N’ayant pas plus de cours à donner dans la journée, Wyatt rentra plus tôt que prévu de l’école de magie. Il ne trouva personne au salon du manoir ni dans les escaliers, comme à son habitude. Il n’eut cependant pas le temps d’aller troquer son costume et sa cravate contre une tenue plus décontractée car du bruit dans la cuisine attira son attention. Il descendit joyeusement, s’apprêtant à saluer la personne se trouvant là mais son enthousiasme fut bien vite freiné par la vision de cette femme. Cette femme, ce n’était pas sa mère. Sa mère à lui était morte il y a quelques années, lui brisant le cœur en y fourrant un « putain de fardeau » comme il disait maintenant qu’il était devenu l’aîné de la famille. Il la regrettait tant. Pourtant il jouait les durs, les ours, les crétins au point de faire croire à certains que la mort de sa mère l’avait laissé de marbre, ce qui n’était pourtant pas le cas. Mais endosser le rôle du chef fort sur qui l’on pose sa tête en cas de problème voulait également dire endosser le rôle du sermonneur, du grand méchant loup de la maison, de celui contre qui les membres se liguent parce qu’il essayait un peu trop fermement de les garder réunis. S’il pouvait les protéger ainsi, il pouvait bien continuer encore quelques années. Alors lorsque cette reproduction plus jeune de sa chère mère débarqua sans prévenir accompagnée de ses tantes avec une histoire tirée par les cheveux comme quoi elles arriveraient du passé, il n’en croyait pas un mot. Il refusait de croire que cette femme ait un quelconque lien avec la Piper qui l’avait élevé, lui et sa fratrie. Alors il la repoussait. Et la seule raison pour laquelle il n’avait pas encore essayé de la détruire était qu’il briserait le cœur de Chris et de Melinda une deuxième fois s’il faisait ça. Alors il prenait son mal en patience, il la surveillait, et il tentait maladroitement d’expliquer à sa fratrie qu’elle était fausse…

Il l’épia durant un long moment. Elle tentait d’amadouer la famille avec des muffins, la maligne ! Il s’attendait chaque seconde à ce qu’elle rajoute un poison mortel qui pourrait la trahir, une preuve pour qu’il la démasque enfin ! Mais elle n’en fit rien. C’est que cette créature démoniaque était drôlement intelligente ! Quelques minutes plus tard, elle semblait s’endormir sur la table, et Wyatt décida de se montrer. Il ne montra absolument aucune pitié sur l’état physique de Piper lorsqu’il donna un coup de poings bruyant et fracassant sur la table à quelques millimètres de la tête de la jeune femme pour la surprendre et l’effrayer.
« C’est pas aujourd’hui que tu crameras chez moi ! » s’écria-t-il en retirant les muffins avec un gant pour direction les jeter à la poubelle en regardant Piper droit dans les yeux. Il ne prenait même pas la peine de vérifier s’ils étaient bon ou non puisqu’il était certains que ces gâteaux n’étaient que du poison visant surtout à l’amadouer. Il remarqua par ailleurs toute la nourriture que contenait cette poubelle et oh… mon dieu quel gâchis ! La viande périmé, c’est made in Wyatt. Lui il bouffait tout ce qui lui tombait sous la main. C’était probablement son pouvoir qui le rendait aussi vorace mais il était encore plus glouton qu’un glouton. Il remit de la viande au réfrigérateur en se disant intérieurement qu’elle n’arrivera pas à les affamer non plus. Heureusement qu’il l’avait à l’œil ! Il se tourna ensuite vers Piper, l’air sévère.

« Si c’est pour passer ta journée à baver sur la table, autant que tu ailles dormir à l’hôtel. » grogna-t-il.

