" Tu me cherches, tu me trouves " {Nat'}

Cela devait bien faire une heure, que Natalia et Travis étaient rentrés dans leur appartement après la petite incartade chez Tobias. Le garçon n'avait toujours pas décoléré qu'elle ne l'ait pas laissé finir son dîner, et surtout qu'elle ait cherché à l'attirer en dehors de la maison du neutre. Enfin soit, ce qui était fait était fait, mais maintenant il n'était d'assez mauvaise humeur. Il jetait des regards meurtriers à sa chère créatrice, s'il avait pu, il était clair qu'il l'aurait tué sans aucun regret. Pour qui elle se prenait ?! Sa mère ?! Foutaises ! Elle n'avait pas le droit de prétendre à ce titre jamais. Qu'elle n'utilise plus jamais ce terme devant lui... Il était par ailleurs assez grand pour savoir ce qu'il faisait, pour assumer les conséquences (excepté lors de ses pertes de contrôles). Il est vrai, qu'il ne s'y connaissait pas encore grandement dans toutes les règles qui pouvaient exister, mais il apprenait et comprenait très vite. L'heure des explications sur ce qui c'était passé chez Foster avait certainement sonné... Faisant les cent dans la pièce, il chercha ses mots afin d'éviter de trop agresser Natalia... Même s'il la détestait, il ne tenait pas particulièrement à se prendre une claque ou autre. Oui, il aurait pu répliquer, mais la jeune femme faisait figure d'autorité en quelque sorte aux yeux du jeune homme, et on n'attaque pas, si possible, ce genre de personnes...

T'étais vraiment obligée de venir m'emmerder chez l'autre là ?! C'était une histoire entre lui et moi, et au pire il serait mort... Ça serait pas une bien grande perte, crois-moi. Il se tut quelques secondes avant de rajouter d'un ton qui montrait que mieux valait ne pas le contredire Et jamais, tu m'entends, JAMAIS plus tu ne dis que tu es ma mère. Tu ne l'es pas. Tu ne lui arrives pas à la cheville. Personne ne lui arrivera jamais à la cheville, compris ?!

Sur la dernière partie il avait sûrement été assez agressif, beaucoup plus qu'il ne l'aurait voulu mais il n'avait pas pu s'en empêcher. Sa mère, sa vraie mère, était bien trop précieuse à ses yeux pour qu'il laisse quiconque prétendre à ce titre. Sa mère c'était sacré, c'était une des rares personnes qui l'avait aimé... Pour elle, il aurait donné sa vie... Depuis qu'elle n'était plus là, plus rien n'était pareil, il y avait cette haine profonde qui s'était ancrée en lui. Cette haine envers son père, son frère qui se foutaient de lui. Cette haine envers certains sorciers... Puis, depuis juin cette haine envers Natalia qui avait une fois de plus chamboulé sa pauvre et misérable existence. Mais bon, là n'était pas le sujet... en effet, la discussion était censée être tournée plus vers de cher Tobias qu'autre chose.
Travis se passa une main dans les cheveux, essayant de retrouver son calme mais c'était visiblement peine perdue. Natalia avait touché un point sensible une heure plus tôt, et il allait falloir un bout de temps pour qu'il arrive à digérer tout ce qui c'était passé. Finalement il s'avachit dans le premier fauteuil qui vint à lui. Après tout, sa créatrice ne pouvait pas deviner à quel point il avait été proche de sa mère. Histoire d'essayer d'oublier toute cette rancœur, il pensa à ce cher Foster, à ce tout ce dernier avait pu lui dire. Un véritable looser ce mec, sérieusement ! Même pas capable de se servir de ses pouvoirs et toujours aussi pleurnichard.

De retour à la maison, oui et il avait fallu que Travis me parle de choses comme quoi je l’avais empêché de diner. Mais comme on pouvait alors avant toute chose comprendre la suite. Je me tournais vers lui.

- « Mais on n’attaque pas les gens comme ça. »

Allant dans la cuisine, je déposais ma veste sur le haut du sofa. Sortant alors du placard un verre, je déposais du sang dans le verre. J’en prenais un autre avant de le verser dans un autre verre. Le déposant devant Travis, je lui disais.

- « Si tu as faim, il y en a ici dans le placard. »

Tout de même, je ne savais pas si je réussirais à comprendre comment il avait une réaction pareille. Puis me rapprochant de lui, je lui disais tout simplement.

