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Ni vu ni connu [Noah]

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Ni vu ni connu [Noah] Vide
MessageSujet: Ni vu ni connu [Noah] Ni vu ni connu [Noah] Icon_minitimeMer 31 Mar - 23:04

    C'est sans réserve ni honneur que l'ouverture du centre commercial accueilli sa foule habituelle de clients pressés, touristes, rêveurs, décidés, distraits ou perdus. Le matin s'annonçait digne de la saison qui s'écoulait lentement sur la ville de San Francisco. Des rayons de soleil perçaient à travers l'immense baie vitrée qui éclairait le hall principal où des vigiles faisaient des allés retour dans des allures aussi fières que soucieuses. Un marchand de ballon se promenait, tenant les plusieurs formes de caoutchoucs par là mains à l'aide de ficelles emmêlées. Il adressait un pauvre sourire à chaque enfant qui s'arrêtait pour admirer le visage d'une Minnie sur un ballon en forme de cœur, ou encore celui de Winnie l'ourson juste à coté. Tous ces objets remplis d'hélium se bousculaient légèrement comme des nuages solides qui se palpaient jusqu'à ce que l'un déverse sa pluie et quitte le ciel pour rejoindre la terre. Il y avait dans ces formes une sorte d'affinité étrange que ressentait un enfant, angoissé et curieux d'apercevoir la magie divine faire flotter ces semblants de nuage au dessus de ce vendeur. Il avait la sensation d'être lui aussi un ballon, parfois. Il se laissait porter par le vent, voguait dans l'air au dessus des visages, si ce n'était qu'on ne le regardait pas et que l'on ne s'extasiait pas devant lui. Mais il se dégonflait aussi, comme chaque ballons, pour retrouver la bonne vieille terre et les dangers qui ne nous menaçaient pas lorsqu'on lévitait au dessus du sol, bien que l'on soit retenu par ce fil invisible qu'est la vie et l'âme. Le garçon pencha la tête sur le coté pour continuer s'observer les mouvements irréguliers et contrôlés par le vent, d'un ballon orangé sur lequel Jasmine tournoyait dans son mille et une nuit bleu. Il appréciait grandement cette princesse, car il adorait tout simplement Aladdin. Elle avait cette grâce mélangée à ce caractère à la fois sage et déterminé. Elle avait le courage et la protection alors qu'elle était une princesse, ayant besoin d'être secourue au moins autant qu'elle voudrait secourir.

    Voyant qu'un enfant reluquait avec envie l'un de ses ballons, le marchand s'en approcha et lui tendit le désiré en demandant par simple curiosité où pouvaient bien être les parents. Le petit mourrait d'envie de prendre la ficelle et de tenir en laisse cette princesse sauvage et arabesque dont les poignets relevés justifiaient ses mouvements rempli d'élégance et de légèreté. Il céda facilement à son caprice et s'empara de la petite corde avant de faire briller ses deux grands yeux sucrés.
    « Ils m'ont laissé tout seul. » avait-il murmuré d'un ton larmoyant.
    La vue d'un visage si triste du peser sur le cœur de cet homme, car il ne répondit que par un pauvre sourire et s'en alla en laissant comme simple présent, ce ballon de Jasmine dans les mains triomphantes de l'enfant. Elwin embrassa doucement le plastique avec un sourire satisfait, puis il regarda s'envoler son héroïne en la tenant par l'extrême bout de la ficelle. Qu'elle était belle, virevoltant dans les courants d'air sans jamais le fuir ! Le fantôme s'avança parmi les couloirs épais du centre commercial. Il suffisait de tourner la tête pour apercevoir, que ce soit à droite ou à gauche, des magasins divers dont la plupart vendaient des vêtements, des jeux ou de la nourriture. Parfois, une odeur de lavande ou de vanille sortait de vitrines exposant fièrement des packaging subtiles et gracieux, sous la forme d'une silhouette féminine ou masculine. D'autres fois, il avait droit à des visages concentrés ou fatigués, fixant un simple point dans un miroir ou suivant des yeux les mains habiles qui découpaient avec soin des mèches brunes, blondes ou rousses.

    Mais ce qu'il aimait le plus, c'était cette chocolaterie qui tournait nuit et jour au fur et à mesure que Pâques approchait. Il y avait cette délicieuse odeur sucrée de fondu et d'amandes, et la simple vue d'un bateau noir devant une vitre béate ou d'un œuf d'autruche blanc nourrissait bien plus l'appétit qu'autre choses. Les adultes eux mêmes ne pouvaient s'empêcher de garder la tête tournée vers ce magasin de fortune plus de quelques secondes, le temps de se mettre l'eau à la bouche. Mais le chocolat ne plaisait plus autant à Elwin qu'auparavant. Si une année plus tôt, ou peut-être deux, il se serait jeté dessus pour se goinfrer, il avait maintenant cette étrange sensation de rassasiement qui s'emparait de lui à chaque fois qu'il regardait de la nourriture. Cela faisait deux jours entiers qu'il n'avait pas mangé un seul morceau, et pourtant il n'avait pas faim. Son corps ne réclamait aucune nourriture, bien que sa psychologie lui soufflait de grignoter quelque chose pour ne pas s'évanouir. En toute sincérité, c'était son état vaporeux qui l'empêchait d'avoir besoin de nourriture ou d'eau. Il était mort depuis des années déjà - il avait perdu toute notion du temps depuis qu'il était un fantôme - et bien qu'il l'ignore totalement, il continuait de manger de temps à autres afin de se donner bonne conscience. Ces périodes de fêtes ranimaient ses désirs d'enfants aussi capricieux que fous : Il était tout aussi gourmand qu'un autre. Et bien que le chocolat exposé lui donnait envie, il était bien plus captivé par cet ours blanc qui, au toucher, paraissait d'une douceur à couper le souffle. Les pattes modulables avec un petit sac de sable ou de grain dans le tissu, au niveau des coussinets. Son visage ne trahissait pas d'émotion, mais affichait le museau d'un ours polaire prêt à câliner son nouveau maître. Il n'était pas très grand, sa longueur faisant à peu près la taille du bras de l'enfant.

    Elwin était rentré dans ce magasin, la corde de son ballon toujours en main. Le marchand le salua avec politesse et attendrissement avant de vaquer à nouveau à ses occupations. L'enfant n'avait pas d'argent, il n'en avait jamais. À quoi bon ? Lorsqu'il ressentait le froid, il se tapissait dans une maison qu'il ne connaissait pas. Lorsque la gourmandise ou l'envie de manger le prenait, il s'introduisait dans un lieu, attiré par une odeur alléchante, pour vandaliser la nourriture et prendre ce dont il avait besoin. Son seul ennui était l'errance dans la ville et cette fuite incessante pour échapper au fameux Croquemitaine. Qui pouvait bien connaître cet esprit errant que l'on prenait pour un garçon des rues ? Le petit jeta un simple coup d'œil vers ce marchand, puis il s'empara de l'ours. Ouvrant sa veste, il fourra la peluche à l'intérieur. Son cœur battait la chamade, mais sa conscience n'en était pas la cause. Il ignorait le mal qu'il causait en agissant ainsi. Cette peluche lui parlait, il aimait sa forme et surtout sa douceur. Il avait envie de la chérir et de la garder auprès de lui comme un animal qui pourrait lui donner tout l'affection et l'amour dont un enfant comme Elwin avait atrocement besoin. Il n'y avait donc rien de mal dans ses actions. L'immoralité n'était pas en cause, il était simplement amoral.

    Dans la crainte qu'on lui dise de s'arrêter, le petit sortit précipitamment de la boutique. Il n'aperçut pas la silhouette masculine qui s'était interposée, volontairement ou non, entre lui et l'embrasure de la porte. Elwin se cogna brusquement dans cet homme et tomba à la renverse. Il grimaça en sentant ses fesses toucher durement le sol et sa veste s'ouvrit, faisant tomber l'ours à ses cotés. Le petit ramassa immédiatement son jouet en poussant un petit gémissement de douleur mais c'était trop tard, le vendeur l'avait déjà repéré et se dirigeait vers lui en lançant des petites exclamations comme 'Hep, là !'. L'enfant leva la tête vers cette personne qui l'avait empêché de commettre son larcin. Une taille plutôt modeste, un visage doux et presque paternel qui suscitait chez l'enfant de la sympathie derrière de grands yeux bleus. Cependant, il laissa de coté ce jugement pour se concentrer sur l'affaire : cet individu venait de l'empêcher de partir et à cause de lui, Elwin allait avoir des ennuis ! Le petit regarda ce vendeur avec crainte, il ne voulait pas se faire attraper ! Il reposa donc ses yeux sur l'inconnu puis se releva précipitamment. 

    « Aie... Mais papa ! T'avais dit que tu surveillais dehors et que je pourrais le prendre ! » s'exclama l'enfant en brandissant l'ours en peluche devant lui.

    C'était la seule défense qu'il avait trouvé. Accuser cet inconnu d'être son paternel et l'auteur de ce vol, avec l'espoir de le mettre dans les ennuis à sa place. Et qui sait, peut-être Elwin pourra-t-il s'enfuir avec son ours lorsque l'occasion se présentera. En tout cas, le marchand semblait croire à cette histoire dite de manière si spontanée qu'il avait du mal à imaginer que l'enfant soit assez culotté pour que la personne en question ne soit pas réellement son père. Il se tourna donc vers l'homme, Noah, s'apprêtant à lui expliquer avec ferveur ce qu'il pensait à propos de l'éducation des enfants... Et voyant que le marchand allait s'occuper avec cet homme, le petit ramassa son ours et se rendit compte qu'il lui manquait quelque chose.

    « Oh non, mon ballon ! »

    En effet, Jasmine venait de prendre son envol dans les couloirs du centre commercial. Et le petit se mit à courir après pour deux raisons : l'une étant qu'il voulait à tout prix la récupérer sinon, il le sentait, cela lui pèserait dans l'âme. La deuxième étant qu'il avait réussi à se faufiler dans la sortie et qu'il ne se souciait plus de ce qu'il y avait derrière lui, il courrait avec son nouveau jouet dans les mains.


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MessageSujet: Re: Ni vu ni connu [Noah] Ni vu ni connu [Noah] Icon_minitimeSam 3 Avr - 10:18

    Vous ne pouviez pas imaginer ce qu'une journée de repos pouvait parfois faire chez un homme, surtout lorsque cet homme était Lieutenant de Police à San Francisco, ville qui, dans certains quartiers, regorgeait de malfrats et de petites frappes en tout genre, ville aussi qui, dans certains quartiers, était rempli de conjoints en passe de divorcer, conjoints qui se menaçaient l'un l'autre, avec le couteau de cuisine servant à couper la viande pour Madame, avec la bouteille de bière fracassée sur un coin de la table basse du salon pour Monsieur. Vous ne pouviez pas imaginer ce qu'une journée de repos pouvait parfois faire chez un homme, surtout lorsque cet homme faisait partie du monde magique, monde dans lequel le Mal guette à chaque détour de rue, monde qui venait sans cesse s'entrechoquer avec le monde dit normal, monde dans lequel certains se battaient pour protéger le monde normal d'autres personnes, qui, elles, n'avaient qu'un seul but : répandre le chaos partout, renverser tout le système du Bien, répandre l'anarchie et la terreur partout. En bref, les créatures du Mal vous réservaient l'Apocalypse, mettez vous bien cela dans le crâne. Noah faisait donc partie du monde magique, et son cas était quelque peu particulier, même très particulier. Il était né de l'autre côté de la barrière, dans le camp du Mal, et croyez le, de ce côté ci de la barrière, il n'y avait pas d'enfant de choeur, à peine certaines personnes étaient-elles moins dangereuses, moins pires, moins radicales que les autres, mais elles restaient tout de même créatures du Mal. Noah était né dans ce camp ci, ce camp dans lequel on ne laissait jamais aucun espoir à quiconque tomberait entre vos griffes et proviendrait du camp du Bien, ou même mieux, du monde dit normal, celui dans lequel tous ignoraient que les contes pour enfants, avec sorcières et créatures surnaturelles avaient un fond de vrai. Il faut croire que c'est tellement plus intéressant, jouissif et amusant de torturer des innocents, de faire durer leur calvaire des heures et des heures avant de finalement finir par se lasser et de décider de les achever, parce qu'on s'ennuie. Ces victimes innocentes deviennent alors comme l'un de ces jouets dont on se lasse et que l'on jette à la poubelle, ou alors comme un os qu'un chien aurait pendant trop longtemps mâché et qui n'a à présent plus aucun goût. Noah était né parmi toutes ces créatures sadiques, immorales, et il les avait quittées, abandonnées, laissées sur le carreau alors qu'il n'avait que 16 ans, ne connaissait que ce monde là et n'avait nul part où aller. Lorsqu'il jetait un regard sur son passé et observait où il en était à présent rendu aujourd'hui, le jeune homme se disait qu'il n'avait pas raté sa reconversion, ni même sa vie, et pourtant, il n'avait pas de Rolex accrochée autour du poignet, mais bon, il n'avait pas encore 50 ans non plus !

    Oui, il avait réussit à se faire une place ici, dans cette vie dont il avait tant rêvé pendant toutes ces années, cette vie où il n'avait pas à rester près de son père et de son frère pendant que ceux ci s'amusaient à torturer et à tuer, cette vie où vous ne viviez pas sans cesse sur des charbons ardents, où vous sentiez plus souvent l'eau coulé sur votre peau plutôt que le sang. Il avait un travail passionnant, éreintant certes, mais passionnant. Et plus que tout, il avait trouvé l'amour, était même fiancé à cette jeune femme qui lui avait fait tourner la tête dès le premier regard et qui lui avait volé son coeur sans que jamais le jeune homme ne trouve cela douloureux. Ils étaient ensemble depuis 3 ans, et s'aimaient encore plus qu'au premier jour, bref, le parfait petit couple, celui qu'on idéalise toujours un peu trop mais qui au fond, est réellement quasi idéal. Elle s'appelait Amber, Amber Halliwell, et là était tout le problème en réalité, parce que lorsqu'on fréquente une Halliwell, encore plus lorsque l'on est engagé avec elle dans une relation amoureuse, on a intérêt d'avoir un casier propre, on a intérêt à n'avoir aucune goutte de sang sur les mains, on a intérêt à avoir un passer clean, et c'était loin d'être le cas de Noah, qui n'avait pas pu couper à certaines choses lorsqu'il était encore tout jeune, qui était surtout victime de ce que les siens pouvaient faire, victime de son nom de famille, Chilton, même s'il en avait changé dès qu'il en avait eu l'occasion, histoire que cela n'allume pas de suite une lumière dans l'esprit des gens issus du monde magique et connaissait les prouesses des Chilton. Il tenait à avoir sa chance, comme les autres, mais en général, tous freinaient des quatre fers dès qu'ils comprenaient d'où il venait. C'était triste, mais c'était ainsi ... Alors, oui, en plus du stress qu'il avait sur les épaules de par sa profession de policer, de gradé qui plus était, il avait aussi le stress de cette vie magique. Il devait sans cesse veiller à ce qu'aucune créature du Mal, démon, sorcier et autre, ne s'en prenne à qui que ce soit ici, ne tue personne, stress décuplé par le fait que vivre avec une Halliwell, c'était aussi devenir une cible de choix pour ceux qui leur en voulaient et ne rêvaient que de les exterminer jusqu'au dernier, stress auquel venait aussi s'ajouter celui dû à tous les efforts que Noah mettait en oeuvre pour prouver qu'on ne choisit pas ses parents et que, donc, on n'a pas forcément à être coupable pour leurs erreurs, tous les efforts que Noah mettait en oeuvre pour prouver qu'être fils de ne signifiait pas forcément être semblable à.

    Cela pouvait peut être vous paraître paradoxal, mais parfois, il n'y avait rien de mieux que de se plonger au coeur d'une foule dense et compacte pour faire le vide dans son esprit, pour oublier qui l'on était, ce que l'on faisait, et ce que l'avenir nous réservait, du moins, ce qu'il semblait toujours être sur le point de nous réserver. Le plus souvent, bien sûr, lorsqu'il voulait faire une pause dans toute cette vie effrénée, pour quelques temps seulement bien sûr, le devoir le rappelant, autant celui de flic que celui de sorcier, Noah s'isolait, allait quelque part où il n'y avait pas grand monde, voire même personne, s'asseyait, fermait les yeux et faisait le vide dans sa tête. Mais d'autres fois, comme aujourd'hui, il éprouvait le besoin de se rappeler qu'il n'était pas seul sur cette terre, que tout important qu'il pouvait être pour certains, il n'en demeurait pas moins qu'il ne restait qu'un être humain parmi tant d'autres, un être humain qui comme les autres avait un coeur qui battait dans sa poitrine, deux poumons qui inspiraient et expiraient l'air environnant plus ou moins pur, un cerveau qui ne cessait de fonctionner et de réfléchir à toute vitesse, deux bras, deux jambes. Il avait besoin de quelque peu se laisser porter par la foule près de lui, de se laisser bousculer sans montrer les crocs ou se demander si on cherchait à s'en prendre à lui. Il n'abaissait cependant pas trop sa vigilance, parce que, c'est connu, c'est toujours lorsqu'on s'y attend le moins que les pires crasses nous arrivent, que les pires choses nous tombent dessus. Il faut croire que le destin sait toujours frapper lorsqu'on se trouve affaibli, mis à nu, lorsque l'on n'est rien d'autre que vulnérable. Ici, entouré de toutes ces personnes qu'il ne connaissait pas et qu'il ne connaîtrait pas plus en rentrant chez lui, il se sentait moins repérable, plus mêlé aux autres, moins seul aussi. Mais, bien sûr, il n'existerait jamais meilleure compagnie que celle de sa fiancée, personne ici n'arrivait à la cheville d'Amber, c'était évident voyons.