Cette méchanceté sans borne contre la pauvre sorcière était due à sa méfiance, à son chagrin d’avoir perdu sa mère tant adorée et de voir apparaître une femme qu’il refusait de croire comme étant la même parce qu’il croyait en avoir fait le deuil. C’était si dur pour lui, et probablement une épreuve qu’il ne saura pas surmonter seul. Et pourtant, il commençait à connaître sérieusement la solitude. Chris était celui avec qui il était le plus proche, mais cet idiot de frère avait décidé de croire bêtement aux paroles fausses du bureau de fédérations, ces idiots qui avaient osé révéler ce que leurs ancêtres avaient mis des siècles à préserver au risque de leur vie. Wyatt harcelait ce bureau. Il savait que « parlementer » ne servait à rien. Alors il criait pour avoir leur attention et les criblait de preuves sous la forme de cassettes, de témoignages, de journaux et de tout ce qui prouvait noir sur blanc que le crime et le chaos augmentait depuis la révélation ! Il faisait souvent mouche mais rien ne changeait. C’était devenu d’autant plus difficile depuis qu’un des leurs s’était entiché de son corps et avait adonné Wyatt au goût du vampirisme.. Le corps du sorcier possédait quelques pansements qu’il ne risquait pas d’enlever par pudeur et par honte que les traces de crocs de Nolan s’affichent à la vue de tous.
Parallèlement et se disant que ce bureau était peut-être remplis de démons qui souhaitaient peut-être VOLONTAIREMENT le chaos dans ce monde, il avait entrepris seul la quête de retrouver les nettoyeurs. Ces gens censés intervenir dans ce genre de situation critique en effaçant la mémoire des humains ! Wyatt devait les retrouver, parler avec eux. Il savait que eux au moins, ils seraient justes, ils écouteraient, et ils agiraient.

« Tu aurais mieux fait de me laisser cramer Wyatt. De toute manière je n’ai aucune importance pour toi, je ne suis rien, je suis une chose à éliminer de ta vue. Tu veux me détester, tu veux me haïr, c’est ton droit si tu veux me tuer fais le mais arrange toi pour le faire rapidement et de ne laisser aucune trace. »

Le démon se trahissait par un appel à la compassion pitoyable aux yeux de Wyatt. Ce dernier éprouvait un certain remord car la créature qui lui disait ça avait les yeux de sa mère, mais la méfiance de l’homme l’alertait de tous les dangers et lui confirmait sans cesse qu’elle n’était pas celle qu’elle prétendait être. Il ne s’était jamais montré aussi froid et méchant envers quelqu’un à sa connaissance. Mais un monstre capable de se faire passer pour sa défunte mère et qui avait réussi à duper sa fratrie était passible de toute la haine venant du sorcier. Il ne pourra jamais le pardonner et ne cessera ce combat avant l’élimination des deux.

« J’aimerais bien figure-toi. » répliqua-t-il avec hargne. « Mais ça te ferait trop plaisir que ta mort sème la discorde dans ma famille. Sois sûre que j’aurais convaincu mon frère et ma sœur de ton imposture avant de te planter un couteau dans le cœur. »

Il utilisait volontairement bon nombre de possessifs qui n’incluaient pas Piper dans ses propos. Il se comportait comme le loup alpha qui avait détrôné l’ancien chef et qui ne comptait pas laisser ce dernier reprendre position dans la meute. Ce n’était pas tant par esprit de possession mais plutôt de protection chez Wyatt. La douleur si grande pour tous de la perte de leurs mères qu’elle accablerait les siens si elle se reproduisait. Il préférait croire à une imposture car c’était moins de souffrance que de faire aveuglément confiance à quelqu’un qui le trompe. De plus c’était son rôle de jouer la prudence, il devait prévenir et préserver sa famille. S’il avait raison, il sera là pour chacun d’eux. S’il avait tort, peut-être s’en rendra-t-il compte avant de faire une grosse bêtise, et peut-être pourront-ils lui pardonner.

