pas céder à ses pulsions. Mais en revoyant le visage de cette femme et en imaginant simplement ce qu’elle avait pu faire avec Anton avant, il craqua complètement. Il posa sa lourde charge au sol puis attrapa brutalement le bras de la dame avant de laisser la colère enflammer sa main. Il la brûla sévèrement mais elle se dégagea de l’étreinte. Il la suivit dans différente pièces avant de remettre la main dessus. La torche humaine attrapa sa victime et s’il la fit crier de douleur à cause du feu, il veilla bien à ne pas la tuer. En revanche, il s’amusa à lui carboniser tout le visage afin de la défigurer totalement, se disant alors qu’il avait une lueur de bienveillance qui lui dictait de ne pas la laisser en vie, elle ne sera plus jamais désirable au moins.. Il la fit juste chuter au sol et la laissa se remettre lentement de ses brûlures tandis qu’il ouvrait le coffre. Le serpent semblait furieux, ayant été un peu secoué volontairement durant le trajet. Il préféra s’attaquer à la cible sur le sol plutôt qu’à l’enflammé qui risquait de lui cramer les écailles s’il s’approchait trop près. Afin de ne pas mettre ce meurtre sur la conscience, il laissa le serpent décider si oui ou non elle devait mourir. Elle n’était pas la cible d’un contrat, alors il ne comptait pas le faire lui-même. Le boa s’approcha de la suppliciée et en quelques secondes commençait déjà à l’entourer, et à lui offrir son étreinte mortelle et serrée. Il l’avait attaqué avec une vivacité hors norme digne d’un reptile de son espèce, et qui le rendait tellement redoutable aux yeux du sociopathe. Ce boa était bien plus précieux que toute vie humaine. Son corps écailleux entourait la gorge et la taille de la femme, serrant de plus en plus et la faisant suffoquer dans sa douleur. Accroupi devant, la torche humaine la regardait avec un immense sourire dissimulé sous ses flammes. Il ne pouvait pas décrocher son regard de ce spectacle fascinant, il était comme obnubilé par la situation, de la même manière que lorsqu’il avait noyé le démon. L’animal était maintenant immobile, patientant et usant toutes ses forces en attendant que sa proie s’étouffe sous lui, ce qui ne tarda finalement pas. Lorsque la femme rendit son dernier soupir, les flammes de l’élémentaliste s’éteignirent. Il était nu mais qu’importe. Il se souvint avoir passé de longues minutes à les contempler encore de ses yeux rouges, puis il a récupéré son serpent en tenant la tête et la queue. Il l’a remis dans le coffre, il a poussé un long soupir de bien être, et il est parti en laissant l’endroit dans le désordre total et cette femme à la nuque brisée.

Et pourtant, Nerό ne se sentait pas mieux aujourd’hui. Il avait retrouvé un état relativement sain dans la soirée et s’était plongé au cœur d’un bain pour laisser l’eau redevenir l’élément dominant. Il ne culpabilisait pas, mais il se demandait ce qui avait bien pu lui prendre de tuer une innocente sans raison. Anton lui faisait faire des choses complètement dingues. Pourtant il ne regrettait pas de l’avoir supprimé, c’était comme s’il avait ôté un obstacle de son chemin sans pour autant savoir où se trouvait le bout de la route. Il avait placé le boa dans un vivarium sous le chapiteau mais ne s’en était plus approché que pour le nourrir d’animaux vivants. Aujourd’hui il était sorti pour un rendez-vous quotidien. Rendez-vous galant ? Certainement pas. Il partait dans une ruelle de San Francisco – toujours la même – avec de l’argent, puis attendait patiemment son dealer. Ce dernier ne tarda pas et ils s’échangèrent leur bien. Ainsi, Nerό se retrouva avec un nouveau stock de drogue, de quoi remplir quelques autres contrats ! Il prenait toujours son arme à feu qu’il cachait dans sa ceinture, où cas où son deal illégal tourne mal car on ne sait jamais. Il ne s’était pas habillé de blanc cette fois, et portait un jean foncé avec une chemise un peu plus claire. Son foulard toujours là partait à moitié sur le côté tandis qu’il prenait les pilules que l’autre lui tendait.


Dernière édition par Neró στοιχείο le Sam 14 Jan - 0:24, édité 1 fois
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/!\ Un geste de trop. [Anton] Vide
MessageSujet: Re: /!\ Un geste de trop. [Anton] /!\ Un geste de trop. [Anton] Icon_minitimeDim 3 Juil - 16:38

Ce fut avec un profond soupir de soulagement qu’Anton sortit de l’hôpital, savourant l’air frais sur son visage et les rayons du soleil sur sa peau. Six jours. Il avait dû passer six jours dans cette fichue chambre d’hôpital qui ne lui évoquait plus aujourd’hui qu’une prison dont la blancheur ne cherchait qu’à dissimuler la douleur d’y être enfermé. Six jours à se tourner les pouces, dont deux en étant attachés. Il mourrait d’envie de hurler, courir, danser… Bref, de faire n’importe quoi rien que pour éliminer l’ennui qui avait embrumé son esprit ces derniers jours. Au début, son séjour avait été supportable, divisé entre un sommeil réparateur et des réflexions songeuses à propos de son ex-compagnon de chambre, à savoir l’élémentaliste. Celui-ci n’avait cessé de s’introduire de gré ou de force dans l’esprit d’Anton, qui n’avait hélas rien de mieux à faire que de tenter de répondre à ces questions que l’homme avait si simplement ignoré. Pourquoi le sauver ? Pourquoi prendre son bonnet ? Et au-delà de ses interrogations, nous l’admettrons, pas très importantes, la personne même du dresseur le hantait, comme une présence à la bordure même de sa conscience. Il pouvait presque l’imaginer devant lui, un sourire narquois aux lèvres, ravie que sa proie ne connaisse plus de répit et ce à cause de lui, de hanter son inconscient au point qu’il rêve d’un regard bleu posé sur lui. Autant dire que cela n’avait pas aidé de savoir que l’élémentaliste passait régulièrement à l’hôpital prendre de ses nouvelles et s’enquérir de son état, comme le lui avait rapporté un infirmier. Voilà qu’il se sentait harcelé et surveillé en plus d’obsédé. Ceci ajouté à un sommeil de moins en moins nécessaire au fil des jours et à son énergie grandissante, il reconnaissait que son humeur s’était considérablement dégradée au fil des jours. Au moins cela avait-il poussé les médecins à le libérer plus vite, avec la formelle recommandation de ne faire aucune activité « éreintante, sportive ou nécessitant que vous utilisiez votre dos. C’est très important, M. Niflheim… » Et blah, blah, blah.

Enfin, il était dehors à présent, libre de s’occuper l’esprit comme il le souhaitait, afin par exemple d’en chasser les invités indésirables… Bon, il faisait quoi à présent ? Voilà que confronté à sa soudaine liberté, il ne savait même plus quoi faire. Peut-être aller au… cirque ? … Grognant de rage à son propre cas désespéré et secouant la tête, Anton se mit en route, ignorant les regards curieux des passants autour de lui. Direction : son domicile. Il avait besoin d’une douche, et ce avec un savon autre que celui de l’hôpital, et d’habits propres ne sentant pas le désinfectant et la lessive aseptisée. A sa demande on lui avait rendu les habits avec lesquels il était arrivé à l’hôpital, qui étaient hélas en piteux état. Sa chemise avait un magnifique trou au beau milieu du dos, et tous ses vêtements avaient une espèce de teinte rosâtre traduisant les multiples tentatives pour en ôter le sang. Comme ça, il donnait l’impression de s’être roulé dans de la peinture rose bonbon et d’avoir mangé un hamburger dont le ketchup lui avait coulé dessus, mais qu’il s’était battu dans une marre de sang. Fantastique. Quand à sa veste en cuir, elle était abîmée au-delà de tout ce qu’il pouvait accepter porter ou espérer réparer, raison pour laquelle elle avait fini à la poubelle. Il n’avait plus qu’à se résoudre à un après-midi passé à la recherche de nouveaux vêtements. Autant dire que cela n’enchantait nullement : les magasins n’avaient rien d’amusant, on ne pouvait pas faire un pas de travers sans se faire gentiment accompagner vers la sortie. Bah, il trouverait bien quelqu’un pour l’accompagner.

Il soupira de soulagement en atteignant enfin le confort relatif de son appartement, mais surtout sa familiarité. A l’intérieur, aucun objet qu’Anton n’avait pas touché des milliers de fois. Rien ne lui provoquait encore des visions dans son humble demeure, ce qui était un soulagement après avoir connu l’histoire de chaque paire de draps qu’on lui avait fourni à l’hôpital. Ici, nul besoin d’être couvert de la tête aux pieds, sa peau pouvait frôler tout et n’importe quoi. Ce qui indiquait aussi qu’il savait si qui que ce soit s’était introduit en douce chez lui, une nouvelle vision quémandant immédiatement son attention. Puisque ce n’était pas le cas, il pouvait se diriger tranquillement vers sa douche et se trouver des habits propres. Peu de temps plus tard il s’écroula sur son canapé, élimé par le temps mais toujours aussi confortable. Poussant un soupir, il songea à ce qu’il devait faire ce jour-là, et ses activités n’incluaient hélas pas s’endormir comme une masse. Pour commencer, il avait promis à Laura qu’il lui rendrait visite. Qui était-elle ? Une amie, si l’on pouvait dire. Une ex pour être tout à fait sincère, l’une des premières relations un peu longues d’Anton à son arrivée à New York. Ils s’étaient séparés en bons termes, trop différents pour aller où que ce soit ensemble.. Après tout, elle était humaine et puis, avouons-le, elle se montrait bien moins intéressante qu’il ne l’avait espéré. Ils étaient restés… Quoi, un mois ensemble ? Grand maximum. Ils avaient continué de se parler de temps en temps, même si Anton devait avouer qu’il avait des amis bien plus proches. Tenait-il à elle ? Un peu. Alors pourquoi aller la voir ? Parce qu’elle était venue régulièrement lui tenir compagnie ç l’hôpital, connaissant sa tendance à faire n’importe quoi dès qu’il commençait à s’ennuyer. Et puis, allez savoir pourquoi, elle s’était inquiétée pour lui. De toute façon, tant qu’ils se voyaient sans pression et pas trop régulièrement, il appréciait passer un peu de temps avec elle.

Ce fut donc avec un soupir qu’Anton s’arracha à la douceur moelleuse de son sofa, attrapant une veste et se dirigeant vers l’appartement de la jeune femme. Il essaya de l’appeler pour la prévenir de son arrivée, mais elle ne répondit pas. Cela le poussa-t-il à faire demi-tour ? Mais pas du tout voyons. Il était presque arrivé et quitte à faire une sieste, cela ne changeait pas grand-chose pour lui d’en faire une sur le canapé de Laura ou sur le sien. Sifflotant il parvint enfin à l’habitation de son amie. Mais alors qu’il s’apprêtait à frapper à la porte, celle-ci s’ouvrit sous la légère pression de ses doigts. Fronçant les sourcils, il pénétra à l’intérieur, et grimaça instantanément à l’odeur de viande roussie et de… Mort ? Qui flottait à l’intérieur. Agitant une main devant son nez, il s’apprêtait à appeler le nom de la jeune femme, mais ce qu’il trouva dans l’autre pièce l’arrêta net. Laura, morte. Non, c’était bien pire que ça. Les horribles odeurs venaient d’elles. Pire, il ne se doutait que c’était elle que par les traces d’un de ses hauts préférés sur elle et du fait qu’ils se trouvent dans son appartement, son visage entier ayant été brûlé. Son estomac se retourna, ses dents se serrèrent, et toute émotion sembla le déserter. Il y avait des traces de brûlure en forme de mains. Quiconque avait fait ça était un être magique, et Anton allait le lui faire payer. Cher. La vengeance, il la connaissait par cœur. Il refusa d’attarder son regard plus longtemps sur la défunte, équerré par ce spectacle de sadisme inutile. Il n’avait nul besoin de cela pour nourrir sa rage. Sans bruit, il ôta ses gants, avant de poser ses mains à plat sur les restes du T-shirt de Laura.

Ses mains se crispèrent aussitôt, et sa respiration s’accéléra, la rage se disputant avec le désespoir et l’incrédulité. Qu’est ce que… Non, c’était impossible ! L’homme qui l’avait poursuivi dans chaque pièce de la maison, qui l’avait brûlé et défigurer pour son propre plaisir avant de la laisser mourir sous l’étreinte d’un boa était son assassin ? Mais… Pourquoi ? Pourquoi l’élémentaliste avait-il tué une pauvre petite humaine qui n’avait rien à voir avec leur monde ? Il était quasiment certain qu’elle n’avait aucun ennemi, et certainement pas qui feraient appel à un tueur du monde magique pour mettre fin à ses jours ! Il resta coi plusieurs minutes, incapable d’esquisser le moindre mouvement. Qu’allait-il faire à présent ? Il prévoyait de tuer le responsable de ce crime, mais… Tuer le dresseur ? Ses entrailles lui semblaient dévorer de l’intérieur par la bataille qui y faisait rage. Puis son regard dériva de nouveau sur le visage de la mort, et la rage l’emporta sur l’indécision, tout autre sentiment éclipsé par le désir de casser quelques os. Il se redressa, sa décision prise, et se mit en chasse. Ce qu’il ferait ? Il aviserait le moment venu, mais une chose était sûre : cela ne serait pas agréable pour l’élémentaliste.

Sa vengeance du attendre plusieurs jours, le dresseur ne sortant que rarement du cirque. Anton s’y était d’ailleurs promené incognito plusieurs fois, notamment grâce à l’acquisition d’un nouveau bonnet, et en touchant à tout ce qui lui tombait sous la main, il avait fini par obtenir une information intéressante : l’élémentaliste avait rendez-vous avec un dealer, rien que ça. A un autre moment Anton se serait peut-être interrogé sur les addictions du tueur, ou bien sur le fait qu’il est utilisé l’élément feu pour tuer son amie alors qu’il ne l’avait jamais utilisé malgré les situations critiques qu’ils avaient rencontré, mais là, seule la colère dominait. Elle ne brûlait plus, trop de temps s’était écoulé. Au lieu de cela, elle lui glaçait l’estomac, gelait toute tendance gentille qu’il aurait pu avoir. La dernière fois qu’il avait été dans cet état, il avait tué le psychiatre qui l’avait mis en colère. Pourtant, même dans la froideur de son état, une petite voix lui chuchotait que cette entrevue ne prendrait probablement pas la même direction. Il se refusait à l’écouter, concentré sur ses mains brûlant de frapper, laissées nues pour que le poison glissant déjà à leur surface puisse atteindre plus aisément sa cible. L’élémentaliste voulait jouer avec lui ? Et bien il avait réussi à le provoquer, plus efficacement que toutes ses petites remarques à la noix ne le pourraient jamais.

Il arriva enfin à la ruelle où se déroulait le deal, s’avançant sans hâte mais avec une détermination toute menaçante. Il se fichait de la manière dont il serait accueilli, par une arme à feu ou un couteau. Tout ce qu’il voulait, c’était planter son poing dans la figure de celui qui lui avait ôté une proche. L’homme inconnu cessa de parler, se tournant vers lui avec surprise et méfiance, mais Anton ne lui prêta aucune attention, ses yeux glacés plantés dans ceux de son adversaire. Sa main partit, rapide et précise, heurtant avec un bruit satisfaisant la mâchoire de celui qui avait osé faire mumuse avec son entourage. Un peu de poison glissa de ses doigts à la peau de l’élémentaliste, probablement douloureux, tel une brûlure dans les nerfs qu’il effleurait. Son autre bras attrapa cet homme qu’il haïssait tellement, détestant le fait que son cœur se serre encore alors même qu’il vengeait une femme qui aurait dû lui être bien plus importante que cet individu. Il le rapprocha de lui, beaucoup trop d’après son cerveau, avant de le plaquer au mur. Une habitude chez eux. Il jeta un coup d’œil froid au dealer, qui prit ceci pour son signal de départ. Bien, cela ferait toujours un cadavre dont il n’aurait pas à s’occuper. Rapidement toute sa concentration revint sur l’objet de ses désirs, quels qu’ils soient. Un bras vint s’appuyer avec force juste en dessous de son cou, tandis que son autre main douloureuse par la violence de son cou s’agrippa au cou de son adversaire, ses doigts appliqués à l’endroit où passaient plusieurs artères et veines. Un peu de poison lui échappait parfois, la colère bien trop présente dans son esprit pour qu’il maintienne le contrôle de son pouvoir. Il serrait, ignorant pour le moment la proximité entre leurs visages. Plus tard, peut-être, lorsque la rage et la violence ne feraient plus de lui pour esclave. La vengeance lui hurlait qu’il ne devrait pas y avoir de plus tard, qu’il devrait mettre fin à cette mascarade dès maintenant plutôt que de se contenter d’infliger de la douleur par des pressions bien placées ou du poison.

« Pourquoi t’as fais ça hein ? Qu’est-ce qu’elle t’avait fait, p****n ! C’était une humaine ! »

Etait-cela qui le révoltait le plus ? Pourquoi ne pas avoir dit qu’elle était son amie, ou son ex ? Au fond, elle ne comptait pas tant que cela pour lui, alors pourquoi cette incompréhension, cette violence ? Il détestait se sentir aussi démuni face à un homme qu’il devrait achever sans plus tarder, aussi la pression de ses doigts se fit-elle plus insistante, le poison plus violent dans la souffrance qu’il pouvait infliger. Mais pas mortel, non. Jamais mortel.
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MessageSujet: Re: /!\ Un geste de trop. [Anton] /!\ Un geste de trop. [Anton] Icon_minitimeDim 3 Juil - 18:37

Un échange, des regards, un coup, et le dernier sachet de pilules rentrait en contact avec le sol lorsque son nouveau propriétaire le lâcha. Stoicheìo ne l’avait pas vu arriver et autant dire que lorsqu’il l’aperçut, son sang se glaça. Il eut le temps de constater que son adversaire était dans un état furibond avant de reculer sous le choc, se mordant la lèvre douloureuses non pas à cause du poing mais du poison. Quelque chose clochait et s’il avait toujours été rapide pour analyser la situation et réagir, l’autre le fut davantage. L’élémentaliste vit le dealer prendre la fuite et reconcentra son attention sur Anton. Sa main passait dans son dos mais ne put attraper l’arme qui y résider car l’autre l’avait agrippé et rapproché brutalement, pour finalement le repousser contre le mur. Nerό eut le souffle coupé sous la violence du choc, il grimaça et ses paupières se fermèrent pour se rouvrir aussitôt. Fixant Anton dans le blanc des yeux, il put enfin se rendre compte de la colère qui animait ce dernier et un frisson prit le temps de parcourir tout son corps. Il était peut-être allé un peu loin, il le reconnaissait, mais il ne regrettait pas ce qu’il avait fait. Surtout lorsqu’il voyait l’énergie que déployait Niflheim à venger cette femme ! C’est qu’ils devaient être extrêmement proches, et cette simple idée énervait grandement l’élémentaliste. Il avait envie de lui prouver à quel point il était fier d’avoir bousillé la sale face de cette humaine simplement pour qu’elle ne pose plus ses yeux sur SA créature ! Il voulait aussi se justifier, faire passer ce meurtre pour un banal contrat mais elle ne possédait pas d’ennemie, et cela voudrait également dire que l’homme choisissait des cibles innocentes pour son métier, ce qui n’était normalement pas le cas. L’être bénéfique s’était trahi de lui-même mais il se sentait prêt à l’assumer… Pour l’instant. Ce n’était cependant pas cette forme de courage qui occupait ses pensées, mais l’état de rage dans lequel il avait mis son adversaire. Malgré la douleur fulgurante qui pressait autour de sa gorge, ses joues s’empourprèrent à l’approche d’Anton. Même la souffrance ne pouvait chasser l’embarras de la proximité qui régnait entre ces deux hommes car l’élémentaliste la sentait un peu trop. Il subissait la colère de son ennemi par ces sensations foudroyantes et ô combien atroces qui lui donnaient l’impression que les muscles de son cou se tordaient de douleur. Comme s’il secouait la tête sans ménagement sur un torticolis. Il poussa un gémissement totalement étouffé par l’étreinte mortelle qui serrait sa prise sur son cou.

« Juste une humaine, Nibelheim. » eut-il le temps de lâcher en le fixant droit dans les yeux avant que la douleur ne devienne insoutenable. Sa respiration se coupa et s’il luttait pour respirer, la force d’Anton l’en empêcha. Il n’arrivait à exprimer sa douleur que par un rictus qui traversait son visage, alors qu’il fermait les paupières pour tenter d’encaisser. La mâchoire serrée, il suffoquait tant bien que mal en songeant à la rage qui animait la créature. Il ne regrettait toujours pas mais il espérait ne pas mourir. Et le fait de savoir que l’autre était maintenant prêt à le tuer lui brûlait le cœur. Il n’était pas prêt de le supplier, bien trop fier pour cela, et commençait à s’imaginer la sensation de mourir dans la main de celui qui aurait dû le tuer il y a tant d’années déjà. Ce n’était que la succession logique des choses. Sauf que comme tout le monde, Stoicheìo possédait un instinct de survie, et ce dernier se déclencha un peu tard. Sa main glissa de nouveau dans son dos et réussit cette fois à s’emparer de son arme à feu. Le manque d’oxygène et la souffrance firent trembler ses genoux et il remuait les jambes pour essayer de ce dépêtrer de cette mort qui lui semblait certaine. Le cliquetis de son chargeur retentit, et il coinça le canon de l’arme contre le ventre de Niflheim puisqu’il était trop petit pour viser plus haut. Il appuya au cas où son adversaire n’ait pas remarqué la présence de l’objet dangereux. Dans un effort, ses paupières se rouvrirent sur son visage rouge. Un filet de sang descendait sur son menton tant il se mordait fort la lèvre. Aucun son ne sortait de sa gorge à cause de l’oxygène, aucun cri mais il plissa les yeux en espérant réussir à le menacer du regard. À lui intimer l’ordre de le lâcher sous peine de se faire tirer dessus. Même avec son instinct de survie éveillé, il était évident que le tueur n’appuierait pas sur la gâchette. Non par manque de courage mais parce qu’il était bien incapable lui aussi de tuer son agresseur. Il devait absolument se défendre, user ses forces pour repousser l’autre. Il savait que si dans le meilleur des cas Anton le lâchait, il s’écroulerait comme une merde à ses pieds pour reprendre sa respiration et se remettre de la douleur. Il préférait alors que si ça arrive, ce soit parce qu’il ait lui-même provoqué leur séparation.

S’il avait été dominé par l’élément feu, il aurait pu s’enflammer et brûler cette créature. Rester sous la forme d’une torche dans l’espoir qu’il ne l’approche plus, le temps de se remettre debout. Il chercha absolument quelque chose du regard qui puisse l’aider. Une flaque d’eau, un temps nuageux qui présageait de la pluie, de la pisse de chien contre un mur ! Son regard se posa sur la gouttière fendue d’une des maisons accotées. Elle goûtait, c’est qu’il y avait forcément de l’eau à l’intérieur ! Il leva son bras libre et ganté et le tendit vers cette gouttière, juste à côté d’Anton et en fuyant toujours le regard de ce dernier. L’oxygène lui manquait atrocement et il clignait des yeux en luttant contre l’étranglement. Son autre main qui maintenait l’arme à feu contre le barman n’osait toujours pas appuyer sur la détente. La gouttière se craquela, et un flot d’eau passa rapidement par la fissure en se dirigeant vers les deux combattants. Il se voyait bien agresser Anton à coup de gifles mouillées histoire de le faire reculer, mais l’eau ne parvint pas jusqu’à eux. Il n’avait jamais eu beaucoup de souffle, il n’était pas fait pour le combat physique. L’eau tomba sur le sol à quelques mètres et la main qui devait la manier trembla, avant de retomber lourdement le long de son corps. Il n’en pouvait plus, il manquait d’oxygène et ne parvenait plus à se concentrer sur ces talents qu’il maîtrisait pourtant admirablement bien d’ordinaire !

Nerό ne pouvait rien faire contre la poigner d’Anton, et un nouveau bruit l’empêcha de perdre conscience. Son arme à feu venait de chuter et de rebondir sur le sol. Il n’avait pas appuyé, quel idiot. Il avait perdu peut-être sa seule chance de se sauver. Il posa sa main sur celle d’Anton qui serrait sa gorge. Ses doigts devinrent aussitôt douloureux à cause du poison mais qu’importe, il essayait d’en avoir le plus possible sur sa main pour mieux encaisser sur la gorge. Sa nuque était rouge sang, sèche et fonçait dangereusement par endroit où le poison faisait le plus mal. Ses veines ressortaient d’une couleur étonnement noire et semblaient palpiter au rythme des pulsions accélérées de son cœur. Ses paupières se fermèrent de nouveau après avoir encore croisé le regard furieux d’Anton. Il sentait que ce n’était plus qu’une question de seconde avant que l’asphyxie ne lui fasse perdre conscience. Sa gorge n'était plus que douleur, ses pensées dérivaient sur l'image du visage d'Anton. Il aurait tant aimé que la dernière expression qu'il voit soit celle qu'il avait enregistré lors de son séjour à l'hôpital, ce sourire malicieux et provocateur qui le hantait même maintenant. S'il mourrait, tant pis. Il devait s'y attendre de toute manière en tuant cette femme. Il n'allait quand même pas espérer que l'autre le lui pardonne... si ? Il avait fait ça non pas pour attirer son attention, mais par jalousie. Stoicheìo faisait pour la première fois connaissance avec la jalousie, et voilà qu'elle le menait déjà à sa perte. Son corps ne le portait déjà plus. Il n’était maintenu contre ce mur que par la force de la créature et si ce dernier le lâchait, il se vautrera sur le sol sans demander son reste en attendant de récupérer ses forces et, surtout, de remplir ses poumons.
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/!\ Un geste de trop. [Anton] Vide
MessageSujet: Re: /!\ Un geste de trop. [Anton] /!\ Un geste de trop. [Anton] Icon_minitimeDim 3 Juil - 20:58

Sa réaction était probablement disproportionnée, il le savait. Mais que pouvait-il faire d’autre ? En temps normal il ne se serait même pas embarrassé de préambule. Il aurait simplement bousculé le responsable dans la rue, lui aurait serré la main afin de se faire pardonner et de l’empoisonner par la même occasion, et le problème aurait été réglé. Mais là, il avait fallu que ce soit son élémentaliste, son assassin, et Anton ne pouvait le tuer, tout son corps, tout son être même se refusaient à cette idée. Et cela le dégoûtait, le répugnait qu’il ne puisse même pas venger une femme qu’il connaissait depuis bien plus longtemps. Il n’avait vu le dresseur que trois fois, et déjà, il le choisissait au-dessus de certains de ses amis. Peu proches, certes, mais n’était-ce pas contraire à tout ce en quoi il croyait, en la loyauté viscérale qui l’avait toujours décrite ? Malgré tous ses défauts, ses pêchés, ses vices, il avait toujours été fidèle à l’amitié qu’on lui portait ou que lui ressentait. Et voilà que confronté à son obsession, son petit secret, toutes ses grandes valeurs s’effondraient. Oh, bien sûr, il pouvait tenter de se justifier, raisonner que la vengeance ne lui ramènerait la défunte. Mais cette logique ne s’était jamais appliquée à lui, pour la simple raison qu’il n’était pas une créature suivant une logique quelconque. Il s’était enorgueilli de ne suivre que ses émotions, chimère des croyances volatiles des hommes ne vivant que pour elle, et le voilà obligé de se raccrocher à des raisonnements logiques pour justifier ses actes… Pathétique.