    Il marchait donc dans les allées du centre commercial, jetant un coup d'oeil à certaines boutiques, n'accordant pas la moindre attention à d'autres. Et puis, son regard fut attiré par cette boutique, ou plutôt par cette confiserie-chocolaterie, comme on en trouvait dans certaines rues piétonnes ou dans des centres commerciaux qui, comme celui ci, avaient fait le choix de la diversité dans leur galerie marchande. Pâques approchait, l'Easter Bunny n'allait pas tarder à apporter aux enfants des oeufs en chocolat et d'autres chocolateries dans un grand panier tressé, comme il était de tradition aux Etats Unis. De ce fait, les vitrines des chocolateries étaient encore plus achalandées à cette période de l'année qu'aux autres, et elles tournaient toutes à plein régime, sûres de faire des bénéfices monstres du moment que leur chocolat ne rendait personne malade et avait une saveur certaine. Tous les goûts étaient certes dans la nature, mais personne n'aimait plus que cela le chocolat qui, dans votre bouche, avait autant de saveur que du carton mouillé. Amber n'était certes plus une enfant, et elle ne croyait plus en ce fameux lapin, mais il n'en demeurait pas moins qu'elle avait un penchant pour le chocolat, et encore plus lorsque celui ci ne se présentait pas sous forme d'une tablette ordinaire, découpée en petit carré. Elle adorait la diversité, l'originalité aussi, et passer à côté d'une chocolaterie sans rien acheter pour celle qui était sa fiancée aurait été un péché quasi mortel pour le jeune homme, et, merci bien, mais il tenait à sa vie tout comme il tenait à ne pas être damné pour une telle erreur. Il pénétrait donc dans la dite boutique lorsqu'au même moment, quelque chose, ou plutôt quelqu'un dans cette situation là, le heurta violemment au niveau des jambes. Enfin, violemment ... Ce n'était pas non plus l'un des All Blacks qui avait essayé de le plaquer ! Aussitôt, il regarda vers le bas, après que le choc eut envoyé fesses en premières un petit garçon sur le sol. Il devait avoir une dizaine d'année, quelque chose comme ça, et ramassa brusquement quelque chose que Noah ne reconnu pas tout de suite comme un ours en peluche. Au même instant, un homme, sans doute le vendeur, voire le gérant, s'exclama, et Noah comprit ce qui s'était passé. Il fallait avoir l'esprit vif lorsque, comme lui, on était amené à devoir réagir au quart de tour, soit parce qu'on était flic, soit parce qu'on était sorcier. Le garçonnet releva alors les yeux vers lui, et leurs regards se croisèrent. Il y avait quelque chose dans ce regard qui bouleversa le jeune homme, mais celui ci n'eut pas le temps de chercher à comprendre plus que ça ce qui pouvait bien le bouleverser à ce point, le garçonnet brandissant vers lui la peluche qu'il tenait dans les mains, l'appelant Papa et inventant une histoire pour que le marchand ne lui tape pas trop sur les doigts. Noah savait ne pas laisser ses émotions sans cesse paraître, mais son regard brilla tout de même d'un certain éclat. Ce gosse avait des soucis, et il n'avait rien trouvé de mieux que de se raccrocher à lui comme une bouée. Noah ne dit rien, ne confirma ni ne nia ce qui venait d'être dit, et déjà le marchand se tournait vers lui pour lui faire la morale, ou un truc dans le même genre. Mais une nouvelle fois, ce gosse fut plus rapide que les deux adultes, s'exclamant et bondissant hors de la boutique, son ours sous le bras, courant visiblement après son ballon, qu'il avait lâché dans sa chute et qui avait, lui, réussi à se faufiler vers la sortie, tout comme le fit finalement le garçon. S'il croyait que Noah allait le laisser s'en tirer de la sorte, il rêvait, le pauvre. Le jeune homme prit alors une rapide décision, il n'y avait pas le temps pour plus de tergiversions !

    « Ecoutez, je pense que 20 $, c'est suffisant pour la peluche. »

    Pas plus d'explication, juste un billet sorti du porte feuille qu'il venait de tirer de la poche intérieure de sa veste, un billet tendu rapidement vers l'homme, avant de décamper à la poursuite du petit gars. Noah avait l'habitude de courir, et encore plus l'habitude de courir au milieu de la foule, son expérience en tant que policier lui servait énormément pour le coup. Il eut tôt fait de rattraper le gosse courant à la poursuite de son ballon, mais il avait mis plus de temps à retrouver dans quelle direction ils avaient tous les deux pu s'enfuir. Prenant la peine de s'excuser à la volée lorsqu'il bousculait des gens, Noah cessa de le faire au bout d'un moment, persuadé que, de toute façon, tous étaient dans leur petit monde et ne remarquaient presque rien de ce qui les entourait, alors ... Une jeune femme manqua de se faire éborgner par le fameux ballon, et eut le geste réflexe de tendre la main pour attraper le bout de ficelle qui pendait au bout du ballon. Voyant arriver Noah vers elle, elle lui sourit et lui tendit le ballon. A coup sûr, elle aussi était persuadée que le jeune homme était le père du jeune garçon, et après tout, Noah ne s'en offusquait pas. Il savait que, parfois, les gens avaient des enfants jeunes, et lui aurait très bien pu en avoir un à un jeune âge. Et puis, il se voyait très mal se lancer dans une négation de sa paternité, ce n'était ni le lieu ni le moment. Remerciant la jeune femme d'un petit sourire, il prit le ballon qu'elle lui tendait, avant de se retourner vers le petit galopin, et de poser une main sur son torse, l'empêchant d'aller plus loin.

    « Nan nan nan mon bonhomme, on va pas plus loin ! Dis moi, depuis quand tu penses pouvoir voler sans te faire pincer toi ?! Tu m'expliques pourquoi tu as fais ça ? Tes parents ne voulaient pas t'acheter cet ours ? »
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MessageSujet: Re: Ni vu ni connu [Noah] Ni vu ni connu [Noah] Icon_minitimeSam 3 Avr - 22:05

    Il ignorait ce qui pouvait bien se passer derrière lui. Comme chaque larcin, l'enfant fuyait sans regarder autre part que devant lui et sans se demander qui pouvait le poursuivre et pour combien de temps. Tout ce qui lui importait était de courir plus vite que les personnes, ce qui, bien heureusement, fonctionnait souvent étant donné l'énergie insatiable d'enfant qui débordait en lui. Il se pensait presque insaisissable et sa manière de voler quelque chose s'avérait de plus en plus discrète alors qu'il pratiquait depuis bien longtemps maintenant, sans qu'il ne sache donner un temps exact. Cette course était sans poursuivant, pensait-il, mais il préférait être sûr que personne n'ait pris la peine de lui courir après, afin de savourer sa nouvelle victoire en paix. De plus, il courait pour une raison plus essentielle encore : Ce morceau de fil qui menaçait de disparaître dans les profondes hauteurs du hall. Il mourrait d'envie de se dévoiler aux gens et de se transformer en buée pour attraper son ballon mais se retenait difficilement à cause d'une petite voix sage qu'il n'écoutait pourtant pas souvent. L'enfant se faufilait entre les jambes et était bousculé bien trop souvent par la foule autour de lui. Il n'aimait pas cela mais peu importe, tout ce qu'il voulait c'était récupérer Jasmine sans pour autant lâcher son ours qu'il comptait dès à présent appeler Polar. Elwin sauta par dessus un banc d'un mouvement énergique et continua sa poursuite, heureux d'avoir à nouveau aperçu la tête si belle d'une de ses princesses favorites. Le ballon semblait vouloir redescendre, voilà qui était une excellente nouvelle ! Il redoubla ses efforts en sentant l'essoufflement le gagner, il n'allait pas pouvoir continuer bien longtemps à se rythme. Soudain, il aperçut une main se lever et vit une jeune femme agripper le fil avant lui. Ayant peur de se faire prendre son ballon, ce qui serait une pure et simple ironie, le petit fit de grands signaux à cette dame pour lui indiquer que c'était SON jouet, et qu'il courait après depuis tout à l'heure. Elle lui adressa un sourire attendrie et c'est alors qu'elle se tourna vers une nouvelle personne qui venait d'apparaître après avoir bien couru aussi, et elle lui donna le ballon. Sans réfléchir et ayant encore peur de voir Jasmine disparaître, il se précipita vers cet homme tête baissée.

    « M'sieur ! C'est mon bal... »

    Il fut arrêté net par une pression sur son torse et se rendit compte de deux choses. L'une étant que cet individu venait de l'arrêter dans sa course et l'empêchait d'aller plus loin, et l'autre étant que ce visage frappa de pleins fouet l'esprit du petit, lorsqu'il reconnu l'homme qu'il avait voulu accuser à sa place dans la boutique de chocolat. Mais comment avait-il pu arriver jusqu'ici ? Par où était-il passé ? Pourquoi cette maudite madame lui avait donné ce ballon ? Pourquoi ne voulait-il pas le lui rendre ? Des milliers de questions se bousculèrent dans l'esprit du gamin mais les seules actes qu'il voulait faire c'était pousser sur cette force adulte en tendant les bras pour récupérer son jouet.

    « Nan nan nan mon bonhomme, on va pas plus loin ! Dis moi, depuis quand tu penses pouvoir voler sans te faire pincer toi ?! Tu m'expliques pourquoi tu as fais ça ? Tes parents ne voulaient pas t'acheter cet ours ?  »

    Ne l'écoutant d'abord pas, il continua de forcer en vain et tenta de dégager cette main pour sauter et attraper son ballon. Mais il n'y parvint pas et lança un regard rempli de frustration à cet homme, avant de se rappeler qu'il n'avait pas le droit de parler aux inconnus normalement. L'enfant se calma subitement, baissant d'abord la tête pour réfléchir puis relevant les yeux pour regarder cet homme d'un air boudeur.

    « C'mon ballon, donne ! » ordonna-t-il avant de tendre à nouveau la main pour essayer d'agripper la ficelle mais échouant une nouvelle fois sa tentative.

    Il se recula alors, dévisageant entièrement cette personnes si méchante qui le privait de son petit plaisir et, qui sait, allait peut-être lui voler aussi son ours ! Elwin serra sa peluche contre lui en regardant le vilain d'un air méfiant. S'il essayait de lui prendre Polar, alors il n'allait pas se laisser faire et quitte à le mordre, il le ferait jusqu'au sang s'il le fallait ! Il ne se rendait pas compte qu'il aurait pu être frappé, réprimandé ou plus maltraité que cela, mais tout ce qui importait pour lui, c'était son petit caprice du moment. Elwin avait bien des cotés plus agréables et surtout plus charmants, mais tout enfant avait ses parties insupportables, même le plus adorable des petits garçons. Il n'avait pas écouté les premières phrases de l'individu et s'était contenté de hausser les épaules d'une façon dédaigneuse et je m'en foutiste tellement il était frustré de ne pas avoir vu son plan se dérouler comme il l'aurait voulu.

    « J'pas de parents toute façon. » Lâcha le gosse en baissant à nouveau les yeux sur ses baskets et en serrant ses petits poings.

    Il ne savait pas comment s'y prendre, et n'avait pas l'intention de partir avant d'avoir récupéré son ballon ! Du moins, il sentait ce courage parce qu'il voyait bien que cet homme ne le frappait pas, et tant qu'il ne l'aurait pas poussé à bout, l'enfant avait l'intention de continuer son petit combat. Le fait de penser une demi seconde à ses parents le rendit tout honteux, comme si l'éducation qu'il avait reçu autrefois et son acte d'aujourd'hui l'assaillaient de honte et de remords, comme s'il se disait que ce qu'il avait fait était peut-être mal. Cependant il se ressaisit bien vite et releva les yeux vers cet homme pour le fixer, les sourcils froncés. Il allait crier et s'avancer pour essayer à nouveau de récupérer son ballon, cependant il n'était pas assez stupide pour ne pas avoir remarqué que ce n'était pas du tout la solution, et que ça ne le mènerait à rien. C'est pourquoi le garçon décida de ruser un peu, ou du moins de tenter le coup par une autre manière. Il hésitait entre jouer la comédie et verser des larmes de crocodiles pour attendrir l'homme, ou bien le menacer. Mais ne voulant pas pleurer devant cet individu, il opta pour la seconde condition. L'enfant bomba le torse pour faire semblant de ne pas être à court d'idée et pour donner l'impression d'être plus fort que ce que l'homme croyait.

    « Hé bah si tu me le donne pas, je crie à tout le monde que tu m'as piqué mon ballon ! » s'écria-t-il sur un ton fier et bien assez haut pour faire tourner quelques têtes dans leur direction.

    Son ours toujours dans sa main gauche, il tendait sa main droite vers l'homme en espérant que ce dernier lui remettre la ficelle. Cependant, n'étant jamais rassuré, il gardait les jambes légèrement fléchies, prêtes à courir dans la direction opposée et à quitter les lieux en abandonnant Jasmine aux mains de ce terrible ennemi. L'enfant savait qu'il se conduisait affreusement mal, et si le fait de voler le laissait de marbre, il sentait en revanche son cœur se pincer en entendant ses propres paroles contre ce monsieur qu'il avait voulu faire accuser à sa place. Et l'air du petit n'était pas aussi confiant qu'il l'aurait souhaité. Il respirait de grandes bouffées pour reprendre son souffle et son visage était entièrement rouge tellement il avait fourni d'efforts et tellement la colère l'avait emporté facilement. Il savait qu'il commençait déjà à regretter de se montrer si odieux mais il était parti au quart de tour et n'avait pas envie de s'attirer plus d'ennuis qu'il n'avait déjà. Et si cette personne l'attrapait ? Et s'il le dénonçait à la police ? Maintenant, Elwin mourrait d'envie de le supplier de lui rendre son ballon et de ne rien dire aux policiers, personnes auxquelles il avait une peur bleue étant donné qu'il était persuadé que si on l'attrapait on le mettrait en prison toute sa vie. Peut-être même qu'on lui couperait une main pour avoir volé des choses ! Son regard passa de l'impulsion colérique à l'hésitation désespérée et il baissait légèrement sa main tendue. Ses jambes reculèrent légèrement, maintenant il avait peur.
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Ni vu ni connu [Noah] Vide
MessageSujet: Re: Ni vu ni connu [Noah] Ni vu ni connu [Noah] Icon_minitimeDim 4 Avr - 11:18

    Parce qu'il était flic, Noah était en première ligne pour savoir que la délinquance chez les mineurs était en constante augmentation. Les plus âgés de ses collègues s'en offusquaient, ne comprenant pas exactement pourquoi les gosses semblaient tous soudainement se mettre à voler, à agresser les gens dans la rue, à détériorer objets du domaine publique et objets appartenant à des particuliers. Ils disaient qu'à leur époque, et d'un coup vous aviez l'impression qu'ils étaient nés sous George Washington, aucun enfant n'aurait osé agir de la sorte. Ils disaient qu'à cette époque là, la hiérarchie entre les générations était respectée à la règle, et que personne n'aurait osé la remettre en question : les enfants devaient tout à leurs parents, et rien que pour cela, la moindre des choses qu'ils pouvaient faire était de leur obéir, de faire ce qu'on leur demandait, sans broncher, sans émettre la moindre opposition. En d'autres termes, de parfaits petits soldats disciplinés qui avaient certes une vie parfaite, mais qui devaient bien s'ennuyer à mourir. Certains des collègues de Noah étaient plus radicaux, prônant un enfermement systématique de tous les petits garnements qui s'aviseraient de faire un pas hors du sentier tracé pour eux par les adultes, adultes soutenus par la loi et les services de l'ordre. Oui, pour eux, on ne devrait jamais laisser de seconde chance aux gens, y compris s'ils étaient mineurs. A contraire, en raison de leur âge, on devrait, selon eux, leur serrer encore plus la vis, histoire qu'ils comprennent tous qui étaient les chefs, qui décidaient, et qui devaient suivre à la lettre sans émettre la moindre protestation. Pour Noah comme pour tous ses collègues situés dans la même tranche d'âge que lui, et surtout pour les rares qui étaient plus jeunes que lui, on touchait là à un problème contextuel. Tous les jours aux journaux télévisés, on parlait sans cesse de crise, de catastrophes, les bilans tirés étaient peu rassurants, alarmistes, voire même désastreux. Alors, comment les plus jeunes étaient ils supposés réagir face à cela ? Ils avaient un rôle à jouer, une place à occuper dans la société, ils avaient leur mot à dire, ne serait ce que parce qu'ils étaient toujours les victimes de leurs aînés. Le monde partait a volo, plus personne ne respectait plus rien, la Terre morflait, mais les gens s'en moquaient bien, sachant très bien qu'ils ne seraient plus là pour voir la Terre mourir, morts depuis longtemps. C'était nos enfants qui allaient payer l'addition, encore et toujours, pour ça, pour ça et pour tout le reste aussi. Les parents étaient de plus en plus démissionnaires, parce qu'on les aidait de moins en moins et que l'être humain n'avait pas encore assez évolué au point d'être capable de faire plusieurs choses en même temps sans devoir à en privilégier une par rapport aux autres. Noah était plus compréhensif avec ces enfants délinquants -il n'aimait déjà pas bien le qualificatif ...- et voleurs, alors, on les lui confiait bien souvent, parce que personne n'aimait trop à avoir à s'embarrasser pendant de longues minutes d'un gosse assis dans un fauteuil face à vous, les pieds se balançant dans le vide parce qu'ils ne touchaient pas encore le sol, ni même d'un gosse mâchant outrageusement son chewing gum face à vous et vous faisant bulle sur bulle à chaque question que vous lui posiez.

    Noah savait de plus parler aux enfants parait il. Il n'en avait pas encore, mais savait que ce n'était pas forcément quelque chose qu'il repousserait toujours à plus tard. Oui, il se sentait tout à fait prêt à avoir des enfants, mais voyez vous, il n'était pas un fana dans la précipitation des choses. Il était effectivement en couple avec Amber depuis déjà plus de trois ans maintenant, mais il savait qu'il faudrait encore un peu attendre avant de concevoir un enfant. Il n'était déjà pas bien sûr de survivre à son mariage, persuadé que, de toute façon, cela n'allait pas plaire aux Halliwell, la famille de sa future femme. Ils allaient sûrement le pourrir, à défaut de pouvoir le tuer sans encourir les foudres de la jeune femme qu'était Amber. Alors, à moins que les deux jeunes gens ne conçoivent malencontreusement un enfant, ce ne serait pas encore pour tout de suite, même si, si Amber arrivait ce soir chez lui et lui demandait de lui faire un enfant là tout de suite maintenant, il savait qu'il s'exécuterait sans se faire prier. Quoi qu'il en était, il ne savait pas encore du tout pourquoi ce petit garçon avait agi de la sorte, et il devait bien avouer que cela l'intriguait. Bien qu'il n'y ait pas de profil particulier pour les enfants dans ce genre de délit, Noah savait que quelque chose ne collait pas, il le pressentait. Son regard l'avait bouleversé tout à l'heure, et rien que ça, c'était déjà un signe à ne pas oublier et à ne pas ranger dans la catégorie des sensations et ressentis accessoires et peu pertinents. Il ne comprenait pas encore trop de quoi il s'agissait, et refusait de baisser les bras. C'était loin d'être dans sa nature, mais de toute façon, il comptait bien ne pas laisser le petit s'enfuir comme ça. Il tenait au moins à pouvoir un peu discuter avec ses parents, et le leur ramener, au cas où il se serait perdu après avoir échappé à leur vigilance.

    Le moins que l'on pouvait dire, c'est que le garçonnet avait du caractère, et qu'il était aussi une sacrée tête de mule. Noah était plus fort que lui -cela ne se compare pas de toute façon- et il l'empêchait d'aller plus loin rien qu'en plaçant la main sur le torse du garçon, mais ce dernier s'entêtait tout de même à essayer d'avancer encore. Voyant finalement que c'était son espoir, il lui adressa un regard frustré, et Noah se retint de rire. Vraiment, il fallait le voir pour le croire ! Il sentit cependant l'enfant se calmer quelque peu, comme si on venait de le rappeler à l'ordre, alors qu'il n'en était en réalité rien. Les gens autour d'eux continuaient d'avancer, ne s'arrêtant pas un seul instant à leur hauteur pour écouter ce qui se passait. Ils devaient eux aussi croire qu'il s'agissait là uniquement d'un père et de son fils, et quoi de plus banal qu'une discussion père/fils un peu sévère ? Après le regard frustré, Noah eut droit au regard boudeur, et, réellement, il se sentait tout chamboulé intérieurement. On aurait dit lui, quelques années plus tôt, lui qui n'en faisait à sa tête que pour le plaisir d'en faire à sa tête et aussi d'emmerder au maximum les siens. Mais Noah était persuadé qu'il n'y avait pas à faire de comparaison, il était clairement impossible que l'enfant face à lui agisse de la sorte pour les mêmes raisons que lui. Le garçonnet tendit la main pour récupérer son ballon, mais Noah gardait ostensiblement ce dernier hors de portée du sacripant ! En tout cas, ce ton d'ordre déplut quelque peu à Noah.

