J’avais du mal à me dire que j’étais ici, vraiment ici. Tout ça était tellement réel, pourtant, ce n’était pas ma vie, ni l’époque à laquelle j’avais grandit. Je n’étais pas encore née ici, mais ça, moi seule le savait. Le soleil me rappela que j’étais bien dans un monde réel, je me disais simplement que la magie était vraiment formidable. On pouvait passer d’une époque à une autre à l’aide d’un simple portail temporel, mais la question qui me trottait dans la tête était ; es ce que je retournerai chez moi un jour ? Je savais que j’allais m’attacher ici, m’attacher à des personnes, m’attacher à mes parents, aussi. Et je n’arriverais sans doute jamais à repartir comme j’étais venu. Là bas, plus rien ne m’entends, à part peut être quelques copines qui doivent se demander où je suis passé. Je l’avais expliqué à l’une d’elle, sorcière aussi. Néanmoins, je me sentais un peu seule ici, je ne pouvais parler à personne de mon voyage dans la temps, enfin si, mais je n’en avais pas le goût. Ils me demanderont pourquoi et qu’est ce que je pourrais leur répondre ? J’ai tout perdu, mes parents sont morts, devant mes yeux et en plus, je n’ai rien pu faire. Je m’en étais voulu pendant un long moment à l’époque, chez moi, je ne savais pas quoi faire, une orpheline même pas majeur qui avait vu ses parents mourir c’étaient assez embétant. Je n’avais pas envie d’aller dans un foyer alors que personne ne me comprendrait, je suis une sorcière pas n’importe qui. Enfin, de toute façon, je n’ai plus de question à me poser de ce que coté là, ici, personne ne me connaît et ma carte d’identité ne marche sans doute pas puisque je ne suis pas censé être née. Tout ira donc bien pour moi, mais bon, il fallait tout de même que je réfléchisse à quelque chose...

Ce quelque chose était d’ailleurs assez compliqué, il fallait que j’arrive à expliquer à mes parents que j’étais leur fille, mais je n’avais pas envie de leur lancer tout ça d’un bloc. J’avais envie qu’ils le découvrent par eux même, ça ne devrait pas être bien compliqué, je ressemblais tellement à mon père, Declan. Et puis j’avais le même caractère que ma mère, Violaine. Tout ça mélangeait ça me donna moi ; Poppy. Enfin passons, pour l’instant je suis simplement la bonne copine avec mes parents ce qui me fais d’ailleurs assez souffrir, j’aimerai tellement les serrés dans mes bras en leur disant à qu point je les aime. Malheureusement, je ne peux pas vraiment faire ça. Sinon, il me prendrait vraiment pour une folle.

Accoudée contre la rambarde du Golden Gate Bridge je regardai le ciel. Celui ci était nuageux bien que le soleil essayait gentiment de percer. Ma veste me couvrait suffisamment pour que je n’attrape pas froid, bien que je n’avais qu’un simple débardeur par dessous. Qu’en a mon pantalon, il ne valait mieux pas qu’il pleuve, car j’étais en jean slim. Sourire aux lèvres, je mangeai une tablette de chocolat pour mieux réfléchir. Je ne savais pas vraiment où trouvé ma mère, dans mon futur, elle était toujours un peu partout et sortait beaucoup le soir. Enfin, elle n’avait pas d’endroit particulier à visiter. Declan, quand à lui, était bien souvent à l’Evermore, étant le gérant du club. Ho...et puis ne vous étonnez pas pour la tablette de chocolat, j’en mange depuis que je suis toute petite, sans doute à cause de ma mère, elle aussi, complètement accro.