Peut-être le gémissement de l’élémentaliste l’aurait-il en temps normal fait desserrer sa prise, mais sa phrase suivante renforça sa rage et la pression de ses doigts, le poison s’écoulant hors de lui avec une satisfaction rugissante. Juste une humaine. Non… Sa voix n’était plus qu’un murmure rauque lorsqu’il s’adressa à sa victime. « Mon humaine… Tu touches pas à ceux autour de moi, qu’ils me soient proches ou non. » Egoïsme et possessivité avaient toujours compté parmi ses pires défauts. Oui cette fille n’appartenait pas à son cercle de « vrais » proches, comme le laissait sous-entendre sa dernière phrase, mais il l’appréciait. Mais au fond, qu’est ce qui le mettait dans une telle rage ? Le fait que cette perte se soit fait dans des conditions aussi atroces, ou bien que l’élémentaliste se soit allé à cette folie sans même songer un seul instant à ce qu’il pourrait infliger à la créature de brume ? Anton aurait été incapable de s’expliquer ses propres actes, ce besoin protecteur envers tous ceux qui avaient un jour comptés parmi ses amis incompréhensible, même pour lui. Mais ici, sa rage tournait en rond, sa colère au fond justifiée ne se trouvait qu’amplifier par l’absence totale d’exutoire. Il ne pouvait tuer, ne pouvait se venger comme il l’avait toujours fait, et pour la première fois depuis des millénaires, se sentait irrémédiablement perdu. Il luttait contre cette confusion en se laissant submerger par la rage, et le dresseur payait par sa souffrance l’incapacité de la créature à le tuer.

Pourquoi ne tirait-il nulle satisfaction de voir sa proie acculée, s’agitant désespérément, sa prise tellement serrée qu’il devait l’étouffer ? Ceci le mettait encore plus en colère. Anton cligna des yeux en sentant le canon d’une arme s’enfoncer dans son ventre, et pourtant il ne lâcha pas prise, aveuglé par tout ce qui n’était pas une rage froide et vide de toute réflexion. Qu’il tire donc, ainsi il n’aurait pas à faire le choix de l’épargner. De toute façon, ce n’était même pas un choix, simplement une décision irrévocable de tout ce qui en lui n’était ni raison, ni colère. Il n’avait jamais eu le choix en ce qui concernait cet homme. Pas le choix de lui laisser la vie sauve des millénaires auparavant, ni celui de resserrer chaque seconde passant un peu plus sa prise, dans le vain espoir qu’il en retirerait une joie quelconque. Mais Anton n’avait jamais été homme, ou plutôt créature, à tirer du bonheur de la souffrance d’autrui. La vengeance le satisfaisait, même le sadisme lui échappait. Pourtant, la douleur de cet homme était tout ce qu’il lui restait pour venger la mort de Laura. Partir était inconcevable, tuer insupportable, alors qu’est ce qu’il pouvait bien faire à part planter ses doigts le plus férocement possible dans le gorge de son ennemi ? « Tire » le suppliait-il mentalement. « Défends-toi » voulait-il lui crier. La rage de ses yeux de glace se battait avec le désespoir, lui-même peu à peu remplacé par la colère de ressentir telles émotions… Etait-il si faible ?

Il appuya plus fermement son corps contre celui de l’élémentaliste, l’arme s’enfonçant douloureusement dans ses côtes, un rictus déformant son visage. Comment pouvait-il savourer le contact de l’autre dans ce genre de situation ? Il espérait que la douleur du canon puisse le rappeler à la raison, puisque la rage n’en avait pas le pouvoir. Souhait futile, évidemment. Il observait le sang couler des lèvres de son ennemi, comme hypnotisé par le trajet de chaque goutte, se laissant aller à imaginer le goût que cela aurait contre ses propres lèvres. Puis il se reprit, dégoûté qu’un tel meurtre ne suffise à le détourner de son obsession. Il souffla doucement lorsque l’autre le menaça de ses yeux, toujours vaillant, toujours prêt à se défendre. Mais alors pourquoi ne tirait-il pas ? Ne voyait-il pas qu’Anton ne pouvait pas relâcher sa prise ? Il se laissa aller à la contemplation silencieuse de ses yeux qui avaient hanté ces derniers jours sans lui, une douceur dans le regard détonnant avec la violence de sa prise sur le cou du dresseur. Il se sentait fiévreux, une folie sans nom brouillant toute pensée censée. Il entendit un craquement derrière lui, suivi du bruit sans comparaison de l’eau s’écoulant. Il n’y prêta même pas attention, presque soulagé que l’élémentaliste est trouvé une parade à sa rage. Il aurait presque fermé les yeux en attendant qu’on le libère de sentiments dont il avait perdu tout contrôle, poussé à bout par la colère rongeant son estomac et lui serrant la gorge. Mais comment aurait-il pu se résoudre à ôter son regard de ce visage, toujours aussi fascinant même à travers le sang qui le parsemait. Etrange comme le sang ne faisait qu’ajouter à cette colère brillant au fond de ses yeux.

Mais au lieu d’un coup de feu ou d’une soudaine attaque aquatique, l’arme ne fit que tomber à leurs pieds, et l’eau ne les atteint jamais. Plutôt que d’être forcé de libérer sa victime, les veines du dresseur ne faisaient que prendre une coloration sombre, beaucoup trop. Une main se posant sur la sienne fit frémir Anton, et sa prise se resserra encore, en une ultime tentative de lier la folie s’étant emparée de lui. Du sang tâchait désormais ses doigts, la respiration de cet homme que seule sa force maintenait encore debout quasi inexistante, et pourtant le regard de la créature se perdait toujours dans ses yeux céruléens, comme si tout ce qu’il pouvait y lire l’emportait dans un tourbillon bien loin de sa prise d’acier sur la gorge de l’assassin. Puis les paupières se fermèrent, brisant ce lien indescriptible entre eux, et Anton fut brutalement ramené à la réalité. Ses yeux papillonnèrent, se posant tour à tour sur le sang teinté de poison du dresseur, puis sur sa respiration quasi disparue. Il retira brusquement sa main, comme s’il avait été brûlé, sans pour autant laisser le corps de l’autre partir. Son poing s’écrasa vainement sur le mur d’à côté, comme si ce contact répété pouvait le vider de sa colère plutôt que mettre ses phalanges en sang. Son bras cessa toute pression douloureuse, ne faisant que maintenir l’autre debout, son corps désormais collé à celui de sa victime. Son front se posa sur le mur de briques fraîches, sa tempe tout contre la chevelure de son prisonnier. Il soupira, une fois, deux fois, tentant sans succès de reprendre le contrôle de sa rage et de sa respiration erratique.

Il finit par cesser d’abattre son poing contre le mur, sa paume à plat contre les briques, le sang coulant le long de son poignet. Le poison cessa peu à peu de s’accumuler sur sa peau, les yeux fermés et le corps tremblant d’Anton seuls signes visibles des efforts qu’il faisait pour se contenir. Il se fichait que coller l’autre ne l’aide certainement pas à retrouver son souffle, libérer sa gorge devait déjà considérer un progrès considérable. Le poison qu’il avait utilisé n’était même pas mortel, simplement douloureux mais s’évanouissant plus ou moins rapidement. Il appuya un peu plus fermement sa joue contre la tête de son ennemi, seul point d’ancrage dans un monde de colère glacée. Il ne pouvait bouger, de peur de se retourner ensuite vers l’homme déjà malmené pour faire il ne savait quoi. Trop d’émotions se mélangeaient en lui, quémandant violence et possession de ce corps. Ses doigts voulaient frapper et caresser, provoquer douleur et soulagement, ses lèvres rêvaient de goûter comme de mordre, et au milieu de tout ça Anton ne pouvait que gémir de frustration. Ses lèvres se posèrent sur l’oreille de l’assassin, s’autorisant cette folie tandis qu’il murmurait. « M***e, pourquoi tu t’es pas défendu, pourquoi t’as pas tiré ? » Ces propos n’avaient sans doute aucun sens, mais son esprit ne réfléchissait plus, trop occupé à maintenir contre lui un corps dont il ne savait que faire. Pitié, que l’élémentaliste ne bouge pas, qu’il ne fasse pas pencher la balance de ses émotions d’un côté ou de l’autre. Rien de bon ne pouvait sortir d’une décision prise dans des instants de rage et de folie.
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MessageSujet: Re: /!\ Un geste de trop. [Anton] /!\ Un geste de trop. [Anton] Icon_minitimeDim 3 Juil - 23:06

Est-ce que tuer cette humaine était réellement une bonne idée ? Il n’avait pas suivi ses principes. Il avait chassé quelqu’un sans contrat, il s’en était pris à une innocente et pire encore, il ne l’avait pas fait après mûre réflexion mais sur un coup de tête, à cause de cet état faramineux qu’il nommait maintenant la jalousie. Il avait poussé le bouchon bien trop loin et il en payait les conséquences. Il ne parvenait pas à regretter parce que malgré tout, il ne pouvait pas s’empêcher de penser que cette femme, à qui il attribuait une quantité d’insultes qu’elle n’avait pas méritées, n’approcherait plus SON ennemi. Il devenait possessif mais c’était la jalousie noire qui l’animait et qui lui faisait montrer les crocs envers toute personne qui s’approchait de Niflheim. Il s’appropriait ce dernier autant qu’il était censé le haïr. Devait-il mourir pour avoir laissé ses émotions prendre le dessus ? Il savait pourtant qu’il ne le fallait pas. Il savait faire preuve d’humilité et laisser passer les choses. Lorsque ses anciens maîtres le frappaient, lorsqu’ils abusaient de lui ou qu’ils le ridiculisaient, l’élémentaliste avait toujours du faire agir son cerveau au lieu de ses poings. Surtout qu’il n’était pas un homme de contact. Il encaissait, mais jamais son envie de se révolter n’avait été aussi forte que l’envie de tuer cette personne innocente. Il avait brûlé son visage en laissant toute la colère sourde qui l’animait ce jour-là se répandre dans les flammes qui défigurèrent la pauvre victime. Et il s’écarta volontairement la culpabilité en rejetant le meurtre sur le dos de l’animal qu’il avait fait rentrer dans la propriété de sa cible. Pas un seul instant il n’avait songé à la peine qu’il infligerait ainsi à Anton. Et si son cœur se serrait maintenant qu’il la constatait, il se disait que cette culpabilité n’était rien à côté de la jalousie qu’il éprouvera envers toute « concurrence » qui se dressera à l’avenir entre lui et SA créature. Il ne pourra pas lutter contre ce qui l’avait animé lors du meurtre. Peut-être valait-il mieux alors qu’il meurt, avant de se mettre à pourrir la vie de l’homme qu’il aurait dû tuer des millénaires plus tôt. C’est comme si le fait qu’il ait survécu à leur toute première rencontre dérégla totalement leur logique à tous les deux. Leur destin dérailla totalement, et ce dysfonctionnement les rendait différents l’un en présence de l’autre. Ils ne voyaient plus qu’eux.

Des éclairs parcouraient les nerfs de sa gorge, de la base jusqu’au menton. Il suffoquait, il souffrait le martyr mais jamais l’idée de supplier l’autre de l’épargner ne lui vint. De toute manière, il en était physiquement incapable. Stoicheìo avait cette très douloureuse sensation que plusieurs poignards s’enfonçaient dans sa nuque, et il en venait à préférer mourir que de souffrir encore. Il ne parvint même pas à se défendre, alors qu’il aurait pu tirer sur son agresseur. Il n’en fit rien. Il était incapable de le blesser lui, alors qu’il pouvait infliger les pires supplices à une pauvre créature pure et innocente. Nerό entendit le bruit du métal qui rentrait en contact avec le sol. L’eau aussi avait abandonné sa course, et il était totalement faible, démuni. Ses forces l’abandonnaient et il ne parvenait plus à réfléchir correctement à cause du manque d’oxygène dans son cerveau. Quelques bribes dérivaient devant lui. Il espérait vainement voir ce sourire qui l’avait tant marqué, à la place de la colère sur le visage de cet homme. Son regard se perdait dans le sien, et il se rendit compte qu’à ce moment il n’éprouvait aucune haine. Juste de la souffrance, du désespoir de ne pas être aussi important que ce que la créature était devenue pour lui. Au final, peut-être valait-il mieux mourir pour mettre fin à toutes ces souffrances physiques et morales. Son souhait fut sur le point d’être exaucé. Il commençait à tourner de l’œil lorsque l’autre libéra son emprise sur sa gorge. La douleur était toujours présente, et l’oxygène ne passa pas tout de suite. Il était toujours maintenu contre le mur mais aucun son ne résonnait à ses oreilles, comme s’il sombrait toujours dans l’inconscience. Il entendit à peine le fracas du poing de Niflheim contre le mur, tout près de lui. L’autre était tout proche de lui et le rouge de l’embarras brûla les joues de l’assassin. Le contact du torse d’Anton contre le sien eut l’effet d’un coup sur le cœur, libérant le chemin jusqu’à ses poumons afin que l’air s’y engouffre à nouveau. Et l’oxygène ne se fit pas prier. Il suffoqua à nouveau, mais il reprit conscience, chassant le terrible bourdonnement qui résonnait à ses oreilles. Les seuls sons qu’il entendait maintenant étaient ceux saccadés de sa respiration.

Ses paupières s’entrouvrirent péniblement, pour qu’il regarde droit devant lui. L’air avait du mal à passer. Son souffle se bloquait régulièrement, alors son ventre se gonflait et forçait pour que la voie se débouche. Ses problèmes de respirations entraient en jeux, et il avait encore trop de mal à émerger. L’oxygène ne montait pas tout à fait dans son cerveau, et il posa un regard extrêmement vague sur le corps d’Anton collé contre lui. Il voulait s’allonger. Il voulait se laisser tomber sur le sol et reprendre un rythme cardiaque normal. Mais la force d’Anton surpassait la sienne et il ne parvenait même pas à lever les bras pour le moment. Il était mou, il ne comprenait pas ce qu’il se passait. L’idée que l’autre se venge en faisant preuve d’un même sadique que lui avec le démon qu’ils avaient affronté ensemble aurait fait émerger un sourire sur ses lèvres s’il n’était pas à moitié dans les vapes. Il ne pensait plus du tout à ce qui les avait fait en arriver là. Il n’y avait plus que la situation présente qui prenait la place dans son esprit. Il était complètement vaincu par l’étranglement et l’asthme, pourtant il luttait pour obtenir le droit et le pouvoir de respirer. C’était son instinct de survie qui parlait pour lui, et qui tentait vainement de calmer son cœur pour qu’il puisse retrouver son souffle. Il sentait la tête de l’autre collé contre la sienne. Leur proximité étouffante n’aidait certainement pas Stoicheìo à aller mieux. Au contraire, elle ne faisait qu’empirer les dégâts puisqu’il ne parvenait pas à s’apaiser. Plus que tout encore, il réclamait intérieurement une position allongée, il voulait tomber et poser sa tête contre le sol. Il était si mal, là.

« Merde, pourquoi tu t’es pas défendu, pourquoi t’as pas tiré ? »

C’était une voix qui le tira encore un peu de son état de somnolence dans lequel il tentait de ne pas s’enfoncer davantage. Il suffoquait bruyamment, et il était incapable de parler dans cet état. Il n’aurait pas su répondre de toute manière, lui-même se posant encore cette question. Il tenta de se focaliser sur ce sujet en se disant qu’avoir quelque chose sur quoi réfléchir l’aiderait à retrouver ses esprits. Mais cette proximité, encore, qui faisait paniquer ses sens et qui lui donnait la chair de poule malgré lui. Le dresseur remua ses doigts et leva une main, tentant vraisemblablement de faire quelque chose. Il la posa à plat sur le torse d’Anton et poussa. C’était une lutte vaine pour que l’autre le lâche afin qu’il puisse s’écrouler et se laisser aller. Mais la force qu’il employa dans son bras était tellement faible que même un enfant aurait pu le contrer. Son bras retomba alors doucement lorsqu’il comprit à quel point il était impuissant et faible. Mais il étouffait encore, tantôt il manquait de tourner de l’œil à cause de l’oxygène, tantôt ses poumons réussissaient à se remplir suffisamment pour qu’il reprenne aussitôt conscience. L’élémentaliste avait toujours mal à la gorge, le poison s’en allait difficilement alors qu’il avalait sans arrêt sa salive, ravivant à chaque passage les brûlures sur ses muscles. Il haletait bruyamment, soufflant comme un bœuf et le corps priant pour être libéré. Il finit par céder un peu à ce manque de force. Sa tête pencha alors en avant. Tout doucement, elle chuta comme s’il s’endormait alors qu’il gardait les yeux ouverts et qu’il était parfaitement éveillé. Son front se posa sur l’épaule d’Anton, et un nouveau frisson le parcourut. Il ferma les yeux et continua de suffoquer, laissant sa tête reposer et se concentrant totalement sur sa respiration pour essayer de se calmer. Il avait totalement abandonné l’idée de s’allonger. Il s’abandonnait totalement à la poigne de son ennemi pour survivre, n’ayant pas la force de se défendre et n’en éprouvant plus l’envie. De plus, il avait sa tête sur l’épaule de Niflheim… Il sentait comme une once de bien être parcourir son torse. Il ne regrettait pas. En d’autres circonstances, il sentait comme il serait bien, là, comme ça. Collé contre Anton, avec pour seul inconfort la douleur, ce mur derrière lui et l’asthme. Si l’homme l’abandonnait, Stoicheìo en mourrait probablement de solitude. Mais là… Il ne demandait plus rien. Il voulait juste rester comme ça, continuer de se reposer sur l’autre pour reprendre ses esprits, et profiter de la chaleur qui se dégageait de l’ex-brume et qui le possédait totalement. Son souffle se fit un petit peu moins bruyant.
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MessageSujet: Re: /!\ Un geste de trop. [Anton] /!\ Un geste de trop. [Anton] Icon_minitimeLun 4 Juil - 22:11

Il suffoquait. L’élémentaliste suffoquait, et Anton ne pouvait rien faire d’autre que de le garder tout contre lui, incapable de s’en détacher. Le corps contre le sien était agité de soubresauts, violents et incontrôlables, et la respiration de sa victime n’aurait pu être plus laborieuse, et la créature ne faisait que rester immobile, un bras contre lui et l’autre en appui contre le mur, sa tête aussi proche que possible de celle de son compagnon. Sans doute y avait-il plus intelligent comme réaction, comme s’éloigner, le coucher à terre en position latérale de sécurité, appeler les secours, ou même le laisser mourir puisque cela avait semblé être son but premier. Mais non, Anton restait parfaitement immobile, mise à part les quelques tremblements de rage l’agitant encore. La colère ne se dissipait pas, incapable de trouver un exutoire. Le moindre geste de la part de sa proie provoquerait sans doute une réaction disproportionnée, aussi la créature ignorait-elle tous ses mouvements, se fermant aux sons qui l’entouraient au profit de la douceur de quelques mèches sur son visage. Il avait toujours été très doué pour ne faire attention qu’à ce qui l’intéressait, et pourtant chaque expiration douloureuse du dresseur resterait gravée dans sa mémoire, trace inéluctable de sa rage. Il avait causé cette douleur, par vengeance, parce que la mort de cet être n’était plus une option depuis bien longtemps. Ce n’était qu’en voyant l’autre s’abandonner aux affres de l’inconscience qu’Anton était parvenu à s’arracher à sa rage aveugle, suffisamment pour défaire son emprise mortelle. Mais s’éloigner ? Impossible. Aussi ignora-t-il les tentatives assimilables à celles d’un enfant à le repousser, cette faible pression sur son torse. Son esprit était perdu dans les brumes de la colère et de la culpabilité, déchiré entre la vengeance et le pardon, sa conscience se rebellant contre un choix qui n’en était pas un, ne l’avait jamais été.

L’autre ne cesserait-il jamais de le repousser ? Sa présence lui était-elle donc si insupportable ? Ne comprenait-il pas que si Anton s’éloignait de nouveau, contemplait son visage et l’œuvre de mort qu’il avait quasiment achevé, il ne savait comment il réagirait ? La créature de brume avait toujours été décrite comme imprévisible, même pour elle-même. L’autre ne devait plus le repousser, par pitié ! Son bras, seule barrière les séparant, s’arracha à leur étreinte pour passer derrière le dresseur, sa main attrapant de manière aussi possessive qu’agressive la nuque de son adversaire, le collant un peu plus contre lui. « Tu n’iras nulle part » voulait-il lui faire comprendre, ou plutôt « Tu es à moi ». Il avait besoin de cette présence contre lui pour revenir à la raison, s’échapper du brouillard de violence qui abrutissait son esprit. Et pourtant, cette lutte le soulageait, dernier signe qu’ils étaient bel et bien ennemis, et non pas alliés. Il aurait voulu que l’autre puisse se défaire de son étreinte, le vaincre, lui ôter toute culpabilité de ne pas être parvenu à l’éliminer, tout comme il aurait voulu rester ainsi des heures, jusqu’à ce que toute douleur cesse de comprimer ses entrailles. Mais ce dernier désir ne devait pas s’accomplir, ne le pouvait. Anton ne le méritait pas, surtout pas avec un être responsable de la mort atroce d’une proche. Mais bien sûr, Laura n’était plus qu’une excuse, leur lutte ayant depuis longtemps dépassé le stade de la simple vengeance. Ce combat était tout ce qu’il leur restait de leur statut d’ennemis, le dernier tournant avant la ligne droite menant droit à une relation qui les consumerait jusqu’à ce qu’ils ne soient plus que cendres, miettes de ce qu’ils avaient jadis été. Alors que l’élémentaliste le repousse puisqu’Anton n’en avait plus la force, se batte contre la chute inéluctable de la créature de brume dans les affres de l’obsession.

Puis il posa son front sur l’épaule du barman, et son monde s’écroula. Non, non ! Il ne pouvait pas ! Il n’avait pas le droit ! Ne comprenait-il pas que sa haine présumée envers lui était le dernier lien rattachant encore Anton à leurs disputes et adversité ? Un simple abandon et le lien claqua, rendant leur liberté à toutes pulsions détestables de la créature. Il trembla, sa respiration plus rapide, son poing reprenant son martellement contre le mur. Non… Il devait y avoir une autre explication. L’autre respirait encore difficilement, peut-être était-ce simplement de la faiblesse, pas la fin de leur lutte ? Et pourtant chaque inspiration de sa victime semblait se faire plus aisée, et il ne bougeait toujours pas, comme acceptant enfin ce lien qui les unissait. Anton gémit, de douleur comme de rage, son propre visage s’enfouissant dans les cheveux du dresseur. Sa main se resserra plus fermement sur la nuque de son adversaire, sans que nul poison ne lui échappe, toute vengeance effacée de son esprit. L’assassin ne devait pas accepter cette proximité imposée par Anton ! Il devrait le répugner, afin qu'au moins l'un d'entre eux fasse preuve de bon sens, et par pitié ne les laisse s’abandonner à une fascination qui ne pouvait rien leur apporter de bon. Et pourtant le combat ne reprenait pas. La respiration de sa victime s’apaisait, et la sienne ne faisait que reprendre un rythme de plus en plus erratique. Alors la rage d’Anton éclata, violente, incontrôlable, guidée par une folie qu’il ne saurait nommée. Sa main s’arracha à la nuque du brun, repoussant brutalement cet homme qui lui faisait perdre l'esprit contre le mur. Ses yeux fous, désespérés, cherchèrent ceux de l’élémentaliste, en un signe quelconque d’une lutte qu’il n’aurait jusque là pas détectée. Mais il ne voyait rien, absolument rien. Ou peut-être ne voulait-il pas voir ? Ses yeux parcoururent le visage qui hantait ses nuits, le détournaient de tout ce qu’il avait jusqu’alors considéré comme des valeurs sures de son existence, comme cherchant ce qui le poussait sur cette route dangereuse. Et il ne trouva rien, pas le moindre indice de la raison de son obsession, rien que le désir puissant et insupportable de faire enfin sien cet être qui ne luttait même plus contre lui. Ses pupilles se dilatèrent, ses iris au bleu glacé de sa colère conquises par le désir brûlant de… Quoi ? Lutte ? Possession ?

« …Merde » Et ses lèvres se posèrent avec violence sur celles dont il rêvait depuis longtemps, trop longtemps. Et pourtant il n’y avait nulle finesse en cet acte, rien de beau ou de romantique. Rien que rage mordante. Anton ne chercha même pas à aller plus loin que ce simple contact, espérant encore en cet instant que l’autre réagisse, se rebelle contre ces sentiments qui ne devraient même pas exister entre eux. Le goût du sang s’insinuait sur sa langue, rappel insidieux de la raison pour laquelle il se trouvait ici, de tout ce qui les séparait. Il ne comprenait même pas ce qui le poussait à agir ainsi, ses dents mordant une lèvre avant que sa bouche ne se retire, en un dernier effort de volonté. Il devait arrêter maintenant, ne pas aller plus loin, sans quoi ce serait la fin. Ce simple toucher n’aurait même pas dû le mettre dans cet état, sa respiration haletante, ses émotions explosant en une myriade de couleurs qu’il ne pouvait décrypter. Dieu savait qu’il avait eu nombre d’amants et de maîtresses en 5000 ans, avait connu bien plus que ce simple contact, presque chaste si ce n'était pour sa violence, qu’ils avaient échangé… Non, qu’Anton avait imposé à sa victime. Il se devait de croire que cela le dégoûtait, se satisfaisant de la douleur sourde que cela réveillait au fond de ses entrailles. Voilà ce qu’il devait ressentir : souffrance, colère, mais pas le plaisir de l'assouvissement de ses pulsions. Alors que l’autre lui prouve qu’il avait tort d’agir ainsi, mette un terme à son combat intérieur. Mieux, qu’il fuit, révulsé par la créature décharnée par ses propres désirs qui lui faisait face. Qu’il disparaisse de sa vie, le laisse à ses obsessions stupides et fascinations morbides. La pression de sa main se fit moins insistante, signal que l’autre pouvait partir, prière pour qu’il agisse de la sorte.

« Défends-toi ! Allez ! » Son regard se fit presque suppliant, à des milles du Anton orgueilleux et assuré qu’il avait toujours été, son éternel sourire en coin irrémédiablement gommé de ses lèvres. Il retint un nouveau juron, sa main ensanglantée plaquée contre le mur se serrant convulsivement. Tellement peu de temps s’était écoulé depuis que la folie l’avait emporté sur la rage chez lui, et pourtant il lui semblait qu’une éternité le séparait de la violence de sa colère. Son regard se posa sur les marques qu’il avait laissées sur le cou de sa victime, le poison quasiment disparu. Presque hypnotisé par ces témoins de la violence de ses sentiments, sa main elle-même sanglante vint effleurer les veines encore saillantes, douce plutôt que menaçante, le poison restant imbibant la peau de ses doigts plutôt que celle du dresseur. Il aurait voulu effacé toute trace de la douleur qu’il avait pu lui infliger, le désir de le protéger écrasant celui de se venger. Il avait perdu. Terminée la bataille contre ses émotions insurmontables, au moins pour ce jour-là. Que l’autre le repousse à présent, et le laisse tenter de se libérer d'une obsession qui se verrait jamais assouvie, seul.
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MessageSujet: Re: /!\ Un geste de trop. [Anton] /!\ Un geste de trop. [Anton] Icon_minitimeMar 5 Juil - 1:26

Le prisonnier étouffait de sa cage de chair. Pourtant Dieu sait comme ses désirs se comblaient à rester dans cette situation. En d’autres circonstances, c’est-à-dire s’il n’était pas en train de suffoquer, il n’aurait peut-être pas cherché à repousser son interlocuteur. Du moins, pas avant d’y avoir longuement réfléchi et de s’être rendu compte à quel point ce rapprochement le troublait. Son halètement redoubla sous les brusqueries volontaires de son agresseur, qui le serrait maintenant contre lui. Stoicheìo était complètement tétanisé et, contrairement à ce qu’il tentait de se convaincre, ce n’était pas à cause du manque d’oxygène dans son corps. La main puissante qui le tenait contre l’autre était d’une force bien supérieure à toutes les siennes. Il ne savait même pas si en temps normal il aurait pu lutter. Malheureusement il ne pouvait pas réfléchir comme il fallait à la question, car son attention était à moitié focalisée sur son état. À moitié seulement. Aussi mal en point soit-il, il ne pouvait pas décrocher ses pensées de ce que l’autre évoquait chez lui. De ce flot d’amertume et de cette chose qui découlait en lui sans qu’il ne parvienne à mette un mot dessus, parce qu’il ne l’avait encore jamais ressenti. C’était quoi, au juste ? Un mélange d’attirance mêlé à la fougue, la colère, la malice et la violence. C’était la passion. Il ne s’agissait plus seulement d’essayer de respirer, il s’agissait également d’essayer d’humer les effluves corporels qui se dégageaient d’eux. Le sang, que ce soit le sien ou celui d’Anton. Le parfum de ce dernier, de ses vêtements, sa colère qui semblait dégager une odeur de rouille, quoique c’était peut-être encore le sang. Il avait chaud, il avait tellement chaud qu’il aurait aimé retirer son foulard, rien que cette fois. De toute manière, son écharpe pendait déjà à moitié vers le sol, laissant son cou douloureux à l’air libre. Ah non, tout compte fait il avait froid. Il ne savait même pas. Son corps était parcouru de frisson et chaque morceau d’air qu’il réussissait péniblement à avaler lui semblait être pourvu de morceaux de glaces. Il lui semblait que l’oxygène ne prenait même pas la peine d’aller jusqu’à ses poumons, pourvu qu’elle l’atteigne.