« Que tu es mis les muffins à la poubelle je m’en fiche royalement après tout c’est ton droit mais concernant la viande que tu viens de remettre dans le frigo c’est inadmissible. Je ne pense pas que ta mère apprécierais de voir son réfrigérateur ainsi. Même si tu es capable d’ingurgité cela c’est dangereux pour toi. Mais après tout peu importe c’est ta vie pas la mienne.»

Il la pointa du doigt.

« Ne me parle pas de ma mère ! » cracha-t-il furieusement. « Tu.. Tu sais pas qui elle était ell… » Il s’étrangla. Un nœud dans sa gorge l’empêcha d’aller plus loin, il ne devait PAS parler de sa mère ! Tout ce qu’il dira sera enregistré par ce démon puis réutilisé pour amadouer sa famille. Du moins, c’était une des deux raisons pour laquelle il n’en parla pas davantage. L’autre raison fut que ça lui faisait bien trop mal d’en parler. Au fond, il aurait aimé que sa mère soit encore là. Il aurait voulu lui entendre confirmer ses paroles. Elle aurait tout de suite vu elle que cette femme était fausse et avec son soutien, Wyatt aurait assassiné l’imposture sans regret. Il ne serait pas là à essayer de piéger celle qu’il considérait comme une créature démoniaque pour tenter de la faire se trahir. Il déglutit et repris son calme. L’homme se redressa fièrement face à Piper puis il s’exprima gravement.

« Je vais te laisser une dernière chance. Je veux que tu sortes d’ici, et que tu n’y remette jamais les pieds. Je veux que tu ne te montre plus jamais sous cette forme aux yeux de ma famille. Et que tu ne t’en approche plus, auquel cas je finirais par te démasquer, puis te tuer. » ordonna-t-il d’un air froid et autoritaire.

Elle ne disait rien, elle écoutait ou bien le laissait parler dans le vent, qui sait. Lui en tout cas pouvait s’exprimer comme il le souhaitait mais lorsqu’il demandait au démon de s’en aller, il pensait évidement que ce dernier refuserait. Il aurait aimé l’empoigner et la foutre dehors avec un coup de pieds aux fesses – chose qu’il n’aurait jamais au grand jamais osé faire s’il avait compris qu’elle était bien sa mère – mais craignait qu’elle ne joue une fausse crise cardiaque ou que savait-il encore pour attirer l’attention des gens et le rendre coupable de tous les torts sur sa pauvre maman chérie. Balivernes ! Lorsqu’elle s’exprima à son tour il poussa une exclamation moqueuse, un rictus sur le visage. Il trouvait ça facile de ressortir toutes ces vieilles choses dont lui ne pouvait pas se souvenir, mais dont on lui avait parlé dans sa jeunesse. Ces histoires de famille loin d’être secrètes aux yeux de tous. Il poussa un soupir de dédain car il était facile, selon lui, de ressortir ces vieilleries qu’il essayait d’oublier parce que la seule personne qui avait autrefois le droit de lui en parler était aujourd’hui au ciel. Son père le pouvait aussi, mais ce dernier n’avait pas fait sa réapparition depuis la mort des trois sœurs. Autant dire que Wyatt lui en voulait horriblement à lui aussi, et que le jour où il reviendra il se fera accueillir plutôt violemment par son fils aîné.

« Avant de disparaître de ta vie je veux que tu m’écoutes, le monde dans lequel tu vis est dangereux. Les seuls personnes qui peuvent arranger cela sont ton père et les nettoyeurs. »

« Si ce con décide de réapparaître.. » grogna-t-il dans ses dents en parlant évidemment de son père, peu convaincu que ce dernier réapparaisse.