    « Quand on demande quelque chose, on demande s'il te plait jeune homme ... »

    Il fronça alors les sourcils, histoire de signifier au garçonnet que cela ne se jouerait pas ainsi avec lui, que la politesse, ce n'était pas pour les canidés, loin de là ! L'enfant se recula alors, sans que Noah ne sache exactement s'il réagissait ainsi parce qu'il voulait s'enfuir ou s'il avait autre chose derrière la tête. Il serra sa peluche contre lui comme s'il s'agissait du trésor suprême qui existait au monde et que Noah était le plus cruel et redoutable des pirates écumant les mers du globe. Le jeune homme se dit alors qu'il devrait sans doute paraître un peu moins adulte castrateur comme on en voyait des milliers un peu partout. Il n'était pas comme ça, ne l'avait jamais été, mais il devait bien avouer que toute cette histoire, ajouté au fait qu'il était très intrigué par l'enfant qu'il avait face à lui, le mettait dans un état anormal, et l'amenait à réagir anormalement aussi. Lorsque le gosse lui lâcha qu'il n'avait pas de parents, Noah sentit son coeur se serrer. Un autre aurait très bien pu secouer le garçon comme un pommier en lui demandant d'arrêter de dire des conneries, mais pas lui, pas lui parce qu'il savait ce que c'était que de ne pas avoir de parents. Oui, techniquement, il en avait, mais pour lui, ce n'était pas le cas, à moins que, soudainement, les parents puissent être des personnes qui vous obligent à faire des choses qui vous répugnent, à moins que les parents ne soient soudainement devenus des personnes qui font de votre vie un enfer en Enfer. Il avait quitté les siens à 16 ans, avait été émancipé de sa propre volonté et avec l'accord de la justice dans la foulée, mais pour lui, il n'avait jamais réellement eu de parents. Il eut un petit geste de recul, et la lumière quelque peu flamboyante de vie dans ses yeux sembla perdre en puissance et en luminosité. L'enfant face à lui bombait à présent le torse, et Noah se reconnut parfaitement dans cette attitude. Lui aussi avait utilisé cette parade pour cacher qu'au fond, il ne savait pas quoi faire, pas quoi dire et pas comment réagir pour qu'on le laisse enfin en paix, pour qu'on le laisse enfin être un petit garçon comme les autres. Et il savait que ce n'était qu'un leurre et qu'au fond, on n'en menait pas large du tout. D'ailleurs, le garçon baissa quelque peu sa main tendue, alors que dans son regard naissait une lueur de désespoir et qu'il reculait légèrement.

    Noah s'accroupit alors face à lui, regardant un instant le sol et prenant une respiration quelque peu douloureuse, d'ailleurs, il émit un petit gémissement, à peine perceptible. Il allait devoir employer les mots justes, ceux qu'il avait tant attendu plus jeune et qui n'étaient jamais venus, ceux qu'il avait seulement entendu une fois qu'il était trop tard, que le mal était fait et la peine ancrée au plus profond de lui, une peine qui était encore là au jour d'aujourd'hui et qui ferait désormais à jamais partie de lui. Il tendit le ballon à l'enfant, indiquant par cette action qu'il lui faisait confiance et qu'il comptait bien ne pas voir le petit galopé de suite bien vite que lui. Il lui faisait confiance et espérait bien que l'enfant n'allait pas rouler en boule comme du papier cette confiance pour la jeter ensuite à la poubelle. Il prenait un risque, c'était vrai, mais espérait bien que cela en valait la peine, que ce risque payerait. Ne pas prendre de risques, de toute façon, selon lui, c'est refusé de vivre.

    « Ecoutes ... Peut être que ça va te paraître bizarre, mais je sais ce que c'est que de ne pas avoir de parents. Mais fuir, voler, et se agir sur un coup de tête, en allant de caprices en caprices, ce n'est pas la solution ... Je veux t'aider bonhomme ...
    Moi, c'est Noah, et toi ? »


    Il lui tendit la main, espérant bien qu'à défaut de la lui serrer, le petit n'allait pas la lui mordre.
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MessageSujet: Re: Ni vu ni connu [Noah] Ni vu ni connu [Noah] Icon_minitimeDim 4 Avr - 19:15

    Au fur et à mesure qu'il observait avec anxiété cette étrange personne, l'enfant se sentant de plus en plus désemparé. Il ravala péniblement sa salive en gardant un regard haineux rivé au sol lorsque l'individu refusa de lui donner le ballon. Elwin mourrait d'envie de céder une nouvelle fois à son caprice et de retenter par la force de récupérer l'objet. Cependant il y avait cette sensation d'impuissance et de raison qui l'empêchait d'agir ainsi. D'une il savait qu'il ne pouvait rien contre cet inconnu, mais en plus il ressentait l'envie de ne pas s'attirer des foudres d'un regard aussi bleu et aussi... paternel ? Peut-être pas, disons que le visage de cette personne n'avait pas le même air sévère que les autres auxquels l'enfant était confronté. Il était totalement désarmé et n'avait pas la moindre idée de ce qu'il devait faire. Il voulait absolument récupérer son jouet mais c'était bien trop dur de lâcher ces trois petits mots que l'adulte semblait attendre. Il se faisait réprimander sur la politesse et l'enfant avait horreur de ça, il en avait honte. Il n'arrivait plus à regarder son interlocuteur en face, c'était bien trop difficile et il n'y arrivait tout simplement pas. Il savait que s'il relevait la tête, soit il aurait peur, soit il oserait murmurer ces trois mots interdits dans son esprit. Non, il ne devait pas se résoudre à cela, il ne devait pas donner raison à la grande personne ! C'était stupide mais il ne pouvait pas s'empêcher de penser ainsi malgré ses raisonnements contradictoires.

    Au bout d'un moment, l'homme s'abaissa. Elwin eut un mouvement de recul et lança sur cet individu un regard effaré. On ne savait jamais, des fois qu'une main s'abatte sur lui pour le corriger ! Pour avoir une telle réaction, l'enfant avait déjà reçu des coups. Lorsqu'on le prenait pour un cambrioleur alors qu'il cherchait un logis pour dormir, lorsqu'on le poursuivait alors qu'il voulait simplement manger... Et puis le soir, il ne savait pas se défendre contre ces jeunes majeurs ou mineurs dont l'haleine amère donnait la nausée au petit garçon. Il était parfois poussé, parfois on lui proposait de le ramener. Il était arrivé au garçon de dire oui, quelque fois, et de monter dans la voiture d'un inconnu... mais dans tous les cas critiques, son état naturel remontait à la surface et le sauvait de la misère en faisant soit fuir les pervers ou méchants, soit en permettant à l'enfant de s'en aller. Quoiqu'il en soit, s'il n'avait pas levé une main pour se protéger automatiquement, il avait en revanche reculé et fléchi les jambes, les sourcils froncés et le cerveau prêt à ordonner à ses membres de courir. Cependant, son air effrayé se transforma en surprise lorsqu'il comprit que la personne venait simplement de s'accroupir, et il se détendit naturellement.

    Elwin écouta plus attentivement ces paroles, surtout lorsqu'il vit le monsieur lui tendre son ballon avec gentillesse et sans rien demander en retour. L'enfant observa un instant la main de l'adulte, comme s'il s'attendait à ce qu'il change d'avis et reprenne l'objet, puis il tendit la sienne pour attraper la ficelle. Cependant il agrippa la petite corde d'une manière plutôt sauvage et la tira à lui brusquement, de peur que l'homme veuille le reprendre au moment où il lui avait redonné. Un début de sourire se forma sur les lèvres du petit mais il l'effaça aussitôt, car il n'était toujours pas mis en confiance et avait peur d'une nouvelle mauvaise réaction. Il voulait que son coté sale gosse reprenne le dessus, il aurait bien jouer le fantôme et faire peur à cette grande personne mais c'était sans compter sur ce sentiment d'impuissance. Et puis lorsqu'il utilisait ses soi disant dons, cela attirait le vilain Croquemitaine à lui. Une fois son ballon récupéré et malgré sa stupeur, le petit leva la tête vers Jasmine. Il se sentait heureux de l'avoir retrouvé, et déjà plus confiant. Ce simple geste de la part de son interlocuteur le rendit moins méfiant et lui fit retrouver une bonne partie de sa naïveté enfantine. Il tourna ensuite la tête vers la foule, découvrant une faille où il pourrait s'esquiver et se remettre à courir en espérant peut-être semer son poursuivant. Il en mourrait d'envie et cela se voyait par le regard, il en aurait presque pleuré tellement il voulait quitter ce lieu et ne plus sentir ce mélange atroce de honte, de délinquance et d'affection. Finalement, il baissa les yeux sur le sol et se contenta de serrer Polar sous son aisselle et d'attacher la ficelle à une patte. Comme ça, il pourra mieux les protéger.

    « Ecoutes ... Peut être que ça va te paraître bizarre, mais je sais ce que c'est que de ne pas avoir de parents. Mais fuir, voler, et se agir sur un coup de tête, en allant de caprices en caprices, ce n'est pas la solution ... Je veux t'aider bonhomme ...
    Moi, c'est Noah, et toi ?
     »

    « C'est pas vrai ! » s'écria aussitôt le garçon sans même relever les prunelles, « Toi, t'es grand. »

    À partir du moment où ce dénommé Noah lui faisait la morale, le petit se sentait à moitié offusqué et à moitié satisfait d'avoir attiré l'attention de quelqu'un. Il ne voulait pas que l'on pense qu'il devait être aidé, il voulait que le monde sache qu'il savait parfaitement se débrouiller seul, comme les grands ! Il faillit rajouter qu'il faisait ce qu'il voulait et que de toute façon il ne le connaissait pas mais il se retint. Car il lui suffisait d'oser relever le regard pour le rabaisser aussitôt devant ces yeux si bleus et si intenses. Elwin n'aimait pas voir de la pitié, et pourtant il en avait grandement besoin. Derrière ses airs bourrus et fiers, c'était un immense appel à l'aide qu'il lançait dans le grand vide qui était sa vie depuis sa propre mort. Malgré cette envie de prouver à Noah qu'il pouvait se débrouiller seul, il ne voulait pas vraiment le laisser partir. Il ne voulait pas voir l'homme lui tourner le dos et abandonner en repartant tout simplement. L'enfant voulait qu'il reste avec lui, car avec une grande personne comme ce monsieur, personne ne pouvait le toucher.

    « J'ai pas besoin de parents, toute façon. » marmonna le petit tordant sa cheville dans plusieurs sens sur le sol, sans oser relever les yeux. « Mais... heu... » - il avait grande envie de remercier l'homme de lui avoir rendu ce ballon, mais ne parvenait ni à trouver les mots, ni le courage c'est pourquoi le tout petit son qui sortit de sa bouche, ressemblant à un 'm'ci', fut à peine audible et il ne savait pas si Noah l'avait entendu. Son cœur battait la chamade parce qu'il venait de s'excuser et parce qu'il ne s'enfuyait pas à toute jambe pour garder ses biens auprès de lui.

    « Si j'te dis comment je m'appelle... Et si j'te dis que je veux bien te croire, » commença à nouveau l'enfant en observant curieusement les chaussures de Noah, « tu n'iras pas tout dire aux policiers ? Je veux pas aller en prison... »

    Car effectivement, il avait très peur des policiers. Ayant déjà eu affaire à eux plusieurs fois, certains ayant de douces manies et d'autres étant trop brutaux pour un enfant de onze ans, Elwin était tout simplement persuadé que ce qui l'attendait, si on l'emmenait chez les policiers, c'était la prison, et peut-être même qu'on allait lui couper les mains pour plus qu'il ne vole ! Peut-être qu'il allait passer toute sa vie avec des gens méchants et enfermé, il ne pourrait jamais le supporter. C'était bien exagéré mais c'était ainsi que l'enfant se représentait les forces de l'ordre, avec des punitions bien plus cruelles que celles qui étaient autorisées actuellement.
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MessageSujet: Re: Ni vu ni connu [Noah] Ni vu ni connu [Noah] Icon_minitimeLun 5 Avr - 14:25

    Si vous vouliez l'humble et simple avis du jeune homme, le monde actuel n'était pas fait pour les enfants. Le monde était trop cruel, trop dur, trop injuste, empli de crimes, d'injustices, de tristesse, de douleur et de déceptions. Le monde broyait les enfants entre ses serres, des enfants encore jeunes, innocents et inconscients, des enfants qui n'avaient rien fait pour mériter pareil traitement. D'un certain côté, Noah se disait que l'Ecole de Magie ne servait pas uniquement à enseigner aux jeunes gens tous les rudiments basiques qu'ils allaient devoir maîtriser au cours des années à venir. L'école ne servait pas aussi uniquement à leur apprendre à contrôler leurs dons, à leur apprendre à s'en servir à bon escient, et pas uniquement pour leur propre petit plaisir personnel. Personne ne devait faire de profit de la magie, c'était contre les règles fondamentales du Wicca. L'école permettait de protéger les jeunes gens qui y suivaient des cours. Ceux ci pouvaient grandir sans trop se faire fracasser par le monde environnant. Il n'y avait pas de petits tyrans dans la cour de l'école venant leur piquer leur goûter ou ne faisaient soit disant pas exprès de leur shooter un grand coup dedans avec le ballon de football américain, pas plus qu'il n'y avait de petits tyrans venant les frapper et les humilier. Aucun enseignant n'aurait jamais laissé telle chose survenir, c'était en tout cas ce qu'avait compris Noah, ce qu'il avait conclu de tout ce qu'il avait pu entendre au sujet de cette école. A vrai dire, lui même n'y avait jamais été élève, parce que cela serait revenu pour ses parents à complètement marcher sur la tête que de l'y envoyer. Parfois, il se disait que s'il s'y était rendu, les choses auraient tellement pu être différentes de ce qu'elles avaient été. Mais on ne peut pas revenir en arrière, on ne peut pas réparer les choses qui se sont brisées dans le passé, du moins, on ne peut pas leur rendre leur aspect initial, il y aura toujours des traces du sinistre, comme des cicatrices perpétuelles. Hélas, la majorité des jeunes gens n'allaient pas à l'Ecole de Magie, parce qu'ils n'avaient pas de dons et appartenaient au monde dit normal. Et ils se retrouvaient alors à devoir fréquenter la méchanceté et la cruauté de leurs petits camarades, que les profs laissaient faire à leur grès, démissionnaires et refusant de se mêler plus que ça de tous ces soucis qu'ils considéraient après tout comme enfantins et puérils. Ho, les enfants ont besoin de se défouler, et puis, il faut laisser jeunesse se passer ... Mais bien sûr !

    Alors, on ne faisait rien, parce qu'on estimait que cela ne valait pas le coup, qu'il ne s'agissait après tout que d'enfant et que tout le monde savait qu'il n'y avait pas pires affabulateurs que les enfants. Alors, on laissait faire, parce que cela ne nous touchait pas plus que cela. Alors, on laissait faire, parce que cela ne nous concernait pas. C'était une attitude dangereuse, qui laissait cours à la naissance de toute dérive. C'était une attitude dangereuse qui endormait notre méfiance et nos défenses. Un jour, les enfants devenaient grands, et un enfant, quoi qu'on en dise, ça n'oublie jamais, ça peux même avoir la rancune tenace. Un jour viendrait où peut être que tout cela dégénérerait, et il serait bien trop tard pour tirer le signal d'alarme. Tous se maudiraient alors de ne pas avoir réagit avant, mais cela ne changerait strictement rien à rien. En attendant que l'on comprenne, on continuait sur la même lancée. Pour Noah, le discours était le même que dans cette de NOFX, Re-Gaining Unconsciousness : « D’abord, ils ont enfermé les drogués. Puis, ils ont enfermé les prostituées. Ensuite, ils ont chassé les pauvres clodos et tabassé à mort tous les homos. Ils ont renvoyé les immigrés chez eux, nous ont abreuvé de mensonges pour qu’on ferme les yeux. On a pas osé élever la voix, on est restés terrés dans notre trou. Et il n’y avait plus personne pour réagir, quand ils s’en sont pris a nous ... » Rassure vous, pour le moment, cela ne touchait pas grand monde, uniquement les enfants. Rassurez vous, pour le moment, cela ne touchait pas grand monde, pas encore du moins. On laissait donc simplement les enfants dans le pétrin, en ne leur disant pas quoi faire, en les laissant se débrouiller et en s'insurgeant dès qu'ils agissaient mal. Il fallait se faire à l'idée : on jetait nos enfants dans le chaos du monde, comme l'on jetait de jeunes soldats dans l’enfer de la guerre. On ne leur dressait pas une rapide esquisse avant de les lancer dans le monde, on estimait qu'ils étaient grands, qu'ils sauraient quoi faire. Et puis, on était persuadé que l'on avait raison, alors on fermait les yeux. On fermait les yeux et on espérait qu’ils nous reviendraient tous sains et sauf. On espérait que tout se passerait bien pour eux, qu'ils feraient bon voyage, sans être pris dans de quelconques turbulences. Mais au fond ... Mais au fond, on savait très bien que certains allaient être sacrifiés en route, comme dans cette loi stupide du plus fort, comme dans cette théorie stupide de la sélection naturelle. La réalité, c'était ça : on avait perdu notre chemin, on s'était égaré nous même en cours de route. On s'était laissé envelopper par les ombres. On s'était délibérément enfoncé dans les ténèbres, toujours plus loin ...

    « Comment ça c'est pas vrai ? ... Tu crois que parce que je suis grand, je ne peux pas être perdu moi aussi ? ... Y a pas d'âge pour ça, malheureusement ... Je t'assure que moi non plus, je n'ai plus de parents. Mais si tu me crois pas, c'est pas grave ! »

    Le petit regardait le sol, mais Noah n'allait pas le forcer à le regarder droit dans les yeux. Toutefois, au cas où il se déciderait à relever les yeux, Noah le fixa de ses prunelles bleu azur, des prunelles dans lequel on comprenait clairement que le jeune homme ne mentait pas. Le gosse ne le savait sûrement pas, mais en général, de son passé, Noah ne parlait pas, ou si peu. Il avait donc de la chance. Mais Noah ne faisait pas ça dans l'optique que le petit le remercie de lui parler d'un pan de son passé, ce n'était pas du tout son but, pas du tout. Noah n'en parlait que parce qu'il pensait que c'était nécessaire, que cela allait rassurer l'enfant, le mettre en confiance. Visiblement, ce n'était pas encore bien gagné, mais il ne désespérait pas, sachant très bien que, très souvent, les enfants préféraient réfléchir un peu avant d'accorder leur confiance. Et il était très important, il était essentiel même qu'ils comprennent qu'on n'agissait pas dans un intérêt particulier, qu'on ne se mettait pas à inventer des histoires rien que pour avoir leur confiance à un moment donné. Le petit se tordait à présent la cheville, signe spécifique de l'angoisse, et cela fit penser à Noah qu'il n'avait effectivement pas encore bien réussi son coup. Mais l'enfant lui répondit, prétendant ne pas avoir besoin de parents. Noah savait bien qu'il s'agissait là d'une réaction normale, caractéristique, mais il savait aussi qu'il n'y avait pas de fond de vrai au fin fond de l'affirmation. On a tous besoin de parents, ne serait ce que pour ne pas se sentir seul au monde, ne serait ce que pour avoir quelqu'un auprès de qui se réfugier lorsque cela n'allait vraiment pas, ne serait ce que pour savoir qu'il y avait au moins quelqu'un sur cette terre qui se souciait de nous et tenait à nous protéger, de tout et de rien. Un sourire s'esquissa sur les lèvres du jeune homme lorsque celui ci entendit ce qui pouvait être pris pour le mot merci, et ses yeux brillèrent d'une lueur amusée et reconnaissante dans le même temps. Il s'abstint de remercier l'enfant, sachant très bien que dans sa fierté, il pouvait refuser d'avouer qu'il venait effectivement de remercier le jeune homme. Il ne fallait jamais trop jouer avec la fierté d'un enfant, c'était quelque chose à savoir, quelque chose à comprendre, au plus vite. La suite des propos du gamin laissa un peu pantois le jeune homme, qui se disait qu'il valait mieux qu'il n'annonce pas tout de suite quelle profession il exerçait dans la vie de tous les jours. Ce serait pour plus tard, une fois que le gosse aurait assez pris confiance en Noah, une fois que le gosse aurait compris que le jeune homme ne jouait aucun jeu.