C’est par faiblesse qu’il posa sa tête sur l’épaule qui le tentait depuis le début. Oui, par faiblesse. Mais ensuite, ce fut par abandon qu’il s’immobilisa. Rien qu’un peu, se disait-il. « Un tout petit peu à lui, ensuite je me débattrais… Mais par pitié encore un peu, avant que nous nous réveillons. » Comme un enfant qui désirait gratter encore et encore un peu de temps avant d’affronter la fatalité du sommeil. S’il te plaît maman, encore cinq petites minutes de rien du tout. Ce n’était pas si grave, après tout. Qu’importe s’il étouffait, tant qu’il réussissait à obtenir ces dernières minutes d’abandon. Il ignorait les coups rageurs qu’Anton déversait contre le mur. Peu importe si ce dernier était toujours dans la lutte. De toute manière Stoicheìo allait la reprendre tôt ou tard. Il voulait simplement profiter de ce qui lui semblait être un moment de lucidité. Sa faiblesse maladive lui donnait l’excuse parfaite pour céder à cet instinct, qu’il n’avait jusqu’à ces derniers jours jamais écouté. S’il n’était pas en train d’haleter, il se dirait que c’est si bon… Une pression sur sa nuque lui rappela que Niflheim était là, que c’était lui. Qu’il se laissait faire, qu’il était… à l’abandon, lui aussi ? L’élémentaliste se retrouva en peu de temps claqué contre le mur, ne pouvant savourer les derniers instants de contact comme il l’aurait souhaité. Les yeux grands ouverts, fixant le vague devant lui, il tourna la tête et croisa le regard du barman, osant l’affronter d’un courage qu’il n’avait pas jusqu’ici et ce, malgré son impuissance. Ses membres se raidirent, se contractèrent, probablement parce que sa crise n’était pas terminée. Après l’affrontement mental qu’ils s’échangèrent, la créature passa de nouveau à l’action en démunisant davantage le tueur. Sous la violence de leur baiser, sa tête cogna contre le mur derrière. La paume de ses mains se posa à plat contre les briques et il se figea totalement, le souffle encore coupé et un regard interloqué en direction d’Anton. « Mais qu’est-ce que tu fais ?! » disaient ses yeux. Malgré ses soucis évidents d’oxygène, il poussa un gémissement. Incontrôlé, involontaire, il lui échappa comme une sourit s’évade de sa cage. Improbable et emmerdant. Là encore, il se persuadait que c’était son manque de force qui l’empêchait de repousser l’autre. Bien sûr. Et c’était aussi parce qu’il manquait d’air qu’il goûtait à ces lèvres comme un désespéré. Qu’il y mettait toute la douceur qu’Anton n’avait pas.

Il était écœuré du plaisir qu’il y prenait. Cette sensation était si nouvelle pour lui, écouter ses émotions lui semblait tellement inexpérimenté qu’il en voulait plus, toujours plus ! Mais l’autre s’était retiré. Leurs lèvres s’étaient séparés et Stoicheìo ne put reprendre conscience de la chose que parce que Niflheim lui supplia de se défendre. Oui… il avait probablement raison. Peut-être était-ce malsain, peut-être qu’après tout, il ne fallait pas rester sur cet abandon. Mais l’élémentaliste était encore sur cet état d’esprit de la découverte. Il avait ouvert la porte à l’illogique dès lors qu’il s’était battu aux côtés de son pire ennemi. Maintenant, il ne parvenait plus à la refermer. Pire encore, cette sensation prenait si facilement possession de lui car il ignorait comment lutter. L’inexpérience faisait de lui un nouveau-né qui s’essayait dans les différentes positions pour regarder le monde. Il n’en connaissait qu’une seule sur des millions, et l’autre lui en montrait volontairement une autre. Une tellement différente que tout ce qu’on lui avait appris durant son apprentissage au cirque. Au final, il ne connaissait rien. Il ne savait rien, et ces milliers d’années qu’il passa à écouter et à observer, lui apprirent à quel point il était inculte. Ce n’était pas une vie, en fait… La pression sur son corps se relâcha. Il dirigea rapidement sa main sur l’une des poches de sa veste. Il en sortit l’embout d’un petit tube gris clair et discret. Il appuya, faisant retentit un léger pshit devant lui, sans pour autant décrocher son regard d’Anton. L’objet repartit au fond de sa poche et le petit contenu de quelques gouttelettes resta suspendu en l’air avant de prendre pour cible la gorge de l’élémentaliste, d’y rentrer et d’aller apporter sa « fraîcheur mentos » aux poumons. Enfin, il pouvait recommencer à respirer normalement.

Il déglutit plusieurs fois, de promettant de ne plus laisser l’autre l’avoir ainsi. Collé au mur, son regard passait de l’incompréhension désireuse à de la froideur sans égale. Il ignorait s’il était en colère, outré par ce qu’Anton avait fait, ou bien parce que ce dernier s’était arrêté trop tôt. Pouvait-il vraiment devenir violent, alors qu’il y a quelques secondes à peine il se reposait dessus, la tête sur l’épaule de l’ex-brume ? Après tout, c’est l’autre qui le poussait à devenir odieux. L’élémentaliste prenait conscience de ce qui l’entourait. Son cerveau se réapprovisionnait en oxygène et il se rendait compte de ces pensées honteuses qu’il avait eues lors du baiser. Ce baiser… Rien que le souvenir le fit frissonner. Quel idiot il avait été de croire qu’il y avait une fin à l’abandon. Que laisser le désir le prendre aurait pu aboutir à quelque chose. Ses relations avec Anton n’étaient que mauvaises et surtout, elles allaient toujours à l’encontre de ses principes ! Jamais il ne devait recommencer, car le barman était son ennemi. Et cela ne risquait pas de changer. Pourtant, le sentiment d’être possédé par lui… Cette domination qu’il avait ressenti chez l’autre lorsque Niflheim l’avait serré contre lui à la manière d’un père protégeant sa fille, Stoicheìo ne pouvait pas se cacher le fait qu’il s’était senti tout drôle à ce moment et que même maintenant, une étrange impression de légèreté le prenait lorsqu’il y repensait. Mais tout était terminé, ils étaient allés trop loin. C’est du moins ce qu’il pensait, et il fallait absolument tenter de faire marche arrière. Peut-être était-ce trop tard, probablement même, mais cela ne l’empêchait pas de croire le contraire. Quelques caresses au niveau de sa gorge le rendirent coi quelques instants. Comme il était difficile de se réveiller… Comme il était si atroce de reprendre la lutte ! Ses veines saillantes le faisaient encore souffrir, et il se servit de la douleur comme point d’accroche afin de garder ses esprits. L’autre se perdait à son tour dans cette contemplation mais cette fois, c’était l’élémentaliste qui avait la tête sur les épaules. De l’eau sortit de la gouttière encore une fois. Il leva une main et l’abaissa d’un geste vif. L’eau vint éclabousser le visage d’Anton.

« Réveille-toi. » ordonna-t’il avant de se racler la gorge, la voix toute enraillée à cause de l’état duquel il se remettait. Il n’était pas au mieux de sa forme, mais il pouvait se vanter d’aller dix fois mieux que quelques secondes plus tôt. Il voulait passer à l’attaque afin que l’autre n’ait pas le temps de l’étrangler encore, et surtout parce qu’il n’avait pas la volonté nécessaire pour le repousser. Il ne pouvait se résoudre à abimer le beau visage que son inconscient souhaitait couvrir de baisers. Alors il serra son poing et tenta de frapper Anton au niveau de l’estomac. Il n’avait pas la même force, mais il plia le genou, appuya la plante de son pied contre le mur et poussa dessus pour donner de l’élan à son coup ainsi qu’un coup d’épaule sur le torse d’Anton. S’il le repoussait, très bien, mais il restait avec lui alors !
« Pourquoi tu ne m’as pas tué ? » siffla-t’il en reculant aussitôt, trouvant enfin ce peu d’espace nécessaire. Cet espace vital qui lui fit un bien fou et pourtant… qui ne le satisfaisait pas. Car il regrettait déjà la proximité entre l’autre et lui. Le corps d’Anton lui manquait affreusement, et il tenta de ne pas y penser en se concentrant sur sa question. Il avait peur de connaître la réponse, et craignait même que ce soit le cas. Si c’était pour la même raison que lui ne lui avait pas tiré dessus, ils ne s’en sortiraient pas.
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MessageSujet: Re: /!\ Un geste de trop. [Anton] /!\ Un geste de trop. [Anton] Icon_minitimeMar 5 Juil - 21:34

Passion, obsession, fascination… Autant de mots pour décrire la relation dysfonctionnelle qui reliait ces deux hommes, deux hommes qui n’auraient pourtant dû ressentir que haine et dégoût. Oh, comme Anton était loin de ce genre d’émotions, ne se détachant que par miracle des lèvres de son compagnon. Il ne savait même pas ce qui l’avait persuadé de s’arrêter, la douceur et l’abandon avec lesquels l’élémentaliste s’offrait à lui quasiment impossibles à résister. Cet abandon n’était-il causé que par la douleur, l’incapacité à respirer ? Le gémissement qui avait retourné l’estomac d’Anton et rendu la séparation d’autant plus difficile de souffrance ou de plaisir ? Il passa une langue machinale sur ses lèvres, comme pour en chasser le goût de l’assassin, mais ne récoltant que sang. A quoi devait-il ressembler, les lèvres rouges et humides et les pupilles totalement dilatées ? Son expression était celle d’un homme totalement perdu, comme si ses propres actions l’avaient pris tout autant au dépourvu que le dresseur. Car il n’y avait pas de doute sur ce point, son compagnon ne s’attendait certainement pas à ce genre de réaction de sa part. Pour être tout à fait sincère, il s’était lui-même pris par surprise, et pourtant cette perte de contrôle lui pendait au nez depuis longtemps. Un jour ou l’autre, il aurait forcément craqué, l’amorçage d’un échange à l’hôpital bien trop frustrant pour un être habitué d’agir comme il l’entendait. Au fond, mieux valait qu’il agisse sur une impulsion dès maintenant. Plus il aurait attendu, et plus se détacher de sa proie lui aurait été difficile, si ce n’était impossible. Et pourtant… N’était-ce pas pure torture que n’avoir fait que goûter, effleurer le fruit interdit sans se laisser la possibilité d’aller plus loin ? Car l’autre allait le repousser, l’interroger, et il ne saurait quoi répondre, trop confus par son propre débat intérieur pour répondre à quoi que ce soit. Alors ce serait la fin de leurs rencontres, et le début d’une obsession tournant à vide pour le barman.

Ainsi il attendait, que l’autre le frappe, tempête, s’enfuit… Tout ce qui couperait le lien qui les maintenait si fermement ensemble. Il ne prêta même pas attention au fait que l’autre soit obligé de recourir à un médicament pour calmer sa respiration. De toute façon, il y repenserait plus tard, lorsque ne pouvant plus observer l’objet de sa fascination il ne pourrait satisfaire son obsession qu’en recourant à sa mémoire bien trop efficace pour son propre bien. Aurait-il été normal ces instants auraient pu être effacés avec le temps, chaque jour passant l’aidant à guérir un peu plus d’émotions improbables. Mais lui… Il ne possédait pas cette possibilité d’effacer quoi que ce soit de son esprit, et un jour cette éternité de souvenirs prendrait le pas sur cette raison, et Anton deviendrait une créature décharnée vivant dans son passé. Il espérait juste que cela n’arriverait pas plus tôt qu’il ne l’avait prévu, que quatre misérables rencontres en l’espace de quelques jours ne suffiraient pas à le conduire à la folie. Toute son existence, il l’avait passé à flirter avec les griffes acariâtres de la folie, considéré depuis longtemps comme cinglé et dénué d’humanité. N’était-ce pas là la pire des ironies, la plus ridicule ? Un être n’ayant de l’humain que l’apparence conduit à sa perte par trop d’émotions, trop de sentiments. A vivre en tel accord avec ses désirs, il était inéluctable que de ne pas pouvoir accéder à de telles pulsions devienne son pire combat. Mais il n’avait pas compris à quel point cela serait dur. De toute façon, qu’est ce que cela aurait changé ? Modifier son mode de vie n’aurait certes pas diminué l’impact que l’élémentaliste avait sur lui. Alors que ses yeux effleuraient chaque parcelle de ce visage, de ce cou, ses doigts frôlant les témoins de sa perte de contrôle, il ne pouvait imaginer un quelconque univers où cet être n’aurait pas eu cet effet destructeur sur lui.

Puis l’eau vint le fouetter au visage, et les mots de son compagnon le frappèrent durement. Qu’il se réveille ? Trop tard, il s’était déjà perdu dans un cauchemar où ses désirs ne se verraient jamais assouvis, le rongeant jusqu’à la moelle. Néanmoins l’eau le calma un peu, sa fraîcheur apaisante contre sa peau en feu. Son regard remonta jusqu’à celui de son vis-à-vis, et la froideur qu’il y vit lui noua l’estomac. Voilà qui le réveilla réellement, son cauchemar prenant peu à peu des apparences de réalité. Et bien soit, il s’y était préparé de toute façon. Cela n’atténuait pas le goût amer que lui laissait ce retour de leur éternelle lutte, mais au moins n’avait-il plus à éprouver cet espoir doux-amer que lui avait donné la réaction mitigée de l’élémentaliste. Au fond, il se sentait presque soulagé de voir le dresseur qu’il connaissait, celui qui dans sa froideur et sa combattivité l’avait inexorablement attiré. Quel idiot. Enfin, le cœur a ses raisons que la raison ignore, paraît-il. Il espérait juste que les raisons du cœur en question ne soient pas aussi stupides qu’elles le lui paraissaient. Ce serait une amourette comme il en avait déjà connu plusieurs, il serait passé à autre chose. Après tout, il avait déjà été amoureux, et avait survécu à son quota d’histoires amoureuses. Mais ici, il s’agissait de quelque chose de complètement différent, de destructeur pour eux aussi bien que leur entourage. Ses sentiments étaient à son effigie : passionnés, dangereux et égoïstes. Ils n’incluaient pas d’autre émotion que celle en rapport, et plus ils gagnaient du terrain en lui, et plus ses pensées cessaient de concerner qui que ce soit d’autre. Et cela le terrifiait, lui qui avait toujours vécu pour la multitude d’humains égayant son existence. Etait-il capable de vivre une existence ne tournant autour que d’un seul être ? Et si ce n’était pas le cas, pouvait-il encore avancer sans le dresseur ? Il lui semblait qu’il avait franchi l’intersection où il aurait pu choisir un tout autre chemin à arpenter sans même s’en rendre compte. Et à présent qu’il regardait en arrière, il ne pouvait y revenir, trop de chemin ayant été parcouru pour que cela le laisse inchangé. Tant pis pour lui, cela lui apprendrait à avancer sans réfléchir.

Le coup le prit au dépourvu, l’arrachant à ses pensées devenant par trop envahissantes. Il ne se défendit pas, se pliant simplement un peu pour amorcer une frappe moins violente que ce à quoi il aurait pu s’attendre. Au fond cela n’avait rien d’étonnant, l’élémentaliste ne devait pas être au meilleur de sa forme. Il lui accorda l’espace qu’il semblait tenir à mettre entre eux, agitant légèrement la tête pour en chasser les gouttes perlant de ses cheveux. Ses mains tombèrent à ses côtés, dénuées de motivation à présent qu’elles n’avaient plus à maintenir l’autre homme dans leur étreinte. Il grimaça légèrement lorsque le mouvement de ses doigts tirailla ses phalanges entaillées, mais la douleur acheva enfin le long retour au présent entamé depuis le moment où son compagnon avait repris ses esprits. Il porta une main légère à son front, tâchant d’en éliminer l’eau restante comme la sueur qui y gouttait toujours. Ses yeux reprirent peu à peu leur couleur habituelle, bien que ses pupilles soient probablement un poil plus dilatées que la normale. De l’eau et des coups n’avaient jamais suffi à l’arracher à ses désirs, et ce n’était pas aujourd’hui, alors que son désir se mélangeait avec une obsession passionnée, que cela allait commencer. Néanmoins il se sentait un peu plus lui-même, sa respiration plus calme et la rage pour le moment domptable, prêt à affronter la colère à priori justifiée de l’assassin.

Comme il s’y attendait, une question ne tarda pas. Et pourtant, elle arracha un léger rire incrédule à la créature. Quoi, Anton l’embrassait, ou plutôt l’agressait vu qu’il n’ira pas jusqu’à considérer leur échange comme un baiser, et son indignation se focalisait sur la raison pour laquelle il l’avait épargné ? Vraiment, cet homme s’offusquait des faits les plus étranges. Voilà qui le ramenait sur un terrain familier, leur échange à l’hôpital ayant constitué d’échanges similaires. Son sourire en coin parvint même à refaire une apparition, bien que légèrement tordu et démenti par la froideur de son regard. Se fichait-il tellement de ce qui avait poussé Anton à agir de la sorte qu’il ne pouvait aborder le sujet du baiser ? Le dégoûtait-il ? Cela rendrait la lutte plus aisée. La créature devait à présent se focaliser sur cette provocation qui lui venait si aisément en présence de cet être, et oublier la souffrance. Avec un peu de chance, cela réveillerait sa colère, sa rage si froide qu’elle parvenait à lui faire oublier ses autres sentiments si douloureux. « Je te ferai bien plus chier si tu es vivant plutôt que mort. » Sous-entendait-il que sa réaction précédente n’était que provocation ? Oh, rien qu'un peu. Il se doutait bien que la rage et la confusion alors évidentes sur son visage avaient révélé la véritable nature de ses sentiments plus sûrement que n'importe quelle parole. L’élémentaliste ne se fichait-il d’ailleurs pas de lui, à demander à une créature qui l’embrassait pourquoi elle le laissait en vie ? Son regard se durcit un peu plus, détestant l’idée que des émotions que lui-même ne pouvaient supporter soient tournés en dérision par l’être qui les provoquait. Après tout, tout était de sa faute. « Et toi alors, pourquoi t’as pas tiré, si t’étais tellement persuadé que j’allais te tuer ? »

Et voilà que par ses propres questions, il réveillait l’espoir de ne pas être le seul dans cette tourmente insupportable. Agité, il chercha dans ses vestes un mouchoir, s’occupant l’esprit en l’appliquant sur les plaies désagréables de son poing. Encore une preuve de plus de sa perte de contrôle précédente. Il ne pouvait plus laisser une telle chose arriver. Plantant de nouveau son regard dans celui de son compagnon, il se laissa aller sur le terrain si facile de la provocation et de la colère, espérant que les réactions violentes de son vis-à-vis lui rendent enfin la rage qui le soulagerait de son désir. « Tu m’as toujours pas dit pourquoi tu l’avais tuée. Elle avait fait un truc qui t’avait pas plu, t’avait insulté à l’hôpital ? » Chaque parole était ponctuée par une moue narquoise, quasi supérieure. Il insista sur l’hôpital, sous-entendant qu’il savait pertinemment que l’autre avait continué ses petites visites mais s’attarderait là-dessus plus tard. Mais ces paroles ne pouvaient suffire. Il fallait… Autre chose. Alors, comme des jours auparavant lorsqu’il avait osé sous-entendre que l’autre tenait à lui, il se laissa un instant à imaginer que son calvaire était réciproque. « Aahh, je sais. C’est parce qu’elle a couché avec moi, pas vrai ? » Son visage reprit ce sourire en coin tellement insupportable, une lueur malicieuse éclairant son visage fatigué par ce trop-plein d’émotions. L’idée même que la jalousie puisse avoir été le facteur déclencheur de toute cette pagaille lui semblait tout bonnement ridicule, d’autant plus qu’il ne voyait même pas comment l’élémentaliste aurait pu être au courant de sa relation passée avec Laura. Les yeux presque rieurs, il ajouta même à son petit acte parfaitement évident (c’était le but après tout) une expression rêveuse en mentionnant son ex. Que le rire dissimule la folie des derniers instants, la bêtise de ses actions finirait de toute façon par venir le frapper de plein fouet, mais plus tard, par pitié.


Dernière édition par Anton W. Niflheim le Mer 6 Juil - 20:26, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: /!\ Un geste de trop. [Anton] /!\ Un geste de trop. [Anton] Icon_minitimeMer 6 Juil - 3:21

Drôle de manière d’agresser quelqu’un que de l’embrasser. L’élémentaliste ne parvenait pas à comprendre ce qui avait poussé la créature à agir ainsi. Était-ce la forme de cette même maladie qui le prenait lui aussi ? Car la passion n’était pour lui rien d’autre qu’une maladie incurable qui prenait possession de son être avec des symptômes particulièrement dérangeants. Troubles du comportement, sautes d’humeur, désirs multipliés, possession et surtout la jalousie. Jusqu’ici, il était toujours parvenu à repousser ce phénomène sans aucun mal. Mais comme le préconisent les légendes, il était tombé sur le seul individu, son contraire et son semblable à la fois, capable d’éveiller chez lui ses pires défauts comme ses meilleures qualités. Chaque individu possèderait son homonyme dans cet univers, est-ce que Stoicheìo avait trouvé le sien ? Étaient-ils comme deux aimants qui s’attirent tout en étant incompatibles ? Deux faits qui n’auraient dû jamais se rencontrer et cela provoquait maintenant un déséquilibre évident chez eux ? Nerό aurait tant aimé savoir si ce qu’il éprouvait vis-à-vis du barman était réciproque. Il avait des doutes, et des indices laissés involontairement devenaient des preuves de plus en plus évidentes. Mais cela lui semblait tellement inconcevable qu’il hésitait encore sur la manière de penser. Il était quasiment certain de ne pas être le seul démuni lorsqu’il avait eu du mal à réfléchir. Lors du manque d’oxygène, il avait pourtant fait preuve d’une lucidité formidable qui s’était évaporée lorsque sa tête se remit à décider pour lui. Maintenant, il n’avait plus qu’à espérer ne pas être le seul à se sentir aussi torturé. Et ce n’était absolument pas son cou douloureux qui le faisait le plus souffrir. Parmi les preuves évidentes qu’Anton était atteint de la même maladie que lui, il y avait bien sûr son comportement. Le tueur n’avait jamais vu de comédien assez doué pour moduler l’ouverture de ses pupilles. Elles s’étaient dilatées, c’était un signe ! Celles du dompteur les auraient imitées si seulement son problème d’asthme lui avait permis de se laisser aller lui aussi. Lorsque cet échange – forcé certes, mais le prisonnier ne s’en était pas plaint – prit fin, c’est de la déception qui se lisait dans le regard du dresseur, beaucoup plus que de l’écœurement. Il reprenait ses esprits, mais il savait que son corps désirait reprendre ce contact plus que tout. Que ces échanges charnels allaient au-delà de la douleur et qu’il en voulait toujours plus !

Malheureusement les meilleures choses ont une fin. Et lorsque c’est le cas, elles deviennent aussitôt les pires idées que l’on puisse avoir. Ce qui semblait être une découverte aussi irrésistible qu’exceptionnelle pour l’assassin devint l’idée la plus stupide qu’il n’ait jamais eu. Ces pensées si enivrantes laissèrent place à un nouveau pas vers la réflexion et cette chose ridicule qu’il nommait la raison. Tout ce qui allait à l’encontre du cœur reprenait le dessus, plaçant cet organe vital et métaphorique au rang de poison dangereux. Il ne pourra pas savourer plus longtemps l’extase qu’il avait ressentie en touchant ces lèvres. Il n’humera pas davantage le parfum envoûtant de son agresseur, il ne cèdera pas à l’envie de l’enlacer pour le forcer à continuer ce baiser qui le passionnait tant. Il avait bien pris le temps en revanche d’observer ce visage en face du sien. Celui d’un homme dont l’expression trahissait les mêmes sentiments que ceux de l’aquatique. Il aura beau dire ce qu’il voulait, l’élémentaliste savait reconnaître quelqu’un de troublé ! Lui-même l’était. Peut-être après tout qu’il pensait avoir découvert ces signes parce qu’il l’espérait sincèrement, peut-être aussi qu’il ne se trompait pas. Et l’homme n’était pas du genre à hésiter sur beaucoup de chose. Il croyait ce qu’il voyait et lorsque c’était le cas, il avait confiance. Que l’autre ne vienne pas lui dire que ce baiser était le fruit d’un hasard ou d’une maladresse. S’il avait été vraiment réticent, si cette violence dans leur contact n’avait été provoquée que par du dégoût, Nerό ne s’y serait pas aussi bien prêté. Ce doux rêve furieux prenait fin. Si le tueur ouvrait les yeux, il tenta de faire réagir son interlocuteur par quelques éclaboussures bien placées pour qu’il fasse de même. Il ne put s’empêcher d’admirer l’image de cette créature mouillée… Aux yeux de l’aquatique, toutes les personnes lui paraissaient plus belles et plus attirantes une fois mouillées. S’il était déjà attiré par Anton en temps normal, il surprit un fantasme honteux le mettre en scène dans de l’eau. Miam. Et poursuivre un sous-marin pour le ramener à la surface !

Ici, c’est tout juste si le liquide ne s’évaporait pas aussitôt en contact avec l’épiderme brûlant d’Anton. C’aurait été surprenant et pourtant, Nerό n’aurait pas été étonné de voir ça. Il ne savait pas s’il était heureux de retrouver leur éternel combat en route, ou bien s’il aurait préféré revenir au stade d’avant, celui de l’abandon, ou pendant une courte période il s’était senti admirablement bien. Tout son corps réclamait la proximité qu’il perdait avec Niflheim. Il n’y pouvait rien, lui. Bien au contraire, il se faisait le devoir de ne pas accéder à la demande de son désir ! Puisque l’autre le faisait aussi, il ne voulait pas être le faible de l’histoire. De toute manière, il n’avait toujours pas accepté ce qu’il ressentait. Il le repoussa bien trop facilement à son goût. Il aurait espéré dans le fond qu’Anton revienne, qu’il l’agrippe afin de ne pas se détacher de lui ! l’élémentaliste aura tenté de le repousser une fois, il n’aurait pas recommencé ! Au lieu de cela, l’autre sembla accepter ce sort sans rechigner et sans répliquer, ne serait-ce que pour frapper l’assassin. Son regard se posa sur les lourdes blessures de la main d’Anton, autre signe des troubles évidents de ce dernier. Il avait préféré se défoncer la main contre un mur plutôt que de défoncer la tête du dresseur. Du moins, ce dernier en tirait cette conclusion. L’autre essuyait l’eau qu’il avait sur le front, comme s’il s’agissait d’une gêne qu’il devait chasser. Non, non, il était tellement mieux ainsi. Stoicheìo s’arracha à ses fantasmes en posant la première question qui lui vint à l’esprit. Lui-même était bien trop embarrassé pour parler du baiser. Ce geste lui avait apparu à la fois imprévisible mais attendu, surprenant mais délicieux. S’il parlait de ça, il allait encore regretter ce moment comme un enfant regrette amèrement les meilleurs instants de sa vie à Disneyland. Pour lui, ce n’était que le résultat inconscient d’une série d’épreuve qui avait fini par les faire craquer, jusqu’à ce baiser. Demander à l’autre pourquoi il avait été épargné lui semblait plus judicieux, bien qu’il se doute de la réponse.