« Les nettoyeurs ne sont jamais bien loin, ils attendent toujours que l’impardonnable arrivent. Que le bouchon soit poussé trop loin. »

Il se tut. Il cherchait à les appeler depuis plus d’un an. Il souhaitait les invoquer mais jamais en poussant le bouchon loin comme le disait Piper. L’impardonnable, c’est le tournant. Il n’y avait pas pire et Wyatt ne savait pas ce qu’il pouvait bien faire de plus ! Le sorcier était certain qu’il était arrivé quelque chose aux nettoyeurs. Plus le temps passait, plus il s’imaginait que les maîtres-sorciers avaient quelque chose à voir là-dedans. Qu’avaient-ils fait aux nettoyeurs pour que ces derniers se taisent et n’apparaissent plus ? Wyatt devait le savoir et lorsqu’il le découvrir, rétablira l’ordre tel que la magie l’a toujours connu !

« Tu les as fait apparaître quand tu étais petit le jour où tu as décidé de donner vie au dragon de ton dessin animé tu en a peut-être pas le souvenir mais en toi réside la clé pour les contacter et les mettre en colère. »

Il n’en avait effectivement aucun souvenir, cependant on lui en avait déjà parlé. Il avait du mal à croire que lui seul pouvait les mettre en colère. Il était de leur côté, il cherchait leur aide, et il ne savait pas ce qu’il pourrait commettre de pire que de dévoiler la magie au monde pour attirer leur attention ! Quant à dessiner et redonner vie à un garçon, malheureusement, il ignorait s’il était capable de recommencer. Était-ce de là qu’il tenait son talent caché de métamorphose en dinosaure ? Plus rien ne pouvait l’étonner.

« Bien que ça est toujours des conséquences. Phoebe en a sacrifié ses pouvoirs à l’époque pour éviter qu’il ne t’enlève à ta famille. Je te souhaite bonne chance j’ai confiance en toi et je sais que tu peut y arriver.»

Qu’importe les conséquences. S’il réussissait à recontacter les nettoyeurs et à leur expliquer la situation, il était prêt à endosser l’entière responsabilité. Il fixa la créature dans le blanc des yeux d’un air songeur. En la voyant s’emparer du couteau, la capacité de réaction du sorcier prit le dessus et il invoqua aussitôt son champ de force qui vint le protéger de sa paroi bleuté. Mais l’acte désespérée de Piper ne fut pas de l’assassiner, mais de se tuer elle. Pourquoi ? Un masque d’incompréhension traversa son visage et il mit quelques secondes à la regarder s’écrouler avant de retirer son bouclier. L’idiote ! Ce geste parut comme une tentative de crédibilité, d’apitoiement et de dernière chose. Chris ou Melinda avait dû lui dire que Wyatt avait un talent de guérison pour qu’elle agisse ainsi. Mais si elle espérait que l’aîné la soigne, elle se trompait. Le sorcier resta de marbre. La seule chose qui l’empêchait de la jeter dehors pour ne pas salir le carrelage, c’était l’image de son frère et sa sœur en apprenant la nouvelle. Sans compter qu’ils se tourneront forcément vers Wyatt puisqu’ils savaient que ce dernier en avait après cette nouvelle Piper. Le faire accuser d’un meurtre qu’il n’avait pas encore commis, c’était fourbe de la part du démon ! Il plia les genoux et s’accroupit à côté de Piper. Sa main se posa sur la gorge de cette dernière pour la forcer à le regarder.

« Ton jeu ne prendra pas avec moi. Ca fait plus d’un an déjà que je cherche ces nettoyeurs et avec ou sans leur aide je botterais le cul de ces maîtres-sorciers. Si tu crèves je m’en fiche mais ta mort affectera Chris et Mel’. Si tu leur brise le cœur, je buterais tes deux compères. » fit-il calmement en parlant de Phoebe et Paige.

Il sortit son téléphone, composa le numéro des urgences puis le glissa dans la main de Piper avant de se relever. Qu’elle se débrouille et qu’elle demande elle-même l’ambulance si elle tenait à la vie, il n’allait pas lui mâcher le travail ! Quant à lui, il partait vers le grenier pour relire une énième fois la page sur les nettoyeurs, il avait forcément oublié quelque chose..