Evidemment, tout ce à quoi je réfléchissais me donnait un mal de crâne pas possible. Chez moi, dans le futur, je n’avais jamais vraiment pris de décision, mes parents avaient toujours été là pour me guider et m’apprendre, aujourd’hui c’était à moi de le faire, de les aider, pour qu’ils trouvent le bon chemin. Néanmoins, il fallait aussi qu’ils sachent qui j’étais, je n’aimais pas du tout jouer l’amie alors que j’étais leur fille, il ne fallait pas exagérer on plus. Je ne savais pas si maman était enceinte ou pas, de toute façon, il ne valait mieux pas réfléchir à ça car ça me donnerait le tournis, me dire que je suis dans son ventre alors que je suis bien là, vivante...Enfin, il faut arrêter de penser, parfois. Enfin bon, ce n’est pas évident, j’ai tellement de chose à faire, aujourd’hui je devais voir ma mère et je ne savais même pas où chercher...Soudain, je sentis une présence dans mon dos, enfin, c’était surtout son parfum que je reconnaissais, elle avait mis le même toute sa vie et je l’avais tant senti que je pouvais maintenant le reconnaître entre mille. Je souris de plus belle et lui laissa me prendre ma plaquette de chocolat.

- Je savais que tu aimais bien...De toute façon, qui n’aime pas le chocolat ?

Je souris et marchai avec elle, je lui fis aussi la bise. C’était étrange comme on était proche sans pour autant l’être vraiment. On ne se connaissait pas tant que ça, enfin elle ne me connaissait pas. Moi ayant vécu avec elle pendant 17 ans, je crois la connaître un minimum quand même. Je ris légèrement à cette pensé, ça me faisait bizarre de repenser à toutes nos disputes mais aussi tous les bons moments qu’on avait eu ensemble, ici ma vie recommencera et...il fallait que j’arrête celui qui allait me la foutre en l’air. Enfin, celles plus tôt puisque c’est la famille Calahan.

- Moi aussi, j’adore marcher le matin de bonne heure. C’est sans doute parce que j’ai été habitué quand j’étais petite.

C’est vrai que Violaine m’emmenait presque tous les jours faire une petite balade de bonne heure. Il parait que ça me calmait car je faisais souvent des crises, même en étant un peu plus grande. D’ailleurs, presque tous les jours, maintenant, je sortais le matin, ça me permettait de m’évader et de réfléchir un peu. Je n’avais rien d’autre à faire, de toute façon.

- Et toi ça va ? Tu es toute pâle ! Tu es malade ?

Je ne savais pas si elle me parlerait, je crois même qu’elle ne le ferait pas. Mais elle avait l’air fatigué et elle avait sans doute plein de doute dans son esprit. Si elle était enceinte, j’étais presque sur de naître et donc d’exister et ça, c’était génial. Enfin bon, me voir petite me paraissait un peu glauque, mais amusant, aussi. Je regardai son profil ou plus particulièrement son ventre en riant légèrement, évidemment, rien n’était visible. Puis, pour ne pas paraître la fille qui trouve trop vite els choses je continuai à marcher en souriant. Si elle m’avouait qu’elle était enceinte j’aurais pu lui répondre « ho oui, tu es enceinte de ...moi » mais voyez vous, je ne crois pas que je le ferrez. Lui dire ça, d’un coup, ça lui ferait un trop gros choc. Non, elle s’en rendra compte seule, comme une grande en découvrant que je ne suis pas qu’une fille qui tombe du ciel. Enfin pour le moment, j’étais encore cette fille qui tombait de nulle part et je prenais ce rôle très au sérieux, j’avais vu Declan hier soir et...enfin passons. J’avais d’ailleurs envie de lui parler de lui, mais je savais comment elle réagirai, maman à cette fâcheuse habitude de se renfermer si elle ne veut pas parler de quelque chose. Ou alors, elle esquive simplement la question en répondant par une autre, ce qui n’est pas mieux du tout. Je continuai de sourire en marchant, le pont était long et grand et puisqu’on ne marchait pas très vite, on avait le temps de parler, largement le temps. Je repris la tablette de chocolat des mains de ma mère et en croqua un bout en la narguant parce que je l’avais eu et en riant.