« Jusqu’ici pourtant c’est moi qui t’ai bien emmerdé. » répondit-il du tac o tac. Il n’y croyait pas, au fait que l’autre ne l’ait embrassé que pour le perturber. Il avait bien vu qu’Anton aussi avait été troublé et l’élémentaliste était loin d’être idiot, pour quelqu’un qui se voile sans arrêt la face. Mais comme il ne souhaitait toujours pas mettre ce sujet en jeu, il décida de faire semblant d’y croire et d’y être insensible, afin de ne pas donner satisfaction à son ennemi. Il revoyait ce sourire… Ce sourire qui lui avait soi-disant tant manqué et pourtant, il était prêt à tuer le premier passant qui débarquerait pour ne plus le voir ce satané sourire ! Cette simple esquisse de lèvre avait le don de ne laisser qu’un visage sérieux et frustré chez Nerό. Le dompteur ne voulait pas se laisser avoir par ce sourire insolent, et encore moins par l’air et le ton provocateurs de son ennemi ! Il tenta lui aussi de sourire lorsque l’autre lui posa la même question. Sauf que chez lui, cela se transforma en une sorte de rictus mauvais parce qu’il avait déjà une réponse à apporter. Et puis il ne savait pas faire ce sourire provoquant, qui allait bien plus à Anton qu’à lui !
« Je voulais voir si tu aurais le courage de me tuer ou pas. »
Ils n’arrêtaient pas de se mentir, c’en devenait à force ridicules. Si Nerό croyait ce qu’il disait au départ, il commençait à comprendre sérieusement et à savoir que l’autre trouvait de fausses excuses. Il se doutait que l’inverse était également très probable. Pourtant, ils continuaient tous deux de se mentir comme deux enfants fiers qui n’oseront jamais avouer qui a commencé le premier. Cette confiance que le tueur avait, il commença à la sentir partir lorsqu’Anton entama une nouvelle série de question. Il savait, alors, que l’autre était revenu régulièrement à l’hôpital. Nerό devait absolument trouver de bonnes excuses pour parer ce fait ! Il ne devait pas se dévoiler ! Ce rictus qui ressemblait à un sourire s’évapora aussitôt, laissant un visage de marbre et un refus de réponse. Il ne resta pas dans cette position longtemps, les dernières paroles firent monter en lui une chaleur si vive qu’il eut pour mauvais réflexe de frapper Anton au visage, et ce avec plus de force qu’il ne l’avait repoussé en tout cas. Il ne lui laissa même pas le temps de répliquer que Stoicheìo s’était jeté sur lui et l’empoignait au col, le poussant comme il le pouvait et devenant agressif comme pas possible. Et cette expression sur le visage de l’empoisonneur, qui énervait encore plus l’élémentaliste qui devenait en cet instant une vraie boule de nerfs.

« Arrête tes conneries Nibelheim, tout ne tourne pas autour de toi ! » s’exclama-t’il sur un ton mauvais. Ce mensonge-là était crucial, cette fois. En colère mais surtout terriblement frustré que l’autre ait lâché quelque chose d’aussi pertinent et ô combien difficile à accepter, l’élémentaliste eut une nouvelle réaction. Sur un coup de tête. Son genou se leva, très précipitamment. Avec force et sans crier gare, il se logea dans les parties intimes d’Anton avec rage, afin de montrer à ce dernier qu’il allait véritablement trop loin et qu’un Stoicheìo mécontent se mettait toujours trop vite en colère…
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MessageSujet: Re: /!\ Un geste de trop. [Anton] /!\ Un geste de trop. [Anton] Icon_minitimeMer 6 Juil - 21:20

Etonnant qu’après seulement trois rencontres il lui soit aussi aisé de retomber dans leurs chamailleries d’enfant. Anton ne pouvait s’empêcher de s’imaginer qu’il y avait une raison à cela : il fallait bien qu’ils trouvent un autre moyen d’extérioriser leur antagonisme, puisqu’ils ne parvenaient pas se débarrasser de l’autre. Et oui, il commençait enfin à penser que l’élémentaliste aurait bien du mal à l’assassiner, tout comme lui, et ce pas uniquement à cause de ses défenses. Il n’osait pas aller jusqu’à croire que tous ses sentiments trouvaient leur écho chez le dresseur, mais celui-ci avait dès le début éprouvé des difficultés visibles à l’éliminer. Il avait d’abord mis la tentative ratée remontant à des milliers d’années sur le compte de l’inexpérience, mais l’expérience ne devait plus lui manquer depuis le temps. La faute à une faiblesse de caractère, à l’incapacité de tuer quelqu’un en le regardant droit dans les yeux ? Mais comment pourrait-il y croire après le meurtre horrible de Laura ? Ce n’était certes pas l’œuvre d’un homme prompt à se laisser influencer par une quelconque sympathie pour sa cible. Pour être tout à fait sincère, il en avait assez de s’interroger sur ce que ressentait ou non son compagnon, ses actions toujours contradictoires l’embrouillant et ne faisant que rajouter à la confusion de ses propres sentiments. Il avait déjà suffisamment de mal à imaginer ce qui pouvait bien motiver son obsession sans devoir y ajouter des interrogations sur les émotions du dresseur. Si Anton devait malgré tout s’aventurer sur ce terrain, il assumerait que l’assassin éprouvait au moins une fraction de ce qui tourmentait la créature de brume, mais à une moindre échelle. Après tout, sa mémoire toujours prompte à le servir lui fournissait toute une série d’images de son vis-à-vis aux pupilles dilatées, à deux doigts de l’embrasser sur son lit d’hôpital. Mais, encore une fois, il n’avait pas envie d’y réfléchir, tout simplement parce que repenser à ce genre d’évènements ne l’aidait certes pas à se focaliser sur sa rage et non pas sur ses désirs impulsifs.

Revenant à leur discussion, tentant toujours de chasser le désir embrumant ses pensées, il haussa légèrement les épaules à la remarque du tueur. Oui, il l’emmerdait, mais ça ne voulait pas dire que ça n’allait que dans un sens. Si se faire provoquer était la condition pour pourrir la vie de cet homme, il était tout à fait prêt à s’y plier. « Je pense que tu ne donnes pas assez de crédit à ma capacité à être… agaçant. » Son regard s’attarda de manière appuyée sur le cou encore rougeâtre de son ennemi, un sourcil haussé accompagnant sa remarque. Après tout, il l’avait empoisonné à plusieurs reprises, avait tué ses fauves, l’avait empêché d’aller au bout de son contrat, l’avait fait attaché et hum… L’avait embrassé. Tout ça devait bien compter pour quelque chose, non ? Certes, en retour, il s’était retrouvé à l’hôpital, lui aussi attaché, et son ex assassinée, mais bon. De toute façon, il n’éprouvait même plus de douleur particulière à propos de la mort de Laura. Etait-ce de la cruauté ? Pas vraiment, plutôt de l’insensibilité. S’il s’était attaché à la vie de chaque personne croisant un jour à sa route, il ne serait plus aujourd’hui qu’un concentré de colère et de tristesse, et voilà une existence qu’il ne se souhaitait certainement pas. Empli de colère ? Soit, il l’était probablement. Mais triste ? Bah voyons. Il lui arrivait d’éprouver de la peine, assez régulièrement même, mais il s’efforçait toujours de passer à autre chose, la vie bien trop intéressante pour qu’il la gâche aussi aisément qu’en se repliant sur lui-même. Alors les obstacles que la vie mettait son chemin, il les affrontait avec sa rage accoutumée, vengeance et haine de très bons moyens de passer à autre chose sans s’en sentir coupable. A présent, il était forcé d’avancer sans avoir pu accomplir son rituel habituel, mais le désir coupable palpitant encore en lui fonctionnait très bien pour éclipser toute préoccupation vis-à-vis de Laura.

Puis la discussion passa à sa propre question et… Oh ! Surprise, encore un moyen d’éviter une réponse franche. Parce que franchement, Anton doutait sincèrement que l’élémentaliste soit suicidaire à ce point. Et s’il avait réellement prévu le fait que la créature ne serait pas capable de le tuer, pourquoi avait-il amorcé ces gestes pour se défendre ? On n’allait pas à l’encontre de ce genre d’instincts sans une bonne raison. Quels gamins, à toujours mentir sur leurs motivations réelles. Cela allait finir par devenir réellement ridicule, quand bien même ce ne l’était pas déjà. Nul doute qu’un télépathe serait très amusé du décalage entre leurs paroles et leurs pensées. Mais soit, puisque l’assassin tenait à cette excuse… « Pourquoi, tu voulais voir si au moins l’un d’entre nous pouvait tuer l’autre ? » Il ne pouvait prétendre connaître les raisons pour lesquelles son compagnon agissait comme il le faisait, ou tout du moins il n’osait pas les imaginer, mais cela ne voulait pas dire qu’il continuait de supposer l’autre capable de l’assassiner. En tout cas pas de sang froid, et visiblement pas sous la menace d’une mort imminente. Et franchement, Anton n’avait pas spécialement envie de tester les autres possibilités pouvant mener à sa propre disparition, préférant amplement se savoir un minimum en sûreté pour le moment sans aller chercher plus loin. Il y réfléchirait plus tard, lorsque l’absence de dresseur se ferait tellement ressentir qu’il ne pourrait empêcher son esprit de se tourner vers lui. Obsession quand tu nous tiens… Au moins cette journée lui aurait-elle permis d’accepter ses sentiments… Ou plutôt de reconnaître leur existence, puisqu’il n’était pas prêt d’arrêter de les combattre, l’autre ayant toujours assassiné une de ses proches sans qu’il ne sache pourquoi, tenté de le tuer lui… Bref, inutile de ressasser encore une fois toutes les raisons pour lesquelles les sentiments d’Anton n’étaient que pure bêtise.

Ah, s’il avait su que sa petite vendetta personnelle virerait de cette façon… Qu’aurait-il fait ? Il ne l’aurait probablement même pas cru. Comment aurait-il pu s’imaginer manquer de tuer l’homme qui occupait ses pensées depuis des jours, puis l’embrasser, pour finalement recommencer à le provoquer (et à se faire provoquer) comme si de rien n’était ? Il n’allait toutefois pas se plaindre de la tournure des évènements, plus que ravi de faire comme s’il n’avait pas été pris d’une impulsion stupide et bien trop révélatrice à son goût. Lui qui s’attendait à se faire hurler dessus, insulter, ou autres manifestations évidentes de dégoût ou de colère, se trouvait confronté à ces interrogations devenues courantes entre eux et donc bien plus abordables. Néanmoins la réaction du dresseur ne pouvait que l’amenait à se demander ce que pouvait bien avoir ressenti l’élémentaliste lors de… Non, pas leur baiser, cela ne correspondait pas vraiment à ce qu’il s’était passé, en tout cas pas pour Anton. Alors hum… Leur échange buccal ? Bref, se sentait-il gêné, en colère, embarrassé ? L’image mentale de l’assassin rougissant et se trémoussant de honte manqua faire éclater de rire le pauvre Anton, dissimulant son amusement malicieux sous une quinte de toux. Au moins cela facilita-t-il l’arrivée de son sourire en coin, semblant toujours provoquer une expression sérieuse et renfrognée chez son compagnon. Bien, raison de plus pour sourire ainsi. De toute façon, il s’agissait quasiment là de son expression de base, alors si elle ne satisfait pas l’assassin, il pouvait toujours arrêter de tuer les proches d’Anton et sortir de sa vie… Bien que celui-ci ne soit pas sûr qu’il le laisserait quitter son existence aussi aisément.

Il s’attendait évidemment à une réaction de la part de l’élémentaliste aux paroles accompagnant son fameux sourire. Après tout, leur but premier était de le provoquer afin qu’Anton retrouve enfin l’humeur bagarreuse qui lui manquait cruellement. Mais il s’était sans doute un peu trop laissé aller à ses propres considérations déprimantes, trop occupé à chasser toute pensée entraînant dans son sillage l’espoir de voir ses sentiments retournés pour se défendre contre la brusque flambée de violence de son compagnon. En un rien de temps il se retrouva projeté en arrière par un coup au visage bien plus efficace que les précédentes attaques du brun, puis poussé par un homme complètement furieux s’agrippant à son col. Fronçant les sourcils, il remua sa mâchoire douloureuse, n’écoutant que d’une oreille les protestations de son vis-à-vis. Cette inattention ne lui épargna évidemment pas l’habituel pincement de cœur dû à la confirmation que même si son propre monde se résumait peu à peu au dresseur, ce n’était certes pas le cas de celui-ci… Et elle lui valut aussi une vive douleur au niveau de l’entrejambe, effaçant avec une efficacité redoutable son sourire malicieux, mais aussi toute trace restante de dilatation de ses pupilles. Presque plié en deux, il s’arracha à la prise de son ennemi sur son col, la souffrance faisant enfin, enfin ! Remonter sa rage latente. Soufflant, il serra les poings, le poison s’accumulant déjà de manière menaçante sur la peau de ses mains. Il lui fallut quelques bonnes secondes pour trouver le courage de se redresser, la douleur toujours bien présente mais éclipsée par sa colère montante. Son poing partit, déposant probablement un peu de poison sur la joue de son adversaire… Et rien d’autre. Certes, la colère lui avait permis de répliquer par sa propre attaque, mais d'ignorer la douleur assez efficacement pour tenter quoi que ce soit d'autre. Il recula un peu, s’adossant au mur afin d’y trouver un soutien plus que bienvenu. Le corps légèrement replié sur lui-même, l’une de ses mains vint s’appuyer sur son genou tandis que l’autre allait effleurer sa pommette endommagée. Il laissa probablement quelques traces de poison sur sa propre joue, mais quelle importance ? Le poison était immédiatement absorbé par sa peau.

« Putain, mais c’est quoi ton problème ? Ça ne te pose aucun problème qu’on tente de t’assassiner, mais il ne faut absolument pas que les gens sous-entendent quoi que ce soit à propos de ce que tu ressens ? Va tirer un coup et détends toi plutôt que de monter en grippe à chaque fois ! » Bon, voilà qui n’allait certainement pas aider la situation à se calmer, mais Anton n’avait jamais été le plus fin en matière de paroles. De toute façon, il ne cherchait pas à apaiser quoi que ce soit, la colère faisant briller son regard et ses yeux ayant enfin repris son azur glacé. Secouant la tête afin de chasser la douleur plutôt tenace, il n’avait plus espéré que l’élémentaliste n’ait pas monté un plan machiavélique prévoyant de tuer tous ceux ayant jamais eu des relations avec lui pour ensuite l’émasculer. Voilà qui lui promettrait une existence plutôt… Triste. Pas qu’Anton couche à droite et à gauche, loin de là même, mais évidemment qu’en 5000 ans il avait eu son lots d’amants et de maîtresses, et qu’il avait bien l’intention de continuer ainsi. Une vie chaste et pieuse n’avait jamais, jamais fait partie de ses plans. Il n’aimait pas accumuler les aventures, mais il agissait régulièrement en fonction de ce qu’il ressentait alors il n'appréciait pas vraiment ce genre d'attaques. Ses yeux lançant toujours des éclairs, il parvint à se redresser un peu plus, laissant son dos reposer un peu plus contre les briques fraîches et apaisantes. Quelle idée aussi de se trouver comme ennemi l’homme le plus lunatique et étrange de San Francisco ? Enfin... à part lui-même, évidemment.
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MessageSujet: Re: /!\ Un geste de trop. [Anton] /!\ Un geste de trop. [Anton] Icon_minitimeJeu 7 Juil - 10:05

Il ne savait vraiment pas ce qu’il voulait. Tout ce qui concernait Anton devenait source de mystère et d’incertitude aux yeux de l’élémentaliste. Ce dernier mentait à l’autre presque autant qu’il se mentait à lui-même. Pourtant, il se doutait bien que la créature finirait, et avait peut-être même déjà commencé à ne plus le croire. Leurs excuses divergeaient et ne se rejoignaient pas. Ensemble et à force, elles n’avaient plus aucun sens et trahissaient davantage ce qu’ils essayaient vainement de cacher, à savoir leurs sentiments. Mais s’ils cessaient de se mentir, il faudrait en conclure qu’ils acceptent ce qu’ils ressentent. C’était tout bonnement impossible autant pour l’un que pour l’autre. Dans l’art du langage, nous avons Anton qui maîtrise bien mieux la provocation que son compatriote. Stoicheìo n’avait pas pour habitude de tenir tête à quelqu’un sans le tuer quelques secondes plus tard. Même ses cibles, il évitait de trop leur parler si ce n’était pour obtenir quelques informations supplémentaires avant de passer à l’action. Alors autant dire qu’il n’avait pas l’habitude de ce genre de discussion qu’il entretenait actuellement avec Niflheim. Ce dernier lui annonça à quel point il pouvait être pénible en matière d’emmerdeur, et Nerό voulait bien le croire. Il n’appréciait d’ailleurs pas tellement d’être enquiquiné de cette manière par une personne, quelle qu’elle soit. Même ses élèves, ou surtout ses élèves finissaient mal la soirée lorsqu’ils dérangeaient le tueur à gage. L’homme vit clairement le regard du barman se poser sur sa gorge encore bien endolorie et d’une couleur anormalement obscure à cause des traces de poison. D’une pudeur involontaire, il rattrapa le bout pendant de son écharpe afin de la remettre soigneusement autour de son cou. Il veilla à ce qu’aucun morceau de sa peau souffrante ne dépasse, et releva même le tissu devant sa bouche comme il savait si bien le faire. Ainsi, il redevint rapidement l’assassin froid et prudent, ganté et bien vêtu afin de veiller à ce que le poison mortel et atroce de son adversaire ne le touche pas. Ils en revenaient trop rapidement à leur état initial tous les deux. Leur lutte ne cessera donc jamais.

Pourquoi voulait-il voir si l’un d’entre eux était capable de tuer l’autre ? En tout cas maintenant l’élémentaliste en était certain, ils ne pouvaient pas s’achever de sang-froid. En tout cas il était incapable d’assassiner l’ex-brume tout comme il voyait bien que ce dernier avait énormément de mal à le vouloir mort également. Il y avait bel et bien quelque chose entre eux, et cette puissance prenait de plus en plus d’ampleur sur leur volonté. Nul doute que l’un des deux finira par craquer à nouveau, afin que se reproduise l’incident des quelques minutes plus tôt. Cet abandon, ce baiser… Heureusement pour eux qu’à chaque fois que l’un cédait, l’autre gardait la tête sur les épaules. Que se serait-il passé s’ils avaient tous les deux lâché la lutte en même temps ? Où en seraient-ils ? Que feraient-ils maintenant ? Toutes ces questions que le dresseur n’osait se poser par honte d’éprouver le désir de s’imaginer une réponse. Il ne rétorqua rien. Il laissa la question de son interlocuteur en suspens, sans réponse ni intérêt, comme il l’avait fait pour beaucoup de questions jusqu’ici. Si Anton fuyait l’ennui, Stoicheìo fuyait l’embarras. Il feint le sourd pour ne pas avoir à se justifier, et pour ne pas avoir à trouver une nouvelle excuse fausse. À force, il finira par ne plus lui parler pour ne pas avoir à lui répondre. C’est ce qu’il se disait, pourtant il savait qu’il ne pourra pas s’en empêcher. Il avait grand besoin d’énerver son interlocuteur. Mais c’était ce dernier qui réussissait ses essais avec succès. Nerό perdait bien trop vite son sang-froid, mais il devait avouer que cette fois, Anton était allé bien trop loin. Il était prêt à massacrer tous les individus qui tournaient bien trop prêt autour de la créature à son goût. Pour sa satisfaction personnelle, pour être certains qu’ils n’approcheront plus l’ex brume et pour attirer toute l’attention de ce dernier. Il espérait alors ne pas découvrir d’autres aventures encore vivantes, afin de ne pas avoir à les détruire comme il l’avait fait pour Laura. Cette fille dont il ne savait même pas le nom, mais qu’il avait annihilée comme il détruisait les démons.

Le coup était parti tout seul. L’élémentaliste s’était sérieusement mis en colère, pour changer. Il avait attaqué une partie faible de son interlocuteur sans même réfléchir à l’endroit où il frappait. Il ne regrettait certainement pas, mais il n’avait pas pour habitude de se défendre de cette manière. Nerό n’était plus aussi réticent à le repousser. C’était l’indignation qui parlait pour lui cette fois. Et il ressentit une satisfaction mesquine lorsqu’il vit Anton se plier en deux sous la douleur grâce au coup bien placé. Cela dit, l’homme était encore trop frustré des paroles de la créature pour se contenter de ce bonheur. Ce n’était pas suffisant pour lui redonner une bonne humeur et Niflheim n’aida pas dans ce domaine non plus en l’agressant verbalement. Il avait réussi à faire disparaître ce satané sourire. Il garda les poings fermés, se retenant de sauter encore sur l’autre mais il parvint à se calmer. Qu’est-ce qui pouvait bien lui prendre à s’énerver de cette manière alors qu’il n’était normalement pas quelqu’un de colérique ? Surtout que frapper à cet endroit était digne d’un… d’une adolescente, tiens ! Décidemment, cette insulte lui restait et il avait vraiment du mal à l’oublier. L’homme resta de marbre face à toutes les expressions que prit Anton. Il n’avait plus le sourire qu’il détestait tant en face de lui, alors il se sentait soulagé. Même si ses méthodes n’avaient pas été spécialement loyales, qu’importe. En voyant son ennemi se redresse, Stoicheìo se doutait bien qu’un coup allait partir. Et l’autre ne le loupa pas. Il y avait même du poison, et il le sentit clairement passer ! Il recula, grimaça et frotta sa joue douloureuse en la sentant le lanciner sur son visage à cause du poison probablement. Nerό lâcha cependant sa tête bien vite pour se reconcentrer sur Anton. Il songera à se vêtir de cagoules, à l’avenir, parce que l’autre visait un peu trop son visage. La dernière fois que l’élémentaliste s’était pris un coup pareil, il avait fini dans le coma pendant six mois. Si le dresseur comprenait qu’il n’était pas en danger de mort – du moins pas tant qu’il n’aurait pas remis son ennemi dans un état de colère comme précédemment, - il restait des plus méfiants envers chaque parcelle de peau qu’il pouvait apercevoir chez Anton. Ce dernier était une pomme empoisonné. Ce fruit rouge, irrésistiblement attirant, que l’on rêverait de toucher, de goûter… Mais qui n’attendait que ça pour tuer sa victime. Le dompteur s’immobilisa, ça recommençait.

Il restait raide, attentif, son regard sombre rivé sur l’individu en face qui se redressait avec détermination. S’il fallait qu’ils se battent, soit. Mais l’élémentaliste n’était pas fait pour les luttes continuelles qui n’aboutissaient jamais. L’un des deux devait mourir ou disparaître définitivement de la vie de l’autre, si le destin ne cessait de les faire affronter à chaque rencontre. La plupart de leurs proches mourront, et eux deux survivront dans le temps… Qui pouvait rester sain avec une telle relation ? Niflheim s’appuyait contre le mur, et Nerό en profita pour faire un pas vers lui. Il réfléchissait encore à leur état, leur situation, ses émotions. Il leva sa main gauche, et la gouttière se vida totalement. « Éclaire-moi. » dit-il à l’eau qui venait à lui. Ses lèvres avaient légèrement remué pour cette phrase, mais aucun son n’en était sorti. Toute trace de colère avait disparu. Non, il se sentait étrange, il n’était plus en colère. Il était dans cet état d’attente, prêt à réfléchir sérieusement pour trouver une réelle solution qui pourrait le faire avancer. Il desserra son écharpe qui ne cessait de frotter douloureusement contre sa gorge. L’eau pénétra à l’intérieur pour imbiber le tissu mais surtout soulager son épiderme brûlant et toujours empoisonné. Il ne chercha pas à agresser son interlocuteur. Non, il réfléchissait et, pour cela, accordait à l’autre ce temps de répit qu’il n’aura peut-être plus suivant la décision qu’allait prendre le tueur. Il resserra son foulard. La sensation pesante d’un tissu mouillé lui était agréable, d’autant plus que cela soulageait un peu sa souffrance. La réaction verbale d’Anton n’eut absolument aucun impact sur son humeur. L’empoisonneur ruisselait de poison. Il était par cette occasion intouchable.

« Si tu cessais de me provoquer, on en arriverait pas là. » répondit-t’il d’une petite voix, toujours perdu dans sa contemplation. Au final, lorsqu’il laissa sa rage et ses principes de côté, il se rendait compte qu’il se sentait beaucoup mieux. Il était soudainement serein, encore une de ses sautes d’humeur. Il regardait tour à tour les gouttes de poison qui sortaient et rerentraient dans l’épiderme de l’autre. Cet effet mouillé, débordant, il aurait tant aimé se rapprocher pour observer ce phénomène fascinant de plus prêt. Il aurait voulu y goûter. Boire du poison était un risque stupide et inconcevable, mais il se surprenait à vouloir boire le breuvage qui coulait en son ennemi, ne serait-ce que pour en connaître la saveur et peu importe s’il s’écroulait la seconde d’après. Il allait probablement rendre Anton complètement fou à passer sans arrêt du calme à la colère, mais le barman avait déjà une bonne base en matière de folie. La main toujours à moitié levé devant lui, il envoya doucement le reste d’eau qu’il lui restait à ses côtés pour aller effleurer, voire caresser la pommette douloureuse de Niflheim. Soulager la douleur, mouiller une nouvelle fois ce visage ou encore tenter de nettoyer du poison, il n’y avait absolument rien d’agressif. Il se figea, et son bras retomba le long de son corps tandis que l’eau s’esclaffait sur le sol sans demander son reste. Les regards meurtriers que lui lançait Anton avaient déjà plus d’impact sur l’élémentaliste, qui en ressentait un chagrin qu’il n’arrivait pas à comprendre. Il avait soif d’apprendre, il voulait savoir davantage. Il savait que son obsession restera à jamais dans sa tête comme une insatisfaction s’il ne comprenait pas. Il voulait voir jusqu’où ses désirs pouvaient le mener, et si Anton possédait les mêmes que les sien. Stoicheìo se rapprocha, encore. Il voulait changer l’air qui flottait dans les yeux de son ennemi. Il voulait que cet azur se transforme en incompréhension, en passion. Son propre regard était toujours froid et sombre, mais c’était son visage naturel. Il voulait voir s’il pouvait mourir, en agissant selon son instinct et ses envies.

« Prouve moi que ton but est réellement de me faire chier, Nibelheim. Insulte moi blesse moi tue moi, pendant que je t’embrasse à mon tour. »

Sans attendre davantage, il posa ses poings sur le torse d’Anton pour plaquer ce dernier contre le mur. Nerό se sentit aussitôt défaillir. Sa respiration s’accéléra, parce qu’il savait ce qu’il faisait en même temps qu’il se trouvait être l’homme le plus timbré qui soit. C’était complètement fou, il n’était pas trop tard pour faire demi-tour… Il le fixa dans le blanc des yeux d’un air prévenant. Un air qui disait « je vais vraiment le faire. » L’élémentaliste glissa vivement l’une de ses mains gantées derrière la nuque de son partenaire afin d’attirer sa tête vers la sienne. Sans plus attendre, il pencha la tête sur le côté et posa ses lèvres sur celles de l’ex-brume en chassant ce brouhaha d’émotions qui lui martelaient la tête. Chair de poule, froid, chaud, fiévreux, envie de verser des larmes comme de rire, il se sentait toute chose. Il ferma les yeux. Il ne pourra jamais prétendre que ce baiser avait pour unique but de déstabiliser son adversaire.
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MessageSujet: Re: /!\ Un geste de trop. [Anton] /!\ Un geste de trop. [Anton] Icon_minitimeSam 9 Juil - 22:59

Le mur lui semblait en ce moment un soutien indispensable, la douleur comme la fatigue se réverbérant douloureusement dans son corps blessé. S’il avait été seul, en sûreté, peut-être même se serait-il laissé glisser jusqu’au sol, afin que ses jambes n’aient plus à porter ce corps qui ne lui semblait rien de plus qu’un fardeau. Il eut une courte pensée pour son pauvre médecin le suppliant presque de ne pas se surmener et de ne pas tirailler sa blessure. Tant pis. Sa santé n’avait pas la moindre importance, pas en comparaison avec l’élémentaliste. Ce dernier attira de nouveau l’attention de la créature de brume sur lui lorsqu’il s’avança vers lui. Anton se raidit, mais n’eut ni la force ni l’envie de s’éloigner un peu plus ou d’esquisser un quelconque geste pour se défendre. De toute façon, sa peau saturait de poison, aussi la proximité constituait-elle toujours la meilleure défense… A condition qu’elle ne lui fasse pas de nouveau perdre la tête. Mais non, cette hypothèse n’était même pas envisageable. Il ne pouvait laisser son esprit se perdre de nouveau dans les brumes d’un désir irrépressible et surtout extrêmement dangereux, aussi bien pour sa santé physique que mentale. Il n’était jamais bon de cultiver des pulsions qui ne pouvaient jamais aboutir à quoi que ce soit de plus qu’une vulgaire ébauche de ce qu’il voulait réellement. De toute façon le dresseur ne le laisserait probablement pas plonger de nouveau dans un monde de rêveries où ses désirs s’avéraient plausibles. Après tout, il l’avait repoussé et frappé, et semblait plus en colère contre lui contre chose. Peu importait, Anton aussi pouvait vivre avec la rage pour seule compagne, surtout lorsqu’un coup aussi bas lui était asséné.