[Suis désolé, c’est salaud, mais en même temps quelle idée qu’elle se poignarde alors qu’il n’attendait que cette occasion xD
Du coup le RP va probablement se finir – si elle appelle pas l’ambulance, un Halliwell viendra la soigner on dira enfin tu sauras te débrouiller avec ça je pense ^^
Si tu veux continuer n’hésite pas ! =) ]

Sans se soucier de si le démon allait crever ou non, l’homme était déjà parti à l’étage fouiller le livre des ombres. Il laissa la porte du grenier ouverte, guettant attentivement les bruits de la porte d’entrée du manoir. Il lui faudra très vite redescendre cacher le corps le temps d’avouer ce qu’il s’était passé, il ne pouvait certainement pas laisser un membre de sa famille découvrir ça. Il pensait d’ailleurs qu’une fois mort, le démon devait avoir repris sa forme initiale et il prit un appareil photo en se disant qu’il ira prendre ça en photo en guise de preuve. Sur son visage n’apparaissait ni regret ni tristesse. Il avait fait ce qu’il avait à faire, point. Au bout d’un moment et alors qu’il consultait d’un air assez fatigué les vieilles pages du journal, ces dernières se mirent à se tourner toutes seules. Cela arrivait parfois, lorsque le livre décidait d’aider lui-même celui qui le consultait. Wyatt jugea que ce fut le cas et s’en réjouis. Mais la réponse à sa question ne l’aida pas. Son côté être des lumières ? Son côté offert par son « connard » de père ? Il grimaça. Son humeur n’était déjà pas bonne qu’elle s’assombri davantage par la sensation d’une présence non loin de lui. Il ne pouvait se permettre d’exorciser ce manoir hanté par tous les ancêtres Halliwell qui venaient régulièrement faire des tours et des détours, apparaissant parfois aux habitants actuels.

« Connerie. » grommela-t-il en déchirant la page. Il la garda précieusement avec lui. Il ne voulait pas que Chris lui tombe dessus car ce dernier serait capable de suivre encore les conseils du père le plus lâche que la sorcellerie n’ait jamais connu aux yeux de Wyatt. Il décida de s’y pencher plus tard et d’aller plutôt se débarrasser du corps de la cuisine. Et si le démon n’était toujours pas mort, il l’achèvera cette fois. Le sorcier redescendit les escaliers deux par deux mais une fois revenu dans la pièce il se figea. Personne. Le sang toujours présent mais aucun cadavre.

« Rah, salope ! » s’écria-t-il visiblement énervé que le démon s’en soit sorti. Maintenant, il était absolument certain que si la fausse Piper faisait sa réappararition, elle cherchera à le tuer. Pour la simple raison qu’elle devait avoir compris qu’elle n’arriverait à le berner malgré tous ses subterfuges de fausse mère en détresse. En plus d’être vulgaire, il devint agressif. Il ouvrit un tiroir de la cuisine et s’empara d’un couteau à pain qu’il garda précieusement dans la main. Il ne lui laissera pas le temps de l’attaquer, il allait la tuer le premier ! D’autant plus que borné comme il avait été, il craignait qu’elle ne s’en prenne à un membre de sa famille pour se venger du mal qu’il avait laissé faire. Si elle devait mourir, autant que ce soit par sa main, cela lui paraissait plus logique que de voir un démon se suicider parce que son piège ne fonctionne pas !

Tandis qu’il fouillait derrière les canapés, qu’il retournait toute la maison comme un fou furieux à la recherche d’une bête sauvage, il cria.
« Sors de ta cachette allez.. je ne vais rien te faire… » - il se racla la gorge puis tenta. « J’ai réfléchi et je voudrais en savoir plus sur toi. Tu as peut-être raison au fond. Allez viens, MAMAN… »
Il accentua bien sur le dernier mot bien qu’il lui écorcha les lèvres et que l’homme afficha un beau rictus en le prononçant. Puis il cacha le couteau dans son dos des fois de voir la fausse Piper réapparaître.