    « On ne met pas en prison les enfants tu sais, encore moins lorsqu'ils sont aussi forts que toi !
    Je te promet de ne rien dire, à personne, pas plus aux policiers qu'à d'autres gens, ce sera notre petit secret, surtout que le marchand ne dira rien. Les adultes adorent les billets verts tu sais ! »
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MessageSujet: Re: Ni vu ni connu [Noah] Ni vu ni connu [Noah] Icon_minitimeLun 5 Avr - 19:51

    « Comment ça c'est pas vrai ? ... Tu crois que parce que je suis grand, je ne peux pas être perdu moi aussi ? ... Y a pas d'âge pour ça, malheureusement ... Je t'assure que moi non plus, je n'ai plus de parents. Mais si tu me crois pas, c'est pas grave !  »

    Le petit ne savait pas quoi répondre. Contrairement à beaucoup d'autres enfants, il n'avait pas réponse à tout et n'était pas assez insolent pour avoir de la répartie. Il pouvait bien sûr se montrer sale gosse et être assez peste pour des bêtises volontaires et sans regret, mais il lui était difficile de tenir tête à une personne à moins d'utiliser des raisons répétitives ou des piques sans aucune justification. Il ne répondit pas, se disant que de toute façon il avait raison. Elwin était têtu dans son genre, mais il ne s'en rendait pas compte.

    « C'est pas pareil. » finit-il par lâcher sur un ton hésitant, et sans aucune raison apparente.

    Il n'avait rien pour argumenter ou développer ses pensées. Pour lui c'était différent. L'homme était peut-être perdu, mais il pouvait travailler, les gens le laissaient tranquille et les jeunes qui buvaient beaucoup le soir ne devaient pas s'amuser à le tabasser contre un coin de la rue pour s'amuser. Elwin avait encore une cicatrice récente à l'avant bras, lui rappelant une nuit où il n'avait pas trouvé de logis vide pour y dormir. Il n'aimait pas qu'on le voit chez quelqu'un qu'il ne connaissait pas, car souvent les personnes réagissaient tellement mal qu'elles étaient toujours méchantes avec lui. L'enfant était donc à la recherche d'un endroit pour dormir, lorsqu'il tomba sur une bande de jeunes personnes assez grandes et qui parlaient forts. Possédés par les breuvages alcoolisés, ils se sont amusés à pousser et à faire tomber l'enfant, sans le ruer de coup pour autant. Mais en tombant, la chemise du garçon s'était déchirée et un gros morceau de verre, venant d'une bouteille cassée, s'enfonça dans sa chair. Il n'avait pas pleuré ce jour là. Car en ravalant ses larmes, il s'était relevé bravement. On lui avait toujours dit de ne jamais se laisser faire et de toujours faire face aux problèmes. C'est ce qu'il avait fait mais ne pouvant rien contre ces garçons, il se contenta d'un regard haineux et réussit à leur filer entre les doigts pour courir aussi vite qu'il le pouvait. Ainsi, il les sema, mais il garda ce morceau de verre toute la nuit avant d'aller trouver un cabinet au matin pour le lui enlever. Le docteur cherche toujours les parents du petit pour la note, d'ailleurs. Quoiqu'il en soit, ce n'était certainement pas la première fois qu'Elwin se faisait martyriser, et bien qu'il réussisse habituellement à éviter les ennuis, il en rencontrait bien souvent sans le demander... Mais quelques soient les malotrus qui trainaient dehors, et même si l'enfant avait déjà été la cibles de phénomènes paranormaux qui ne venaient pas de lui, par exemple démoniaques, il ne fallait pas croire qu'il était un ange non plus, et il venait de le prouver en commettant son larcin, qui n'était ni le premier et ne serait pas le dernier non plus.

    La cheville se tordant dans tous les sens, la pointe du pied touchant toujours le sol, il n'osait pas regarder Noah dans les yeux. Il avait beau être un enfant curieux, c'était comme une force qu'il nommait la honte et qui faisait pression sur son crâne, l'empêchant de le relever malgré le fait que l'homme soit accroupi. Il n'avait pourtant pas l'air méchant, et les premières impressions comptaient beaucoup pour l'enfant. De plus, le ton de la voix de cette personne paraissait bien moins sévère qu'avant, alors peut-être qu'il n'allait finalement pas punir l'enfant pour ce vol ? Celui-ci demanda vivement à son interlocuteur de ne pas le dire à la police. Un vol, c'était un crime. Pour un crime, on met des gens en prison et même que des fois on leur enlève les mains pour plus qu'ils ne volent ! C'était une des hantises du garçon, d'autant plus que son imagination le travaillait là dessus et qu'il tenait la base de ces informations du Walt Disney Aladdin. Rappelez-vous, tous ces gardes qui veulent attraper le soi disant vaurien au grand cœur. C'était l'idole du petit, et lorsqu'il s'est fait attrapé, on a voulu l'exécuter en plus alors qu'il n'avait volé qu'un morceau de pain parce qu'il avait faim ! Et ces petits enfants qui mendient et à qui le héros a donné son pain par compassion, ils ont été méprisés et se sont pris des coups par le vilain prince à la longue barbichette ! Et la belle princesse Jasmine qui a donné une pomme à un petit garçon, le marchand a voulu lui couper la main ! Le monde était rempli de cruauté, mais ce dont l'enfant ne doutait pas, et c'est ce qui faisait sa plus grande force : C'est que toute chose finissait par s'améliorer, et tout finirait forcément bien. Aladdin épousait la belle princesse et devenait lui même prince, beau fils du Sultan. Simba revint de son exil avec Nala pour chasser son méchant oncle, Scar, qui se fit dévorer par les hyènes, et devint roi. Enfin le Roi Lion était comme Bambi, une exception à la règle puisque l'enfant ne pouvait pas regarder ces disneys sans fondre en larme lorsque Mufasa ou la mère du faon mourraient. Quoiqu'il en soit, il avait une foi d'acier et se disait toujours que les héros gagnent à chaque fois et les méchants perdent ! Sinon c'est injuste.

    « On ne met pas en prison les enfants tu sais, encore moins lorsqu'ils sont aussi forts que toi !  »

    Il suffit parfois de trouver les bons mots pour arriver au résultat voulu. Et devant ce compliment, l'enfant ne put s'empêcher de relever vivement la tête, le regard malicieux. Il ne voulait pas sourire mais malgré son rictus pour s'en empêcher, il ne put s'empêcher d'esquisser la lèvre et, plutôt que de le montrer à Noah, préféra baisser à nouveau la tête pour faire semblant de ne pas être encore conquis. C'était trop facile, sinon ! Il ne devait pas se laisser faire aussi facilement car qui sait, peut-être l'homme disait ça pour lui reprendre son ours !

    « Je te promet de ne rien dire, à personne, pas plus aux policiers qu'à d'autres gens, ce sera notre petit secret, surtout que le marchand ne dira rien. Les adultes adorent les billets verts tu sais !  »

    L'enfant commença à balancer ses épaules de gauche à droite. Il releva les yeux vers Noah mais simplement pour l'observer d'une manière intriguée. Il ne comprit pas tout de suite pourquoi l'homme avait parlé de billet vert, et ne faisait absolument pas le rapport avec les adultes et le marchand. L'argent lui importait tellement peu qu'il n'avait pas l'habitude de payer quoique ce soit, cela faisait un bout de temps qu'il n'avait pas touché une pièce ou un billet. Mais il finit par comprendre et dériva son regard sur la foule. Cette fois il ne baissait plus la tête, mais il ne souriait plus non plus. Cet individu venait de lui payer sa peluche. Il n'allait donc pas la redonner au marchand ! Elwin n'en revenait pas, il n'avait pas du tout l'intention de faire payer un autre à sa place, ça n'était absolument pas parti comme cela au départ ! Il ressenti de l'embarra et ses joues se mirent à rougir sans qu'il n'en prenne conscience. Le seul regard qu'il daigna poser à nouveau sur les yeux azurs de Noah fut un regard rempli de honte et de gêne. Le petit desserra lentement sa prise de son ours et le dirigea lentement vers l'homme toujours accroupi. Il le ramena ensuite vivement contre lui, enleva la ficelle attachée à la patte puis tendit à nouveau la peluche à Noah.

    « Ben... il est à toi alors. » lâcha-t-il sur un ton résigné.

    C'est bon, l'adulte avait gagné. L'enfant était prêt à commettre un vol, mais lorsque les choses ne tournaient pas comme il l'avait pensé, il était totalement désemparé. De plus, ce marchand ne lui avait rien fait de spécial et il savait que ce n'était pas une peluche en moins qui allait le ruiner ! Tandis que Noah venait de payer cette peluche de plein gré avant de la rendre à Elwin ! Et même si l'enfant ressentait une grosse douleur mêlée au chagrin et à la déception de se séparer de la peluche, le fait de ne pas la garder pesait tellement sur sa conscience qu'il crut qu'il ne pourrait pas le supporter. Le petit baissa à nouveau les yeux. Cette fois s'en était trop, il sentit les larmes lui monter aux yeux. Le choc en quelque sorte et l'excitation mêlée à l'angoisse et la peur d'avoir volé quelque chose venaient lui frapper au visage comme une violente claque, et ce simple regard de cet individu lui remettait toutes ses fautes dans la conscience. Ses yeux se mirent à briller mais il fixait le sol pour que l'homme ne le voit pas.

    « J'voulais pas que tu fasses ça, je l'jure. » bredouilla l'enfant avant de renifler.

    Il étrangla un sanglot dans sa gorge, il ne voulait absolument pas pleurer devant ce monsieur et luttait de toutes ses forces pour ravaler ses larmes. Décidément, cela faisait deux jours entiers qu'il n'avait pas dormi car il n'avait pas trouvé de logement, et la fatigue le faisait chialer pour tout et n'importe quoi !
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MessageSujet: Re: Ni vu ni connu [Noah] Ni vu ni connu [Noah] Icon_minitimeJeu 8 Avr - 17:17

    Plus jeune, Noah avait pensé que la vie était injuste, et qu'elle était tout particulièrement injuste avec les enfants. Après tout, c'est toujours eux qui souffraient en premier des conneries des adultes, toujours eux qui devaient se taire, ravaler leurs larmes et sans cesse rester fort, histoire de prouver à tous qu'ils étaient loin d'être des lavettes et que, d'ores et déjà, ils représentaient la seconde génération de guerriers, une génération qui ne craignait désormais plus rien, pas même les vicissitudes de la vie, comme si, soudainement, quelque chose dans leur gène avait changé, comme si, soudainement, ils étaient devenus plus insensibles, et plus résistants aussi. Le cas de Noah était bien sûr particulier, parce que tout ceci était décuplé, et que, bien évidemment, c'était moins évident à vivre, moins évident à endurer. Il avait été élevé comme le parfait petit soldat, et il n'était pas le fils de n'importe qui. Ses parents étaient puissants et influents, surtout son père d'ailleurs, car même si sa mère était plus que bien à sa place dans ce monde maléfique, tous n'oubliaient pas d'où elle venait. La mère de Noah s'appelait Yseult Riordan avant d'épouser Zach', et elle provenait d'une famille du Bien. Ses parents déconnaient déjà quelque peu, mais elle, elle avait carrément pris un virage à droite et se tapait carrément la rue en sens interdit depuis lors. Bien sûr, elle avait maintes fois prouvé qu'elle battait à plates coutures bon nombre de démones autres créatures féminines de l'Enfer, mais il n'en demeurait pas moins que personne n'oubliait d'où elle venait. Finalement, peut être que Noah tenait d'elle pour ça, lui aussi avait une pancarte accrochée dans le dos, ou presque, histoire de rappeler à tous d'où il venait, qui était les siens, et ce qu'il avait tout de même été amené à faire tant qu'il n'avait pas été assez âgé pour se dresser contre les siens et tout envoyer en l'air, tout envoyer voler des kilomètres plus loin. Peut être ... Noah avait donc eu une vie bien complexe jusqu'à ses 16 ans, et on pouvait même dire que c'était encore le cas à l'heure d'aujourd'hui. Mais avec le temps, il avait compris que, particulier ou pas, le constat qu'il avait fait sur la dureté injustifiée de la vie vis à vis des enfants s'appliquait aussi dans le monde réel ...

    Visiblement, il avait retenu la leçon, sachant encore ce que lui aurait tant voulu entendre lorsqu'il était plus jeune. Pourquoi il se mettait à penser ça ? Parce que le petit gars face à lui releva la tête, histoire de le fixer, et le jeune homme sourit en voyant ce petit regard malicieux se plonger dans le sien. Il n'y avait pas à dire, c'était transcendant, et il donnerait tout pour ne jamais laisser repartir ce petit gars sans comprendre exactement qu'est ce qui provoquait pareille réaction chez lui. Tout ça à cause d'un regard, vous vous rendez compte ?! Mais le p'tit bout -pas si petit que ça tout de même- décida, sans doute, de se la jouer encore un peu animal sauvage indompté et indomptable, et baissa à nouveau les yeux, mais Noah n'était ni dupe ni né de la dernière pluie, tout jeune qu'il était encore. Il fallait surtout dire qu'il se disait que le garçonnet et lui avaient des points communs, et qu'à cause de cela, lui aussi aurait agi de la même façon, s'il ne l'avait pas déjà fait ! Mais il préféra tout de même ne rien en dire, histoire de laisser l'enfant adopter lui même l'envie de lui faire entièrement confiance. La confiance ne s'achetait pas, pas même avec une MasterCard. On la vous donnait, on vous l'accordait, point barre, rien de plus à comprendre.

    Il continua alors à rassurer le jeune enfant, à lui dire que de nos jours, on n'appliquait pas de tels châtiments aux voleurs. Mais visiblement, le coup de l'argent laissa quelque peu l'enfant songeur, et Noah se dit qu'il devait l'avoir embrouillé plus qu'autre chose sur ce coup là ... Le jeune homme commença alors à se gratter le derrière du crâne, comme il était dans son habitude lorsqu'il était gêné. Et alors qu'il allait pour enchaîner, l'enfant eut une réaction que Noah n'attendait pas, et qu'il n'avait surtout pas voulu provoquer : ses joues rosirent, et son regard se chargea de honte et de gêne. Puis il lui tendit l'ours, et Noah le regarda, un peu choqué et désappointé. Comme un imbécile, il ne trouvait pas les mots susceptibles de rassurer un enfant, visiblement aussi paumé sur cette terre que lui l'avait été pendant toutes ces années, que lui l'était encore un peu au jour d'aujourd'hui. Le petit sembla avaler avec difficulté, à moins qu'il n'ait simplement soudainement eu du mal à respirer, parce que ses poumons se seraient serrés dans sa cage thoracique, ou parce qu'il avait voulu refréner un sanglot. Noah avala lui aussi avec difficulté. Il se décida alors en un éclair, après avoir récupéré la peluche qu'on lui avait tendu. Il garda celle ci dans l'une de ses mains, et avec son autre main, il caressa doucement le dos du petit garçon, après s'être rapproché de lui. Il tenait à le réconforter, à lui dire que ce n'était rien, dans un geste que tous pouvaient très bien prendre comme celui d'un père pour son fils.

    « Hey, Buddy ... Je sais que tu voulais pas, je sais, t'en fais pas ! Peut être que ça aussi c'est bizarre pour toi, mais je sais que lorsqu'on fait ça, c'est pas parce qu'on veut embêter les gens, on veut juste être comme les autres, c'est tout ...
    J'ai juste fais ça pour t'aider, pas pour te punir, et pas non plus pour que tu me plaignes et te mettes à regretter ... Je veux t'aider. Je sais, on se connait que depuis quelques minutes, mais je veux quand même t'aider ... »
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MessageSujet: Re: Ni vu ni connu [Noah] Ni vu ni connu [Noah] Icon_minitimeJeu 8 Avr - 19:04

    L'homme venait de prendre cette fameuse peluche, laissant l'enfant dans le désarroi complet. Il adorerait trouver un subterfuge pour retrouver l'ours, mais le simple fait d'y penser lui donnait mauvaise confiance. Maintenant qu'il avait été honnête, bien que trop poussé par sa conscience, il ne pouvait pas se permettre de fausser toute l'image en voulant récupérer l'objet. Il avait déjà fait assez de coups de têtes comme cela, et voilà où ça l'avait mené. Devant un homme qu'il n'arrivait même pas à regarder en face. Elwin allait réussir à retenir ses larmes. Il luttait de toutes ses forces et fixait le sol d'un regard vide afin de créer en lui cette barrière qu'il voulait rassurante et dure, pour bloquer le flot salé qui menaçait d'atteindre ses orbites. Il ne se le pardonnerait pas s'il venait à pleurer devant un inconnu. Le garçon n'était déjà pas du genre à aimer pleurer, n'ayant pas la maturité nécessaire pour comprendre les bienfaits et l'humilité des larmes. Et s'il s'agissait de se montrer ainsi devant un parfait inconnu, il préférait se mordre la langue jusqu'au sang plutôt que de laisser paraître une seule goutte ! Son cœur se calmait petit à petit, et dans sa tête, il se disait que cet homme en face de lui n'allait pas rester bien longtemps. Qu'il n'allait pas avoir d'ennuis, et qu'il finirait par laisser l'enfant tranquille sans rien lui faire d'autres. Cela rassurait le petit en même temps qu'il s'endurcissait à penser ainsi. Se débrouiller seul lui était triste et pénible, mais cela l'empêcher de craquer devant des personnes qui se disaient vouloir l'aider. Il croyait que Noah allait se lever, annoncer que tout cela n'était rien puis repartir avec le peluche. Bien qu'Elwin pensait vouloir cette situation, il savait qu'il se sentirait abandonné si l'adulte agissait ainsi. Seulement il le verrait pas pleurer. Mais non, rien de tout cela ne se passa. Plutôt que de voir les jambes de l'homme se relever, il sentit un contact chaleureux dans son dos. L'enfant sursauta puis tressailli automatiquement. Il n'avait pas l'habitude de contacts de ce genre et ne put s'empêcher de lancer un regard apeuré et sauvage à son interlocuteur. Il ne savait pas si Noah allait subitement le frapper, l'attraper aux vêtements, lui donner un coup ou s'il était simplement en train de le réconforter. Disons que le seul homme en qui le petit avait réellement confiance, c'était pour le moment son mentor Alvin. Il y avait bien quelques femmes avec qui le garçon était en pleine confiance aveugle, comme par exemple Violaine, mais il éprouvait une telle méfiance envers les sexes masculins qu'il était difficile de l'approcher normalement. Il faut dire que lorsqu'on le battait, ce n'était pas souvent des filles qui le faisaient... C'était au contraire, parfois, des jeunes femmes qui volaient à son secours pour dire aux délinquants de laisser ce 'gosse' tranquille.