Laissant la colère le guider et effacer peu à peu la douleur, il fronça les sourcils en voyant l’autre émettre quelques silencieuses paroles. Qu’est-ce que… Oh, de l’eau. Cela ne présageait rien de bon, en tout cas pour lui. Il n’avait absolument aucune envie de mourir noyé, tout d’abord parce qu’il s’agissait d’une mort fort peu agréable, et ensuite parce qu’il n’avait certainement pas envie de cesser de vivre sans avoir eu au moins la fierté de se remettre du coup bien peu élégant du dresseur. En fait, il n’avait pas envie de mourir tout court. Mais sa dernière heure était réellement venue, peut-être verrait-il au moins de nouveau l’expression tellement fascinante dans son sadisme morbide que revêtait le visage de l’élémentaliste en noyant quelqu’un. Il chassa vigoureusement cette pensée, honteux que son obsession telle que sa mort lui semble une bonne excuse pour observer toutes les émotions imaginables sur le visage de son ennemi. Il ne pouvait laisser ses désirs gagner plus de terrain, cela devenait invivable et incontrôlable. Bientôt il allait mimer son propre suicide rien que pour savoir comment son compagnon réagirait à cette nouvelle, quand bien même il avait toujours haï l’idée même de s’ôter lui-même une vie qu’il chérissait plus que tout. Qu’il laisse sa fascination destructrice prendre un peu plus possession de lui et il ne serait plus que l’ombre de lui-même, ses priorités bouleversées et ne tournant plus qu’autour d’un seul homme. Il refusait de s’avouer vaincu face à une dépendance, quelle qu’elle soit. Il ne pouvait tout simplement pas se permettre de ne vivre que pour un homme ne le considérant que comme un emmerdeur de première. Cela s’avérerait peut-être amusant au début, mais il n’avait aucun doute que la suite ne serait que souffrance, en tout cas pour lui. Et une éternité de douleur ? Pas vraiment ce qu’il attendait de son existence.

Suivant l’eau du regard, il fut pris au dépourvu de ne la voir que imbibé le foulard de son vis-à-vis plutôt que de s’en prendre à lui. Il cligna des yeux, attentif au moindre mouvement suspect qui trahirait un plan d’attaque à son encontre, mais ne put observer qu’un calme souverain chez son adversaire. Où avait disparu toute cette colère qui avait ravi Anton comme elle l’avait lui-même empli de rage ? Que devait-il faire si leur lutte s’arrêtait là ? Il ne savait comme réagir face à son ennemi composé et maître de lui-même, ne lui prêtant aucune attention. L’attention de cet homme lui appartenait, se devait de lui être consacrée. Comment osait-il se montrer si tranquille alors que la créature bouillait de rage, son corps pulsant encore d’une douleur sourde ? Des paroles lui échappèrent, emplies de venin et d’une colère mal contenue, mais cela n’éveilla rien chez son compagnon alors qu’Anton s’attendait à de nouveaux coups, de nouvelles justifications bancales que l’un comme l’autre aurait ignoré faute de vouloir appréhender la vérité dans son ensemble. Au lieu de cela il n’eut droit qu’à une simple remarque qui le fit hausser les sourcils. « Arrête d’assassiner mon entourage et peut-être que je ne te provoquerai plus ». Mensonge, évidemment, et éhonté avec cela. Anton avait commencé à agir de manière puérile bien avant que Laura ne soit impliquée dans toute cette histoire. Mais il lui fallait répondre quelque chose, n’importe quoi, plutôt que de s’attarder sur la contemplation presque pesante qu'il subissait de la part de son compagnon. Certes il appréciait que son attention lui soit revenue à présent qu’il avait fini son petit manège avec son foulard, mais il se sentait brusquement un peu trop conscient de son propre corps sous ce regard calme et mesuré. Son apparence lui vint brusquement à l’esprit, avec ses cheveux probablement décoiffés, sa peau visiblement rouge du coup qui avait été porté à son visage, et surtout le petit manège du poison s’échangeant entre les surfaces de sa peau en contact. Mais il refusa de se sentir gêné, et la main s’étant stoppée quelques secondes de surprise reprit ses petits ronds sur la peau abusée de sa joue. Il redressa légèrement la tête, plantant son regard fier et colérique dans celui de son ennemi. Ce que celui-ci voyait en l’observant ne devrait même pas le concerner tant qu’il percevait le défi et la rage qu’il représentait. Rien d’autre n’aurait dû avoir d’importance. Qui sait, peut-être qu’en se le répétant suffisamment sa raison finirait par reprendre le dessus sur son émoi physique.

Son corps se hérissa de nouveau quand l’eau se rapprocha de lui, sa lenteur ne lui semblant que plus dangereuse. La main à son visage tomba à ses côtés, tandis que tout son être se préparait à bondir pour éviter une quelconque attaque. Mais rien de tel ne survint. Il sursauta, puis frissonna lorsque la fraîcheur de l’eau apaisa avec douceur la douleur de sa pommette. Ses yeux s’écarquillèrent devant un tel acte, encore une fois pris par surprise par la gentillesse que semblait contenir cette… caresse. Oui, il ne semblait pas y avoir de meilleur mot pour décrire une action si douce et tellement dénuée de menace que même lui ne pouvait s’y dérober. Puis l’eau tomba au sol, et seule les gouttes cascadant désormais librement le long de sa joue puis de son cou lui prouvèrent qu’il n’avait pas imaginé cet épisode. Et pourtant il refusa de s’abandonner à cette douceur qui ne pouvait qu’être qu’un piège, comment croire que de tels sentiments puissent exister chez cet assassin, d’autant plus lui étant destinés. Son menton se leva un peu plus, la rage de son regard renouvelée à l’idée que l’autre puisse se jouer de la confusion qu’il avait montré en l’embrassant. Il n’en avait pas le droit. Il pouvait se moquer de lui, le provoquer, et même assassiner ses anciennes conquêtes, mais pas s’amuser de sentiments que même Anton ne contrôlait ni ne comprenait. Il ne l’accepterait pas. Et si pour cela il devait réveiller une colère similaire à la sienne chez son ennemi, il le ferait. De toute façon ce calme chez l’élémentaliste le fascinait comme le révoltait, et il valait mieux pour lui mettre un terme à cette nouvelle source de conflit de ses sentiments.

Mais alors même que ses lèvres s’espaçaient pour laisser de nouvelles provocations lui échapper, tout mot lui fut arraché, son visage prenant ouvertement une expression d’ébahissement presque… Méfiant. Quoi, le dresseur avait l’intention de l’embrasser ? Genre. Il ne disait cela que pour pouvoir observer la réaction d’Anton, pas vrai ? Oui, cela devait être cela. Et puis pourquoi se défendre confirmerait-il le fait que la créature de brume voulait le gêner ? Le repousser frustrerait-il le dresseur ? Il avait sous-entendu qu’il ne l’avait embrasser que pour le faire chier, alors pour l’embêter encore plus il devrait techniquement se laisser faire… Naaan, c’était ridicule. De toute façon, l’assassin ne ferait ja… Eh ! Où il posait ses mains là ? Abasourdi, Anton se laissa plaquer au mur sans réagir, son cerveau décidant brusquement de se mettre en veille et de le laisser se débrouiller tout seul. Il contempla d’un air presque vide la respiration de son compagnon s’accélérer, son regard se faire déterminé, persuadé jusqu’au dernier moment que rien n’arriverait, ne le pouvait. Il l’avait repoussé ! Il lui avait dit de se réveiller, l’avait frappé ! Il ne pouvait pas vraiment vouloir aller au bout de sa menace ! Et il ne pouvait réellement croire qu’Anton allait le frapper ou le tuer à cause de ça, pas vrai ? Déjà il n’assassinait pas tous ceux qui l’embrassaient, parce que ce serait complètement tordu et stupide, et ensuite il avait forcément remarqué la confusion de la créature lorsqu’il l’avait embrassé non ? Il lui semblait observer la situation de très loin, quand bien même son propre souffle se fit plus rapide aussi bien à cause de leur brusque proximité que de la menace de l’assassin… Qui avouons-le n’en était pas vraiment une. Il n’y avait rien de menaçant à un baiser, si ce n’était l’anévrisme qu’il risquait de provoquer chez Anton.

Il ouvrit la bouche pour prononcer quelques paroles masquant sa nervosité, pour mettre fin à cette mascarade, mais tout ce qui sortit de sa bouche fut un « Humph » étouffé, suivi à sa plus grand honte d’un léger gémissement émanant du fond de sa gorge. Il n’aurait su dire si la brusque dilatation de ses pupilles fut causée par la main possessive sur sa nuque ou la douceur des lèvres sur les siennes. Comment résister, alors que les yeux de son cher adversaire se fermaient ? Ses paupières s’abaissèrent, et ses mains s’agrippèrent au haut de son compagnon, leur poison trop présent pour qu’il ose toucher la peau si tentante de son compagnon. Tout son corps sembla se détendre d’un coup, comme si cette bouche aspirait toute rage hors de son corps, ne laissant derrière elle que désir désespéré. Sa bouche répondait à sa compagne avec une ardeur possédant enfin la douceur qui lui avait manqué la première fois. Ses doigts se serraient presque douloureusement sur le tissu, semblant refuser de laisser la voie libre à toutes les pulsions de leur propriétaire. Toute pensée disparut de son esprit, son corps ne vivant plus que pour les sensations de ces lèvres tant désirées contre les siennes. Une de ses mains échappa à son contrôle, remontant lentement le long du torse de « ennemi », avant d’arrêter sa course à la jonction de son cou et de son épaule, là où ses doigts désormais dénués de poison pouvaient effleurer la peau non protégée par le foulard. Ce contact de peau fraîche lui arracha un frisson, et sa main se crispa. Il ne pouvait pas… Ne pouvait pas…

Il secoua la tête, se faisant violence pour décoller légèrement ses lèvres de celles de son vis-à-vis, mais ne pouvant se résoudre à s’éloigner. Au lieu de cela sa bouche se posa aussi délicatement qu’une plume sur le coin de celle de son compagnon, son esprit tentant désespérément de reprendre le contrôle de son corps et de sa respiration rageante. La tête lui tournait, et il mourrait d’envie de ravager ce si joli visage, de le marquer comme sien. Ses yeux qui s’étaient entrouverts quelques instants, pour ne laisser voir qu’un bleu totalement assombri, se refermèrent, son visage s’enfouissant dans le cou de son adversaire. Une de ses mains tira légèrement sur le foulard humide, laissant un peu de peau libre pour ses lèvres désormais affamées. Voilà un maigre prix à payer si cela signifiait parvenir à ne plus embrasser cet homme qui lui faisait perdre la raison. Un grognement lui échappa, étranglé et empli de cette frustration qu’il ne pouvait se permettre de soulager. « Je sais pas à quoi tu joues, mais c’est une mauvaise idée… » Parce qu’il n’était qu’une pauvre créature tourmentée par ses désirs, parce que l’autre n’avait aucune idée de ce qu’il réveillait en provoquant ainsi cet être déjà affaibli par la lutte féroce de ses sentiments. C’était déjà un miracle que ses lèvres se contentent de ce peu de peau à sa portée, comme apaisant les blessures qu’il lui avait faites par leur caresse. Encore un peu… Encore un peu et il pourrait le repousser. Déjà la pression de sa main se faisait plus intense, le priant de mettre fin à cette provocation stupide, le suppliant de ne plus jouer, de le laisser retrouver la raison puisque l’élémentaliste semblait l’avoir perdue.
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MessageSujet: Re: /!\ Un geste de trop. [Anton] /!\ Un geste de trop. [Anton] Icon_minitimeDim 10 Juil - 4:09

Ne pas assassiner son entourage ? C’était là quelque chose d’irréalisable pour Soicheìo, qui était bien incapable de résister à ce qui l’avait poussé au meurtre, ces derniers jours. Il savait qu’en répondant, il ne se trahirait que davantage. À quoi bon tenter de faire croire à Anton que le crime contre son ex copine n’avait absolument rien à voir avec lui ? L’ex-brume avait bien assez prouvé qu’il était loin d’être idiot. Alors l’élémentaliste laissa recouvert ce terrain fertile de mensonges, ne souhaitant guerre que l’autre découvre toutes les véritables raisons sous cette mascarade. Il devenait extrêmement calme, posé, il réfléchissait sans obtenir de réponses à ses questions. Il luttait à vrai dire contre ses envies, en vain. Il était bien incapable de dériver ses pensées sur autre chose. Se résoudrait-il à une telle faiblesse d’âme ? Lui qui croyait jusqu’alors être psychologiquement intouchable car personne jusqu’ici n’avait réussi à briser sa coquille d’insensibilité. Le pire dans tout ça, c’est qu’il savait pertinemment que ça n’avait pas été le but d’Anton. Il espérait secrètement que ce dernier était touché par le même mal, car il se disait que la guérison n’en sera que plus simple si son ennemi la cherchait également. Voulait-il vraiment guérir ou bien c’était encore pour se donner un genre qu’il n’avait pas ? C’était à la fois nouveau pour lui, douloureux et pourtant tellement passionnant. Son obsession avait débarqué de nulle part pour instaurer des objectifs en son être. Bizarrement, ça ne le mettait pas en colère. Il se plongeait dans une intense réflexion car il tentait de comprendre d’où provenait ce sortilège, et comment il fonctionnait. Et pour ce genre d’activité, la colère n’avait pas sa place. Mais si pour comprendre il devait se laisser faire et succomber, le ferait-il réellement ?

Nerό perturbait son adversaire, et il s’en rendait clairement compte. Il en était à la fois surpris et soulagé. C’était pour lui l’infîme espoir que l’autre était la proie des mêmes maux. Qu’il combattait lui aussi ses émotions. Et le tueur se trouvait fasciné par la manière différente dont ils menaient tous les deux leur combat. Il ignorait cependant s’il était préférable d’agir comme le faisait la créature en face, ou si c’était une bonne idée de mettre fin aux provocations infantiles. Une fois sa petite étape intermédiaire avec l’eau passée, il se rapprocha. Alors il exposa clairement ses intentions à son interlocuteur, sans vraiment lui laisser de possibilité de réponse puisqu’il exécuta aussitôt sa soi-disant menace. Pourquoi l’autre semblait-il aussi étonné ? Le dresseur voulait comprendre, goûter, se plaire ou détester. Il voulait savoir ce que ça faisait, de céder pour la première fois à des pulsions qui ne provenaient pas cette fois de son goût pour le meurtre. Il n’en pouvait plus. Il voulait kidnapper cet homme, le libérer, l’attraper, le repousser, le violenter et l’attendrir. Il voulait le mettre en colère pour revoir cet air supérieur et méprisant qu’il avait aperçu à l’hôpital. Il voulait revoir la bête haineuse qui avait manqué aujourd’hui encore de lui ôter la vie en l’étranglant. Il voulait recevoir quelques provocations suivies de ce sourire en coin, tellement agaçant mais tellement marquant aussi. Il voulait aussi être capable de regarder son ennemi avec méchanceté et froideur. Il aurait aimé pouvoir lui dire qu’il le tuera, plus tard. Au lieu de cela il prit une décision toute autre et bien plus grave encore.

Il ignora totalement le petit bruit grognon qui s’échappa de son interlocuteur lorsqu’il posa ses lèvres sur celles de Niflheim. Avant de fermer les yeux pour se laisser divaguer sur les sensations étroites qui le parcouraient, il put apercevoir durant quelques fractions de seconde ces pupilles fascinantes grandir à une vitesse que Flash lui-même jalouserait. Il ferma d’ailleurs les paupières pour cette raison. En plus de vouloir s’abandonner au baiser, il dissimulait sa propre dilatation qui devait atteindre des proportions toutes aussi phénoménales vu l’attirance qu’il éprouvait pour son partenaire. Cette fois, l’autre ne pourra plus insinuer l’avoir forcé dans le but de l’embarrasser. C’était d’ailleurs un véritable baiser qu’ils s’échangèrent, et il était bien loin de la violence du premier. Le dompteur put découvrir de la douceur chez le barman, et il n’aurait su dire s’il préférait le violent ou le doux. Il goûta à deux esquisses de lèvres qu’il convoitait depuis un bon moment. C’est de la faute à cet idiot d’Anton, qui avait complètement libéré son désir en l’embrassant la première fois ! Le dresseur pencha légèrement la tête sur le côté pour accueillir comme il se devait la fougue de son adversaire. C’était une nouvelle bataille qu’ils s’engageaient, mais cette fois à celui qui profitera le plus des lèvres de l’autre. Il tentait de capturer la lèvre supérieure de cet homme, mais il n’y parvint pas. Car l’ex-brume décida que ce combat était trop difficile pour lui, et il prit la fuite. Une énorme sensation de frustration s’empara de son ventre. Il serra les poings et appuya davantage Anton contre le mur sans s’en rendre compte. Ses épaules s’étaient raidis sous la chaleur des mains de Niflheim, et il rouvrit les paupières pour laisser un air glacial l’envahir. Ce n’était pas de la colère, c’était une haine froide qui l’envahissait à grande vitesse. Il allait se remettre en colère pour une raison qu’il ignorait totalement, mais il se calma aussitôt lorsqu’il sentit que l’autre ne souhaitait pas mettre fin à leur proximité. S’il devait cesser de l’embrasser… Nerό aurait souhaité que ce soit avec un coup de poings, une brûlure due au poison ou une bousculade. Qu’il ne soit pas obligé de contempler ces lèvres avec envie et fièvre, passant rapidement la langue sur les siennes pour s’approprier toute trace de ce que le baiser y avait laissé. Avec un coup, l’assassin serait peut-être lui aussi encore revenu à la raison. Du moins, il aurait réussi à prendre ses distances pour se servir à nouveau de son cerveau.

Pourtant, il avait senti la rage de l’autre s’évaporer. Si Anton semblait moins énervé, comment avait-il pu cesser leur baiser ? Peut-être était-ce réellement pour rendre Stoicheìo confus qu’il avait fait ça pour la première fois. Et maintenant, il recommençait en interrompant volontairement leur baiser. Ils restaient dangereusement proches. Et l’assassin pouvait aisément sentir la main chaude et possessive de son compagnon sur le haut de son torse. Elle ne remuait qu’au rythme des battements trop accélérés de son cœur. Son regard s’adoucit grandement lorsque les lèvres d’Anton revinrent. Il ne put s’empêcher de détourner un peu la tête pour les toucher encore avec les siennes. La respiration d’Anton était encore plus rapide que celle de Nerό. Qu’il ne lui fasse donc pas croire qu’il ne se prêtait à ce petit jeu que pour l’embarrasser ! Il aurait aimé le retenir davantage, mais son manque total de volonté l’empêcha de réagir. Il étudia le regard vague que lançaient les yeux d’Anton avant de se refermer, puis il vit le visage de son compagnon prendre le chemin de sa gorge. Jusqu’ici, il était persuadé qu’il n’aurait jamais laissé Niflheim toucher encore à sa nuque douloureuse, que ce soit maintenant ou bien un autre jour. Mais là, il ne demandait que ça. Si les douces lèvres de cet homme pouvaient se poser sur sa peau endolorie... Il déglutit malgré lui lorsqu’un pan de son écharpe s’échappa pour laisser le chemin libre à la créature. Et le dresseur leva docilement le menton pour lui faciliter la tâche. Un grognement le ramena du songe paisible dans lequel son esprit divaguait. Il était tout aussi affolé de céder ainsi, mais il sentait encore l’autre homme lutter contre ses désirs. C’était en vain, ils n’avaient aucune chance, et l’élémentaliste l’avait bien compris.

« Ce n’est pas un jeu, Nibelheim. » souffla-t’il en refermant à son tour les paupières. Sa main toujours sur la nuque de son ‘adversaire’, il ne se rendit même pas compte qu’il s’était mis à le caresser du pouce, cherchant à l’encourager dans sa manœuvre. Chaque passage des lèvres d’Anton dans ce morceau de cou qu’il lui avait offert avait l’effet d’un remède sur la douleur des traces causées par son poison. Cela ne durait pas, mais il avait l’illusion d’une guérison magique. Dieu, c’était si bon… Voilà le sort qu’il en coûtait, pour ne pas avoir lutté plus longtemps ? Il laissait ses principes de côté, s’abandonnait à ses désirs et voici donc le châtiment qui lui était réservé ? Alors il était prêt à enfreindre les règles, tant que son cerveau ne se rallumerait pas pour le prévenir d’un potentiel danger imaginé. Il se passait plusieurs fois la langue sur les lèvres dans l’espoir d’en récolter encore et encore quelques souvenirs du passage d’Anton. Sa main inactive se leva et agrippa son foulard, qu’il commença à tirer pour dévoiler l’entièreté de sa gorge… Jusqu’à ce que le bruit d’un moteur le fasse sursauter. Nerό rouvrit les yeux. Ils étaient dans une ruelle, dans un lieu public, il embrassait Anton… Il cligna plusieurs fois des paupières et regarda autour de lui comme un nouveau-né qui découvrait sa chambre d’hôpital. Subitement atteint par la pudeur, il recula la tête mais ne parvint pas à lâcher Niflheim ni à totalement se décoller de lui. Son désir était toujours aussi fort, et la passion rendait ses joues brûlantes. Il déglutit une nouvelle fois, il n’avait tellement pas envie de se décrocher de là… Mais ce réveil soudain tentait de l’assaillir de questions comme de réprimandes. Qu’est-ce qu’il faisait ? Cette ruelle était bondée de bruits, de gens qui risquaient de passer. Et chaque obstacle auditif ou visible risquait fort de ramener l’élémentaliste à la raison, ce que ce dernier ne voulait absolument pas.

« On ne peut pas rester là. » déclara-t’il d’une voix chagrinée, comme s’il regrettait de dire ça. Son corps allait cependant à l’encontre de ses pensées et de ses paroles, car le bras qui tirait le foulard vint poser sa main sur le torse d’Anton afin de l’appuyer contre le mur, comme pour dire qu’ils ne devaient pas bouger, en fait. Il posa son regard sur le visage de son interlocuteur, ne pouvant s’empêcher de combattre chaque seconde l’envie irrésistible d’y approcher le sien. Il le contemplait comme s’il observait une créature mystique. Sa tête s’avançait parfois, effet provoqué par l’attrait, mais revenait aussitôt à sa position initiale. Il semblait complètement perdu entre sa pudeur et son désir.
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MessageSujet: Re: /!\ Un geste de trop. [Anton] /!\ Un geste de trop. [Anton] Icon_minitimeLun 11 Juil - 22:06

Il n’aurait su dire quel sortilège avait pris possession de l’élémentaliste. Souffrait-il du même charme qui maintenait Anton sous son joug ? Lui qui avait prié, provoqué, tempêté, ne saurait-ce que pour apercevoir une trace de la réciprocité de son trouble se trouvait soudainement avec un amas de preuves sur les bras. Alors pourquoi, pourquoi ne pouvait-il toujours pas y croire ? Peut-être à cause des paroles précédentes de l’élémentaliste, cherchant à lui faire croire qu’il l’embrassait seulement pour prouver quelque chose, ou bien parce que lorsque Anton avait agi de même, il s’était fait arracher à son désir par de l’eau et des coups… Il aurait tant aimé avoir un don de télépathie ou d’empathie, rien que pour bénéficier au moins une fois d’une lueur pour le guider hors des eaux obscures dans lesquelles il se noyait. Mais connaître les réels désirs de son compagnon l’aurait-il aidé pour autant ? Savoir que des sentiments similaires aux siens prenaient racine chez le dresseur n’aurait probablement rendu que plus difficile sa résistance contre la tentation. Pour le moment la crainte d’être confronté au dégoût ou pire, à la perte de l’objet de son obsession, facilitait considérablement le refus de s’abandonner à sa fascination. Mais s’il apprenait que son ennemi se perdait dans les brumes d’un désir assimilable au sien… Qui sait comment il réagirait ? Probablement sans retenue. Si sa conscience daignait se taire, il redeviendrait même la créature guidée par ses pulsions que les légendes prétendaient connaître. Et croyez-le ou non, personne n’avait envie de le voir dans cet état. Il pouvait s’y abandonner de temps en temps, lorsque la nuit dissimulait la violence de ses passions, mais saurait-il se contenter de si peu de temps s’il lâchait la bride aux désirs concernant le dresseur ? Et pourtant, malgré ce risque certain, il ne pouvait se résoudre à résister à son compagnon, laissant les poings de celui-ci l’appuyer contre le mur en frissonnant. Était-ce là folie que de vouloir découvrir si l’autre comptait réellement agir en accord avec ses paroles ? Alors il s’agissait d’une folie exquise, à laquelle Anton n’aurait su résister.

La lutte qui n’avait jusqu’alors concerner que leurs poings et leurs paroles se prolongea à leurs lèvres, se disputant dominance et contact. Pourtant il ne mettait dans ce baiser aucune de sa violence précédente, trop vidé et apaisé par la caresse de ces lèvres contre les siennes pour affirmer de nouveau sa rage. Peut-être si ce jeu, quel qu’il soit, se prolongeait… Peut-être alors le désir de posséder cet être volage et oh combien dangereux, de le marquer comme sien tout en sachant que c’était impossible, se manifesterait-il par de la violence. Mais jusque-là il voulait profiter de la moindre once de douceur qu’il pouvait tirer de l’assassin. Qui sait quand lorsque l’autre dresserait de nouveau des barrières entre eux ? Ou quand la raison d’Anton prendrait de nouveau le dessus ? Il n’avait pas envie de le savoir, sentant doucement poindre en lui des questions sans réponse qui l’arracheraient au dur labeur de posséder son compagnon. Il aurait voulu rester éternellement ainsi, à simplement l’embrasser sans s’interroger inutilement sur la raison première de leur rencontre, mais sa fierté ne pouvait le lui permettre, pas encore. Satané orgueil, toujours là pour dicter à sa vie une ligne de conduite qu’il ne souhaitait pas toujours suivre. Quelle importance si l’élémentaliste se fichait de lui en le faisant perdre tout contrôle ? Rien qu’une fois il aurait voulu être capable de piétiner sa fierté et son besoin de savoir, de lutter contre un abandon sans retour. Mais il ne le pouvait pas, et il se retrouvait de nouveau coincé entre les conflits de ses émotions contradictoires.