Le plan machiavélique de Wyatt fonctionna à merveille. Le résultat de son ton mielleux lui fit croire qu’il méritait la palme d’or du meilleur comédien du siècle, car voilà la pauvre créature qui réapparaissait à ses yeux sans se douter du piège qui l’attendait. L’aîné des Halliwell brandit son couteau devant lui d’un air menaçant, un sourire mi-figue mi-raisin apparaissant sur son visage parce qu’il s’y attendait et qu’il ne s’était pas reposé sur ses lauriers. La fausse Piper s’exprima et comme chaque fois qu’elle disait quelque chose, il souhaitait lui sauter dessus. Elle lui conseilla de lâcher son arme. Et sinon quoi ? Elle avait peur de le voir avec un couteau, et elle comprenait que Wyatt était enfin prêt à passer à l’acte. De toute façon c’était trop tard, il avait démasqué toute sa méfiance et s’il n’attaquait pas maintenant, elle le tuerait le premier. Il fallait qu’il la tue, afin qu’elle n’ait pas le temps de prévenir les autres, et que les deux démons restant ne se méfient point de lui. Il pensait bien évidemment à Chris et à Melinda, mais il espérait pouvoir leur expliquer. Il n’était pas seul dans la bataille, il avait avec lui la justice, sa foi, le côté bienveillant de ses actions ! Le bien était avec lui dans ce combat éternel. Wyatt était de ceux qui ne pouvaient jamais se laisser corrompre. Fidèle à lui-même comme depuis toujours, il était de son devoir de protecteur d’éliminer tous les dangers qui menaçaient sa si précieuse famille.

Son sourire s’effaça et il afficha un air soupçonneux lorsqu’elle énonça la position de son corps. Pensait-elle réellement le berner ? Y avait-il meilleur endroit que la cave pour piéger quelqu’un ? C’est dans cette cave que beaucoup de maléfices ont surgis. La source elle-même y était apparue ! Et voilà que le démon comptait attirer Wyatt à l’intérieur pour le piéger et probablement le détruire. Le sorcier ne se fera pas avoir, malheureusement il avait visiblement sous-estimé son adversaire car si elle disait vrai, le corps était dans une zone extrêmement dangereuse pour lui maintenant. Qu’importe, il ira tout de même le chercher et le fera avec la plus grande prudence, voilà tout !

« Ton père est peut être un connard comme tu le dis je ne juge pas car peut être qu’il a agit comme tel car le Léo d’ici je ne le connais pas. »

Étrange subterfuge pour justifier son manque de connaissance pour toute la famille. Wyatt pensa que c’est tout à fait ce que dirait n’importe quel étranger qui tenterait d’usurper l’identité d’un membre de sa fratrie. Voici d’ailleurs ce qu’il comprenait : « Je veux te faire croire que je viens d’un autre monde, comme ça je n’ai pas à faire semblant de connaître les tiens. » Toutes ces paroles étaient déplacées et le sorcier trouvait à redire sur TOUT. Le démon semblait comprendre qu’il n’avait pas la moindre chance de pouvoir se rattraper ou même de s’en sortir, et Wyatt eu une bouffée de fierté en se disant que son ennemi devait avoir peur pour sa vie. Et il faisait bien ! Mais même flatté pour sa puissance, il demeurait impitoyable.