Oui, j’espérais de tout coeur que Violaine se confit à moi, après tout si elle savait que j’étais sa fille, c’est ce qu’elle ferait, non ? La situation était tellement étrange pour moi que ça en devenait embétant. J’avais déjà des centaines de fois discuté avec ma mère, mais avec une mère qui avait 17 ans de plus que moi et pas avec une fille qui a quasiment mon âge. Pourtant, elle était ma mère, je le savais et j’avais très envie qu’elle le sache aussi, néanmoins, je n’avais pas envie de lui faire un trop gros choc, si seulement elle pouvait le découvrir elle même, ça m’aiderait...

- Moi je peux manger du chocolat à toute heure de la journée...et de la nuit, aussi ! Comment je pouvais savoir que tu aimais bien ? Hum...c’est juste que je m’en doutais, de toute façon, tout le monde aime le chocolat et personne ne pourrait en refuser !

Je lui désigna un grand sourire innocent en continuant à marcher, c’est vrai que ma mère était curieuse, comme moi d’ailleurs et je pense même qu’elle commençait déjà à se dire que je cachais quelque chose. En même temps, c’était pas évident de cacher qui on était sans pour autant faire comme ci de rien était. Enfin, tout cela était un peu compliqué pour moi, à leur qu’il est, j’aurais du être entrain d’étudier au lycée. Mais bon, ce n’est pas ce que je suis entrain de faire alors tant pis...Je ris à la seconde phrase de ma mère, elle la connaissait ma mère, puisque que c’était elle. Mais bon, je n’allais pas lui dire ça comme ça en risquant de la voir s’évanouir sur place.

- Tu la rencontreras bien vite...Le monde est tellement petit.

C’est vrai que le monde était petit, mais c’était surtout que dans plus ou moins de neuf mois, elle serait ma mère, ma mère dans le présent, dans le futur, elle l’ai déjà pour moi mais...Enfin bon, je n’ai pas envie d’en parler. Je crois que si seulement un de mes deux parents étaient morts, je n’aurais pas fait ce voyage, mais chez moi, je n’ai plus rien, ni famille, ni oncle et tante pour me guider alors...ce n’est vraiment pas la peine d’y rester. Je ris comme une folle quand Violaine voulu me reprendre le chocolat et me chatouilla, ça me ramena énormément de bons souvenirs quand on s’amusait à faire des batailles d’oreillers ou autres. J’avais envie de lui crier « Maman arrête » tout en riant, mais je m’y retins...de justesse. Puis la vérité arriva, à ce moment là, je ne sais pas pourquoi mais je gardai le sourire, je n’allais pas cacher ma joie non plus ! Elle était enceinte ce qui voulait dire que j’avais toutes les chances du monde de naître dans neuf mois et donc que je n’allais pas disparaître à jamais. Je l’écoutai tout en marchant et en tentant de prendre un plus sérieux, plus rassurant. Sinon, elle allait se demander si j’étais folle de sourire alors qu’elle était sur le point de pleurer. D’ailleurs, la voir comme ça me faisait mal, c’était ma mère après tout et j’avais envie de la serrer dans mes bras en lui disant que tout ce passerait bien. Je lui pris simplement les mains en la regardant dans les yeux, comme je le faisais quand elle allait mal dans mon futur.

- Tu n’as pas que deux choix, Violaine. Moi à ta place, au lieu de rester toute seule dans ton coin et de ne pas en parler, j’irais voir Declan et...

Je me rendis soudain compte qu’elle ne m’avait pas dit que le père était Declan. Elle m’en avait parlé une fois, je crois, mais elle ne m’avait jamais dit qu’elle l’aimait, d’ailleurs, elle préférait ne pas en parler, du coup, je ne lui en parlais pas non plus. J’étais vraiment une cruche quand je m’y m’étais moi ! Evidémment, ce n’était pas facile, mais en même temps qu’est ce que j’avais fait pour dire Declan. Enfin bon, j’espérais qu’elle ne réagirait pas à ce prénom.

- Enfin passons, moi je garderai le bébé. Tu te rends compte de ce que sait, un enfant ? Ca te change la vie, ça t’émerveille toute la journée, comme ton petit rayon de soleil. Si tu avortes, tu t’en voudras énormément plus tard, dans quelques années, quand tu te rendras compte que ta vie aurait pu être différente.