Ouvrant doucement les yeux, se dérobant à son plus grand désespoir à cette proximité le rendant fou, il contempla le visage à l’abandon de son compagnon. Son cœur se serra en apercevant la rage glacée qui prenait doucement le contrôle de l’expression de l’assassin. Ne pouvant se résoudre à y opposer la honteuse dilatation de ses pupilles, perdition confuse de son regard, il ferma de nouveau les yeux. Pourquoi cette colère si froide alors que les yeux du dresseur semblaient au contraire tout aussi assombris que les siens, tout aussi affamés dans leur contemplation des lèvres de la créature de brume ? Il ne comprenait pas, comment aurait-il pu ? Son esprit lui paraissait lent, incapable d’un quelconque raisonnement un tant soit peu logique, noyé dans des nappes de désir et d’un combat perdu d’avance. Ses lèvres trouvèrent leur chemin vers le coin de la bouche de son compagnon, seul compromis pour ne pas se réapproprier d’un baiser les lèvres qu’il considérait déjà comme siennes. Il frémit lorsqu’un mouvement de son « adversaire » amena de nouveau leurs lèvres en contact, ne pouvant résister à ce toucher aussi léger qu’une plume, s'abandonnant un peu plus longtemps, rien qu'un peu. Incapable de s’en empêcher juste avant une séparation qu’il s’imposait lui-même, il prit avec délicatesse possession de la lèvre supérieure, si tentante, de l’élémentaliste, l’effleurant de sa langue et de ses dents, comme pour en conserver le goût alors même que son visage fuyait dans le cou du dresseur. Il se serait attendu à un peu de résistance, rien qu’un peu lui prouvant qu’il avait raison de lutter ainsi. Au lieu de cela, lorsqu’une main frénétique ôta le foulard du trajet de ses lèvres souffrant d’une faim des plus primales, son compagnon ne fit que lever le menton, lui offrant plus de peau, plus de territoire à goûter… Et tout ceci ne lui semblait pas assez, jamais suffisant pour apaiser une soif de plus en plus violente. Ne comprenait-il pas qu’il attisait encore un peu plus ses désirs en se soumettant aussi aisément aux besoins de la créature de brume ? A quoi jouait-il ?

La réponse du dresseur à cette question lui arracha un nouveau gémissement, plus perdu, plus désespéré que jamais. Si ce n’était pas un jeu pour au moins l’un d’entre eux, alors qu’ils soient damnés, car ils ne pourraient s’arrêter. La vérité ainsi exposée ne faisait que nouer encore plus l’estomac d’Anton d’un désir bien mal contenu. Cessaient-ils enfin de se mentir, rien qu’un instant ? S’offraient-ils enfin une trêve non seulement dans leur lutte contre l’autre, mais surtout contre eux-mêmes ? Il serait bien stupide de la part de qui que ce soit que de penser que ce répit était une décision consciente. Ces baisers, cette proximité, ces contacts incessants… Ils n’étaient que le produit d’un désir trop longtemps réprimé. Sans doute auraient-ils dû céder dès le premier jour à ce qui les avait poussé à s’épargner. Peut-être alors leurs pulsions ne se seraient-elles pas développées en cette obsession, ce besoin viscérale d’avoir l’autre à portée de doigts et de lèvres. Peut-être cela n’aurait-il rien changé du tout, ne faisant que précipiter une chute que la créature voyait de plus en plus comme inéluctable. Si le dresseur se montrait enfin sincère, si aucun d’eux ne jouait pour le simple plaisir du danger et de la provocation, alors ils étaient perdus, car rien ne saurait mettre fin à un abandon de plus en plus pressant. Ils tombaient, et plus ils s’enfonçaient dans le gouffre de ces désirs irrésistibles, plus la chute se faisait rapide. Ce n’était pas tomber qui faisait peur à Anton, mais plutôt l’atterrissage, qui ressemblait de plus en plus à un crash particulièrement douloureux. Mais il était trop tard à présent. La chute avait commencé, et rien ne pourrait les empêcher de s’écraser.

Il souffla doucement lorsque le foulard dévoila un peu plus de terrain à posséder, ses lèvres reprenant avec une ardeur renouvelée leur trajet. La caresse sur sa nuque ne faisait que l’encourager, lui arrachant un délicieux frisson à l’idée qu’il lui faisait perdre le contrôle. Lui, et personne d’autre. Mais la peau qu’il convoitait lui fut arrachée. Il grogna, mécontent d’être rappelé si durement à la réalité alors que son désir prenait enfin le dessus sur toute pensée rabat-joie. Au moins son compagnon resta-t-il quasiment collé à lui, sans quoi il ne savait ce que la frustration l’aurait poussé à faire. Il se força à fermer les yeux, à respirer plus lentement, sa tête se laissant tomber contre le mur. Une ruelle… Il avait fallu qu’ils lâchent prise dans une ruelle… Il jura intérieurement, maudissant le véhicule qui les avait si brutalement forcés à se séparer. Il releva lentement ses paupières, laissant filtrer à la lumière du jour ses yeux totalement assombris par le désir. Il retint de justesse un nouveau gémissement lorsque son regard se posa sur le visage de son compagnon. Mauvaise idée, très mauvaise idée. Constater l’effet dévastateur du désir sur l’élémentaliste ne faisait que renouveler le besoin d’oublier prestement le côté public de leurs actions pour ne faire qu’embrasser cette expression si délicieusement troublée. Son visage ne devait pas être mieux, ses cheveux collés à son front par de l’eau comme de la sueur, ses lèvres rosées par leurs activités précédentes légèrement entrouvertes pour laisser passer son souffle bien trop rapide. Sa main se crispa sur l’épaule de son compagnon, tandis que celle précédemment agrippée à ses vêtements pour ne pas risquer de l’empoisonner se glissait sans qu’il n’en prenne conscience sous le haut de l’assassin, affamée de peau nue à caresser.

Mais il ne put guère aller plus loin, rappelé à la raison par les paroles du dresseur. Il soupira, ne cherchant même plus à masquer la frustration qui lui enserrait sa gorge d’un étau d’acier (c’est Magnéto après tout). Au moins l’élémentaliste vivait visiblement le même dilemme que lui, sa déception perceptible dans le ton de sa voix. Et puis… Il ne lui demandait pas d’arrêter, juste de bouger, ce qui accentua encore un peu plus, si c’était possible, l’envie de rester où ils étaient et de voir s’il pouvait faire oublier leur localisation au dresseur au-delà de toute raison. Mais bon, il n’avait pas spécialement envie de finir sa journée dans un poste de police pour perversion ou que savait-il encore... Ses yeux s’attardèrent de nouveau sur l’expression de son compagnon. Encore une idée déraisonnable, la bataille évidente de l’assassin pour ne pas retourner à leurs activités précédentes un frein certain aux bonnes intentions du barman. Il ne put résister à la tentation d’attraper une des lèvres du dresseur alors que celui-ci s’approchait de nouveau, mordillant et goûtant avec délectation avant de se retirer. Aller plus loin serait abandonner toute idée de tenter un déplacement quelconque. Comme il craignait que bouger les ramènerait à la raison et qu’ils retombent alors dans une de leurs luttes précédentes ! Sauf que cette fois, être allé aussi loin nourrirait des années de frustration, tout du moins pour Anton. Et il n’était pas créature à supporter très bien ce genre de frustration, en tout cas pas longtemps. Cette option n’étant pas envisageable, il laissa sa tête reposer contre le mur et ferma les yeux, qu’importait la vision qu’il offrait ainsi à l’élémentaliste. Ses sourcils se froncèrent tandis qu’il cherchait frénétiquement à utiliser le peu de raison qui lui restait à réveiller sa mémoire décuplée. Ces ruelles… Il les connaissait forcément, une simple visite suffisant à les avoir gravées dans ses souvenirs exacerbés. Il en soupira presque de soulagement lorsqu’il retrouva le souvenir attaché à ces lieux. Il avait mis en place une farce près d’ici, et pour cela il s’était caché dans une espèce d’endroit un peu glauque, mais cet endroit se trouvait à l’intérieur et pouvait aisément être mis à l’abri de l’extérieur (et surtout de ses distractions) par quelques sorts qu’il retrouverait en chemin.

« Allons-y alors » murmura-t-il d’une voix bien trop rauque. Se détachant enfin de son compagnon, il s’arracha à la pression du bras contre son torse, autre preuve de leur trouble partagé, attrapant ledit bras au niveau du poignet. S’ils devaient vraiment s’en aller, il ne laisserait pas le tueur lui échapper, en tout cas pas tant que la passion rendait ses jambes presque flageolantes et rougissait son visage. Il se mit en route d’un pas pressé, entraînant à sa suite et surtout gardant tout près de lui son adversaire… Qui n’en était plus vraiment un. Pourquoi lui rester quasiment collé, une main effleurant toujours la peau de ses hanches et l’autre maintenant de ses doigts de pianiste une prise ferme sur son poignet ? Tout d'abord parce qu’il ne pourrait supporter de s’éloigner, marcher constituant déjà un effort phénoménal, et surtout parce qu’il avait peur que la distance entraîne dans son sillage un retour à la raison du dresseur. Il ne savait dans quelle mesure celui-ci ressentait un désir quelconque, et il n’était certes pas prêt à affronter le retour de l’élémentaliste froid et haineux. Le trajet vers le lieu de ses souvenirs lui parut infiniment court et long à la fois, son corps frémissant de chaleur et pourtant submergé de vagues glacées, son esprit tournant encore et encore en une boucle incessante de « Mais qu’est-ce que je fais ? Mais qu’est-ce que je fais ? » Et pourtant ils parvinrent enfin au bâtiment à l’écart de toute civilisation, sa fenêtre brisée et sa porte cassée aisément réparées et verrouillées par des sorts murmurés par Anton. Sa mémoire ne l’avait pas trahi pour une fois, et enfin ils se trouvaient à l’abri des regards, la seule lumière de ce lieu quelque peu délabré et probablement utilisé la dernière fois des années auparavant provenant d’une lucarne en hauteur. Il se retourna vers son compagnon, et se surprit presque lui-même par la force persistante de son désir, réveillé par la seule contemplation de visage éclairé par quelques rayons égarés. Il eut un moment d’hésitation, ses interrogations ayant le temps du trajet refait surface dans son esprit, suivies de près par la crainte d’un dégoût quelconque. Mais cette peur, cette hésitation… Cela ne lui ressemblait pas. Il lui suffit d’un instant de perdition dans ses yeux si fascinants, rien que quelques secondes, et sa prise sur le poignet de son compagnon lui servait à le ramener tout près de lui. Sa main posée sur la hanche du dresseur lui paraissait brûlante, la seule source d’apaisement consistant en la peau si douce qu’elle effleurait. Ses doigts reprirent machinalement le dessin d’arabesques n’ayant de sens que pour son esprit perdu, l’autre abandonnant le poignet de l’assassin pour venir se nicher dans les courts cheveux parsemant la nuque de cet homme auquel il ne pouvait résister. A présent qu’il n’était plus confronté à l’urgence de partir, il ne savait que faire, confronté à une trop grande liberté d’action et à la possibilité de réfléchir. Et pourtant la brûlure de la passion l’agitait toujours, et il craignait presque d’allumer cet incendie qu’il ne pourrait plus éteindre. Ses yeux si sombres se posèrent sur les lèvres de son vis-à-vis, et il déglutit, ne comprenant même plus pourquoi il luttait encore. Il avait perdu, et ce depuis bien longtemps.
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MessageSujet: Re: /!\ Un geste de trop. [Anton] /!\ Un geste de trop. [Anton] Icon_minitimeMar 12 Juil - 5:19

Stoicheìo en était certain, l’autre était atteint des mêmes troubles que lui. C’était à la fois rassurant mais aussi effrayant s’il devait tenter une seule seconde de s’imaginer la suite. Il n’y parvenait même pas, pourtant il était persuadé qu’il y en aurait une. Et il souhaitait amplement la découvrir à ses dépens, ainsi qu’à ceux de son compagnon. L’élémentaliste s’était plongé dans le baiser mais ce qui le crispa le plus fut la petite main furtive qui se glissa pour venir tâter son torse. Dire qu’en temps normal, il n’aurait jamais laissé Anton toucher la moindre partielle de sa peau. Tandis que là, le tueur lui ouvrait volontairement l’accès à toute sa gorge. En quelques minutes, qu’est-ce qui avait bien pu changer ? Tous ses muscles se contractèrent. Ses abdominaux durcirent autant qu’ils le purent et son ventre se rentra par fierté ou par nervosité. Son torse souhaitait autant accueillir cette main comme il s’affolait, et cela se sentait à sa respiration bien trop rapide qui faisait gonfler et dégonfler sa poitrine. La présence de cette main ne faisait que rendre plus dangereux encore les battements puissants de son cœur là-dessous. Il avait bien entendu ce grognement lorsqu’il se détacha à contre cœur. L’élémentaliste était quelqu’un qui n’avait pas pour habitude de s’extérioriser, que ce soit en gestes ou en mots. Cependant il ressentait ce même grognement dans sa tête avec l’envie de tuer celui ou celle qui avait osé les déranger.

Il avait sursauté comme s’il était en train de tagger le mur et qu’il craignait qu’un individu de la haute autorité ne vienne le prendre en flagrant délit. Son regard noyé dans les yeux sombres d’Anton, et surtout son esprit totalement focalisé sur cet homme ! Le dresseur ne voulait pas quitter cet endroit et prendre le risque de tout laisser de côté. Il ne voulait jamais retrouver la raison. Pour une fois qu’il n’essayait pas de comprendre, qu’il ne réfléchissait pas et qu’il n’obéissait à aucun principe, il avait l’impression de vivre. Il ne ressentait pas constamment un manifeste d’une pulsion sadique ou meurtrière qui l’animerait parfois. Tout ce qu’il voulait c’était continuer d’obéir aveuglément à son instinct, et d’aller avec cet homme à un point que personne ne pourrait plus les arrêter. L’assassin demanda à ce qu’ils s’en aillent. Il ne se décollait pas, et il lisait l’envie contraire dans les yeux d’Anton. Il aurait craqué, si ce dernier avait fait part de son désir de rester ici. La créature semblait subir les mêmes craintes que lui : est-ce que l’un d’eux retrouverait la raison, s’ils se décrochaient ? Est-ce qu’il était encore possible pour les deux d’avoir une raison ? Pourvu qu’Anton ne retire pas sa main du torse d’ Stoicheìo. C’était inquiétant, troublant, mais il lui apportait une immense chaleur que l’assassin appréciait beaucoup. Il prit le temps de l’observer après lui avoir parlé. Cet effet mouillé dans ses cheveux et sur son visage l’attirait plus que tout. L’élémentaliste se plaisait à voir des corps mouillés mais il devait avouer qu’Anton dépassait de mille fois tout ce qu’il avait vu de plus passionnant.

Il reçut pour toute réponse un nouveau baiser auquel il eut le réflexe de répondre en posant le bout de sa langue sur les lèvres d’Anton pour savourer leur échange du mieux qu’il le pouvait. Peut-être était-ce le dernier qu’ils pouvaient se faire. Peut-être qu’après, leurs réflexions reviendront et leur empêcheront à jamais de se toucher une nouvelle fois ! Le dompteur ne l’espérait évidemment pas, mais il ne pouvait s’empêcher de craindre cette situation. Il resta sans bouger toujours lorsque l’autre se retira, s’attendant à ce que Niflheim redépose un baiser sur ses lèvres. Il observa silencieusement cet ange reposer sa tête contre le mur en réfléchissant, probablement. Stoicheìo éprouva l’envie soudaine d’aller embrasser son cou, mais ce fut la pudeur qui l’en empêcha. Pas ici… Il se contenta alors d’admirer ce visage qui l’obsédait tant, et qui semblait tellement différent du masque de haine et de colère auquel il avait eu affaire jusqu’ici. Là encore, il ne savait pas ce qu’il préférait au juste. Il aurait été peiné qu’Anton soit encore en colère alors que lui ne cherchait plus que des marques d’affection pour répondre aux siennes. Une voix rauque, et Niflheim avait accepté la proposition intime. Le tueur déglutit en sentant l’autre se détacher de lui. Il mourrait d’envie de lui sauter dessus, de le coller à nouveau en déclarant qu’il regrettait d’avoir voulu changer de place pourvu qu’ils ne se séparent plus. Agrippé au bras et rassuré de l’être, l’élémentaliste se lança docilement à la suite de sa créature. « Où allons-nous ? Où vais-je ? Qu’est-ce qui me prend… » S’interrogeait l’élémentaliste en se maudissant de se montrer aussi coopératif. Mais il espérait que l’autre leur trouve un endroit où sa pudeur ne le gênerait plus. L’assassin traversait plusieurs ruelles, le poignet tenu par la main ferme de son partenaire et pourtant il ne souhaitait certainement pas s’en plaindre !

Ils arrivèrent dans ce qui semblait être une maison hantée. L’aquatique songea un très court instant à un piège mais il chassa aussitôt cette idée de la tête. Déjà parce que le désir l’empêchait de penser à mal d’Anton en ce moment, mais aussi parce que c’était habituellement l’élémentaliste qui préparait des pièges ainsi, et pas l’inverse. Cela dit, il resta tout de même méfiant et une fois à l’intérieur, ne bougea plus. Il était en territoire totalement inconnu avec pour seul compagnon celui qui était censé être son pire ennemi. Lorsqu’ils se tournèrent l’un vers l’autre, le plus fragile regarda l’autre dans les blancs des yeux comme s’il cherchait la moindre trace de piège. Son désir était encore brûlant et, lorsqu’Anton le ramena à lui, il oublia toute trace de méfiance pour reprendre un rythme cardiaque accéléré. Et cette main posée sur sa hanche, cette main qui le brûlait de douceur et qui provoquait dans la zone toute autour toute une série de chair de poule. L’autre s’était complètement abandonné, comme Stoicheìo. Ce dernier colla son torse à celui de Niflheim lorsqu’il sentit le barman lui caresser les cheveux. Quelle étrange délicatesse il faisait preuve, laissant l’élémentaliste toujours aussi stupéfait lorsqu’il le voyait faire. Rien à voir avec cet amas de violence qui avait manqué de le tuer quelques heures plus tôt ! Anton fixait dangereusement les lèvres de l’assassin. Ce dernier craqua avant, et profita de leur nouvelle et basse proximité pour se rapprocher davantage et l’embrasser. Le tueur posa ses lèvres sur celles de son partenaire. Le bout de la langue sortie entre son antre entrouvert, il la déposa sur chaque parcelle rosée qu’il trouvait chez Anton. C’était tellement bon ! Il désirait en retirer la saveur, il voulait lui aussi faire de son compagnon le SIEN. Afin de s’y engager, il fit également entrer sa langue entre les lèvres d’Anton afin de passer le barrage de la dentition. Il pencha davantage la tête pour appuyer bien plus son baiser contre celui de son homme.

L’assassin était malgré tout heureux d’être dans un lieu plus intime, même s’il ignorait tout de cet endroit. Hanté ou pas, il le saura mais plus tard. Pour le moment, il y avait mieux à faire. L’homme avait toute son attention focalisée sur celui qu’il embrassait. Lui aussi voulait toucher sa peau ! Il termina de retirer totalement son écharpe. N’allant cependant pas la jeter au sol, il l’enroula autour de son bras pour l’attacher. Ensuite, il retira chacun de ses gants d’une manière lente. Il voulait toucher cette peau, elle le narguait ! Il posa ses deux mains de chaque côté du visage de Niflheim. Il prit alors le temps de le contempler de long en large pour continuer leur baiser passionné. Ses mains nues descendirent jusqu’à la gorge de son homme qu’il se mit à caresser du revers de l’index. Il ne lui voulait aucun mal, juste lui offrir des milliers de câlins. Le dompteur mit fin au baiser et baissa encore ses mains pour qu’elles aillent se poser à leur tour sur les hanches de la créature. Il glissa ses doigts froids – toujours froids – sous le haut de l’ex-brume. Il put alors sentir la chaleur de son bassin, de ses muscles aussi. Il aurait tant aimé retirer ce vêtement, afin d’y coller son torse, mais est-ce que l’autre se laisserait faire ? Qu’importe. Le tueur se colla davantage à son partenaire pour être certain qu’il ne s’en aille pas et qu’ils ne mettent pas fin à ce moment magique. Ses mains devant lui commencèrent malicieusement à déboutonner la chemises de Niflheim afin de tâter et de ses muscles.
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MessageSujet: Re: /!\ Un geste de trop. [Anton] /!\ Un geste de trop. [Anton] Icon_minitimeJeu 14 Juil - 19:31

Ils marchaient… Ou bien couraient-ils ? guidés par leurs seuls désirs, toute raison éclipsée. Comment en étaient-ils arrivés là ? Quelle folie avait transformé une vengeance sanglante en ce besoin irrépressible de posséder l’autre par le seul pouvoir du toucher ? Mort et lutte sans fin avaient disparu, laissant enfin place à ce que ces faux-semblants avaient jusque-là cherché à dissimuler. L’inimité s’était dissipée au profit d’un désir commun d’intimité, irrépressible et oh combien plus puissant que cette haine à présent disparue. Pourraient-ils jamais revenir à ce qu’ils avaient un jour été, des ennemis assoiffés du sang de l’autre ? L’avaient-ils seulement été ? Peut-être, mais cela n’avait jamais suffi à résumer ce qui les unissait. Dès l’instant où leurs regards s’étaient croisés, ils avaient aperçu en l’ennemi autre chose qu’un adversaire, et cette vision qu’ils ne comprenaient pas était devenue la raison de leur déraison. Etait-ce là de la stupidité que de rechercher une cause à cette folie ? Probablement. Mais à présent qu’elle les possédait entièrement, quelle importance ? Il n’y avait plus d’issue de secours ou de remède miracle à ce mal qui les animait, et il n’y en avait probablement jamais eu. En quelques instants le monde d’Anton s’était réduit à cette fuite irrépressible en avant. Il ne parcourait pas ces ruelles aussi rapidement seulement pour atteindre la tranquillité, il fuyait également la réalité et tout ce qui ne se résumait pas uniquement à eux. Mais comment bloquer toutes ces interrogations qui le taraudaient concernant l’avenir, « l’après » ? Car quoi qu’il advienne, qu’ils parviennent ou non à échapper un peu plus longtemps au monde entier, celui-ci les rattraperait tôt ou tard. Comment continuer à vivre au-delà de l’abandon ? Parviendraient-ils à se relever de cette chute s’annonçant de plus en plus violente ? Celui qui tombait avait toujours l’impression de voler, le temps stoppé dans sa course effrénée, jusqu’à ce qu’il aperçoive le sol et prenne enfin conscience de l’inéluctabilité de la douleur de l’arrivée.

Pourtant, Anton ne parvenait pas à s’en effrayer, peut-être parce que le sol était trop loin, ou bien parce que le désir l’excitation électrique qu’il pouvait presque palper du bout des doigts dissimulait à sa vue les souffrances à venir. Chaque fois que son esprit se perdait un peu plus dans la crainte, que des bribes de raison effleuraient sa folie, ses doigts frôlaient une peau jusque-là interdite et toute tentative de se raisonner s’effondrait d’elle-même. La docilité de son compagnon le fascinait, l’ancrant plus sûrement que leur proximité dans des fantaisies qu’il avait toujours pensées inconcevables. Parfois son regard se posait sur le visage si ouvert de l’assassin, et le cycle infernal des questions sans réponse laissait place à une litanie de « mien » et « enfin », chuchotés au creux d’un désir ardent. Son esprit ne parvenait toujours pas à saisir la pensée enivrante qu’ils étaient deux dans cette folie (You’re not alone. Erik, you’re not alone), et ce quoi qu’il advienne. Peut-être n’était-ce que passager, mais peut-être aussi cela bouleverserait-il les mécanismes régissant leurs existences, les rouages de leurs vies s’engrenant à jamais différemment. Il ne pouvait s’amener à s’en soucier, bien trop perdu dans ce sentiment exhilarant de liberté. Alors oui, sans doute se perdait-il à jamais dans les labyrinthes de l’obsession et de la passion, mais jamais la perdition ne lui avait semblé la plus parfaite solution à l’énigme que consistait son existence. Ainsi il entraînait son ancien ennemi à sa suite, et ce avec un entrain toujours plus important, et une joie sauvage agitait ses entrailles.

Enfin leur destination se dessina devant leurs yeux, et Anton y entraîna l’élémentaliste avec une insistance renouvelée. Son côté narquois lui souffla malicieusement qu’il n’avait certainement pas choisi l’endroit le plus agréable ou romantique. Mais quoi qu’il y ait entre eux, cela n’avait rien de romantique et tout de la passion incontrôlable. Ils avaient besoin d’un sanctuaire dont les murs les protégeraient du monde extérieur, du danger que celui-ci représentait pour le moment, et le barman leur avait offert ce refuge. Il poussa un léger soupir en apercevant la méfiance qui avait pris possession des iris de son compagnon, regrettant le désir ardent qui y avait autrefois était maître. Son ventre se noua, tandis que l’espace d’un instant il regrettait d’avoir cédé à la requête du dresseur, s’imaginant déjà que celui-ci avait enfin repris ses esprits et constaté dans quelle folie ils se jetaient à corps perdus. Mais Anton ne pouvait permettre à ses espoirs d’être si aisément écrasés, aussi attira-t-il malgré tout l’assassin à lui, ses mains prenant tout naturellement leur place sur la nuque et sur la hanche de son compagnon. Il ne sait où il trouva en lui la douceur qui habitait à présent ses doigts, ceux-ci caressant d’eux même la peau si douce enfin à sa disposition. Il soupira de soulagement en sentant l’autre se coller à lui, lui assurant ainsi que son désir était toujours aussi présent que celui de Anton. Son anxiété s’envola aussitôt, aspirée par chaque partie de son corps en contact avec l’élémentaliste. Déjà ses yeux se perdaient dans la contemplation de ces lèvres si proches des siennes, sa mémoire pourtant si développée ne pouvant rendre justice à leur saveur. Et pourtant il n’eut même pas le temps d’agir sur l’impulsion de son désir, son compagnon répondant déjà à ses attentes en l’embrassant. Cette fois il n’y eut nulle surprise, rien que la satisfaction de retrouver un contact qui lui avait tant manqué. Il répondit à l’ardeur du dresseur, la main autrefois si douce sur la nuque de l’assassin lui servant désormais à l’approcher un peu plus, toujours plus. Il lui semblait que quoi qu’ils fassent, ils ne seraient jamais assez près l’un de l’autre. Il entrouvrit ses lèvres dès l’ébauche d’une tentative d’intrusion par la langue du brun, la sienne répondant avec vigueur aux avances de sa compagne. Il voulait goûter, s’approprier, et ce depuis que ses yeux avaient eu l’occasion de détailler cette bouche exquise. Maintenant qu’il en avait l’autorisation, il ne se retenait, bataillant l’occasion d’apprendre chaque relief du palais de son compagnon, de l’arrière de ses dents, cherchant les points les plus sensibles de cette anatomie. Parfois il s’éloignait un peu, goûtant un peu à une lèvre qu’il se plaisait à rendre plus rouge et décemment débauchée, avant de revenir au travail d’importance qu’était celui de découvrir chaque parcelle offerte par la bouche de cet homme.

Il ne fit pas spécialement attention au fait que son compagnon retire son écharpe, ses lèvres bien trop occupées pour déjà songer à visiter d’autres territoires. Il ouvrit néanmoins les yeux en sentant des mouvements, haussant légèrement les sourcils en voyant l’assassin ôter ses gants. Une satisfaction brûlante s’enroula autour de ses entrailles, celle d’avoir porté le désir de cet homme suffisamment loin pour qu’il oublie sa répulsion évidente à faire entrer en contact leurs peaux nues. Et bien sûr il y avait l’attente, l’excitation palpable de savoir que l’autre avait l’intention de le toucher, sinon pourquoi dénuderait-il ses mains ? Un nouveau soupir lui échappa en sentant ses mains si promptes à donner la mort encadrer son visage sans nulle agressivité, refusant presque l’opportunité à son compagnon de l’observer pour retourner à leur baiser, bien plus intéressant. La moindre notion de retenue lui était lentement arrachée, comme le prouvait la main autrefois sur la hanche du dresseur navigant le long de sa colonne vertébrale, effleurant en un contact qui se voulait appréciateur mais aussi presque taquin. A présent que la folie de leurs actions lui échappait, son caractère… Taquin ? Allumeur ? Embêtant ? Revenait en force… Quand il n’était pas trop distrait par leur baiser, évidemment. Il grogna légèrement lorsque les mains se posèrent sur sa gorge, déchiré entre l’envie de continuer d’embrasser son homonyme plus petit que lui et le besoin d’offrir plus de territoire à ces mains aventureuses. Mais il n’eut pas à choisir, la bouche qu’il chérissait tant lui étant brusquement arraché. Il en aurait froncé les sourcils si l’autre n’avait pas eu la merveilleuse idée de se coller un peu plus à lui et d’utiliser ses mains alors chastement posées sur ses hanches à lui ôter sa chemise devenue superficielle. Il se laissa évidemment faire, se dégageant du vêtement encombrant une fois complètement déboutonné d’un mouvement d’épaules, n’ayant lui aucun remord à le laisser tomber au sol.