« Utilise la quête de vérité avec tes pouvoirs d’être de lumière peut être que tu trouveras des indices. »

« Ah je vois, tu es une sorte de succube et à défaut de m’aspirer la vie tu veux m’aspirer mes pouvoirs ? tu RÊVES ! » rétorqua-t-il aussitôt avec la ferme intention de ne pas dévoiler son « côté EDL » à ce démon, même si de toute façon il ignorait bien comment faire. Mais c’était probablement un nouveau piège pour lui faire croire qu’il était le plus fort et le pousser à faire une petite démonstration. Qu’avait donc manigancé cette fausse Piper ? Il devait le découvrir ! Ses réflexions furent interrompues par un craquement et il crut bon de penser à un membre de sa famille qui revenait. Il se retourna donc, prêt à justifier comme fer sa position, mais ce n’était pas un Halliwell. Encore un démon qui se permettait de venir l’importuner au manoir. Décidemment, il y en avait beaucoup en ce moment. Il n’y avait aucun doute là-dessus : le BFO était derrière le coup ! Il s’arrangeait pour que Wyatt soit chez lui avant d’envoyer publiquement des démons qui profitent pleinement des secrets dévoilés aux humains pour vivre en société. Il les savait manipulateurs, sournois, et doutait de leurs bonnes intentions. Y'a qu'à voir toutes les morsures qu'il se trimballait sur tout le corps parce qu'un vampire lui arrachait ses fringues quand il voulait aller s'exprimer ! Il était envoûté, bien sûr, voyons ! Ou plutôt, il n'admettra jamais laisser Nolan le couvrir de traces de plein gré. Le sorcier ne comptait pas abandonner cette lutte non plus, il saura faire fermer ce bureau et retrouver enfin les nettoyeurs qui DOIVENT intervenir ! Dusse-t-il leur prendre leur pouvoir et faire le travail lui-même, s’il le faut. Super Wywy.

Occupé à invoquer son bouclier par réflexe, il ne vit pas la démone s’approcher pour lui prendre son arme. Difficile de rester totalement sur ses gardes quand on est encerclé ! Il se recula vivement et grimpa même sur le canapé du salon pour observer la scène depuis sa hauteur. Les poings serrés, il était prêt à se battre. Mais il fronça les sourcils devant le spectacle affligeant de démons qui s’entretuent. Ok. Il épargna le BFO en chassant son accusation à leur sujet. Maintenant il était absolument certain que c’était un coup de Piper pour lui faire croire qu’elle venait de lui sauver la vie et ainsi l’amadouer. Que ne feraient pas les démons lorsqu’ils sentent la situation leur échapper ! Cette mauvaise ruse ne fit que renverser le mépris qu’éprouvait le Halliwell contre elle. D’autant plus que maintenant il était désarmé, et pas elle. Le bouclier toujours autour de lui, il sauta su canapé pour prendre la direction de la cave. Au passage, les parois bleues de son champ de force bousculèrent plus ou moins violemment Piper qui était sur son chemin. L’homme ouvrit grand la porte, alluma la lumière et descendit les marches d’un pas décidé, et qu’importe s’il y avait piège ! Il n’était pas prêt de rapatrier son bouclier, cognant nombre de meubles et cassant des objets sur le passage de la bulle bleue plus solide qu’un tank. Il se mit à la recherche du corps de Piper, il comptait bien le brûler pour commencer.

Il n’écoutait plus l’espèce de fantôme mais savait qu’elle le suivait. Alors il gardait son bouclier actif. Il était sur ses gardes, totalement buté et ne pensant qu’au bien qui se découlera de son attitude plus tard. Il savait qu’on allait lui en vouloir. Que Melinda et Chris ne le lui pardonneront probablement pas, mais il restait encore les deux autres démons Paige et Phoebe pour laisser l’occasion à Wyatt de démasquer la fausseté de leur état. En attendant il éliminait la première menace, celle qui mettait en danger son frère et sa sœur. C’était bien trop important pour lui pour qu’il laisse courir ce démon plus longtemps. Il avait déjà le rôle du méchant loup à qui l’on mentait et contre qui l’on se liguait pour des fugues et toutes sortes de désobéissances au nom de « ma vie privée c’pas tes oignons, quoi ! » Il aurait préféré ne pas avoir à assumer ce rôle mais l’aîné de la famille, c’est lui. Et il prenait ses responsabilités très à cœur. Phoebe et Piper (les vraies) auraient-elles vécu si longtemps et accompli toutes ces choses si Prue n’avait pas veillé sur elles de son vivant ? Si Prue n’avait pas joué les grandes sœurs autoritaires ? Toutes ces disputes entre elle et les deux cadettes étaient plus que nécessaires, comme le sont celles que subit Wyatt avec les autres membres de sa famille. La différence ici c’est que Wyatt n’a pas deux personnes sur qui veiller, mais huit. Heureusement pour lui, il n’était pas seul dans sa tâche et ses deux cousins aînés de leur fratrie allaient dans son sens.