C’était la vérité, moi même, je me suis toujours dit que tomber enceinte était un cadeau, qu’on soit jeune ou pas, il fallait saisir ce cadeau et cette chance. J’étais de toute façon contre l’avortement, je trouvais ça horrible d’enlever un petit qu’on a déjà dans son ventre tout ça parce qu’on préfère s’amuser. Enfin, ce n’était pas le cas de Violaine, elle avait juste des problèmes avec le père.

Ma mère était beaucoup trop curieuse, ce qui compliquait énormément mon existence. Maintenant, elle voulait carrément voir ma mère, et ben voyons, on avait que ça à faire ! Je lui souris simplement et tenta de trouver quelque chose à lui répondre. Je récupéra un petit bout de chocolat et réfléchis quelques minutes. Franchement, pourquoi voulait elle voir « ma mère ? » Enfin bon, je n’allais pas lui inventer un mensonge qu’elle ne croirait pas. Mais je n’avais pas le choix, alors je lui réponds simplement ;

- Justement, je suis plutôt discrète le matin et puis, ça ne me dérange pas du tout de manger que du chocolat.

Après tout, je ne lui avais pas menti. Tous les matins, bien souvent je sortais dans mon futur et pour ne pas réveiller mes parents je partais sur la pointes des pieds en espérant que personne ne m’entende. En bref, j’étais tout de même plutôt discrète au petit matin. Mais bon, de toute façon, bien souvent, Violaine m’accompagnait dans mes petites sorties matinales, car tous comme moi, elle aimait passer du temps dehors à rire et langer du chocolat. C’était d’ailleurs un peu ce qu’on était entrain de faire sauf quand je dis le nom de Declan, là, elle partit dans une colère folle. Moi même,j’étais en colère, c’était de mon père qu’elle parlait et je n’allais pas la laisser dire n’importe quoi sur lui.

- On était entrain de parler de toi, là ! Alors pourquoi es ce que tu t’énerves dès que je prononce le nom de Declan ? Franchement, c’est pas difficile de deviner qu’il est le père.

Je n’avais pas voulu lui parler sur ce ton mais, je m’énervais assez vite et je ne pus m’en empêcher. C’est vrai que j’aimais énormément ma mère mais il m’arrivait énormément de me disputer avec elle et ici ou ailleurs, ça n’allait pas changer !

- A ton avis pourquoi il ne te donne pas de nouvelle ? Violaine, il doit se sentir super mal, il est censé être avec Heather et il...enfin et puis de toute façon, il ne peut pas s’imaginer que tu es enceinte !

Je savais que ce que je disais était vrai. A ce moment précis, mon père était totalement perdu, il ne savait pas qui choisir et ne se doutait pas que ma mère était enceinte. Il m’avait souvent raconter cette histoire, en lui donnant un air un peu plus drôle néanmoins. Je me rendais compte, ici, que cette histoire n’avait rien de marrante et que j’avais plutôt envie de pleurer que de rire. Violaine partit ensuite dans l’autre direction et je courus après elle en la rattrapant par la main.

- Violaine attends ! Tu ne crois pas que tu as eu assez de choc dans cette journée ? Tu veux vraiment que je t’en rajoute un ? La vérité n’est pas toujours bonne à savoir et je n’ai pas envie que tu t’évanouisses devant moi.

C’est vrai que dans ce genre de situation, je n’avais jamais su comment faire, sauf évidemment sortir mes supers pouvoirs d’être de lumière et guérir. Mais en tant que simple humaine, je n’étais pas censé faire ça. Néanmoins, je savais que je n’avais pas le choix, que parfois, il fallait aller au delà des règles. Je savais aussi que ma mère allait être énervé que je tourne autour du pot comme ça, que je ne lui dise pas qui j’étais. Enfin bon, c’était peut être mieux de rester dans l’ignorance, non ?