Ses propres mains ses mirent à imiter celles de son compagnon, ne voyant pas pourquoi il serait le seul à se retrouver torse nu et brûlant de laisser ses yeux goûter à ce que ses doigts gourmands avaient pu effleurer. Chaque bouton lui prenait sans doute plus de temps que d’ordinaire, ses yeux concentrés sur la gorge que l’élémentaliste lui avait si « gentiment » libéré. Il y plongea de nouveau, ses lèvres s’attardant sur ces endroits qu’elles avaient déjà découverts et pourtant toujours aussi attractifs. Puis elles remontèrent, traçant du bout d’une taquine la ligne de sa mâchoire, une joue plus rugueuse que celle d’une femme et d’autant plus agréable. Elles s’attardèrent un moment sur la bouche du dresseur, mais avec un demi-sourire il refusa de s’y attarder, se concentrant plutôt sur une oreille à mordiller, puis sur une clavicule désormais dénudée. Elle agissait à l’image de son désir, mordillant et enflammant lorsqu’échappant à toute maîtrise, puis apaisant d’une langue joueuse, ne pouvant se contenter d’un seul endroit et ne parvenant pas à être partout à la fois. Enfin la chemise lui céda, et ses mains avides se glissèrent sans hésiter sur un terrain qui était désormais sien. Il traça du bout des doigts des lignes invisibles sur l’estomac de son compagnon, utilisant ce qu’il fallait de pression pour ne pas chatouiller mais pas suffisamment pour faire autre chose que caresser… et allumer. Une main plus pressée que sa compagne se glissa sous la bordure du pantalon du dresseur, touchant le territoire jusqu’alors interdit de l’aine, mais n’allant pas plus loin. Tant qu’il pouvait maintenir son désir à peu près sous contrôle, si l’on pouvait appeler cela contrôlé, il préférait faire durer chaque attouchement de ses doigts avides, toujours conscient que cette occasion ne se représenterait peut-être jamais.
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MessageSujet: Re: /!\ Un geste de trop. [Anton] /!\ Un geste de trop. [Anton] Icon_minitimeSam 16 Juil - 0:31

    Cette fois il en était certain, l’autre était la proie des mêmes désirs que lui. La différence résidait dans leur manière de s’adapter à ce qu’ils ressentaient, et de le percevoir. Stoicheìo, l’inexpérimenté de ses émotions, goûtait à de nouvelles ardeurs dont il s’était toujours interdit l’accès jusqu’ici. C’était nouveau, c’était sensationnel, et l’adrénaline réfrénait toutes les voix de la raison qui auraient pu mettre fin à ce nouveau rêve. S’il allait jusqu’au bout, que se passerait-il ? Il n’était pas du genre curieux, pourtant il crevait d’envie de savoir la fin qui l’attendait, s’il cédait jusqu’à l’irréparable. Cela dit, l’irréparable lui paraissait encore comme inconcevable dans sa tête. Il ne cessait de se dire qu’il n’ira pas jusqu’au bout, qu’il se faisait confiance pour se reprendre à temps et que jamais il ne fera cette erreur monumentale. Tout en continuant de se dire « encore un peu… Encore un peu de cette sensation inouïe. » Et tout en s’abandonnant à ce besoin devenu existentiel que d’être touché par l’homme en face de lui. Besoin heureusement comblé, mais qui le laissait dans l’insatisfaction car maintenant, il en voulait beaucoup plus. Cette soif était perçue par Anton, et ce dernier avait la compassion de ne pas l’abreuver. Baisers, caresses, toute cette volupté résonnait aux oreilles de l’élémentaliste comme une mélodie extrêmement lointaine, où s’affrontaient le rythme enjoué de la passion avec celui de l’incompréhension. Où les paroles existaient bel et bien, mais n’étaient que des sons que l’on n’écoutait pas, trop concentré sur la musique de fond qui semblait vouloir faire passer un message.

    Il suivait son pire ennemi dans un terrain totalement inconnu, sans protection ni plan de secours au cas où la situation tournerait en sa défaveur. Autrement dit, il commettait la pire imprudence de toute sa vie, lui qui se qualifiait pourtant par l’inverse de cet adjectif. Mais dans son état d’esprit actuel, le bras tenu par son ancien adversaire et les yeux rivés sur lui, il ne pouvait s’empêcher de penser qu’il l’aurait suivi n’importe où. Y compris en enfer, s’il le fallait. Métaphoriquement, c’est peut-être d’ailleurs le lieu où ils se rendaient. Une pièce étroite, vide, apparemment abandonnée mais surtout, le lieu témoin de leur passion commune. Stoicheìo le savait. S’il commettait quelque chose de ‘regrettable’ ici, il reviendra pour brûler ce bâtiment, afin d’être certain que les murs ne puissent pas témoigner de ce qu’ils auront vu. Afin d’essayer d’oublier, bien qu’il ne le pourra jamais. Niflheim avait paru déçu lorsqu’il constata la méfiance du tueur à gage, mais il retrouva bien vite l’assurance sous l’embrassade de ce dernier. Le dresseur était comme attiré par l’autre, à la fois par le bras de ce dernier, mais aussi par le désir charnel de fusionner avec. Ils partagèrent ensemble un baiser de découverte, où ils firent chacun connaissance avec un lieu intime chez l’autre. Un lieu qu’ils n’auraient jamais imaginé s’offrir lorsqu’ils étaient encore face à face dans la cage du cirque. Comment voulez-vous que le dompteur regrette d’avoir tué cette humaine, maintenant ? C’était comme un encouragement. Une petite voix espiègle lui disait que s’il fallait tuer quelqu’un dans l’entourage de son partenaire pour obtenir sa fougue et son désir, il était prêt à le faire.

    Écharpe et gants retirés, il n’éprouvait plus aucune crainte quant au poison qui coulait dans les veines de son compagnon. À dire vrai il n’y pensait plus, et seule l’ambition de le toucher enfin à même la peau lui venait à l’esprit. Il frémit sous les caresses sensuelles de Niflheim, étant particulièrement sensible dans le bas du dos. Encore une nouvelle facette qu’il découvrait chez Anton, et qu’il commençait à apprécier. Il goûta pleinement à cette fougue avec cependant une once de fierté qui lui ordonnait de ne pas trop le laisser mener la danse, quand même. Ses gestes, ses grognements plaisaient à Nerό qui ressentait l’envie de frustrer son compagnon pour l’entendre grogner à nouveau. Les instants suivant devinrent de plus en plus actif pour l’élémentaliste. De ses mains nues, il avait enfin accès au torse entier de son compagnon ! Plus de chemise pour l’empêcher d’accéder à ce trésor. Il prit le temps d’observer, de contempler la poitrine musclée et saillante de son partenaire. Il passa des mains dessus sous une forme de caresse, s’appropriant cette chair en la découvrant sous ses doigts, bénissant la chaleur qui s’y dégageait sous forme d’encouragement à aller plus loin. Il ne put le contempler plus longtemps, car son coup recevait toute l’attention qu’il avait cherché à attirer quelques instants plus tôt. Il avala sa salive, faisant remuer sa pomme d’Adam sous les délicieux baisers d’Anton. Cette bouche remontait, il voulut tourner la tête pour accueillir ses lèvres contre les siennes, mais l’autre semblait s’amuser à l’embrasser sur la joue, le côté de la mâchoire. Nerό se rattrapa alors en continuant de tâter les abdominaux biens durs de son compagnon, crevant d’envie d’y coller son propre torse qui se dénudait sous les gestes dévastateurs et impatients d’Anton. Qu’il se dépêche ! Se disait le dresseur. Il frémissait sous les gestes coquins du barman, mais était bien trop occupé par l’exploration de ces tétons, de ce nombril, ce bassin, pour riposter. Il profita que les lèvres de Niflheim aient plongé sur son épaule pour aller lui embrasser la nuque, chose qu’il mourrait d’envie de faire lui aussi.

    Une fois son torse découvert, il rentra son ventre et tous ses muscles se contractèrent à la fois. Il en éprouva un long frisson lorsqu’il sentit les doigts de son partenaire se promener sur son corps. Il n’avait pas les muscles de la créature, lui. Il était plutôt maigre, pâle, imberbe. Mais il voulait donner l’illusion d’un beau corps à offrir à son compagnon, c’est pourquoi son ventre contracté tentait de laisser un sillon dur sous le passage des doigts d’Anton. Il n’avait pas un physique de costaud, et n’aimait pas tellement le sport sauf lorsqu’il s’agissait de la natation. Ses muscles à lui étaient fins, beaucoup plus utile lorsqu’il s’agissait de nager, de maintenir une arme sur l’épaule ou bien de manier le fouet. Il sentit un contact se glisser bien furtivement près d’une zone qu’il avait délimitée jusqu’ici comme interdite. Il s’était promis de ne pas offrir le bas de son corps, mais voilà encore une promesse qu’il noyait sous un flot de désir. Pourquoi diable Niflheim avait-il eu la cruauté de ne pas aller plus loin ? La brûlure du désir rongeait l’élémentaliste de l’intérieur. Il avait l’impression que cette nouvelle drogue le mettait dans un état aussi préoccupant que celles qu’il consommait habituellement. Il ressentit soudainement l’envie irrésistible d’aller plus loin, d’obtenir plus encore, toujours plus ! Stoicheìo attrapa délicatement les mains d’Anton dans les siennes pour les écarter de leur torse. Il donna par la même occasion un très léger coup d’épaule pour que l’autre cesse de lui embrasser la clavicule et le regarde. Il lui lança un regard sombre, mais lui-même ne parvenait pas à savoir si c’était le désir, le mystère, la froideur, la haine, l’envie qui se lisait dans ses yeux bleus qui ne connaissaient que trop peu la gaité. Se passant la langue sur les lèvres, il s’avança d’un coup sec, claquant son torse contre celui d’Anton jusqu’à ce que le dos de ce dernier trouve le mur. Une fois qu’il l’eut presque brutalement plaqué contre ce même mur, le dompteur souffla puis lâcha les poignets de ce dernier pour claquer ses mains sur les hanches de son partenaire. C’était terminé, il avait dépassé toutes les limites et entrait dans la séquence du non-retour. Celle où il se sentait tout bonnement incapable de faire marche arrière, où toutes ses pulsions prenaient le dessus sous une forme d’envie et de violence, ne laissant la douceur le prendre que de temps en temps, selon l’humeur de son caractère lunatique.

    Les lèvres de l’aquatique fondirent sur la gorge de son adversaire avant que ce dernier ne l’embrasse en premier. Si l’autre n’avait fait que le mordiller, Nerό se vengea par une morsure un peu plus conséquente aussitôt suivie d’un long et profond suçon qui risquait de laisser une trace durant une longue période sur son compagnon. Ses mains devenues folles forçaient l’entrée du pantalon sans même chercher à languir ou à faire languir. Il les glissa sous le tissu, mais au-dessus du caleçon/boxer/slip/string kangourou de Niflheim pour presser le bas de son corps et le forcer à rapprocher son bassin du sien. Il grogna lorsque leurs hanches se frottèrent et appuya fortement Anton contre le mur pour être certain de pouvoir coller le plus possible son torse contre le sien. La chaleur qui s’évadait du corps de l’ex-brume alimentait d’autant plus le désir de l’élémentaliste, qui retira l’une de ses mains pour s’attaquer à la braguette d’Anton. Ce dernier voulait prendre son temps ? Nerό aussi, mais pas avant d’avoir toutes les cartes en main. Et il mourrait d’envie d’aller plus loin, maintenant. De continuer d’humer l’odeur corporelle de la créature, le toucher brave et chaud qu’il avait cherché depuis si longtemps maintenant.
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MessageSujet: Re: /!\ Un geste de trop. [Anton] /!\ Un geste de trop. [Anton] Icon_minitimeVen 13 Jan - 15:55

Qui aurait cru que la mort d’une de ses proches serait l’étincelle manquante, le point de départ du feu ravageur qui s’était emparé d’eux ? Chaque parcelle de peau offerte à ses doigts curieux n’était que combustible pour l’incendie qui l’habitait, ne suffisant jamais à apaiser son désir de l’autre et le renouvelant continuellement. Plus il le touchait, plus le besoin de prendre plus, toujours plus, se faisait irrépressible. Voilà bien longtemps qu’il n’avait connu l’ascension vertigineuse de la passion. D'ailleurs, avait-il jamais connu désir semblable ? Quel intérêt avait-il pu trouver dans ces autres corps, sans visage ni personnalité au regard de celui se dévoilant peu à peu à lui ? Parviendrait-il jamais à reprendre goût au commun des mortels une fois qu’il aurait cédé à la tentation des délices en perspective ? Le monde entier n’était que fadeur, pâle copie de ce qu’éveillait en lui son ennemi. Comment un accro aux émotions tel que lui aurait-il pu résister à un tel buffet de ressenti ? Par chaque pression de ses mains, chaque exploration de ses lèvres, le dresseur offrait à Anton une raison de plus de s’accrocher à la vie humaine. Il lui semblait être un supplicié assoiffé auquel on offrait enfin ses premières gorgées d’eau. Mais comment se contenter de quelques gouttes lorsque la source même se tenait à portée de main, si près de lui qu’il ne savait que faire en premier ? Goutter à cette gorge si délicatement découverte à son profit, à la clavicule pointant sous la chemise dont le barman se chargeait de faire disparaître ? A ces lèvres… Non, non pas les lèvres, pas tout de suite. A trop obtenir en même temps il avait presque peur de s’étouffer, et même cela ne le convainquait pas vraiment de ralentir.

Les premiers doigts effleurant son ventre lui arrachèrent un frisson, et un mouvement d’épaules fit s’échouer sur le sol sa chemise devenue superflue. Plus tard peut-être regretterait-il d’avoir laissé choir sur un sol peu propre son seul haut, mais à cet instant de telles réflexions n’avaient aucune place. Son esprit était bien trop embrumé pour que des pensées autres que celles aboutissant à Stoy plus près de lui n’aient une quelconque importance. C’est dans cette optique que ses doigts imitèrent ceux du tueur, explorant avec détermination chaque parcelle de peau découverte à son intention. Il sentit les muscles se durcir sous ses doigts, et un sourire involontaire lui échappa. Ah, s’il savait ! Ce n’était un corps parfait qu’il recherchait, sans quoi il se serait contenté de coucher avec un mannequin. Il n’avait nul intérêt pour des muscles parfaitement dessinés ou une peau dorée par le soleil. Tout ce qu’il voulait c’était SA peau, SON corps disposé à ses moindres désirs. Qui voudrait de la perfection lorsqu’il pouvait faire siens ces territoires inexplorés ? Peut-être le dresseur finirait-il par s’en rendre compte en constatant que les doigts d’Anton ne s’arrêtaient nullement, cherchant au contraire chaque point plus érogène, plus prompt à provoquer des réactions traduisant un plaisir aigu. S’il n’avait qu’une chance, il voulait se souvenir de tout, pouvoir se remémorer chaque détail d’un corps qu’il n’aurait jamais dû pouvoir observer. Ses mains s’agrippèrent un peu plus fermement aux hanches de son compagnon. Ses doigts taquins ne se satisfaisant point du simple ventre de l’élémentaliste, ils se glissèrent avec une mesquinerie toute enfantine sous le pantalon du dresseur. Peut-être aurait-il dû s’efforcer de ne pas dépasser cette limite, peut-être même y serait-il parvenu quelques minutes auparavant. Mais qui était-il pour dire non au désir tout puissant qui avait pris possession de lui, alors même que des lèvres se posaient sur son cou offert ? Il avait abandonné toute santé d’esprit à l’instant même où l’autre avait répondu avec la même ardeur à chacun de ses gestes…

Ou peut-être qu'il ne se contentait pas de répondre. De cruelles mains vinrent emprisonner les siennes tandis qu’un coup d’épaules le délogeait de la peau si savoureuse de son comparse. Il cligna des yeux, déboussolé, sa tête se penchant légèrement sur le côté en ce mouvement universel de perplexité. Son regard croisa celui du dresseur, et un nouveau frisson lui échappa. Sans doute une expression aussi sombre n’aurait-elle pas attisé le désir d’un homme sain d’esprit, mais Anton n’était pas un humain, et la folie lui allait comme un gant. Qu’y pouvait-il si la moindre émotion peinte sur ce visage l’attirait inexorablement ? Il avait depuis longtemps cessé d’essayer de raisonner son obsession pour l’assassin, se contentant de la combattre lorsqu’il le pouvait et de répondre à ses demandes les plus exigeantes lorsqu'il n'avait plus le choix... Comme à présent, tandis qu'il se gorgeait du moindre détail de ce visage haï mais au combien désiré. Une pointe d’angoisse noua néanmoins son estomac, la distance entre leurs deux corps forçant son esprit à se poser des questions, trop de questions. Son ennemi était-il finalement revenu à la raison, avait-il pris la décision qu’il ne pouvait se permettre d’aller aussi loin avec son ancienne proie ? Anton avait-il commis l’irréparable en allant plus loin que son compagnon n’était prêt à l’accepter ? Déjà ses yeux avides détaillaient chaque cheveu dérangé, chaque vêtement froissé, toute preuve que le tueur s’était bien abandonné aux mêmes maux que le barman. S’il ne pouvait répondre à son désir, qu’il retienne au moins chaque détail de cette entrevue. Peut-être sa mémoire extraordinaire lui jouerait alors des tours, lui détaillant chaque instant de folie et le hantant avec ce qu'il avait failli avoir, mais au moins aurait-il ses souvenirs, cruels dans leur précision mais nécessaires à son obsession. Ses yeux traquèrent le mouvement de langue du dresseur tandis qu’elle humectait des lèvres qu’il brûlait de goûter à nouveau. Il n’eut même pas conscience d’imiter ce mouvement, collectant la moindre trace des endroits que ses propres lèvres avaient explorés… Et il attendit.

Il n’eut pas à attendre longtemps, son dos se retrouvant brusquement plaqué contre le mur le proche, un corps qu’il avait cru perdu collé au sien. Sans avoir le temps de comprendre cette nouvelle position, une bouche avide s’attaqua à son cou, et il grogna à la brutale morsure. Il laissa sa tête partir en arrière, offrant volontiers plus de territoire vierge de toute marque à son comparse. Il songea momentanément qu’il lui faudrait probablement porter un col roulé le lendemain, mais il chassa cette passée importune. Il se refusait de penser au lendemain, car c’était admettre que la vie continuerait après leur abandon, entraînant dans son sillage tout un tas de conséquences qu’il n’avait aucune envie d’affronter. Heureusement il n’eut pas à s’appesantir bien longtemps sur l’avenir, les mains de Stoy lui ôtant toute capacité de réfléchir. Un son étranglé franchit avec peine la barrière de ses lèvres. Bien, s’il devait en juger par l’attaque violente de son pantalon, son compagnon n’avait en réalité aucun problème avec le fait d’aller plus loin. Quand en fait de se retrouver encore plus collé à son « plus-vraiment-ennemi », aucun souci de son côté. Ses mains s’agrippèrent par réflexe aux hanches qui se pressaient de manière si tentante contre les siennes, non pas pour les repousser mais pour accentuer le mouvement. Il ferma un instant les yeux, son sang circulant à des vitesses vertigineuses le privant un instant de sa capacité à agir. Ce que lorsqu’une main s’investit de la tâche de plus en plus urgente de lui ôter son pantalon qu’il se sortit de son état d’apathie. Brusquement saisi d’un violent besoin de toucher, posséder, goûter, il releva presque violemment la tête de l’assassin afin de s’emparer de sa bouche, mordant de manière quasi vicieuse sa lèvre inférieure, avant d’apaiser sa violence avec la douceur toute relative de sa langue. Oublié la délicatesse des instants précédents, Anton ne répondait plus de rien. Une fois qu’il fut satisfait de l’état rouge et gonflé de ces lèvres auxquelles il ne pouvait résister, et d’autant plus ravi qu’il était le responsable de leur état de débauche, il mit un peu de distances entre leurs visages… Du moins autant qu’il le pouvait en étant collé au mur.

Les yeux dilatés, les cheveux en pagaille, les lèvres rosis, il devait offrir une parfaite définition de l’abandon. Qu’importe, tant que Stoy était dans le même état que lui. Un sourire aux lèvres mais la respiration toujours laborieuse, il soupesa ses possibilités. Oh, cela ne dura qu’un millième de seconde, mais il lui fallait bien ce temps pour décider que faire de ce corps tant désiré et enfin mis à sa disposition. Ses mains se mirent au travail, imitant leur comparse dans le travail de se débarrasser de l’obstacle gênant qu’était devenu le pantalon du dresseur. Ses yeux goulus suivirent le mouvement de ses propres doigts lorsqu’ils commencèrent par défaire la braguette. Enlever complètement le bas impliquerait de repousser son compagnon, et il s’y refusait. Tant pis, les attouchements d’Anton n’en seraient que plus frustrants, ce qu’il ne pouvait s’amener à regretter. Un doigt curieux suivit lentement le contour d’un entrejambe prometteur, avec suffisamment de pression pour se faire sentir mais pas assez pour soulager quoi que ce soit. Bah, il avait déjà accepté de se faire plaquer contre le mur, il n’allait pas non plus le satisfaire immédiatement. En même temps, sa position ne lui offrait pas une très grande liberté de mouvement. Refusant de céder à ses propres pulsions, il occupa sa seconde main en lui permettant d’explorer une cuisse, restant volontairement à la limite des régions les plus sensibles du tueur. Mais quelle que soit l’image provocatrice qu’il pouvait offrir à son compagnon avec son sourire en coin, sa propre frustration montait. Bientôt il lui faudrait aller plus loin, et bientôt avait intérêt à se produit le plus rapidement possible.
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MessageSujet: Re: /!\ Un geste de trop. [Anton] /!\ Un geste de trop. [Anton] Icon_minitimeSam 14 Jan - 0:24

S’il était possible de souffrir de passion, alors la douleur devenait intenable pour cette créature qui se sentait brûler de l’intérieur. À la différence que sa peau ne s’enflammait pas, et qu’il n’était pas sous l’influence de la drogue, bien qu’il en ait actuellement sur lui. Dans cette chemise qui rejoignait le sol, que lui importait d’en gâcher maintenant. Plus il songeait au poison que l’entité pouvait secréter à tout moment sur lui, plus il avait envie de le toucher ne serait-ce que pour penser malicieusement « alors, pourquoi tu ne m’empoisonne pas, mmh ? ». Il était à la fois satisfait et cet état d’inconscience ne lui ressemblait habituellement pas. Qu’importe sa prudence, maintenant qu’il avait commencé à jouer, il ne désirait plus s’arrêter. C’était un feu autre que celui avec lequel il s’amusait sous cet élément. Autre que les fauves qu’il domptait et qui pouvaient lui arracher la tête d’un seul coup de patte. C’était peut-être bien plus dangereux, tellement plus charnel et plus vivant. Il claqua son feu contre le mur pour rendre cette passion plus brûlante encore. Parce que douceur, délicatesse et romantisme n’étaient pas des mots de son vocabulaire. L’homme eut droit à une certaine vengeance lorsque son partenaire s’attaqua sournoisement à sa lèvre inférieure, lui faisant subir un sort presque identique à ce que l’autre avait fait à son cou. Durant la courte séparation de leur tête, où ils se fixèrent chacun droit dans les yeux, le tueur put contempler les cheveux mal coiffés, le regard envieux et les lèvres humides de son compagnon. Il s’était lâché, lui aussi. L’élémentaliste était loin d’être le seul et mieux encore, il en était fier ! Il n’hésitait plus à s’abandonner. Non seulement parce qu’il n’avait plus la force de résister, mais en plus parce qu’il savait que maintenant, il allait vivre quelque chose d’irréparable mais d’exceptionnel. Au diable ses principes ! Il le devait. Lui-même n’était pas dans un état meilleur. Visage blafard, mèches qui lui retombaient devant les yeux, pupilles aussi dilatées de désir que celles de son interlocuteur, l’air incroyablement étonné et avide.

Son ‘ennemi’ était bien long à s’occuper de son pantalon… dans lequel l’assassin commençait à se sentir un peu serré. Il jouait avec le petit désir expressif plus bas, forçant l’élémentaliste à contracter son popotin pour dissimuler la frustration qu’il ressentait. Il avait envie de le claquer et de le reclaquer rien que pour ça ! De lui faire payer ce genre de chose ! Cette frustration le mettait en colère, lui donnait des envies de violence qu’il ne souhaitait résoudre que sur la même personne. Il était déjà bien sur les nerfs mais le sourire provocateur d’Anton fit tout basculer. Stoicheiò le lâcha pour lui attribuer un coup, poing fermé, sur le torse. L’air de dire « Bon arrête de trainer là, j’en ai marre ! ». Dans son mécontentement, il pinça fort la joue de son interlocuteur du côté de ce sale sourire qu’il ne voulait plus voir ici ! Il fit un pas en arrière, ne serait-ce que pour s’occuper lui-même de son pantalon en fixant bien cet incapable de Niflheim ! Après l’avoir un peu baissé pour dévoiler son boxer, il revint se coller et offrit le même sort à celui d’Anton pour le baisser le plus possible. Ca y’est, il ne se sentait plus le Stoy !

Il désirait plus que tout le corps de cet homme, et rien d’autre ne lui venait à l’esprit que de se l’approprier, et d’essayer de lui prouver par fierté qu’il lui appartenait à lui et à lui seul. Les mains sur les cuisses d’Anton modelaient la peau de ce dernier comme s’il souhaitait la traverser pour aller plus profondément encore. Son désir de posséder le corps de son partenaire était animé par l’envie plus secrète de lui offrir le sien. De laisser sa chair comme seule esclave des caresses possessives de l’empoisonneur. De laisser tout son être entre ses mains parce qu’il adorait cette idée. Et pourtant, il ne pouvait s’empêcher d’être agressif. Parce que son caractère luttait encore contre sa passion, parce qu’il en voulait à Anton de l’attirer autant et de ne pas résister lui non plus. Et parce qu’une part de lui voulait encore le provoquer pour le mettre dans un état plus actif encore ! Étant de plus petite taille par rapport à l’autre créature, Nerò plongea ses lèvres au creux de la poitrine de son amant pour y déposer plusieurs baisers. Ce torse, ce corps était à sa merci, se disait-il. Rien qu’à lui… Il vint frotter son bassin contre celui de l’empoisonneur, collant le tissu de son boxer à l’autre sous-vêtement. Ici, il voulait ne plus voir ce sourire qui l’excitait en même temps qu’il l’énervait. Tout ce qu’il souhaitait, c’était donner libre cours à sa passion avec Anton, tout en continuant de dire à ce dernier que leur combat n’était pas terminé. Ils avaient perdus toute crédibilité, mais Stoy n’était pas prêt d’admettre ce qu’il ressentait.
Se montrant apparemment beaucoup plus impatient que cet ‘ennemi’, le tueur ne put se retenir de balader ses mains plus bas encore. Déjà, il étouffait quelques râles contre la poitrine d’Anton alors que les contacts avec ce dernier lui faisaient beaucoup d’effet. Il finit par parcourir ses doigts sur la bordure de son sous-vêtement, voulant le lui retirer. Il n’alla pas trop vite, cependant. C’était la dernière barrière à l’irrécupérable. Il hésita, mais peu. Ses mains finirent par descendre la bordure vers le bas, baissant alors le dernier habit d’Anton sans pour autant regarder ce qu’il s’apprêtait à libérer. Il voulait d’abord toucher, retoucher avant d’observer cette chose qui lui appartenait déjà, et avec qui il allait partager quelque chose qu’il ne pourra pas regretter. L’élémentaliste qui était plutôt vu comme quelqu’un de coincé en était devenu un peu plus doux, bien que l’impatience rende ses gestes toujours aussi brusques, aussi maladroits.