- « J’ai perdu ma mère à ma naissance donc, je ne sais pas ce que c’est d’en avoir une. »

Mais bon, je ne savais pas comment lui dire mais bon, il fallait avant tout que je sache comment faire. Allant m’asseoir sur le fauteuil d’en face. Enlevant mes chaussures, je mettais mes pieds sur le fauteuil. Le chat d’ailleurs venait me voir pour avoir des caresses. Le voyant venir sur mes genoux, je remarquais qu’il ronronnait. Le laissant s’étaler un peu plus, je ne voyais pas que Travis m’en voulait encore. Après tout il avait le droit, mais comment dire, ne m’ayant pas expliqué le pourquoi du comment, je ne comprenais pas trop. Le caressant un peu, je buvais de mon verre. Le savourant, je sentais le liquide venir dans le fond de ma gorge. Il était tel que je les aimais. Fermant les yeux un instant, je prenais soin de le boire comme il fallait. Après tout, je devais donc me méfier de ce que j’allais lui dire. Mais comment lui annoncer que je n’aimais pas parler de ma famille. Que je n’appréciais pas du tout discuter de cela avec les gens. Qu’est-ce que j’allais faire maintenant ? Je me posais la question de savoir si la suite serait avant tout mouvementée ou pas. Tout compte fait, je n’hésiterais pas à être encore plus précise. Il ne fallait pas qu’il croit que je restais comme ça insensible.

Restant toujours assise dans le fauteuil, je posais le verre sur la table basse. Enlevant le chat, je prenais mes chaussures pour aller les mettre dans le placard dans l’entrée. Marchant un peu sur le sol pieds nus, je me sentais bien mieux sur le carrelage. Tout d’abord, me sentant bien mieux avec mes pieds sur le froid, je passais proche du tableau de famille. J’aurais dû l’enlever, d’ailleurs le prenant, je le retournais contre le mur. Voyant que le chat me suivait, je le prenais dans mes bras. Il était normal que je prenne un peu de temps pour moi. Le caressant sur la tête, il ronronnait un peu plus. Après tout, chacun avait ses petits secrets donc il était important pour moi que je les garde. Ensuite, si je devais comprendre comment est-ce que j’allais discuter avec Travis. Me tournant vers lui, je reprenais ma place dans le fauteuil. Je comptais bien profiter de ce moment pour savourer mon verre.

De mauvaise humeur le Travis ? Très certainement. Et le fait qu'elle lui dise qu'il ne fallait pas attaquer les gens de la sorte le mettait encore plus hors de lui. Mais quand est-ce qu'elle allait comprendre qu'il n'avait pas fait exprès ?! Était-ce si dur à assimiler ?! Ou bien peut-être qu'elle n'avait jamais connu cette période où il était impossible de se contrôler... qui sait. En tout cas ce qu'elle disait là l'énervait beaucoup plus qu'autre chose.

Mais c'est plus facile à dire qu'à faire merde! Ce n'est pas de ma faute s'il s'est mis à pisser le sang et que j'ai perdu le contrôle. Je te rappelle si je réagis comme ça dès qu'il y a du sang aux alentours c'est de ta faute. Je n'ai jamais demandé à devenir un vampire moi.

Ce n'était pas possible d'être aussi... Il ne trouvait pas le mot exact pour qualifier Natalia à ce moment-là. Et voilà que rien que pour le faire chier -oui parce que sinon pourquoi est-ce qu'elle aurait fait cela?- elle lui mit un verre plein de sang devant le pif et lui disant qu'il y en avait ici. C'était l'apothéose. Plus les secondes passaient, plus il avait l'impression d'exulter de rage, de devenir complètement taré. Elle allait le rendre complètement fou.

MAIS IL FAUT QUE JE TE LE DISE EN QUELLE LANGUE: JE NE ME CONTRÔLE PAS! Il avait hurlé cette phrase. Reprenant un ton un peu plus normal, il ne tarda pas à continuer C'est quoi que tu ne comprends pas là dedans. Sang qui coule égale Travis plus savoir se contrôler. Sang dans le placard ou non. Et en plus, franchement, il est dégueulasse ce sang... Ça a goût d'un truc en boite.

Mauvaise foie ?! Peut-être bien, mais il trouvait quand même réellement que le goût n'était pas le même. Enfin soit. Voilà que Natalia lui disait qu'elle avait perdu sa mère à la naissance et tout le blabla. Cela le calma un peu, il n'avait pas voulu la blesser -quoique-, mais il ne supportait pas qu'elle se prenne pour sa mère.

Je suis sincèrement désolé pour toi, mais ça ne change rien. Ne dis plus jamais que tu es ma mère je te prie.

C'était un sujet assez sensible, et il n'avait pas franchement envie d'en parler pendant des heures et des heures. Natalia assisse dans son fauteuil et sirotant son verre, il y eut un long moment de silence, très long même... A un tel qu'à un moment, il soupira et préféra changer de pièce et s'isoler un peu histoire de ne plus avoir affaire à sa créatrice, qui à ce moment-là lui sortait complètement par les trous de nez -désolé de l'expression-.