Je voyais bien que ma réponse ne lui avait pas plut. Qu’elle aurait aimé que je la conduise jusque chez moi. Mais en même temps, j’habitais dans un mini appartement et ma mère...n’était évidemment pas là. Heureusement, elle n’ajouta rien et ne voulut pas vraiment savoir la vérité. Sinon, qui sait ce que j’aurais du inventer encore comme mensonge ? Je n’en pouvais plus de mentir à ma mère. Ca en devenait insupportable. Je la regardai lentement, le destin pouvait toujours changer, c’est ce que papa me disait. Le problème, c’est que cette fois, il ne fallait pas qu’il change, il fallait que je naisse et que mes parents se mettent ensemble, sinon, ça serait une grave erreur. Enfin bon, je me fais sans doute du soucis pour rien, je savais comment ça c’était passé, mon père avait appris ma naissance après celle ci alors...tout irait bien, surtout si je sus là pour le prévenir.

- Tu ne lui aurais pas dit ! Même si il t’aurait appelé ! Tu as peur de quoi au juste ? Si tu l’aimes, fonce ! Tu n’as pas besoin de réfléchir.

C’était évidemment plus facile à dire qu’a faire et je le savais. Je savais aussi que c’était ce genre de discours que me servait Violaine quand j’allais mal à cause d’un garçon. Elle me répétait que j’étais joli et intelligente, et que si ce garçon ne voulait pas de moi c’est vraiment qu’il était un imbécile. Finalement, pour la fin de cette petite histoire, il avait été un imbécile et m’avait dit qu’il préférait qu’on reste ami. En espérant que cette histoire ne se passe pas pour ma mère et mon père...Non évidemment, le destin était déjà tout tracé. Mon père avait beau dire que tout pouvait toujours changer, je me demandais parfois si cela était vrai. Peut être que tout était déjà tracé, qu’en naissant notre heure de mort était déjà là. J’espérais que non, sinon mes parents mourront, quoi que je fasse. Je refusais de croire que je ne pouvais rien faire pour eux, j’étais bien trop maligne pour ne pas réussir. Néanmoins, la situation du jour commençait à m’échapper. Il faut dire que Violaine était aussi très doué à ce jeu là, et pour elle, ce n’était pas un jeu. Je l’écoutai attentivement, la voyant ensuite fuir à toute jambe. J’aurais voulu lui répondre quelque chose de censé et de correct, lui dire par exemple qu’elle pouvait me faire confiance parce que je la connaissais bien plus qu’elle ne le pensait mais je n’avais pas eu ce courage. En fait, peut être que j’allais la laisser partir comme ça, d’un coup, mais non, je ne pouvais pas faire ça. En plus, je la voyais filer, beaucoup trop vite. Je la voyais pleurer à chaudes larmes, elle devait être vraiment malheureuse. Et là, l’impossible se passa, elle ne regardait pas où allait et une voiture filait droit sur elle. Enfin, une voiture qu’elle n’avait pas vu. D’instinct, je lui criai avant qu’elle traverse la route ;

- MAMAM ! STOP !

Je restai ensuite bouche ber sur ce que je venais de dire, surtout que la voiture s’arrêta, ma mère aurait pi traverser sans se faire écraser et je venais de lui dire qui j’étais. J’étais certaine qu’elle avait entendu, d’ailleurs, tout le monde avait entendu et tout le monde c’était retourné vers moi en se disant que j’étais folle. Et en nous observant tout à tour, moi et Violaine, on avait pratiquement le même âge alors...tout le monde me prenait pour une folle et me jetait des regards noirs. Mais peut importe, ils pouvaient dire tout ce qu’ils voulaient, tout ce qui m’importait, c’était que ma mère soit vivante. Bien qu’il n’y eu pas vraiment de grand danger. J’espérais qu’elle se retourne et qu’elle revienne vers moi, qu’elle ne traverse pas sans se retourner, en tout cas. Mais je ne savais pas si elle le ferrait, elle n’avait sans doute pas la grande envie de croiser mon regard.