    La respiration d'Elwin s'accéléra, et il abaissa à nouveau ses yeux au sol. Il ne pouvait pas s'en empêcher, c'était une sorte de respect, de crainte mais aussi d'admiration envers cet individu si sûr de lui et qui semblait si fort. Ses bras tremblaient mais se calmaient au fur et à mesure que la peur de se prendre un coup s'atténuait. Il ne fallait pas être idiot pour comprendre que le geste de Noah n'était que caresse, et il n'y avait nulle violence dans les intentions de l'homme. L'inconnu était maintenant plus près de l'enfant, et ce dernier osa enfin lever pour de bon le regard vers lui pour l'écouter parler. Cette fois, il se sentait plus rassuré, et il n'était pas seul pour se débrouiller. Alors il sentait également toute sa solide barrière s'effondrer en lui, et ses yeux se mirent à briller tandis que le combat reprenait pour ravaler ses larmes. Si quelques secondes plus tôt, il se voyait courir à travers la foule pour échapper à son interlocuteur, maintenant il ressentait l'envie de se rapprocher davantage, de supprimer cette proximité pour se blottir contre cet homme qui lui semblait si fort et si protecteur ! Il aurait voulu lui dire « Protège moi de tous les dangers, je veux être un vrai petit garçon. » L'homme affirma ne pas lui en vouloir, en traduisant d'abord le comportement et la manière de penser du gamin. Ce dernier ne savait absolument pas pourquoi il avait besoin de voler sans cesse des choses et de fuir tous les problèmes. Il n'y réfléchissait pas, il le faisait et c'était tout. Mais malgré ces mauvais agissements, il avait toujours eu un bon fond et était prêt à intervenir lorsqu'un autre enfant avait un problème. Il se souvenait très bien avoir protégé des personnes de son âge, parce qu'il possède maintenant une grande connaissance des caches de la ville, et parce qu'il se bat sans regret contre des individus comme lui, les poings en avant et les écorchures en résultat. Il aime protéger comme il aime qu'on le protège. Tout ce qu'il lui fallait, sans qu'il ne puisse l'admettre, c'est une éducation...

    « Mais les autres, ils ont pas besoin de voler pour avoir des peluches. » protesta l'enfant qui avait encore du mal à saisir le sens profond des paroles de Noah.

    Il comprenait la surface surtout, et laissait les sens cachés ou bien les allusions de coté. Tout ce qu'il sentait dans la phrase de l'homme, c'est que ce dernier essayait de lui dire quelque chose que le petit avait beaucoup de mal à comprendre, ou bien à admettre. Lorsque Noah continua en disant agir ainsi pour aider l'enfant, il prononça juste quelques mots qui firent aussitôt réagir le petit.

    « Nan je me plains pas ! » coupa le garçon en fronçant les sourcils.

    Il avait horreur qu'on lui dise cela, bien que là encore il avait probablement mal interprété les paroles de Noah. Mais le petit ne voulait pas que l'on croit qu'il se plaigne, pour la simple raison qu'il ne désirer pas attirer de la pitié sur lui même. Il se croyait grand, il se pensait fort et il se prétendait capable de surmonter les épreuves de la vie sans avoir besoin d'aide. Et pourtant, au fond, il hurlait à cet homme qu'il ne connaissait presque pas de l'aider et de continuer à lui donner des conseils, comme un père aurait fait à son fils.

    « Les gens ne veulent pas m'aider ! Ils préfèrent quand je les embête pas, comme ça ils font semblant de pas me voir et c'est très bien ! » continua le petit sur sa lancée, une fois que Noah eut terminé.

    Il ne voulait pas blesser cet homme car il ne voulait plus que Noah fasse demi tour. Maintenant il voulait que l'individu reste auprès de lui, et il voulait garder ce contact chaleureux dans son dos. Cela lui donnait la force de s'exprimer et peut-être d'en dire davantage sur lui.

    « D'habitude, on préfère me donner des coups c'est plus drôle. Mais je m'en fiche, parce que toute façon j'ai pas mal. » ajouta le petit en haussant bravement les épaules.

    Bien sûr qu'il avait mal lorsqu'on le frappait mais il n'était pas prêt de l'affirmer, ça. Fierté masculine. Quoique lorsque son état vaporeux et fantomatique s'emparait de lui, petit esprit, la douleur disparaissait.
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MessageSujet: Re: Ni vu ni connu [Noah] Ni vu ni connu [Noah] Icon_minitimeVen 9 Avr - 15:04

    Les gens ne se rendaient jamais bien compte à quel point, parfois, être lui même pesait au jeune homme. Ceux qui le connaissaient assez pour savoir d'où il venait et qui l'aimaient assez pour l'avoir laisser entrer dans leur coeur pour autre chose que pour le haïr savaient qu'il était au fond un jeune homme torturé, et que cette douleur qui lui étreignait le coeur prenait parfois le dessus, comme toutes ces fois où il se mettait à contempler le dehors, à regarder les étoiles briller dans le ciel, debout sur un balcon, ou encore assis sur un banc. San Francisco était une grande ville, peuplée de grattes de ciel et d'immeubles de plusieurs étages, mais c'était surtout une ville polluée par les lumières, qui illuminaient chacune trois mètres à la ronde les environs. San Francisco ne dormait jamais, elle était toujours en mouvement, et dans ces conditions, il pouvait être dur d'imaginer que l'on pouvait s'isoler et se retrouver plongé dans l'obscurité la plus totale et le calme le plus total aussi. Mais bien souvent, on se perdait au fond de notre âme, peu importait alors tout ce qui nous entourait. Parfois aussi, il fallait juste se convaincre une seule fois que tout dépendait sans cesse de nous, et que l'on était capable de faire abstraction de toute cette lumière aveuglante, de tout ce bruit tapageur, que l'on pouvait tout à faire trouver son petit coin de tranquillité où on le voulait. Il suffisait pour ça de fermer les yeux, et de se concentrer, de faire le vide dans son esprit et de se laisser tout simplement porter. Seulement lorsque Noah faisait le vide dans son esprit et qu'il se laissait porter, il voyait défiler devant lui des pans entiers de son passé, et comme cela n'avait rien de fantastique ou de réjouissant, une lueur triste et désabusée éclairait son regard, car oui, même mes émotions les moins enviables pouvaient éclairer votre regard, émotion ressentie au même titre que toutes les autres. Mais ce que les gens ne savaient pas, c'était que la vie de Noah était emplie de bien des cauchemars, alors que le jeune homme n'était pas toujours endormi lorsqu'il les vivait. C'était dur à supporter, encore plus dur à vivre, mais encore plus dur que tout à cacher. Il refusait d'effrayer ceux qui l'aimaient, tout comme il refusait qu'ils se morfondent et se fassent du souci pour lui. C'était lui qui vivait ces cauchemars, et donc lui aussi qui devait faire en sorte qu'ils disparaissent, lui et personne d'autre. Alors, il se rendait parfaitement compte que si c'était dur pour lui, cela devait d'autant plus l'être pour les enfants qui vivaient la même situation que lui. Vous fermez les yeux et les cauchemars surgissent, vous les rouvrez et vous vous rendez compte que ces cauchemars sont là, qu'ils ne cessent jamais, quoi que vous vouliez ...

    Il observait le petit passer par des tas d'émotions, et était prêt à mettre sa main au feu que toutes ces émotions se bousculaient encore et encore en lui, à tel point qu'il n'arrivait pas à prendre de décision, pas pour le moment en tout cas. Les paroles du petit le touchèrent en plein coeur. Non, les autres n'avaient pas besoin de voler pour avoir des peluches, parce que les autres avaient quelqu'un sur qui compter, quelqu'un qui pouvait leur acheter tout ce qu'ils désiraient, quelqu'un à qui piquer un caprice si jamais ils essuyaient un refus face à leur demande qui, sur le coup, ressemblait plutôt à un ordre. Mais lorsque l'on avait personne ... Et bien, lorsque l'on avait personne, on était bien obligé de se débrouiller par soit même, et cela nous amenait parfois à faire des choses illégales, cela nous amenait en tout cas toujours à vivre une vie flirtant sans cesse avec la légalité et l'obscurité. Et il était dur d'ouvrir les yeux lorsqu'un main se tendait vers nous, parce que c'était comme si, brusquement, on nous braquait un puissant faisceau lumineux dans les yeux, alors que l'on vivait dans l'obscurité pendant si longtemps que nos yeux ne semblaient plus habituer à la lumière. Il devenait alors aisé de refuser de se saisir de cette main tendue, parce que, finalement, on se disait que l'on ne pourrait jamais chuter plus bas que ce que l'on connaissait ou que ce que l'on avait connu, et que, finalement, on s'y était fait. On refusait de perdre une nouvelle fois tous ses repères, on préférait continuer à vivre cette vie, même si elle n'était pas la meilleure même si elle était étrange et déstabilisante. Et l'on prenait souvent la moindre chose en prétexte pour justifier ce refus que l'on renvoyait au bon samaritain. Sur le coup, Noah en faisait quelque peu les frais, puisque le petit garçon avait mal saisi ses paroles et qu'il s'emportait. Noah préféra recadrer les choses, tout de suite, sans attendre, parce que l'attente n'amène jamais rien de bon, et que les incompréhensions ont toujours des effets négatifs.

    « Je n'ai pas dis que tu te plaignais, j'ai dis que je ne voulais pas que tu me plaignes moi ... Je veux pas que tu penses m'être redevable en quoi que ce soit, c'est pas le cas ... J'ai fais ça parce que j'en avais envie, pas pour obtenir quelque chose de toi ... »

    Il continuait sans jamais cesser de caresser doucement le dos du petit garçon, dont il ignorait encore le prénom, parce qu'il tenait à ne pas briser ce lien qu'il sentait naître entre eux. Il ne voulait pas non plus que le petit se sente seul, invisible, parce que cela devait sûrement être son pain quotidien depuis des jours. Il ne connaissait rien du passé de cet enfant, mais visiblement, celui ci devait être triste, et noir, pour que le jeune garçon en arrive à ne plus avoir ni père ni mère sur qui compter, et dans ces cas là, les gens se détournent d'autant plus vite de vous parce que vous êtes un enfant, et qu'il y a bien trop de difficultés lorsque l'on prend en charge un enfant fracassé par la vie. Pourtant, ce sont ces enfants là dont on devrait s'occuper en priorité, parce qu'ils allaient devenir grands et se perdre de plus en plus dans cette vie, jusqu'au jour où ils en viendraient à en avoir assez et qu'ils commettraient l'irréparable : attaques, meurtres, voire même suicide, et il ne serait plus tant de dire que la jeunesse a besoin qu'on la soutienne lorsqu'il était trop tard pour sauver ce jeune qui avait crié à l'aide sans que personne ne l'entende jamais, sans que personne ne réponde jamais à son appel. Des jeunes suicidés, Noah en ramassait tous les jours, et croyez le, ce n'était jamais beau à voir. Il y avait ceux qui avaient crié à l'aide sans que jamais on ne les exauce, et il y avait tous les autres, ceux qui n'avaient rien dit parce qu'ils savaient que jamais on ne les entendrait, mais qui n'avaient cessé d'égrainer des indices un peu partout, indices restés lettres mortes parce que personne n'avait accepté d'ouvrir les yeux et de les voir. D'ailleurs, c'était quelque chose que vivait l'enfant, du moins, c'est ce qu'en conclut Noah. Il espérait tellement qu'il ne soit pas trop tard pour lui, parce qu'il n'y a jamais d'âge limite après lequel le jeune peux commencer à se suicider. Mais visiblement, cet enfant là n'en était pas encore rendu là, mais Noah savait qu'il était tout à fait possible qu'un jour, l'idée lui soit passée par la tête, sans qu'elle ne se soit pour autant imprimée définitivement dans son esprit. Et la suite des propos du jeune garçon n'avait rien de rassurant. La voix de Noah se brisa quelque peu ans sa gorge lorsqu'il reprit la parole, alors que son geste dans le dos du petit s'accéléra et s'intensifia, alors que son regard se chargea en un tas d'émotions diverses et variées.

    « Les enfants sont la plus belle chose au monde, je ne comprend pas comment on peux en venir à leur faire du mal ...
    Tu es sûr de ne pas avoir mal ? Je sais bien que les coups psychologiques font plus mal que les coups physiques, mais les vrais coups, ceux qui laissent des marques, ceux qui laissent des bleus, des coupures, font mal quand même ... Lorsque j'étais petit et qu'il y avait toutes ces choses horribles qui m'arrivaient, que je me recevais des coups parce que je refusais d'être celui qu'on voulait que je sois, je me disais aussi que j'avais pas mal ... J'étais fort, les gens ne me faisaient pas peur, j'étais pas un nul ou un faible, mais j'ai grandis, et je me suis rendu compte que j'avais mal, quand même ... Et j'ai bien failli me perdre dans toute cette douleur lorsqu'elle est remontée d'un seul coup ... »


    Il regarda l'ours qu'il tenait toujours dans sa main libre, avant de le tendre vers l'enfant, un petit sourire aux lèvres. Une fois sa main libérée, il caressa doucement la joue de l'enfant, tout en continuant à lui sourire.

    « Ecoutes ... Je refuse de m'en aller tout de suite, en te laissant tout seul. Moi, on m'a laissé tout seul, et ça a pas été facile de m'en remettre. Alors ... Tu veux bien qu'on aille ailleurs, pour discuter plus en détails, parce que ce que tu as à dire m'intéresse, et que j'ai pas particulièrement envie de rester dans le passage de tous ces gens qui ne pensent qu'à eux ... Tu veux bien ? »
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MessageSujet: Re: Ni vu ni connu [Noah] Ni vu ni connu [Noah] Icon_minitimeVen 9 Avr - 22:07

    L'enfant ressentait du remord et de l'amertume à s'être confié en partie à cet inconnu. Pourquoi avoir lâché qu'il était maltraité ? Certaines personnes n'étaient pas tendres, mais il ne fallait pas mettre tous les habitants dans le même panier ! L'enfant prétendait toujours qu'il préférait se débrouiller seul. C'est du moins ce qu'il essayait de se convaincre, et s'il réussissait parfois, il lui arrivait de craquer d'autres fois. Mais il savait qu'il n'était pas un enfant comme les autres, et c'est ce qu'Alvin avait réussi à lui faire comprendre en tout cas. Il était comme son mentor, exactement pareil. Le même état, les dons similaires et c'est ce qui le rapprochait davantage de l'homme. Cependant, s'il savait qu'Alvin était un fantôme, il avait du mal à admettre qu'il en était lui même un. L'enfant se doute au fond de lui qu'il a trouvé la mort chez lui, et que c'est la raison pour laquelle il est devenu ainsi, qu'il erre dans la ville sans que personne ne le connaisse. Mais il lui est préférable de se croire normal. Il peut manger, il peut parler, voir et être vu. Il peut même sentir des odeurs, toucher des objets alors que les fantômes dans les contes ne pouvaient pas faire tout ça ! Mais Elwin croyait dur comme fer aux paroles de son mentor, et si ce dernier affirmait que le petit n'était pas comme les autres, alors il se pensait être différent. Ce devait être pour cette raison qu'il pouvait traverser les murs, se téléporter, devenir invisible... Et pour cette raison également qu'il devait sans arrêt fuir ce Croquemitaine qui l'effrayait tant. Il voulait devenir aussi fort qu'Alvin, et aussi sûr de lui. C'était son héros, bien plus admirable que dans les Walt Disneys et d'ailleurs, en ce moment, l'enfant aurait tout donné pour voir l'esprit apparaître à coté d'eux et rassurer le garçon en lui disant si Noah était un méchant ou non. Car il était toujours difficile de juger quelqu'un pour un enfant, il valait toujours mieux garder une petite influence donnée par un adulte en qui l'on avait réellement confiance.

    Cet individu affirma que s'il avait agi ainsi, ce n'était pas pour obtenir quoique ce soit en échange de la part de l'enfant. Le petit semblait hésiter, ne voulant pas paraître trop confiant et prendre un gros risque, mais il ne voulait pas aussi que l'autre personne s'en aille. De plus, les caresses dans le dos du pré-adolescent faisaient leur effet et rassuraient vraisemblablement le petit. De plus, il avait toujours cette sorte de sensation euphorique lorsqu'on lui caressait le dos ou la racine des cheveux. Contrairement aux autres garçons, il avait toujours été aussi câlin qu'une fille. Chaque jours blotti au moins une fois dans les bras de sa mère avant qu'il ne meurt, et ces marques de tendresses lui manquaient affreusement. C'est pourquoi cette peluche lui était indispensable, il avait besoin de la caresser à défaut d'être câliné. S'il y avait bien une chose qui pouvait faire plier l'enfant jusqu'à le convaincre de suivre n'importe qui, c'était un contact doux et apaisant comme les caresses de Noah. Heureusement, il fallait déjà avoir attiré un peu de confiance de la part du petit pour qu'il se laisse toucher. Lorsqu'il se confia légèrement, bien qu'il sente ensuite du regret à s'être lâché parce qu'il avait envie de pleurer, la sensation dans son dos s'intensifia et le calma. Il se sentait très nerveux mais n'éprouvait plus du tout l'envie de s'enfuir en courant. Il avait les yeux plongés dans ceux de l'homme en face de lui, observant toutes ces expressions sans les comprendre. Mais il avait cette particularité enfantine de laisser son inconscience traduire toutes les lueurs passant dans le regard de l'homme et de développer en lui une confiance qu'il n'avait pas laissé paraître jusqu'alors. L'adulte commença par affirmer qu'il n'y avait rien de plus beau que des enfants. La dernière fois que le petit avait entendu cette phrase fut de la bouche d'un pervers, c'est pourquoi il fit la grimace en se demandant si Noah allait aussi lui toucher la cuisse.

    Heureusement, l'adulte ne semblait pas être de cette trempe et il demanda au petit s'il avait mal ou non. Elwin secoua la tête, car même s'il avait du mal à saisir le sens du mot psychologique, il n'avait en tout cas pas mal extérieurement. Les quelques bleus, voire hématomes ou écorchures qu'il avait sur le corps cicatrisaient facilement et lui étaient douloureux seulement s'il appuyait dessus. Peut-être sa cicatrice à l'épaule, mais ce n'était pas de ça dont devait parler Noah. Non, il voulait savoir aussi si l'enfant avait mal dans sa tête. Pas une migraine, mais il devait probablement parler de peine ou de colère. Il buvait les paroles de l'homme comme s'il s'agissait d'une source vitale. Il avait d'ailleurs beaucoup de mal à imaginer l'individu en train de se faire frapper par des personnes sans pouvoir se défendre. Il le voyait plutôt en train de tabasser quelqu'un pour protéger une personne ou deux.

    « Tu dis ça, mais toi t'es grand et t'es fort. Alors les gens ils peuvent rien contre toi. » lâcha l'enfant sur un ton sceptique.