« Calme toi Wyatt »
« Mais je suis calme ! » s’énerva le Halliwell en jetant un coup d’œil au démon alors qu’il donnait un coup de pied dans le drap pour retirer ce dernier. Il avait ôté sa protection. Il ne savait pas ce que Piper avait fait du couteau mais il la gardait à l’œil. D’une oreille plus ou moins attentive car il ne sous estimait jamais ses ennemis, il écouta le reste des paroles. Pour lui il était clair qu’elle mentait, qu’elle manipulait, et qu’elle ose sous-entendre qu’il veuille brûler vif son frère – car c’est ce qu’il comprit venant de la bouche d’une créature mauvaise – le mit hors de lui. Et à défaut d’aller la frapper parce qu’il ignorait ce qu’elle avait fait du couteau et qu’il n’était pas si idiot, il décocha un violent coup de pied sur le corps inanimé devant lui en regardant l’esprit fantôme d’un œil méchant. Il commença à croire qu’elle souhaitait exercer une influence sur lui – probablement magique – pour qu’il se retourne contre Chris. Pour qu’il immole ce dernier, pure folie ! La plus grande crainte de Wyatt était bien sûr d’être l’auteur du mal qui sera fait à sa famille. Et se voir cramer son petit frère adoré lui jeta un froid si énorme qu’il devint rouge et bouillant de colère.


« JAMAIS ! » s’écria-t-il, « Jamais je ne ferais de mal à Chris ! »

C’était certain, un maléfice errait dans cette cave. Il était tombé dans le piège de la démone qui devait lui avoir jeté un sort. Et s’il laissait la magie le corrompre, il ira décimer lui-même sa famille ! Quelle pure horreur qu’il n’arrivait pas à concevoir, il préférait s’égorger vif plutôt que de ressortir de cette cave. Ou plutôt… détruire à jamais le démon pour lever la malédiction lui parût être une meilleure solution. Il s’empara de tout matériel inflammable avec lequel les sœurs Halliwell à l’époque se servaient pour préparer leurs sortilèges enflammés dans cette cave. Meubles, charbon, il jeta tout sur le corps inanimé après avoir retiré le drap.

« C’est toi que je vais faire rôtir. » répondit-il avec un calme soudain tant la concentration le prenait d’assaut. Il était tout ce qu’il y avait de plus sérieux, dusse-t-il brûler avec ce démon pour rompre le maléfice qu’il se pensait atteint. N’ayant pas les capacités d’enflammer assez fort et assez soudainement le corps et le bois, il dût avoir recourt à la magie et sortit une incantation. Wyatt était naturellement doué pour les incantations. Et plus particulièrement pour les rimes croisées qu’il préférait aux autres. Et tandis qu’il parlait, il invoqua de nouveau son bouclier de protection et surveilla l’esprit du démon sur les marches de l’escalier.

« Que cet esprit ne retrouve jamais son corps,
D’une enveloppe charnelle il se passera à jamais.
Lorsqu’il réalisera un peu tard sa mort,
Les flammes d’Hadès atteindront l’apogée. »

Sujet archivé, perte d'un participant.