J’avais tellement eu peur qu’elle se fasse écraser. Franchement, ça aurait été la faute de trop de ma part, alors oui j’avais eu peur et oui je lui avais crier sans vraiment m’en rendre compte un « maman stop » qui pour elle n’avait aucun sens. Alors que je voulais à tout prix qu’elle se retourne elle se mit à rire et s’avança vers moi en me traînant un peu plus lien. Je croisais donc les regards inquiétant des passants qui se demandait si j’allais bien ou si il fallait appeler un médecin. Ils se prenaient pour qui tous ces gens ils ne savaient rien de moi, rien du tout ! Une fois au calme, je regardai ma mère droit dans les yeux, celle ci n’avait pas l’air de me croire, pas l’air de me croire du tout même. Elle croyait que je lui mentais, que je lui avais servit un nouveau mensonge, mais pourtant, pour une fois je lui disais la vérité.

-Tu voulais que je sois franche avec toi, et bien voilà, je le suis, et évidemment, tu ne me crois pas.

Je la regardai sans vraiment la voir, pour moi ce n’était pas vraiment ma mère en face de moi, ma mère commençait à avoir des rides et devait se faire des couleurs car des mèches blanches apparaissaient dans ses cheveux bruns foncés. Néanmoins, je la reconnaissais dans son odeur, sa façon de parler et de placer ses mains quand elle était énervé. Et la je voyais qu’elle avait besoin d’explication, comme quand je rentrai tard dans la nuit alors que j’étais censé revenir avant 22h00.Je souris malgré moi en repensant à cette époque, j’aurais donné n’importe quoi pour encore une fois me disputer avec elle pour une connerie de ce genre. Là c’était grave, et j’avais toujours du mal à me faire aux choses graves. Comment voulait vous que je lui explique ? Et bien oui, je suis ta fille, ça ne se voit pas ? Il fallait que je trouve des arguments convaincants et....Le truc c’est que tout cela ne servirait à rien, finalement j’étais sur d’une chose, c’est qu’elle s’enfuirait le plus loin possible. En clair, je n’avais rien fait pour l’aider aujourd’hui.

- Qu’est ce que tu veux que je te dise ? Je m’appelle Poppy Lawrence, j’ai 17 ans et...

Je ne savais pas trop quoi lui dire de plus, elle avait le droit de me croire comme elle pouvait très bien ne pas me croire. Néanmoins, j’étais sa fille et moi, je le savais. Je suis certaine que Declan le croirait plus qu’elle en tout cas, car il a déjà deviné quelque chose, enfin je crois. Il me demande souvent des infos sur ma famille, comme ci il savait que j’avais un secret de ce coté là. Mais ma mère était ma mère, et la perdre ici serait pire que tout pour moi. J’avais tellement envie de la serrer dans mes bras et de lui dire que tout allait s’arranger. Mais je ne pouvais pas faire ça et encore moins le dire quelque chose dont je n’étais pas sur moi même. Pourtant, si tout se passait comme prévu, tout allait s’arranger. Je repris ensuite ;

- Réfléchis deux minutes, ne me dis pas que tu n’as pas vu la ressemblance avec Declan et puis, tu savais très bien que je te cachais quelque chose. A ton avis, comment je sais que tu adores le chocolat ? Et pire ; comment je savais que tu étais enceinte de Declan ? Je ne suis pas télépathe ni empathique d’ailleurs, je suis juste ta fille, et c’est pour ça que je sais tout ça sur toi. Je sais aussi que tu as l’intention de t’enfuir à Paris, mais que franchement, ça te ne servira à rien.

Je regardai ma mère droit dans les yeux en espérant qu’elle comprenne bien que je ne mentais pas, pourquoi je mentirais en même temps ? Je n’avais aucun but...