    Un mouvement plus bas fit baisser la tête du petit qui, à sa grande surprise, vit l'ours revenir vers lui. Il hésita, puis prit avec douceur et surtout un peu de méfiance la peluche, en regardant Noah. Il ne savait pas quoi dire, cet homme lui offrait le bien qu'il lui avait rendu à contre cœur. Il retrouvait son Polar qu'il voulait tant reprendre et le simple contact du poil doux remplit l'enfant de joie. Il serra la peluche contre lui en esquissant un sourire heureux vers Noah, il ne cherchait même plus à cacher son visage.

    « Alors tu me le donne ? » demanda-t-il plein d'espoir, bien que la réponse semble évidente.

    Comme un animal sauvage enfin apprivoisé, il se laissa gentiment caresser la joue. Déjà, il éprouvait beaucoup moins de méfiance pour Noah. Avec Elwin, les gestes étaient beaucoup plus forts que les paroles. Il était bien plus simple de le convaincre avec des gestes doux, des caresses, du chocolat, des friandises ou des actes drôles, plutôt qu'avec des paroles. Car il avait l'habitude des beaux parleurs qui ne pensaient qu'à piéger et à faire du mal autour d'eux. Noah ajouta qu'il ne s'en irait pas en laissant l'enfant seul. Il précisa même qu'il avait été seul, et que c'était pour cela qu'il ne voulait pas infliger pareil châtiment à l'enfant. Il hocha la tête avec enthousiasme pour donner son accord, puis il regarda l'homme se relever. Instinctivement, et pour ne pas le perdre dans la foule, Elwin attendit que Noah se retourne pour glisser furtivement sa main dans celle de l'homme et la lui tenir. C'était une présence qui le rassurait et en tenant sa peluche et son ballon de l'autre main, il faisait réellement penser à un fils tenu par son père. Il connaissait énormément de cachettes dans la ville, tellement il avait l'habitude de se planquer en cas d'ennuis. Cependant, il était prêt à suivre Noah parce qu'il ne savait pas où l'homme voulait aller.

    « Pourquoi t'as été tout seul, toi ? » demanda timidement l'enfant en marchant, la tête levée vers Noah.

    Il serra sa petite poigne sur la main de l'homme pour être sûr que ce dernier ne le lâche pas. C'est tout juste si, lorsque son regard dérivait vers la foule, il ne lançait pas des airs méfiants et colériques à chaque personne passant prêt d'eux, en serrant très fort sa peluche pour être sûr qu'on ne la lui prenne pas. Et alors qu'il se perdait dans ses pensées en voyant tous ces visages indifférents et presque sans expressions pour la plupart, il sentit soudainement s'alléger, et perdit la prise qu'il avait sur l'adulte. Sa main passa à travers celle de Noah mais il se ressaisit aussitôt et elle redevint solide. Alors, le petit attrapa à nouveau la main de l'homme, comme si rien ne s'était passé. Il garda la tête levée vers Noah pour le dévisager en profondeur, l'étudier et le fixer avec la curiosité d'un enfant.

    « C'est parce que j'ai des yeux bleus aussi que tu dis qu'on est pareil ? » demanda-t-il sans faire aucunement allusion à ce qu'il venait de se passer, comme si c'était banal pour lui.

    Après tout, c'est juste sa main qui était devenue translucide un court instant parce qu'il laissait son état fantomatique s'emparer de lui lorsqu'il ne se concentrait plus sur ce qui l'entourait. L'enfant ne pouvait pas toujours rester concentré pour garder un corps solide.
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MessageSujet: Re: Ni vu ni connu [Noah] Ni vu ni connu [Noah] Icon_minitimeMar 13 Avr - 14:24

    Généralement, les personnes qui avaient été victimes d'erreurs par le passé s'efforçaient sans cesse de ne pas commettre eux même ces erreurs, ne serait ce que parce qu'elles étaient bien placées pour savoir qu'être victime de telles erreurs, cela ne faisait jamais du bien et ne pouvait que ruiner quelque peu votre enfance. Mais certaines d'entre elles s'évertuaient de devenir bourreau, comme pour se venger d'avoir un jour été victime, comme pour se prouver qu'elles valaient bel et bien quelque chose, que l'on n'était pas parvenu à les rabaisser. Et dans ces cas là, peu leur importait si les victimes qu'elles allaient faire payer n'étaient pas leurs bourreaux passés. Dans ces cas là, dans leur esprit, seule restait l'idée que quelqu'un devait forcément payer pour tout ça, et que quelqu'un devait forcément prendre pour tous les autres, peut être histoire que cela serve d'exemple et dissuade quiconque de s'en prendre à elles. Mais la technique était discutable, quant à la moralité, elle était ici totalement absente, et au lieu de se prouver à elles même quoi que ce soit, ces personnes prouvaient tout simplement à tous qu'elles ne valaient pas mieux et qu'elles étaient juste à placer dans le même panier que leurs prédécesseurs ! Bien joué, réellement ! Le but recherché était non seulement loin d'être atteint, mais l'effet inverse était lui au contraire tout à fait atteint, en plein dans le mile ! Sans nul conteste possible et permis, Noah faisait partie de toutes ces personnes qui s'évertuaient jour après jour à prouver que rien n'était tracé, et que certaines personnes savaient retenir les leçons du passé afin de ne pas faire d'erreurs à l'avenir. Sans ça, c'est un cercle vicieux et infernal qui se répète à perpétuité, et l'être humain n'en sort pas grandis, loin de là, c'est même le contraire. Lui disait qu'on lui avait volé son enfance, mais au fond, il savait bien qu'il n'en avait jamais plus ou moins eu. Cependant, il refusait de l'admettre, même lorsque vous le confrontiez à la vérité, ce qui était une action rendue possible à de rares personnes, car le jeune homme n'était pas du genre à se plaindre ou à déballer tout ce qui constituait son passé sur un plateau d'argent. Aider cet enfant, aujourd'hui, c'était pour lui un acte naturel, qui ne coûtait rien et qui était tout à fait désintéresser de quelque retour que ce soit, sous quelle que forme que ce soit. Il faisait sa BA, et cherchait à se prouver sans nul doute à lui même, dans une attitude quelque peu égoïste, qu'il n'était pas les siens, et qu'il avait su s'en démarquer.

    Il n'y avait rien de plus beau qu'un enfant qui observait un adulte de l'avis même du jeune homme, tout ça parce qu'il y avait si souvent de la dévotion, du respect et de l'envie dans le regard d'un enfant dès que celui ci le posait sur une personne plus âgée que lui, mais pas encore sur le point de rester toute la journée allongée dans un lit et ayant besoin en permanence de soins médicaux. Un enfant, ça pense toujours un adulte capable de remuer ciel et terre, de soulever des montagnes pour aller au bout de ses rêves, de ses envies, pour réussir à obtenir toutes les réponses qui lui manque, alors même qu'un adulte, d'après un enfant, ça a déjà presque toujours réponse à tout. Un enfant, ça pense toujours un adulte capable de faire passer les autres avant lui, que ce soit au niveau de la sécurité, du bien être, du confort et de la nourriture, et aussi capable de faire tout pour les siens sans jamais rien demander en échange, sans jamais compter ses heures, sans jamais repousser à plus tard sous prétexte que ça a autre chose à faire. Il y avait encore tellement de choses que l'on pouvait lire dans le regard d'un enfant observant un adulte, et d'une certaine façon, c'était là l'arme la plus dangereuse. Un enfant peut tout faire pour un adulte, du moment qu'il y a entre eux un lien fort et puissant, du moment que l'adulte exerce une certaine emprise non négligeable sur le plus jeune. Et il n'y a pas arme qui blesse plus que celle qui utilise l'amour d'un enfant, dirigé contre lui même. Combien d'enfants avaient perdus leur innocence parce qu'on avait usé de l'amour qu'ils portaient pour les blesser, les faire chuter au sol et les y maintenir, nez contre terre, alors qu'au fond de leur coeur se bousculaient milles questions, alors qu'ils étaient perdus et plongés dans l'incompréhension la plus totale ? Trop, beaucoup trop, et ce dès que l'on partait du principe qu'un seul enfant atteint de la sorte, c'était déjà beaucoup trop. Et puis, un enfant, ça pense toujours qu'un adulte, ça n'a jamais peur de rien, et ça ne craint jamais rien parce que rien ni personne n'oserait s'en prendre à lui.

    « Tu sais, lorsque les gens veulent réellement faire du mal, ils trouvent toujours un moyen de le faire, que tu es 4 ans ou 98 ans ... C'est triste, mais c'est comme ça ... C'est parce que l'on a un coeur, et que cela nous fait éprouver des émotions, et que s'il n'y a rien que plus beaux que les émotions, c'est aussi très dangereux ...
    Oui, l'ours est à toi, prend le ! Je ne te le donne pas, je te le rend ! »


    Après lui avoir adressé un sourire chaleureux, Noah se releva quelque peu, tournant la tête sur 360°, du moins, au maximum, histoire de repérer la moindre personne trop distraite s'avançant vers eux au risque de les percuter, l'enfant et lui, tout ça parce qu'elle regardait ses chaussures ou, qu'au contraire, elle était tellement hautaine qu'elle ne regardait même pas où elle allait. Noah s'en remettrait, mais il savait qu'un enfant, par définition, c'était plus fragile. Un bleu, ça marque super vite chez un enfant, et puis, visiblement, il n'était réellement pas nécessaire de rajouter des blessures chez cet enfant que la vie semblait avoir déjà sacrément fracassé ! Heureusement pour eux deux, pour lui comme pour Noah, les gens, à défaut de leur accorder de l'attention, veillaient tout de même à ne pas foncer à toute allure dans leur direction, les auto tamponneuses, ce n'était donc pas pour tout de suite, dans l'immédiat, et c'était quelque chose de rassurant, en quelque sorte. Cela prouvait que l'on tenait compte d'eux, qu'on avait bien vu et bien compris qu'ils étaient là, et que l'on ne tenait pas plus que ça à faire comme s'ils n'existaient pas. Sans avoir d'importance dans l'esprit de tous ces gens bien trop pressés pour accorder de l'importance à d'autres personnes qu'à eux, et encore, à eux, parfois, ça laissait à désirer, ils avaient tout de même une existence pour eux tous. Ils étaient vivants, vivants reconnus parmi les autres vivants. Noah tourna ensuite le regard vers l'enfant, une fois sa petite inspection des alentours achevée. C'est alors que le plus jeune glissa doucement sa main dans l'une de celles du jeune homme, ce qui fit sourire Noah, qui sentit une douce chaleur se propager dans tout son être, comme s'il était irradié par la reconnaissance chaleureuse de l'enfant. C'était l'occasion pour eux de se mettre en marche, car tous les deux ne tenaient pas à rester ici plus longtemps, au milieu de toutes ces personnes qui leur témoignaient tout juste assez d'intérêt pour avoir la décence de ne pas jouer aux quilles avec eux. Pas de strike à prévoir, mais pas d'accolades généreuses non plus, alors, il valait mieux circuler, il n'y avait rien à voir, strictement rien à voir ... Noah espérait bien que le petit se plairait dans la petite cafét' où il comptait l'emmener, située dans un angle, et coincée entre un magasin de fringues pour fille tellement lumineux qu'on clignait des yeux pendant plusieurs secondes après être passé devant, et une immense boutique vendant des chaussures hors de prix. En attendant, il tourna la tête vers l'enfant qui lui tenait toujours la main, l'écoutant attentivement lui poser une question.

    « Et bien, pour résumer, je suis parti de chez moi, parce que ma famille n'était pas exactement la plus agréable qui soit. Ils voulaient tous sans cesse que je fasses ce qu'ils me demandaient, mais ce n'était pas bien, ça ne me plaisait pas ... Je suis parti quand j'ai eu 16 ans, mais pas un seul jour je ne me suis dis que j'étais bien avec eux ... »

    Il refusait d'effrayer l'enfant en étant plus cru, mais aussi plus franc. Lui dire que ses parents tenaient absolument à ce qu'il sache torturer convenablement ou étriper sans trop faire de cochoncetés n'était pas réellement le plan le plus brillant du siècle. Et puis, il était inutile de lui ruiner les dernières onces d'enfance qu'il percevait malgré tout encore en lui en lui disant que les monstres sous le lit n'étaient pas simplement sortis de l'imaginaire, et qu'il y avait bien pire sur cette terre, bien pire sous cette terre. Cependant, un bref instant, il eut la sensation de perdre contact avec la main de l'enfant, mais lorsqu'il raffermit sa prise sur la petite main, il la sentit là, présente. Mais ce n'était pas pour autant que la petite idée qui avait jailli dans son esprit allait disparaître. Peut être qu'au final, cet enfant et lui avaient plus en commun qu'il ne le pensait ... D'ailleurs, alors qu'il le dévisageait en profondeur, comme pour le sonder et connaître la moindre de ses pensées, l'enfant chercha à comprendre pourquoi Noah pensait qu'ils étaient si semblables. Caressant du pouce le dessus de la main qu'il tenait, Noah sourit de plus bel, comme s'il avait pris le forfait sourire aujourd'hui.

    « Entre autre ... Oui, on a tous les deux les yeux bleus, mais je pense que nos points communs ne se résument pas qu'à ça ... Je pense que tous les deux, on a aussi en commun le fait d'être ... particuliers ? Oui, je pense qu'on peut dire ça comme ça ! »
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MessageSujet: Re: Ni vu ni connu [Noah] Ni vu ni connu [Noah] Icon_minitimeMar 13 Avr - 15:52

    Alors qu'ils se mettaient en route, mille et une questions trottaient dans l'esprit du petit alors que sa peur s'amenuisait, comme s'il l'avait laissé à la place où ils étaient quelques instants auparavant. Un ours et le ballon sous un bras, l'autre main serrant bien fort celle de Noah, ils s'étaient mis en quête d'un coin tranquille où parler sans que personne ne vienne les écouter ou les interrompre. Elwin avait l'habitude de ce genre de manie avec Alvin, car ce dernier ne cessait de lui répéter que personne ne devait connaître leur vraie nature, à moins que l'individu ne soit spécial lui aussi. Et Noah, est-ce qu'il était spécial ? Comment pouvait-on reconnaître les gens spéciaux des autres ? Il en connaissait bien quelques uns, dont la princesse 'Laine, Andy, puis Julia. Et ces personnes s'avéraient être tellement plus sympathiques que les autres ! Cependant il en connaissait d'autre, des personnes spéciales, qui cependant étaient de loin les moins sympathiques qu'il avait rencontré. Elles lui faisaient bien plus peur que ces délinquants qui menaçaient de frapper l'enfant sous l'emprise de l'alcool. Il y avait en première position le Croquemitaine, puis le vilain Jared, qui n'avait pas l'air d'aimer les enfants. Ils étaient tellement différents des autres, de tous ces gens que fréquentait le petit, lorsqu'il n'était encore qu'un petit garçon. Mais ils avaient tous cette même faculté : Celle de pouvoir comprendre ce qui arrivait à Elwin, et de pouvoir réagir comme il l'espérait d'un adulte. Depuis sa mort, il avait l'impression d'être sorti d'un monde pour en intégrer un autre. Sa sœur avait découvert cela bien avant lui et il comprenait maintenant pourquoi le caractère de cette dernière avait quelque peu changé. Pourquoi en un an, elle n'avait pas grandi. Pourquoi elle gardait ces mêmes manies, ce même sourire, ces mêmes envies de jeu... Jusqu'à ce qu'il la rejoigne, et qu'ils se perdent. Il avait perdu toute son enfance dans son ancienne vie pour rentrer dans l'errance du temps qui l'avait comme happé, pour le faire vivre à San francisco. Alvin était dans le même cas. Elwin savait parfaitement que même si son mentor s'efforçait de sourire, même si l'homme qu'il aimait plus que son père était toujours confiant, toujours sûr de lui, l'enfant percevait sans le vouloir un immense chagrin qu'il ne pouvait toujours combler de sa présence. À quoi bon errer sans grandir, sans évoluer, en stagnant toujours sous la même forme ? Tout ce qu'avait pu développer son mentor, c'était de l'expérience, et du savoir faire pour survivre encore dans cette éternité ennuyante et moche. L'enfant était dans cette période où il ne voulait pas grandir, et cette malédiction pouvait paraître comme une aubaine, surtout lorsqu'il l'entendait dans la bouche de Julia. Cependant, il savait que s'il n'avait pas changé de monde, il serait peut-être adulte, aujourd'hui. Ou adolescent. Peut-être serait-il vieux ou déjà mort de vieillesse ? Comme il aimerait maintenant grandir et devenir comme cet homme, à qui il tenait la main en cet instant. Noah. Grand, brun, aux yeux bleus et assez fort pour se défendre seul. Gentil, généreux et possédant toutes les qualités que recherchent un enfant perdu comme Elwin. Il lui faisait en quelques sortes penser à Alvin.

    L'ancienne vie du petit était remplie de banalités qui ne lui avaient jamais parues anormales. C'était paradoxal, mais maintenant il évitait les gens normaux, alors qu'il cherchait lui même à être normal. Il voulait trouver des gens comme lui, qui pouvaient l'aider à devenir différent de ces particuliers. Pourtant, il n'y avait jamais réfléchi sérieusement, mais il n'avait jamais pu au long de toute son existence, vivante comme morte, être un petit garçon normal. Alvin le savait, mais il fallait ménager le petit et ne pas lui apporter trop de nouvelles d'un seul coup. Elwin avait toujours possédé un talent surnaturel durant son enfance. Un seul, ainsi qu'une malédiction. Le talent de médium, comme Julia, et la schizophrénie. Ils seraient tous deux à l'origine de ce qu'est le garçon maintenant. À l'origine de la mort de sa sœur, de ses jeux avec elle alors qu'elle n'était considérée comme enterrée, et de sa propre mort aussi. Au fond de lui, Elwin le savait puisque sa ou ses autres personnalités étaient au courant. Mais en surface, il n'y avait que le raisonnement d'un pauvre enfant incapable de décider sans l'avis de l'adulte, et ayant encore bien trop de mal à assimiler ce qu'il est réellement pour que son mentor se risque à lui en apprendre plus sur lui même. Tout en marchant, le grand homme expliqua au petit la raison pour laquelle il était seul lui aussi. Plus de famille, il avait lui même décidé de la quitter. Pourtant il était sage, et Elwin en était certain. Alors ses parents ne pouvaient être que mauvais, faisant de vilaines choses que le petit avait pourtant du mal à imaginer et à comprendre.

    « Mais alors tu ne les vois plus ? » demanda le garçon sur un ton inquiet.