[C’est peu, désolé, je me rattrape au prochain !]
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MessageSujet: Re: /!\ Un geste de trop. [Anton] /!\ Un geste de trop. [Anton] Icon_minitimeDim 15 Jan - 14:42

En un bref instant de répit au milieu de toute cette passion, leurs regards se croisèrent, et Anton n’aurait su dire ce qu’il voyait dans celui de son ennemi. Du désir, un besoin primal répondant au sien ? Oui, sans nul doute. Il n’y avait pas besoin d’avoir des siècles d’expérience pour décrypter la passion dans le langage corporel du dresseur. Mais détectait-il aussi de la… Surprise ? Etait-il étonné de vouloir autant un homme qu’il haïssait ? Ou bien chaque sensation apportée par le contact de leurs corps le prenait-il au dépourvu ? Il s’agissait très probablement de la première solution, mais le barman ne put réprimer l’espoir fou d’être le premier à le faire sombrer dans les méandres d’une passion sans merci. Que lui importaient ceux qui avaient partagé la couche du tueur s’il les surpassait par la folie dans laquelle il l’entraînait ? Une joie sauvage réchauffa le creux de son être, attisant un peu plus l’incendie qui le ravageait déjà. Et s’il découvrait par la suite qu’il y en avait eu d’autres comparables à lui… rien ne l’empêchait de les éliminer. Il avait déjà tué pour des raisons bien plus puériles que celles-ci. Le simple fait de songer à d’autres mains parcourant ce corps embrumait son esprit de colère. Stoy était sien. Il s’était abandonné, avait cédé, et quand bien même refuserait-il de le reconnaître plus tard, Anton ne saurait accepter quiconque empiétant sur son territoire. En temps normal il aurait nié ressentir un tel instinct de possession, surtout vis-à-vis d’un tueur qui l’avait autrefois pris pour cible, mais comment se voiler la face alors même qu’il contemplait les conséquences physiques de leur désir mutuel ? En cet instant béni de répit où son combat intérieur contre son obsession avait cessé, il pouvait reconnaître que le dresseur était certes un ennemi, mais c’était son ennemi. Plus tard, il nierait cette concession envers lui-même, quand bien même sa mémoire la lui rappellerait… Et prierait pour que d’anciens amants de l’assassin ne croisent jamais sa route, pour leur propre bien.

Mais à quoi bon s’attarder sur d’hypothétiques meurtres ? Cela n’allait pas du tout avec l’ambiance du moment. Quoique… Il sentait bien que s’il continuait à frustrer son compagnon, son propre meurtre reviendrait peut-être au goût du jour. Comme pour approuver cette théorie, un point vint brusquement le frapper en pleine poitrine. Avec moins de force que ce que le dresseur lui avait déjà infligé, certes, mais c’était un poing quand même. Il plissa les yeux, agacé, mais son sourire ne disparut pas, ravi de détenir ce pouvoir sur un être réputé pour sa froideur. Etait-il moins impatient que l’assassin ? Absolument pas, sans quoi il aurait peut-être eu une chance de résister à la tentation que représentait le tueur. Mais son envie constante de provoquer toutes sortes de réactions chez son ennemi était presque égale à son désir pour lui. Néanmoins son sourire disparut lorsque sa joue se fit pincée. Fort. En réprimande, un peu de poison goutta sur ces doigts envahissants, de façon à provoquer picotements et fourmis. On ne s’attaquait pas à la peau d’un empoisonneur, et certainement à celle de son visage, non mais. Cet instant, bien que bref, rassura presque Anton sur la normalité de leurs interactions, toujours emplies de leur perpétuel combat l’un contre l’autre. Si cette petite bataille n’avait rien de la férocité avec laquelle ils avaient pu se battre jadis, cela restait une joute de volontés malgré tout.

Toute pensée de lutte s’évapora rapidement de son esprit en voyant son compagnon baisser son pantalon. S’il regrettait déjà la chaleur de ce corps contre le sien, il voyait bien que c’était pour la bonne cause. Dès que l’autre revint vers lui, ses mains se saisirent de ce corps dont il ne pouvait décidément pas se passer, du moins pas pour le moment. Se laissant à savourer les caresses de l’assassin, ses doigts se contentaient de dessiner mille et une formes sur le dos de l’assassin, tout en l’attirant toujours plus près de lui. Il ne put réprimer les quelques bruits qui lui échappaient ainsi que quelques mouvements incontrôlables du bassin, son contrôle ayant volé en éclats depuis longtemps. De toute façon, Anton n’avait jamais été connu pour une quelconque répression de ses sentiments. Certes, il se conduisait à peu près normalement en public, mais cela n’allait pas plus loin. Et s’il avait jusque-là laissé Stoy prendre le contrôle de la situation, les doigts s’attaquant au dernier obstacle entre eux firent déborder ses propres besoins. En un mouvement vif il retourna la situation, plaquant l’homme plus petit contre le mur. Il s’efforça de ne pas se montrer trop violent, ne voulant pas non plus égratigner le dos du dresseur dépourvu de toute protection.

Si celui-ci avait fait preuve d’un peu d’hésitation à lui retirer son sous-vêtement, ce ne fut point le cas d’Anton. En un geste presque violent il baissa celui-ci, son autre main entourant avec douceur les parties intimes de son compagnon. Cette main aurait pu infliger douleurs plutôt que délices, privant ainsi toute autre que Anton de ce que Stoy avait à offrir, mais cela n’aurait-il pas pénalisé le barman ? Plutôt mourir que de ne plus jamais voir le dresseur livré aux affres du désir et de la passion, surtout lorsque celle-ci était provoquée par Anton. Sa main entama un lent mouvement de va et vient, des doigts curieux effleurant les veines affleurant la surface afin de savourer toute réaction tirée de ce corps loin d’être récalcitrant. Son nez vint s’enfouir dans le cou offert, inspirant profondément le parfum musque de la passion. Ses propres hanches vinrent se plaquer contre la peau nue à leur disposition, afin d’apporter un peu de soulagement à leur propriétaire. Quelques bruits lui échappaient à intervalles irréguliers, de la sueur venant coller des mèches à son front. Le désir et le plaisir humaient doucement à la surface de sa peau, mais cela n’aurait su le satisfaire. Il lui fallait plus, et cette frustration se manifesta par une morsure à la jonction du cou et de l’épaule de son compagnon. Sa main accéléra légèrement ses mouvements, ses doigts appuyant enfin sur les points sensibles de l’anatomie de l’assassin. Brutalité et délicatesse se mêlaient dans ses mouvements, Anton refusant d’infliger une quelconque douleur mais ne pouvant tout à fait contrôler le moindre de ses gestes.

[Pas de souci, j'ai pas énormément écrit non plus !]
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MessageSujet: Re: /!\ Un geste de trop. [Anton] /!\ Un geste de trop. [Anton] Icon_minitimeDim 15 Jan - 19:04

A-a-a ouille les doigts. Il se fichait bien des picotements qui arrivaient dessus et qui étaient ridiculement douloureux comparé à ce qu’il avait ressenti des minutes, des heures (?), plus tôt lors de son combat contre l’empoisonneur. Il préférait continuer dans l’ambition suprême de voir disparaître ce satané sourire qui le rendait dingue. Bien qu’il n’y ait pas que ça en ce moment qui le poussait vers la folie. Il espérait que l’ennemi en face n’était pas trop contagieux car il ne supporterait pas de devenir comme lui. Il finit par abandonner cette idée, ne serait-ce que parce qu’Anton s’était aussi calmé niveau provocation. Le tueur qui restait toujours impassible face aux insultes, aux remarques et parfois même aux coups, réagissait anormalement au moindre mouvement ou à la moindre parole de son adversaire. Ce dernier le faisait sortir de ses gonds comme si ce qu’il pensait était plus que primordial pour Nerò. L’élémentaliste avait quelque chose à prouver auprès du barman, il le savait et ce sentiment n’était pas prêt de s’éteindre. Bien au contraire, il prenait de l’ampleur au fur et à mesure de leurs rencontres… Et de leurs séparations. C’en devenait insupportable pour le tueur à gage.

Il se retrouva en moins de deux plaqué à son tour contre le mur et un petit râle s’échappa de sa bouche. Son premier réflexe fut d’observer son interlocuteur d’un regard rempli de désir et de défis, comme s’il lui disait « Oh oui continue ! ». Aussitôt, son visage assassin habituel reprit le dessus pour transformer sa réaction en « Arrête ça où j’te bute ! ». Passion ou fierté, il ne parvenait pas à associer les deux, c’était trop difficile pour lui. Il ne chercha pas tout de suite à se libérer de cette emprise, parce qu’il sentait combien une partie de lui aimait être ainsi le centre d’attention de ce type. Ok, pensa-t-il, amuse-toi quelques secondes et ça va être ta fête. Des paroles sans aucun sens prenaient d’assaut son esprit sans qu’il ne parvienne à en garder une seule idée. En même temps, il était très peu concentré sur ses réflexions tant ses pensées dérivaient sur ce qu’il vivait actuellement, et sur les sensations qui s’en dégageaient. Son caleçon ne fit pas long feu et l’assassin retrouvait enfin l’adversaire plus impatient qu’Anton avait toujours été. Pas trop tôt ! Il culpabilisera moins à se montrer violent avec lui alors. Le dompteur se crispa en revanche en sentant la main de l’empoisonneur se poser sur une zone interdite. Avec la tête que faisait l’entité, la brutalité dont il faisait preuve, l’élémentaliste agrippa cette main et lança un regard prévenant à l’homme. Un regard qui signifiait que si le dresseur ne vivait pas que pour l’usage de son entrejambe, il ne tenait cependant pas à la perdre ! Et encore moins maintenant, alors qu’elle était prête à l’emploi et plus en forme que jamais.

Mais le barman prouva que son intention n’était pas de lui détruire sa virilité, mais plutôt de la lui flatter. Et c’est ce qu’il fit par quelques caresses osées qui firent gémir malgré lui Nerò. La respiration du tueur s’accéléra davantage et il ne put s’empêcher de se féliciter à ce moment d’avoir éradiqué un être qui avait reçu les mêmes traitements désireux que lui. Cette ex ! Puisse-t-elle ne jamais reposer en paix ou bien oublier jusqu’à l’être entier d’Anton Niflheim. L’élémentaliste se découvrait un caractère hargneusement jaloux, au point de vouloir lui aussi la mort de tout individu capable d’obtenir baiser ou caresse de son ennemi. Il était déjà spécialement dérangé au vu de son éducation et de sa manière de penser, mais avec une relation pareille en prime, il n’allait certainement pas vers la sainteté d’esprit ! Il perdait actuellement le contrôle de la situation. Pas ce contrôle où il agit par instinct et désir, là c’était le contrôle où il agit, tout court. Il laissait – ou bien n’avait pas le choix – l’autre prendre le dessus. Par fierté, il en était offusqué et ne comptait pas le laisser s’en sortir aussi facilement. Et puis aussi parce que le provoquer, faire preuve de violence dans l’espoir d’en recevoir également et de se faire maîtriser, l’excitait. Il poussait de profonds soupirs de plaisir sous les caresses d’Anton. Il s’abandonnait encore au point d’en devenir un peu plus passif, perdant presque l’idée de le claquer contre un mur, de lui sauter dessus, de le frapper, etc. Cela dit, ça ne disparut pas bien longtemps.

« Tu mords comme une femelle ! »

C’était sorti tout seul du cœur à la manière d’un cri de douleur, lorsqu’Anton le mordit assez méchamment entre le cou et l’épaule. Stoicheiò eut un sourire mauvais et sournois. Il savait sans problème encaisser la douleur, ayant été habitué à ça plus jeune. Mais il ne s’était pas attendu à ça et ne comptait pas le laisser s’en tirer aussi facilement ! Et puis il avait eu mal, quand même. Il donna un grand coup de bassin devant lui. Mauvaise idée, parce qu’il ait fait mal à Anton ou pas, lui en revanche le sentit passer lorsqu’une vive souffrance le prit d’assaut au niveau de l’entrejambe. Il poussa un grognement et grimaça. « Mais quel con ! » pensa-t-il à l’intention de Niflheim parce que bien entendu, c’était de sa faute. Nerò pensa encore que ce n’était vraiment pas son genre d’agir de manière aussi irréfléchie ! Il ne se recula cependant pas et se colla contre l’autre de manière à essayer de le pousser, histoire de ne plus être plaqué contre le mur parce que, ho, hé, hein, bon ! Ses deux mains attrapèrent vulgairement les fesses d’Anton qu’il malaxa entre ses doigts. Il ravança encore son bassin mais plus doucement cette fois, ayant compris la leçon. Juste pour que leurs entrejambes se touchent encore, ce qui lui offrit comme une douce décharge de plaisir. Et puis encore, encore, il frotta sa virilité contre celle de son ennemi de plus en plus doucement, ses mains massant toujours le derrière de ce dernier. Et de la brutalité, il repassa à la douceur parce que s’il était capable de rester dans un même état plus d’une minute, ça se saurait ! Il attendait le moment où il se remettra à vouloir sa peau dans leur passion parce qu’il ne se trouvait pas déjà assez chiant. Il ramena une main qui vint saisir leur segment perpendiculaire à tous les deux, entre l’anneau que formaient ses doigts. Il exécuta alors les même va-et-vient que ceux auxquels il eut droit par Anton, sur les deux virilités en même temps collées l’une contre l’autre. Il ne put retenir de nouveaux gémissements en fermant les yeux, parce que s’il regardait Anton il aura encore de nouveau l’envie de se fritter avec. Pour peu que ce dernier lui fasse son satané de satané sourire !
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MessageSujet: Re: /!\ Un geste de trop. [Anton] /!\ Un geste de trop. [Anton] Icon_minitimeVen 20 Jan - 22:51

Le conflit perpétuel de son ennemi entre fierté et abandon l’amusait autant qu’il le fascinait. Le dresseur ne pouvait-il donc pas se laisser totalement aller à la passion ? Sans doute pas plus que Anton. Comment se résoudre à mettre de côté leurs petites querelles internes alors même qu’elles étaient le centre même de leur relation ? Enlevez leur colère et haine et ils se retrouveraient incapables de faire face à leurs sentiments actuels. Au moins pourraient-ils plus tard se réfugier derrière des panaches d’indignation ou d’orgueil, sans quoi Anton doutait qu’il soit capable d’assumer ses actions lorsque le plaisir cesserait d’embrumer son esprit. Il avait besoin de tous ces sentiments négatifs qui l’ancraient dans la réalité plutôt que le laisser sombrer dans la folie de l’obsession. Pourquoi n’avait-il pas cessé toute interaction avec Stoy dès le début ? Ah, s’il avait pu. Car il avait toujours, toujours su que leur relation était malsaine et burlesque, mais c’était une addiction fatale à laquelle le barman n’était pas encore prêt à renoncer, quand bien même en soit-il capable. Même cette main qui enserrait la sienne en signe d’avertissement, ultime trace d’une méfiance infinie chez l’assassin, ne diminuait pas son désir. Chaque accélération de respiration, chaque bruit arraché à son partenaire le fascinait, comme autant de menus détails qui lui en apprenaient un peu plus sur son compagnon. Lorsqu’il s’en souviendrait, ils ouvriraient la voie à une infinité de possibilités et de questions. Et s’il tordait sa main ainsi, comment réagirait-il ? Tous ces siècles d’amants et maîtresses quelconques n’avaient-ils pour ultime but que de le préparer à cette entrevue ?

Ravi de la voir si passif sous ses caresses, ivre de ses soupirs, Anton se laissa probablement un peu trop allé et le mordit à la jonction de son cou et de son épaule. Il posa ses lèvres avec plus de douceur là où une marque apparaissait déjà, mais toute envie d’apaiser la douleur le quitta à la remarque de son adversaire. Car c’était bien là son ennemi qui parlait, et non pas un amant. Sa main s’immobilisa immédiatement en réprimande, ses yeux plissés et sa moue contrariée dissimulés dans le cou de l’assassin. « Parce que beaucoup de femmes t’ont mordu peut-être ? » Et si cette phrase sortit avec le plus parfait dédain, le cœur du barman brûlait déjà de colère et de… Jalousie. Ah, quelle tristesse d’en être arrivé là. Les sentiments que provoquait leur besoin mutuel de l’autre, leur désir de possession, les mènerait à leur perte. Mais il ne se souciait point de l’avenir pour le moment, il voulait juste se venger, infliger les mêmes maux à son adversaire, le pousser à vouloir posséder Anton tout en sachant qu’il ne l’aurait jamais à lui tout seul. Etait-ce la vérité ? Peu importait, tant que Stoy la croyait. « Laura, ta victime, ne mordait pas comme ça, elle. » Pourquoi ces mots ? Etait-ce dans l’espoir fou de provoquer la jalousie hypothétique qui avait poussé le dresseur à l’assassiner, ou bien s’agissait-il d’une tentative désespérée pour réveiller la colère primaire qui l’avait amené à attaquer le tueur ? Comment le savoir, les mots lui échappaient sans qu’il les contrôle, un moyen comme un autre de cacher sa jalousie, aussi bien à son compagnon qu’à lui-même. Il ne voulait pas y réfléchir pour le moment, aussi se réfugierait-il dans la violence. Violence des mots, violence des gestes.

Toutefois Stoy le distança sur ce point, tentant probablement de se venger pour la morsure et oubliant ainsi la situation précaire dans laquelle il se trouvait. Anton ne fit rien pour soulager ses souffrances, sa main restant parfaitement immobile. Il voulait se battre ? Parfait, mais le barman n’avait pas l’intention de lui offrir quelconques plaisirs si lui-même se prenait des coups. Il n’avait pas beaucoup de principes, mais la réciprocité en faisait partie. Etrange que cet intermède douloureux et violent ne fit rien pour apaiser quelque peu leur besoin de soulagement. Au contraire, le feu du désir était attisé par celui de la colère, leur incendie combiné ne laissant aucune place pour la douceur. Tant mieux, le barman n’en voulait plus. D’ailleurs, son immobilité le tuait doucement par l’absence total de plaisir qu’elle provoquait. Mais il n’aurait point dû s’en soucier, car enfin son compagnon se décidait à agir. Sa prise se relâchât automatiquement lorsque le dresseur se plaqua de lui-même contre lui, ne souhaitant pas non plus l’émasculer. Ses mains vinrent immédiatement se poser sur les épaules de son vis-à-vis, aussi bien pour maintenir le contact entre eux que pour le repousser si jamais la satisfaction de Stoy s’avérait tourner plus autour de la souffrance du barman que de son plaisir. Mais ils étaient visiblement à la même page, puisque leur entrejambes se retrouvèrent coller de la plus délicieuse manière qui soit. Et si cela manquait de technique ou de la souplesse qu’aurait pu apporter un environnement plus propice à leurs activités, comme un lit par exemple, il ne pouvait absolument pas s’en plaindre pour le moment. Peut-être lorsque ses neurones cesseraient de griller sous l’afflux de plaisir y réfléchirait-il plus avant, imaginant tout ce qu’il aurait pu faire avec un support autre qu’un mur sale, mais pas tout de suite. Toute fonction mentale requérait bien trop d’énergie. Quel besoin de réfléchir lorsque corps pensait pour lui ? Lorsqu’une main vint ajouter un peu plus de friction, il réprima l’instinct de plaquer de nouveau le dresseur contre le mur afin d’accélérer le processus, ses besoins de violence s’agitant encore violemment en lui. Mais il savait que se montrer brusque ne ferait rien pour rapprocher l’apogée du plaisir, au contraire, aussi se contenta-t-il de poser lui aussi sa main sur leurs entrejambes, imposant un rythme un peu plus soutenu lui convenant bien mieux.

Il gravait en sa mémoire tout contact de la main de son compagnon contre lui, les dents serrés afin de contenir les manifestions les plus bruyantes de son plaisir. Voilà bien là tout ce qu’il restait de sa fierté, son orgueil et son désir perpétuel de se battre noyés sous l’assaut de ses sens. Mais la violence l’habitait toujours, et puisqu’il ne pouvait apparemment pas mordre sans mettre un terme insupportable à leur étreinte, il se saisit avec brusquerie de la bouche du dresseur. Sa main libre se glissa dans les cheveux de l’assassin afin de lui relever la tête, un baiser passionné masquant les bruits de son orgasme imminent. Il n’aurait su dire qui vint en premier, à peine conscient du liquide se répandant sur ses doigts, le sang battant à ses tempes. Il s’efforça de ne pas s’affaisser sur lui-même, son être brusquement libéré du désir prêt à s’écrouler sur le sol. Sa peau humait encore de plaisir et de sensibilité, bien trop pour qu’il se soucie de l’état dans lequel il se trouvait. Sa main vint s’appuyer contre le mur, tandis que l’autre quittait le refuge des cheveux de l’assassin. Son visage s’éloigna, mais il ne put se résoudre à faire beaucoup plus. L’embarras, la rage et la haine reviendraient bien assez tôt.
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MessageSujet: Re: /!\ Un geste de trop. [Anton] /!\ Un geste de trop. [Anton] Icon_minitimeSam 21 Jan - 0:17

Quel bonheur il aurait éprouvé s’il réussissait à mettre sa fierté et sa rancœur de côté. Pouvoir enfin toucher, sentir, goûter à l’être qu’il désirait tant depuis ce qui lui semblait être une éternité ! Jamais il n’aurait pu penser qu’à leur rencontre, alors qu’il passait tout près de la mort à cause du poison de cette entité, il partagerait ensuite avec ce dernier une intimité qu’il n’aurait partagé avec aucun ennemi. À défaut de savoir prévoir ce genre de chose, il ne pouvait s’empêcher d’en profiter… à sa façon. Avec une pointe d’agressivité et de froideur qui ne semblaient pas repousser Anton, bien au contraire ! Il tentait là de redevenir actif. De le brutaliser autant que sa colère le souhaitait ! Mais le mélange entre la haine et la passion étaient si fortes dans son esprit que cela l’embrumait. À tel point qu’il voyait Anton prendre physiquement le dessus. Pour ne pas se leurrer, Niflheim était aussi beaucoup plus fort donc ça aide. Il commença à vraiment se rebeller à la morsure, entamant son offensive par des paroles qui trouvèrent quelques répliques chez son adversaire. Non, les femmes ne mordaient pas Stoy. Disons que jusqu’ici, les seuls qui avaient partagés sa couches étaient soient des femmes ‘normales’ aux tendances ‘normales’ qui l’avaient dragués. Soit ses élèves qu’il avait forcé à venir à lui et à leur faire partager quelques choses malsaines que lui-même avait subies lorsqu’il était dans leur condition. Frappez vos gosses, et vous pourrez être certain que ces derniers éduqueront les leurs avec des coups aussi. Dans tous les cas, les compagnons de chambre ne le mordaient pas. La remarque sur Laura ne lui fit aucun effet. Il aurait été mort de jalousie si cette concurrente était toujours de ce monde. Il se fichait bien de savoir comment elle mordait puisque de toute façon elle avait ses cendres éparpillées un peu partout chez elle actuellement. Stoicheiò eut pour une fois la sagesse de ne pas répondre aux provocations d’Anton, de le snober plus pour pouvoir profiter pleinement de leurs contacts charnels que pour l’embêter.

Leur continuelle bagarre reprit cependant alors qu’ils se recollaient l’un à l’autre. L’élémentaliste voulait s’en charger, il redonna de la douceur alors qu’Anton laissait ça de côté. Un coup le tueur voulait de la violence, un coup de la délicatesse. Il ne savait absolument pas ce qu’il voulait ni ce qu’il faisait. Il y allait donc doucement en soupirant de plaisir plusieurs fois, mais ça ne dira pas. L’autre lui avait agrippé possessivement les épaules, et voilà qu’il imposait un rythme beaucoup plus saccadé que ce que l’assassin voulait accorder à leurs deux plaisirs. Il réveillait volontairement les envies sadiques de brutalité de ce dernier, alors qu’il venait enfin de se calmer ! (Rien ne disait cependant que ces mêmes envies ne seraient pas encore remontées à la surface toutes seules.) Sa main totalement guidée voire contrôlée par celle d’Anton, le dresseur perdit tout contrôle. Il ne pouvait plus résister ni se concentrer. De nouveaux frissons le parcoururent et contrairement à son ennemi, il ne parvint pas à retenir le son rauque qui s’échappa de sa gorge en guise de râle de plaisir. Il ne songeait maintenant plus qu’à son bassin qui exécutait des mouvements inconscients en fonction du rythme des caresses. À sa torpille plus bas mêlée à celle de son adversaire, et à l’envie de continuer en vivant au maximum cet instant. C’était si bon, il craignait tant qu’un geste supplémentaire n’arrête tout et il l’aurait bien trop mal prit. Il rouvrait, refermé les yeux. Une partie de son supplice – qui consistait à lutter contre l’envie de dévoiler tout son plaisir – fut apaisé par le geste dominateur de l’entité lorsque ce dernier lui empoigna les cheveux pour le forcer à relever la tête et à l’embrasser.

Le regard de Nerò aurait dû passer de la passion à de la haine, signe qu’il allait se rebiffer. Au lieu de cela il rouvrit les yeux et ne dévoila qu’un air complètement paumé. Il aimait tant ça qu’il se retrouvait maintenant incapable d’agir ! Il était comme paralysé par les spasmes qui secouaient son corps. Par ces gémissements étouffés qui sortaient de sa gorge et qui retentissaient malgré le baiser extrêmement passionné qu’ils s’échangeaient. Cela ressemblait plus à des grognements de bonheur, intensifiés et répétés de plus en plus vite à cause du rythme effréné de leurs frictions. Il ne fit pas attention non plus à lequel se libéra en premier. Mais il sentit son propre corps hurler de soulagement, alors que lui poussait des gémissements beaucoup plus longs et aigus sous la quantité de fluide qui s’échappait plus bas. La voilà, la libération qu’il redoutait en même temps qu’il attendait. Plus savoureuse qu’il ne l’aurait imaginé, il s’en retrouvait totalement déboussolé. Il prit de grandes bouffées d’air lorsque leurs lèvres se quittèrent. Sa main lâcha aussi leurs bâtons redevenant flasques. Il appuya son dos contre le mur, quelques gouttes de sueur dévalant son visage rouge d’efforts. S’il avait déjà partagé sa couche avec quelqu’un d’autre, il n’avait en revanche jamais atteint l’orgasme à proprement parlé. Heureusement, parce que ça l’avait complètement achevé. Tandis qu’il respirait un peu fort pour essayer de calmer les battements affolés de son cœur, son regard s’attarda sur les pectoraux d’Anton en face de lui. Et ses mains humides… vinrent doucement tâter la sueur qui sévissait dessus. Il aurait aimé y apposer sa langue pour goûter à cette virilité-là. Ses doigts flattèrent le torse de cet homme tandis que ses yeux remontaient vers son visage. Et il lança à Niflheim un regard passionné, presque… comblé. Comme s’il venait de vivre sa première fois, et qu’il en était reconnaissant. Cela ne dura cependant qu’un dixième de secondes. Ses mains se figèrent, et son expression redevint froide, dure, agressive. Il serra les poings et donna deux coups légers en même temps sur la poitrine de son adversaire. L’euphorie passait, et il lui en voulait de lui avoir fait ça ! Fait quoi ? Il ne savait pas bien mais en tout cas, il en voulait à Anton ! Ses jambes étaient flageolantes, son dos s’appuyait au mur et il eut l’impression d’être en position de faiblesse avec l’autre plus grand qui s’appuyait d’une main au mur, le recouvrant quasiment. Il n’apprécia pas. C’est pourquoi son genou se logea pour aller se loger dans les parties d’Anton qui venaient juste de servir. Pour le faire reculer ! Pour qu’il s’éloigne, parce qu’il n’avait pas le droit de faire ça ! Parce que Stoy voulait encore la querelle, et que l’agressivité revenait en maître chez lui. Au lieu d’en profiter pour se redresser pleinement, il s’immobilisa. Il était vraiment fatigué et peu importe s’il était propice à se prendre la vengeance d’Anton, il souhaitait avant se délecter du mal qu’il pouvait lui avoir fait. Il le détestait tout autant qu’il était fasciné par cette créature, et cela le mettait dans une colère noire. Mais là, il était encore chamboulé par ce qu’ils venaient de partager, ne savait plus ce qu’il voulait et songeait à fuir à toutes jambes… sans trouver la force nécessaire de le faire.
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