Je la regardai. Je savais bien comment était ma mère, elle balançait souvent de long discours quand elle n’était pas contente. Et de mon coté, je faisais exactement la même chose. J’aimais les longs discours qui ne s’en finissaient plus, j’aimais parler, parler et encore parler, j’étais très bavarde, en fait. Et j’avais toujours quelque chose à dire. C’était d’ailleurs parfois un peu chiant. En l’entendant prononcer « ma chérie » comme elle m’appelait dans mon futur, je ne savais pas si elle l’avait fait exprès ou non. Je laissai échappé un hoquet de surprise quand elle le dit sans pour autant en être heureuse. Je ne savais pas si elle me croyait, évidemment, elle ne voulait plus me faire confiance, mais elle allait le réapprendre. J’étais confiante, sur ce point. Néanmoins, ce qui était sur, c’est qu’elle allait partir à Paris.

-Bien sur que si que tu as encore énormément de chose à perdre ! Tu peux perdre l’amour de ta vie et ta fille, aussi, je te signale.

Elle avait vraiment l’air mal et triste de ce qu’elle faisait en ce moment et de sa vie, tout simplement. C’est vrai qu’être enceinte jeune et avoir l’impression que le père se fout complètement d’elle, ça doit être dur et horrible. Soudain, Violaine me prit dans ses bras et j’eus l’impression de me retrouver, de revivre. Je la serrai très fort contre moi en faisant couler malgré moi une larme le long de ma joue. J’étais hypersensible, peut être pas autant que ma mère, mais en tout cas, je l’étais. Dès que quelque chose n’allait pas, me choquer ou tout simplement me rendait heureuse, je me m’étais à pleurer. C’est vrai que je me sentais bien seule ici, je ne connaissais presque personne. Enfin si, je connaissais du monde mais ils étaient tous tellement différents, ils avaient tous ce quelque chose qui les rendaient beaucoup plus jeune que ce que je les connaissais. Je n’étais pas dans mon monde, je n’habitais pas ici, voilà tout.

- Ca m’étonnerai qu’il soit mieux avec sa blonde...je la déteste celle là.

Je ris en voyant que ma mère approuvée, elle aussi devait la détester. Forcément, elle lui volait l’homme qu’elle aime, alors, elle ne devait vraiment pas se sentir bien. Mais bon, je savais que mon père aimait ma mère et qu’il n’allait pas aller avec elle juste par pitié ou par devoir. Il l’aimait, un point c’est tout. Toute sa vie il avait du la vouloir à ses cotés et...Ok, je pars dans l’extrême là. Je pris ensuite les mains de ma mère dans les miennes et l’entraîna un peu plus loin pour lui dire ;

- Je...je suis ici car je dois vous sauver, toi et papa. Et aussi m’assurer que tout se passe comme prévu, que je ne disparaisse pas, en d’autre terme. Comme tu dois t’en douter je viens...enfin je viens du futur. On est très proche toute les deux là bas, même si évidemment, avec nos caractères, il y a toujours eu des disputes. Je suis venu ici parce que...parce que tu t’es fait tuer par un démon, et que je ne veux pas que ça se répète. Je veux retrouver ma mère.

Une larme recula le long de mes joues, racontait cela me donnait un peu trop d’émotion. Je pris un petit bout de chocolat dans la tablette et le mis dans ma bouche en le mâchant silencieusement. J’essuyai avec mon index le mascara qui devait sans doute couler le long de mes joues, tout en observant Violaine. J’espérais qu’elle me croit et qu’elle ne pose pas trop de question, je n’avais pas le courage de parler de ça et encore moins de raconter mon passé. C’était difficile de se rappeler de ses moments joyeux puis de ceux qu’ils l’étaient moins. Les plus durs de ma vie étaient sans doute mes derniers mois. Je crois que si je n’étais pas venu ici, je serai sans doute morte, de toute façon.

Je la comprenais tellement...Dire à quelqu’un qu’on était enceinte ne devait jamais être facile, surtout si on croyait que ce quelqu’un ne vous aimez pas. Pourtant, papa aime ma mère, j’en suis sur, rien qu’en voyant sa tête, ça se voit. Il m’avait raconté qu’il n’avait jamais osé quitter Heather avant d’apprendre que Violaine était enceinte, ensuite, il n’avait plus vraiment hésité. Evidemment, il avait été poussé par le destin, mais n’es ce pas ça, la vie ?