    Il prenait toujours à cœur les histoires qu'on lui racontait, et c'était du à sa naïveté. Il y avait aussi une grande part de compassion que ressentent tous les enfants un tant soit peu sensibles. Il suffisait de dire à un petit que quelqu'un de sa famille venait de mourir pour qu'il nous enlace de sa faible force. C'était une marque d'affection et sans le savoir, les enfants savaient trouver les gestes tendres pour dire 'Je comprend, c'est triste mais je suis là.' alors que tout ce à quoi ils pensent, c'est à ce qu'ils pourraient ressentir si la même chose leur arrivait. Ils trouveraient cela horrible. Un enfant aime à se mettre à la place d'un adulte, dans les meilleures comme dans les pires situations. Et une mère qui pleure ne pourra cacher ses larmes à un enfant, elle ne pourra donc empêcher son garçon ou sa petite fille de pleurer. Voir quelqu'un de chagriné attriste toujours Elwin, et le calmait aussitôt s'il venait à être énervé pour une quelconque raison. Un peu plus tard, alors qu'ils ressortaient tous deux du centre commercial, Noah expliqua la vraie raison pour laquelle il pensait que l'enfant lui ressemblait. En toute sincérité, il n'avait pas besoin de se justifier car Elwin avait la sensation de le comprendre sans ça. Il ressentait lui aussi l'étrange sensation de s'identifier et de se retrouver beaucoup en cet adulte. Il sentit les caresses de l'homme sur sa main et fut content d'avoir réussi à le rattraper après que sa main ait 'glissé' malencontreusement. En entendant Noah dire qu'ils étaient tous les deux particuliers, le cœur d'Elwin se serra. Il avait l'impression d'avoir fait une bêtise, qu'à cause de cela il avait été découvert et maintenant on allait lui reprocher cette erreur, le gronder et le punir. Mais qui aurait pu le rapporter ? Il resta calme, se souvenant des paroles de son mentor. Si on découvrait qu'il était différent, cela ne voulait pas forcément dire que l'on découvrait qu'il était quelque chose de surnaturel. Par réflexe, l'enfant regarda autour de lui pour s'assurer que personne ne les écoutait. On l'avait tellement prévenu à ce propos qu'il ne cessait de s'imaginer que si une personne normale venait à être au courant, ce serait plus grave encore qu'un crime. La foudre leur tomberait dessus ou quelque chose d'aussi improbable mais grave lui arriverait. Il leva ensuite la tête vers Noah puis le dévisagea à nouveau. Il voulait lui faire confiance, mais il fallait toujours être prudent ! C'est pourquoi il jugea bon de le questionner.

    « Okay, mais seulement si tu me prouve que t'es particulier toi aussi. »

    Il réfléchissait à un moyen de ne pas dire qu'il était différent et d'avoir la preuve que Noah l'était. Cependant, dans ses paroles, il n'était pas assez subtile pour bien réussir ce à quoi il pensait, il s'enfonça donc davantage dans ses explications embrouillées.

    « Ben oui, si tu fais un truc que seuls les particuliers ils peuvent faire, t'vois, ben là j'te croirais. Et puis j'm'appelle Elwin. »

    Cette dernière phrase était tombée comme un cheveux sur la soupe, mais l'enfant venait simplement de se rappeler qu'il connaissait le nom de l'homme, mais qu'il avait oublié de donner le sien. Alors plutôt que d'oublier encore, il lâcha son identité sur un ton naturel et sans se soucier de l'incohérence avec ce qu'il était en train de dire avant. Tout cela en continuant de fixer Noah, jusqu'à ce qu'il rate une marche, manque de tomber, se rattrape aussitôt avec son autre jambe et en s'appuyant sur la main de l'homme, puis en faisant comme si de rien n'était pour regarder devant lui.

    « Quand est-ce qu'on arrive ? »
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MessageSujet: Re: Ni vu ni connu [Noah] Ni vu ni connu [Noah] Icon_minitimeMar 20 Avr - 15:42

    Tout en marchant avec le petit dans la galerie commerciale, Noah tentait de se souvenir de celui qu'il avait été au même âge que le p'tit gars qu'il tenait par la main. A coup sûr, sa vie n'était qu'un enfer, et le petit bonhomme qu'il était encore voulait depuis longtemps déjà larguer les amarres et partir loin, très loin, bien loin des siens et de tout ce qui faisait son quotidien depuis qu'il était né. Ce n'était pas réellement amusant ou divertissant d'être lui à l'époque. Ses trois dons étaient maintenant là, et il les maîtrisait plus ou moins bien. Il avait déjà compris à l'époque qu'ils étaient tributaires de ses sentiments, tout comme lui était tributaire de ce qu'il ressentait alors, au fond de lui, peut être pas si au fond de lui que ça finalement. Il avait déjà compris que certains sentiments étaient plus dangereux que d'autres, qu'il fallait s'en méfier, toujours. Prenez par exemple la colère. Combien de fois, sous le coup de la colère, Noah avait-il brusquement piqué un sprint dans les couloirs et dédales de l'Enfer, au point de violemment se manger un mur, tout ça parce que la colère avait annihilé ses sensations ainsi que sa perception des choses, de la distance, de la vitesse, de tout et de rien à la fois ? Noah ne les comptait plus. Combien de fois avait-il, sous le coup de la colère, été sur le point de croquer tout cru la main de son frère qui, une fois de plus, avait tenté de le frapper, tout ça parce que le petit garçon s'était métamorphosé en loup et que la mâchoire d'un loup, ça broie en un rien de temps ? Noah ne les comptait pas non plus, ces fois là ... Faire le décompte n'aurait servi à rien, si ce n'était à se prouver une fois de plus à lui-même qu'il n'avait rien à envier aux siens, car, comme eux, il était déjà puissant et redoutable. Il avait également compris que ce n'était pas nos dons qui faisaient de nous ce que l'on était, que ce n'était pas non plus ces même dons qui faisaient de nous quelqu'un de bon, ou quelqu'un de mauvais. Non, en réalité, tout ce qui importait, c'était ce que l'on faisait de ces dons, ce que l'on cherchait à atteindre en les employant, en les utilisant. C'était ça, ça, et seulement ça qui avait de l'importance, tout le reste ne venait qu'après, dans un second temps. Il l'avait compris, très vite, et c'était sans doute ça qui avait si rapidement causé sa perte. En refusant d'employer ses dons de la façon dont on attendait de lui qu'il les emploie, il tournait le dos aux siens et à tous ceux qui étaient dans ce même camp du Mal. Il n'avait jamais refusé d'utiliser ses dons, ni même de faire appel à eux, de sorte qu'il avait toujours réussi à les contrôler assez bien et à les perfectionner sans grand mal, il avait simplement refusé de s'en servir pour blesser, tuer, voler, tromper les gens et la confiance que ceux ci pouvaient lui accorder. Pas étonnant, alors, qu'il était déjà à l'époque le punching bag préféré de son frère et de ses crétins de copains qui le suivait comme un chien suit sa maîtresse partout où elle va. Déjà, à l'époque, le lien fraternel était brisé entre Jimmy et Noah, mais y avait-il réellement déjà eu un ? Sans doute ... Sans doute, sinon, le jeune homme ne ressentirait pas encore aujourd'hui une immense boule d'angoisse et de stress lui obstruer les poumons chaque fois qu'il pensait au jour où il devrait tuer Jimmy. C'était sa charge, son combat, c'était à lui de le faire, et il le ferait, mais pas sans rien éprouver. C'était ainsi, il n'y pouvait rien ...

    La question du petit bonhomme le laissa quelque peu pensif. La réponse qu'il devait lui donner était simple, logique, mais elle sous entendait bien des choses, bien des choses douloureuses, et il n'avait pas réellement envie de briser les croyances et les espoirs que cet enfant pouvait encore avoir dans le monde, dans les grandes valeurs que sont par exemple la famille et l'amour. Il n'avait pas non plus envie de dire au petit bout qu'il n'y a rien de plus douloureux que de quitter les siens, et ce même si c'est la meilleure chose à faire. Cependant, il était bien soulagé de sentir encore sa petite menotte dans la sienne, parce que cela signifiait que le petit ne s'était pas carapaté en entendant Noah sous entendre qu'il n'était pas forcément issu d'une gentille famille, et qu'il avait bien pu faire deux trois choses très douloureuses et destructrices. Le petit avait un ton inquiet, et Noah ne savait pas trop comment il allait lui répondre sans l'effrayer, ni sans le traumatiser à vie. Véritablement, il n'allait pas pouvoir le dire que le jeu préféré de son frère, c'était de se rendre invisible afin que Noah ne sache pas qu'il était là, afin surtout de pouvoir le balancer contre le mur le plus proche, histoire que son cadet se fasse bien mal et saigne. A chaque fois qu'il voyait son frère saigner, Jimmy jubilait, et Noah, refusant que le sadisme et la perversité de son frère soient encore plus satisfaits, se mordait violemment les lèvres, afin de ne pas pleurer, de ne pas hurler de douleur, alors que, définitivement, il avait mal. Le jeune homme savait qu'il pouvait compter sur une ou deux personnes, maléfiques, qui feraient en sorte qu'il aille mieux et qu'il soit sur pied le plus vite possible, pas parce qu'elles l'aimaient ou tenaient à lui, mais simplement parce qu'elles se disaient que ce coup contre un mur lui avait peut être remis les idées en place ou bien alors, qu'il serait prompt à les remercier de leurs bons soins en exécutant à la lettre et sans broncher un seul instant les ordres qu'on lui donnait. Peine perdue, mais allez savoir pourquoi, ils n'avaient jamais perdus espoir ...

    « Non, je ne les vois plus. Mais tu sais, c'est mieux comme ça ... Et puis, j'ai des amis, une fiancée maintenant aussi, alors, c'est cool, ils ne me manquent pas ... »

    Le rassurer, encore et toujours, éviter d'y aller trop crument, encore et toujours aussi. Le jeune homme espérait savoir y faire avec les enfants. La chose qu'il fallait comprendre, c'était que les enfants n'étaient pas des idiots, mais que, tout grand qu'ils voulaient être, ils n'en restaient pas moins des enfants, et il fallait préserver leur innocence le plus longtemps possible, parce que ça fuit toujours trop vite, l'innocence, parce que ça part toujours trop rapidement en fumée, l'innocence. Alors, il fallait savoir trouver le juste milieu, en répondant à leurs questions le plus franchement possible, tout en sachant occulter les points trop sombres, trop sanglants, trop destructeurs, sans non plus tomber dans l'édulcoré et l'enfantin, genre Bisounours, Barbes à Papa et autres bonshommes bien rigolos mais totalement enfantins et hors de propos, pour le coup, réellement hors de propos ! Bien évidemment, lorsque vous répondiez à un enfant, votre réponse amenait dans sa bouche de nouvelles questions, et le fait était que, au bout d'un moment, cela pouvait vous user jusqu'à la corde parce qu'une notion inconnue de l'enfant en amenait une autre, ou bien parce qu'en cherchant à expliquer un mot qu'il ne comprenait pas, vous en ressortiez un nouveau, tout aussi incompréhensible pour lui. Il fallait être patient, diplomate, et savoir trouver les mots sans partir dans des discours d'adulte cherchant à être le plus précis et concis possible. Mais Noah n'était pas lassé, et puis, le petit bonhomme semblait avoir parfaitement compris ce qu'il venait de lui dire. Lui, il voulait juste une preuve, et c'était compréhensible. Combien de personnes prétendent être capables de certaines choses tout en refusant sans cesse d'apporter la preuve vérifiant leurs dires ? Trop ! Beaucoup se prétendaient particuliers alors que la réalité était toute autre. Ils voulaient simplement que l'on parle d'eux, et le plus longtemps possible. Pour eux, chaque seconde était une seconde gagnée, quasi inespérée, alors, ils jouaient le jeu jusqu'à ce que tout s'essouffle, jusqu'à ce que tout retombe comme un soufflé dans son plat, et le plus longtemps possible, c'était le plus de secondes gagnées, c'était aussi simple que ça ! Cependant, ce n'était pas que Noah refusait de prouver que lui n'était pas un menteur ni même un affabulateur, c'était juste qu'ils étaient tous les deux dans une grande surface et que faire preuve de ses dons en pleine foule, ce n'était pas exactement le bon plan. Tout à l'heure, oui, le jeune homme n'avait pas hésité à faire usage de sa supervitesse, mais c'était différent, il y avait moins de monde, et puis, il était seul. Mais alors qu'il se disait qu'il allait forcément devoir dire au petit qu'il devrait attendre un peu pour pouvoir être témoin vivant des dons de Noah, le jeune homme eut une idée, mais encore fallait-il qu'il prévienne le petit, histoire que celui ci ne s'effarouche pas et ne prenne pas peur. Tournant la tête vers lui, un sourire se voulant rassurant, sécurisant et honnête se dessina sur ses lèvres, remplaçant le sourire précédent. Et au même instant, le petit lui lâcha son prénom, et aussitôt, le jeune homme sentit son coeur battre plus fort dans sa poitrine. L'enfant lui faisait confiance, ne serait ce qu'encore un peu plus, et c'était tellement bon de le comprendre, de le savoir, d'en avoir la preuve ...

    « Elwyn, regarde mes yeux, mais surtout, n'es pas peur. Mais t'es un grand, tu vas pas avoir peur, d'autant plus que tu as très bien compris que je n'étais pas quelqu'un de méchant, n'est ce pas ? »

    Fermant un court instant les yeux, Noah se concentra, cherchant dans sa tête quel animal allait le plus pouvoir l'aider dans la démonstration de don qu'il s'apprêtait à donner au petit Elwyn. Finalement, allez savoir pourquoi, mais il opta pour le tigre ! Non, en fait, attendez, c'était bien simple de comprendre pourquoi son choix s'était finalement arrêté sur cet animal : les hauts parleurs disséminés un peu partout dans le centre commercial diffusait la célèbre chanson du groupe Survivor, Eyes of the tiger. Et puis, généralement, le tigre, les enfants aiment bien, peut être parce que cela ressemble à un gros matou, à un félin, et qu'on a simplement envie de se sentir bien, à l'aise et en sécurité avec un tigre. Esquissant un petit sourire, et espérant bien que l'enfant n'allait pas prendre peur, Noah réouvrit les yeux, dévoilant deux jolies iris de tigre. Etre animorphe pouvait donc être bien divertissant et amusant parfois, espérons que cette fois ci, cela serait le cas !

    « Tu me crois ? »

    Rata-t-il la marche parce que Noah venait de le décontenancer, ou juste parce qu'il n'avait pas fait attention ? Quoi qu'il en était, Elwyn manqua de s'étaler par terre, e tout son long. Mais le petit bonhomme eut le réflexe de se rattraper sur son autre jambe, alors que Noah le laissait s'appuyer sur sa main, de sorte à ce que tout incident et accident soit évité. Vous en conviendrez, c'était une bonne chose ! Mais le gamin avait sa fierté, et Noah en sourit. Ok, il ne s'était strictement rien passé, c'était comme il voulait ! Fier et impatient, un peu comme lui plus petit ! Tenant toujours la main de l'enfant dans la sienne, Noah indiqua du doigt à Elwyn la direction dans laquelle regarder. C'est alors qu'il constata qu'il n'avait pas repris son regard normal, voyant mieux et plus loin. Il s'empressa de cesser d'avoir ces yeux là, ça allait faire peur à quelqu'un à la longue !

    « On y arrive, tu vois, c'est là ! »
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MessageSujet: Re: Ni vu ni connu [Noah] Ni vu ni connu [Noah] Icon_minitimeVen 23 Avr - 7:13

    Cela lui paraissait étrange que l'on puisse quitter toute sa famille sans que ses parents ous se frères et sœurs ne nous manquent. Elwin essayait vainement de se souvenir de ses sentiments à l'égard de ses parents. Il savait qu'il les aimait, comme un petit garçon vénère les deux êtres qui l'éduquent, cependant il avait énormément de mal à se remémorer leur visage. Lorsqu'il pensait à eux, c'était avec une espèce de mélancolie passagère qui lui rappelait sa vie passée, à consulter un psychologue trois fois par semaine, à rassurer sa petite sœur qui avait peur durant la nuit et à subir ces trous de mémoire constants donc aujourd'hui encore il ne s'était toujours pas débarrassé. Cependant, ce n'était pas ses parents en eux même qui lui manquaient, c'était l'affection qu'ils lui portaient chacun, un père et une mère. Mais le petit avait retrouvé cette même affection en quelques adultes. Il pensait à Violaine. Là où ses souvenirs étaient plus douloureux, c'est lorsqu'il essayait de penser à Molly, sa petite sœur. C'était elle même qu'il regrettait cette fois, d'autant plus que durant une année entière, il avait passé de nombreuses soirées et après midi avec elle sans que ses parents ne le sachent. Il avait été à son enterrement, et il avait continué à la voir. Ses obsèques n'avaient été qu'une fête morne et vicieuse à laquelle il n'avait pas voulu croire, et la vision de la petite riante revenait chaque jours le hanter. Maintenant, il avait compris que durant tout ce temps elle avait été comme lui, un petit esprit vagabondant et revenant toujours pour jouer avec son grand frère, comme si jamais rien ne s'était passé. C'était beaucoup de notions qu'il n'avait pas assimilé à l'époque, et qu'aujourd'hui encore il avait du mal à tisser des liens entre eux. Lorsqu'il avait rejoint l'état de Molly, près de son corps, c'est à partir de ce moment qu'il avait quitté ses parents. Ces derniers ne l'avaient plus vu, comme ils ne voyaient déjà plus la fillette. Puis le Croquemitaine était arrivé, et il avait emporté sa petite sœur avec lui...
    Une autre petite fille réparait cette tristesse petit à petit, par ses sourires et sa gaité. Elle ne deviendra jamais la petite sœur du garçon parce qu'elle ne lui ressemblait pas, mais sa manière de jouer et le fait d'avoir une camarade l'aidait grandement à s'en remettre. Cette fois il se l'était promis, même si le Croquemitaine ne semblait pas intéressé par Julia, il ne laissera aucune créature mettre la main sur elle, quitte à s'en faire des écorchures ! Et puis la différence avec Julia, c'est qu'elle était beaucoup plus débrouillarde que Molly, et elle savait faire des choses qu'Elwin ne parvenait pas à imiter, bien qu'il essaye d'apprendre.

    « Moi aussi j'ai une amoureuse ! » s'écria le petit en entendant Noah dire qu'il avait une fiancé. Il ne savait pas vraiment ce qu'était la différence entre une fiancée, une amoureuse, une petite copine, cependant il mettait déjà la relation entre l'homme et sa fiancée au même pied que la sienne avec Julia. Ben oui, qu'est-ce qu'ils pourraient faire de plus que les enfants ne feraient pas ? « Comment elle s'appelle ? » demanda curieusement le garçon en levant une tête pétillante vers l'adulte. Non pas qu'il jugeait suivant le prénom, mais il aimait bien satisfaire sa curiosité et puis qui sait, si elle était l'amoureuse de Noah, elle ne pouvait être qu'aussi gentille !

    L'homme lui parla ensuite de personnes particulières, et affirma qu'il en faisait partie. Il semblait croire également qu'Elwin était différent. De toute manière, même s'il avait tort, dire ce genre de chose à un enfant ne pouvait pas être bien grave. Tout petit rêvait d'être différent et d'avoir des supers pouvoirs. Assister à un tour de magie ne pouvait pas l'effrayer, et qui pourrait le croire s'il affirmait avoir vu Superman en ville ? Alors qu'il demandait une preuve concrète de la différence de Noah, tout en pensant que s'il avait une preuve alors il lui vouerait une confiance totale, l'homme s'arrêta et lui demanda de bien observer ses yeux.
    « Mais j'ai peur de rien moi. » marmonna le gosse en se faisant déjà une idée de ce qu'il allait voir. Oui, bien sûr, Noah allait surement faire sortir des lasers ultra puissant de ses yeux, comme Scott dans X-men ! L'enfant fut donc surpris lorsqu'il vit les pupilles se dilater et se transformer. Une partie de lui même demanda 'C'est tout ?' alors qu'il ignorait totalement comment l'autre faisait. Il eut un mouvement de recul dans son étonnement mais, après avoir compris que Noah avait un super pouvoir de changer ses yeux à volonté, du moins c'est comme ça qu'il prit la chose, Elwin afficha un sourire béat et totalement impressionné peigner ses lèvres. Avec un tel don, qu'est-ce qu'il pourrait en faire, des farces !