- De toute façon, fais comme tu veux, mais tu verras bien que ton petit voyage à Paris ne changeras rien à ton avenir.

Je savais comment tout cela allait se passer, déjà, j’allais aller dire à mon père qui j’étais et pourquoi j’étais ici. J’allais lui annoncer que ma mère était enceinte et il partirait la secourir à Paris. Pourtant, j’avais l’impression que mon avenir aller changer, et si quelque chose de différent se passer ? Et si, tout changer, d’un coup ? Je n’avais pas la grande envie de voir ma vie changer. J’étais bien comme j’étais et je n’avais pas l’intention d’être différente. Je voyais ensuite le sourire de ma mère quand je lui dit que je n’aimais pas Heather. Non, je ne l’avais jamais aimé, j’avais toujours eu cette haine envers elle, dès qu’elle venait à la maison et qu’elle faisait des sourires en coin à mon père, comme pour lui rappeler leurs moments passé ensemble. J’avais toujours détesté le fait qu’elle l’invité parfois le soir, en disant que c’était pour parler de démon, moi, je ne l’avais jamais cru. Mon père était peut être fidèle, mais ça ne l’empêchais pas de regarder les autres femme, Heather le savait. Et elle profitais de n’importe qu’elle occasion pour me rappeler que rien n’était acquis, dans le futur, on ne s’aimait pas. Pourtant, elle avait une beaucoup plus grand haine contre Violaine. Moi, elle croyait que j’étais une pauvre petite innocente, qu’elle n’avait pas le droit de m’en vouloir, par contre avec ma mère, c’était une autre histoire...Ici, je n’aimais toujours pas Heather, avec ses boucles un peu trop parfaites elle m’avait toujours fait penser à une déesse. C’était quand je la voyais que je m’étais dit que je détestais les blondes, depuis qu’en j’en vois une, j’ai l’impression de la haïr. Pourtant, je savais aussi une chose, c’est qu’elle n’aurait jamais mon père, c’était fini, terminé, entre elle et lui. Mais ça, même après 17 ans, elle ne l’avait jamais compris. Mon sourire se figea lentement, quand ma mère me parlait de la mort, les larmes me montèrent aux yeux, je n’étais encore qu’une enfant, je le savais. Je savais tout ça sur la mort, je le savais bien plus que qui compte, l’homme que j’aime était la mort en personne ; l’ange de la mort. Toutes ces phrases, je les avais déjà entendus, tous ses reproches aussi. Je savais que le destin était ainsi et qu’on ne pouvait pas le changer, mais je refusais d’y croire.

- On peut toujours changer le destin...Je veux dire, on...Je sais ce que j’ai à faire et je refuse d’être venu ici pour rien, tu comprends ?

Je posai mon regard sur elle sans vraiment attendre une réponse. En fait, non, je n’attendais aucune réponse. Je savais juste que c’était ainsi et que je n’avais pas le choix. Que si j’étais ici, c’était pour une chose et que je n’allais pas la laisser tomber. J’avais tellement l’impression d’être seule, ça me faisait étrange...Je la vis ensuite partir, et me regardai comme elle me regardai toujours ; avec beaucoup d’amour. Mon regard bercé de larme se posa sur elle, j’avais envie de la prendre dans mes bras avant de la voir partir. Je n’avais réussi qu’une chose ; la faire s’enfuir encore plus loin. J’aurais tellement voulu qu’elle reste...Même moi qui connaissait le futur, j’avais l’impression que tout allait se chambouler. Si seulement j’avais pensé à la mort avant...J’aurais sans doute sauver mes parents. En la voyant s’en allait, je ne lâcha qu’un faible ;

- Maman...

Puis je la laissai partir. Je n’avais pas envie de la retenir encore une fois, partir était son choix, je la laissai donc choisir. Je pris donc la direction de mon chez moi, en espérant, de tout mon coeur, que le destin n’était pas déjà tracé...