    « Woaaaaaah ! » s'exclama-t-il en se trémoussant d'impatience. Il ne pouvait plus décrocher son regard de ces yeux tigrés, que maintenant il vénérait totalement. « Comment tu fais, dis ? Tu peux m'apprendre ? Oh oui apprends-moi s'il te plaît ! »

    Il se mit à sautiller sur place, rêvant d'avance que l'homme lui révèle une technique très simple et très efficace pour arriver à ce genre de résultat. À le voir faire, cela lui semblait si facile ! C'est comme à chaque fois qu'il essayait d'apprendre à quelqu'un à traverser un mur, et que cette personne n'y parvenait pas. Alvin disait que c'était une faculté que certains pouvaient pratiquer seulement, mais l'enfant préférait croire qu'il pouvait apprendre tous les tours que les autres savaient faire. Lorsque Noah lui demanda s'il le croyait, Elwin approuva d'un grand hochement de tête. Il serrait plus fort son emprise dans la main de l'homme parce que maintenant qu'il avait déniché une perle rare, il n'était pas question de le laisser s'en aller !

    « Et tu peux lancer des lasers avec tes yeux ? Comme Superman ? Et tu sais voler ? » s'empressa de demander le garçon, en rêvant de connaître tous les talents secret de son nouveau héros.

    Il manqua de se casser la figure à cause d'une marche mais il était bien trop enthousiasmé pour y faire attention. Et puis c'est un grand garçon, et un grand garçon ne tombe jamais, c'est la honte ! Il devait encore apprendre à maîtriser ses émotions et à ne pas laisser la joie le prendre trop fort parce qu'il ne regardait plus où il marchait sinon. Comme tous les enfants. L'adulte lui montra un endroit en lui disant qu'ils arrivaient. Tout ce que voyait le petit, c'était une foule un peu moins nombreuse mais rien d'autre.

    « Et en plus tu vois à travers les gens ! » souffla-t-il sur un ton hébété.

    Il leva vers l'homme un regard totalement admiratif et conquis. Il finit par apercevoir un petit café et, se doutant que c'était le lieu que l'homme désirait lui montrer, il lui lâcha la main et se mit à courir en riant sous cape.

    « Prem's ! » s'exclama le petit en tournant la tête derrière lui pour lancer un regard de défi à Noah et en courant vers la première table qu'il voyait. « Le dernier arrivé est une poule mouillée ! »
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MessageSujet: Re: Ni vu ni connu [Noah] Ni vu ni connu [Noah] Icon_minitimeLun 24 Mai - 13:24

    Parler d'amour avec un enfant avait toujours été quelque chose d'amusant et de distrayant selon Noah, parce que, lorsque l'on est enfant, tout bon nombre de choses ont une réalité bien différente de la vraie réalité, de celle que l'on finira par comprendre devoir leur donner une fois l'âge de l'enfance achevée, et celui de l'adolescence débuté. Et l'amour en faisait partie. Le jeune homme ne retint donc pas le petit sourire qui se forma sur ses lèvres lorsque l'enfant, Elwin, lui confia que lui aussi avait une amoureuse. Lorsque l'on est enfant, on a tendance à ne pas pouvoir être en mesure d'évaluer convenablement la mesure du temps qui passe, et l'on a donc tendance à qualifier d'éternelles un certain nombre de choses, choses que l'on pense aussi voir exister pour toujours, même si ce n'est pas le cas. Un jour l'on aime telle demoiselle et l'autre on en aime une autre, sans pour autant se dire que notre précédente amourette a été bien éphémère. On se dit même qu'elle avait fait son temps, qu'il était plus sage de changer d'amoureuse parce qu'avec celle là, on avait connu tout et que l'on tournait en rond. Bien sûr, avec l'âge, la mesure de tout changeait, et l'on se mettait à évaluer l'amour passé, à le qualifier de bon ou non, d'appréciable ou pas. Mais comme tout va de paire dans la vie, on commence aussi à souffrir de l'amour, on se rend compte que ça peut faire mal et brûler nos doigts, l'amour, et on commence également à assimiler l'idée que si nous, nous pouvons souffrir, cela signifie donc aussi que l'on peut faire souffrir quelqu'un d'autre que nous, à savoir, l'autre personne autrefois concernée par l'amourette. Et si pour certaines personnes, cette petite découverte ne change strictement rien, parce que ces personnes sont bien trop imbues d'elles même pour avoir quoi que ce soit à faire de la douleur des autres, la grande majorité se met alors à mettre les formes et à employer les mots adéquats afin que la rupture se passe le mieux possible, loin de tout chagrin, de tout désespoir, de toute douleur. Et lorsque l'on devient adulte, tout ceci devient mille fois pire, parce qu'en général, on a souvent tendance à tomber amoureux des mauvaises personnes, et que dans ce cas là, on sait bien au fond de nous, et ce depuis le début, que l'on aura beau s'obstiner, faire des efforts, y mettre du sien, et faire des concessions, cela ne mènera jamais à rien et l'on finira par se séparer, et parfois même pas en bons termes, alors qu'il aurait tellement été plus aisé de tirer sur la manette stop avant même de commencer quoi que ce soit. Mais l'être humain est ainsi, il s'entête à essayer, même lorsqu'il connait d'avance l'issue finale. Peut être cherche-t-il tout simplement à vivre la moindre chose jusqu'au bout, ou peut être est-il simplement la créature la plus masochiste que soit, allez savoir ...

    « Elle s'appelle Amber, Amber Halliwell ! »

    Les enfants étaient toujours curieux au sujet de l'amour, et sans nul conteste possible, on pouvait dire qu'il s'agissait là d'un de leurs sujets de discussions préférés, à croire que tout ceci les fascinait au point que, plus tard, ils veuillent tous tout avoir su afin de faire le meilleur choix et de ne pas reproduire les erreurs de leurs aînés. C'était une chose louable, sauf que tout le monde sait qu'en grandissant, on a tous tendance à tourner le dos à l'enfant que l'on avait été et à tout ce que cet enfant avait pu apprendre, comprendre, et l'on se remet à foncer droit dans le mur, comme si, soudainement, on avait été brainstormer, vider de tout esprit de logique, de toute mémoire. Et l'on commettait évidemment mille et unes erreurs, on tombait amoureux de personnes inaccessibles, peu fréquentables, ou tout simplement de celle qu'il ne fallait pas et, patatra, on en souffrait et l'on se disait que si l'on avait su dès le début que l'amour, ça faisait mal, et bien on ne serait pas venu ! Et l'on se jurait, un peu tard, que l'on ne nous y reprendrait plus sauf que, bien sûr, très vite, tout comme on avait tout oublier de nos compréhensions passées, on se mettait à faillir à notre parole, et l'on retombait rapidement éperdument amoureux, jusqu'à la prochaine rupture, jusqu'à ce que l'on apprenne à se satisfaire de la personne que l'on avait et que l'on cessait de sans cesse vouloir à tout prix la faire changer. ET maintenant, il s'agissait pour Noah de prouver au jeune garçon qu'il n'était pas comme tous les autres, en plus de ne pas être aussi rasoirs que les autres adultes, et visiblement, cela fit son petit effet et atteignit assez bien son but, à en juger par les exclamations d'Elwin. Et déjà, il allait falloir expliquer au garçonnet qu'il ne s'agissait pas là d'un tour de magie, pas tout à fait du moins, et que, donc, cela ne s'apprenait pas.

    « Je fais ça naturellement, je suis né avec, sauf que j'ai découvert ça en grandissant. Tu sais, j'aimerais bien t'apprendre, c'est pas ça le souci ... Mais, en fait, c'est particulier à moi, et je ne peux pas t'apprendre. C'est ... Comment dire ? Tu sais, il y a des gens qui ont les yeux bleus, d'autres qui les ont verts, et tu peux pas décider de changer de couleur d'yeux comme ça, en le voulant ... Moi, c'est pareil, avec mes dons. Je suis né comme ça, avec eux, et je ne peux pas décider, soudain de faire autre chose ... Ma fiancée, elle, ne peut pas faire ce que je fais, sauf pour la déviation, mais elle est capable, par exemple, de faire croire ce qu'elle veut aux autres, de leur montrer ce qu'ils veulent voir. Elle est comme nous, particulière ...
    Du coup, non, j'ai pas de rayons laser comme l'homme en slip rouge, et je ne peux pas voler, mais il y a sûrement des gens qui peuvent faire ça ! »


    Noah fut prit d'un petit rire lorsqu'Elwin s'exclama en disant qu'il pouvait voir à travers les gens. Disons que ce n'était pas exactement cela, qu'il s'agissait simplement ici d'une des particularités d'un tigre, et qu'en bon animporphe, Noah s'en trouvait simplement lui aussi affublé. Il n'avait aucune crainte des cris enthousiastes de l'enfant parce que, après tout, justement, Elwin n'était qu'un enfant, aucune péjoration là dedans. C'était juste que les adultes avaient l'habitude d'entendre les enfants rêver et délirer à voix haute, et que, donc, personne ne se jetterait délibérément sur eux deux pour jeter les deux loustics au cachot. D'ailleurs, le temps de la chasse aux sorcières était révolu, et l'on ne brûlait plus au hasard tout ceux que l'on accusait de magie noire et de sorcellerie, et heureusement d'ailleurs. En revanche, lui était adulte, et adulte qui sort de telles choses, qui tient de tels propos, immédiatement, c'est plus suspect, et ça peut rapidement se retrouver revêtu de force d'une camisole, et enfermé dans un asile pour aliénés. Alors, Noah maintenait pour sa part un timbre de voix discret, presque murmuré mais pas trop afin qu'Elwin l'entende sans avoir à se coller complètement à lui. Mais déjà l'enfant s'était élancé vers le café, ayant trouvé un nouveau jeu ... Noah était bien partant pour lui rendre gentiment la monnaie de sa pièce.

    Tournant le regard à droite, puis à gauche, observant les alentours, il se décida. A l'oeil nu, personne n'y aurait rien vu, et même sur les caméras, passées au ralenti, les images filmées n'auraient pas réellement pu donner de résultat probant. Il fallait juste être comme lui pour tout comprendre, ou alors le laisser lui même expliquer. Elwin n'y vit probablement que du feu, mais en tout cas, cela amusait d'ores et déjà le jeune homme. Allez, il ne s'agissait là de rien de bien méchant, il n'y allait certainement pas y avoir mort d'homme en plus, et personne ne viendrait l'attaquer et le trainer en justice pour qu'il soit jugé et emprisonné à perpétuité ! Il avait simplement user de son don d'hypervitesse, était allé piquer l'une des cartes posées en évidence sur le comptoir, avant de revenir là où il était, dans l'allée. Etre une poule mouillée ne lui arriverait certainement pas, et il saurait bien trouver quelque chose expliquant à Elwin qu'au fond, ils étaient ex aequo, et qu'il n'y avait du coup aucun perdant. Il se dirigea à pas modérés vers l'enfant, avant de tirer une chaise et de s'asseoir face à lui, puis de laisser glisser, assez triomphant et fier de lui même, il fallait le dire, la carte sur la table, un grand sourire aux lèvres.

    « On aura pas à attendre qu'on vienne nous donner la carte comme ça, je suis allé ... La prendre, on va dire ça comme ça !
    Alors, qu'est ce que tu prendras ? »
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MessageSujet: Re: Ni vu ni connu [Noah] Ni vu ni connu [Noah] Icon_minitimeMar 25 Mai - 14:19

    Amber Halliwell ! Pour le petit français qu’était notre enfant, ce nom sonna bizarrement dans son esprit. N’y avait-il pas un joyaux du nom d’ambre dans le monde ? Pourquoi donner des noms d’objets à des personnes ? Certaines s’appelaient bien Cerise, Clémentine, il avait déjà même aperçu une Mercedes. Cependant, Amber n’était pas un prénom affreux, loin de là, et le petit s’imaginait déjà une belle princesse dans une robe dorée, descendant jusqu’aux chevilles et accompagnée d’une longue chevelure rousse. Pourquoi rousse ? Parce que la princesse préférée de l’enfant était Ariel. Noah avait bien de la chance d’épouser une princesse !

    « Elle doit être drôlement jolie ! » s’exclama le petit en essayant du mieux qu’il le pouvait d’imaginer cette femme, à l’image de Noah. Il la voyait avec de grands yeux bleus, un visage très attachant et très tendre parce que l’homme était si gentil… Puis surtout des manières douces et attentives car c’était primordial chez une dame ! Est-ce qu’elle avait de l’humour, comme Julia ? Est-ce qu’elle était aussi drôle et aussi dynamique ? Aimait-elle les choses enfantines comme les dessins animés, les super héros, était-elle un garçon manqué ou bien une vraie princesse ? Mais la discussion passa à des choses plus sérieuses, et le sujet de la différence vint s’immiscer dans l’amour. Pourquoi Noah prenait-il cet air désolé lorsque le garçon lui avait demandé de lui apprendre ce tour de magie ? Elwin afficha une moue déçue. Même si on ne pouvait pas lui apprendre, il voulait y parvenir et se le promettait ! Mais rien n’était impossible pour lui, alors pourquoi ne pas essayer après tout ? Il ne parvenait pas à comprendre que certaines choses restaient impossibles à réaliser pour lui. Il voulait être capable de tout faire ! Pouvoir reproduire tout ce qu’il voyait, savoir changer la couleur de ses yeux comme Noah, et faire peur aux gens comme Alvin ! Après tout, il savait bien faire des choses que son mentor savait également accomplir, alors pourquoi l’inverse n’était-il pas possible ? Il savait aussi disparaître comme le faisait ce méchant homme, alors qu’ils étaient différents. Il était clair dans l’esprit du garçon qu’il se sentait capable de tout apprendre, bien que ses débuts à l’école de magie tentent de le convaincre du contraire… En parlant de cela, il n’avait pas fait le rapport entre Amber Halliwell, la petite amie de Noah, et la maîtresse Halliwell qui donnait des cours dans cette école. C’était bien trop improbable qu’il retrouve une maîtresse en dehors d’une salle de classe, donc l’idée ne lui vint même pas à l’esprit. Comme tout enfant de son âge, les enseignants étaient des modèles parfaits presque inhumains qui ne vivaient que dans les écoles pour apprendre aux autres leur savoir. Qu’ils puissent avoir une vie en dehors de cela, le petit avait beaucoup de mal à se l’assimiler.

    « J’comprend pas. Nous on a les yeux de la même couleur pourtant, alors je peux y arriver aussi, nan ? »

    L’explication de Noah avec pour exemple les yeux dont les couleurs sont différentes suivant les individus, ne parvint pas entière dans l’esprit du petit. Il ignorait s’il faisait exprès de ne pas comprendre pour ne pas voir ses espoirs s’effondrer, où s’il avait réellement compris qu’il fallait avoir les mêmes yeux que l’homme pour réussir les mêmes tours que lui. Lorsqu’il avoua que sa fiancée était particulière également, bien que l’enfant ne comprit pas du tout ce qu’était la déviation, et ne s’attarda pas sur ce mot inconnu, Elwin s’imagina en revanche cette belle princesse rousse dans une belle robe dorée, se transformer en guerrière made in Fiona dans Shrek. C’était agréable aussi, après tout, tant qu’elle ne devenait pas une ogresse ! Il apprit également que Noah n’était pas Superman, et même si ce fut comme une déception pour lui, il pouffa de rire lorsqu’il entendit pour la première fois quelqu’un appeler ce super héros d’ « homme en slip rouge ». Tant qu’il n’insultait pas Flash, tout allait bien ! Ha, s’il pouvait avoir les pouvoirs de Flash, son héros favoris, qu’est-ce qu’il serait heureux ! Au lieu de ça il faisait de la fumée comme les indiens et ça attirait toujours le Croquemitaine.

    « Et pourquoi toi tu te déguise pas en super héros, toi ? Ce serait chouette que super pet-man capture des bandits et sauve des innocents ! »

    Ce qui impressionnait davantage l’enfant, c’est que l’homme semblait voir des choses très loin qu’Elwin ne pouvait pas regarder. Non seulement il était trop petit, mais en plus il ne pouvait pas observer à travers les corps humains. C’est du moins la définition du don de Noah à sa sauce, sans savoir vraiment si l’homme aux yeux de tigre avait réellement ce pouvoir ou non. Le petit voulut le tester davantage et, prit d’un élan de dynamisme, il lança à Noah le défi d’arriver le premier au café. Partant en avance pour être sûr de sa victoire, il toucha la table le premier, c’est du moins ce qu’il pensait, et s’exclama fièrement : « Preum’s !! »
    Mais il sentit une pointe de déception en voyant Noah marcher tranquillement vers lui. Il n’avait pas couru, donc il n’avait pas voulu se prendre au jeu. Cependant, en s’asseyant, il lui tendit la carte du restaurant, qui se trouvait normalement sur le comptoir plus loin. L’enfant plissa les yeux, visiblement en train de réfléchir et surtout d’essayer de comprendre comment cet objet a pu atterrir dans les mains de l’homme.

    « J’ai quand même touché la table en premier, Flash ! » marmonna-t-il de mauvaise foi en prenant place lui aussi. Il fixa Noah avec intensité, cherchant un moyen de se rattraper et de surprendre l’homme lui aussi. Cependant, il avait une peur bleue d’attirer le monstre de ses cauchemars s’il faisait quoique ce soit. Mais entre le plaisir du jeu, et la peur, c’était toujours l’inconscience qui l’emportait chez le petit. « Si j’avais su, moi aussi j’aurais fait un super truc ! Mais des fois ça fait peur aux gens. »
    Comme pour expliquer ses dires, il tira la chaise à coté de lui. Son corps devint peu à peu lucide et une petite brume blanche assez claire l’entoura. Pour finir il devint transparent, puis invisible. Sa peau se montra à nouveau sur la chaise d’à coté, puis quelques fragments blêmes de son visage enfantin. Son corps redevint compact et entièrement visible, jusqu’à ce que la nuée disparaisse complètement et qu’il ait terminé son apparition. Il avança la chaise où il venait d’apparaître, à coté de Noah, et s’approcha de la table tout sourire. Les gens autour ? Il n’en avait que faire. Alvin et certaines personnes de l’école de magie avaient bien dits qu’il ne fallait pas montrer ses dons en publique, mais jamais personne ne l’avait cru de toute manière ! L’enfant se fichait des autres, et s’ils avaient peur alors tant mieux ! Cependant, il tourna quand même la tête vers ceux qui le regardaient, assez surpris, et s’exclama en levant vivement les bras : « Tadaaaa ! »
    Des fois, les gens croyaient qu’il s’agissait d’un vrai tour de magie ou d’un effet spécial lorsqu’il disait cela, alors ils ne s’en occupaient plus. Et puis de toute manière il n’y avait pas énormément de monde ici, c’était les heures où les salariés travaillaient. Elwin revint sur la question de Noah, qui lui demandait ce qu’il souhaitait prendre. Avec un sourire malicieux, il le regarda et lança d’une voix espiègle :
    « Je prendrais un Uisky ! » - En vérité il n’aimait pas l’alcool et raffolait en revanche du lait, des sodas ou même de l’eau plate, cependant il voulait rire de la réaction de Noah.
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