Vous n'êtes pas le Halliwell que je m'attendais à voir |Prue|

En temps normal je ne me serais pas aventurée aussi loin de lieux inhabités, San Francisco est une ville riche de collines mais Twin Peaks est très spécial et la photographe que je suis ne pouvait pas ignorer la beauté d'un tel endroit. Bien sûr elles avaient été photographiées des milliers de fois mais je ne pouvais oublier que j'étais l'une des meilleures de New York, on s'arrachait mes photos. J'avais dû fuir sans espoir de retour, toutefois j'étais née avec cette passion qui me dévorait littéralement de l'intérieur. Après un mois j'ai fini par comprendre que je devait faire quelque chose pour cesser de penser constamment aux massacres des miens. Mon être de lumière lui même me conseillait de trouver un exutoire à ma douleur, je ne connais qu'une chose capable de me faire oublier c'était de me concentrer sur autre chose. Quoi de mieux pour cela que de se remettre à ce que l'on aime faire le plus au monde, j'avais donc racheté un appareil photo numérique, certes il ne ressemblait en rien à celui que je possédais avant mais il me convienait parfaitement. Jusqu'alors je m'étais contentée de rester dans les limites de la ville, il est toujours plus facile de s'échapper de ceux qui vous attaquent quand il y a des centaines d'endroits où se cacher. Seulement j'éprouvais, aujourd'hui, le besoin de voir autre chose que les rues continuelles de cette ville qui m'était à la fois si familière et pourtant si étrangère.

Je savais que ce n'était pas prudent de m'aventurer ici sans en aviser Henri, mais cela faisait trois semaines que je n'avais plus de nouvelles de lui, je doutais donc qu'il faille le déranger. Je souhaitais vivement que si je n'avais pas de nouvelle de lui, c'était parce qu'il n'y avait aucune chance pour que William soit à mes trousses. Sauf que je n'en pouvais plus de devoir obéir à ma peur, ma grossesse décuplait mes désirs et mes envies, j'avais beau avoir envie de protéger plus que tout au monde l'être que je portais en moi, j'éprouvais aussi le besoin de m'accomplir en tant que femme. N'étais-ce pas là une raison suffisante pour venir ici photographier ce paysage ? J'avais loué une voiture pour m'y rendre, je savais qu'il me faudrait en acheter une plutôt que d'avoir recours à une location, ce serait un meilleur moyen pour ne pas me faire repérer par les démons qui sont à ma poursuite. J'étais partie tôt pour éviter la cohue sur la route, un sac sur le siège arrière, contenant mon appareil, une bouteille d'eau et surtout un pic nic car je me connaissais parfaitement, j'étais capable de rester des heures à un endroit pour avoir la photo parfaite, celle qui traduirait parfaitement la vision que j'avais dans la tête. Il ne faisait ni chaud ni froid, je pouvais donc parfaitement me balader sans craindre de tomber malade.

Cela faisait déjà deux heures que j'étais arrivée, je ne parvenais cependant pas à trouver l'angle qui me satisferait pleinement. De plus de nombreux touristes étaient arrivés et furetaient de ci delà, ce qui me mettait quelque peu mal à l'aise. J'avais la sensation d'être constamment surveillée et observée, pourtant que je jetais un œil aux environs rien ne me paraissait suspect, et tout me paraissant étrange. Enfin je la vis, cette brune qui m'observait à la dérobée sans véritablement se cacher, elle aussi avait un appareil photo, pourtant je sentais qu'il y avait une chose de différente chez elle sans parvenir à la déterminer.

Oui une envie de se balader dans les rues de la ville. Brune, oui mais je ne pensais pas que les gens me prendrait alors pour moi ?! Bien entendu, je ne savais pas trop si j'allais aussi dire les choses comme je le voulais. Les gens voyaient toujours la Prue Halliwell morte il y a pas mal d'années. Bon vous me direz que les gens ont vu un fantôme, mais vous devriez voir leurs têtes ! Avec mes sœurs, on peut dire que cela va bien mieux, Paige a accepté que je sois de retour à la maison. Phoebe m'en veut encore de ne pas avoir été là alors que j'aurais du y être. Piper furieuse contre les Fondateurs, je ne suis pas vraiment à la maison....Et dire que je devais aussi faire en sorte de m'améliorer. Mais comme je ne veux pas forcer les choses, je préférais donc ne rien dire ou faire qui ne puisse me déstabiliser.

Reprenant alors un travail au journal, je me disais bien aussi que cela me permettrait de ramener un peu d'argent à la maison. Mais comment dire le P3 prenait pas mal de monde, et je ne pouvais pas faire grand chose. A par participer,; déjà j'ai du me battre pour récupérer mes affaires ! Mes sœurs me l'ont piqués, d'accord je veux bien sauf que même mon labo n'y a pas échappé....Plus de produit photo, plus de matériel rien....Et voilà que Paige veut faire un sort pour avoir plus de sous....Est-ce qu'elle aurait oublié qu'elle est maintenant une être de lumière ? Ils n'ont pas d'argent eux....D'ailleurs cela fait trente ans que je n'y ais pas touché.

Pour tout vous dire, je me sentez mieux dehors de la maison, trop défervescence, et pas assez de calme pour moi. Jared m'appelant tout le temps, je n'avais pas une minute à moi. Le laissant alors un moment vers le mal comme il le voulait, je me rendais compte de toute façon il ne changerait pas d'avis. Même Leo qui est au courant, ne sais pas trop m'aider sur ce terrain. Du coup; les fondateurs m'ont demandé de laisser un peu Jared se débrouiller une journée pour savoir s'il faisait ça pour me faire tourner en bourrique.

Ma journée de libre allait donc bel et bien commencer sur cette plage qui me rappel tant de souvenirs. Peut être que j'aurais du être plus prudente, mais comme je ne savais pas trop quoi faire. La photo me plaisait bien, cela me calmait et je pouvais aussi me balader comme je le voulais. Le sable sous mes pieds, je sentais depuis un moment une présence magique. Tournant la tête, je vis une jeune femme, je ne l'a connaissais pas du tout. Mais pour une fois j'allais observer. Prenant des photos ici et là, je tournais la tête de temps en temps pour voir si la personne était toujours là. Elle me vit puis ne bougeant pas trop, je préférais savoir si la personne était digne ou pas de confiance. Les sorciers et sorcières neutres sont bien entendu recherchés. Mais comment étant sure et certaines qu'ils s'agissait de ce genre de personne là.....

[désolée c'est pas brillant]

Ce n'était pas franchement agréable de se sentir observée, surtout dans les circonstances alors que je savais que William me traquait pour me faire subir le même sort que le reste de ma famille. J'ignorais franchement si cette femme faisait partie du clan de démons qui étaient à la fête de Rachel, néanmoins je n'étais pas très à l'aise. Un ballon vint me percuter au niveau du mollet gauche, je me détournais de mon épieuse pour savoir ce qu'il se passait, en fait des enfants jouaient non loin de moi et je les voyais me réclamer la balle. Un léger sourire étira mes lèvres, peut importe ce qu'il pouvait se passer dans le monde, les enfants pouvaient tout changer, pour eux il n'y avait que l'innocence... Enfin pour la plupart d'entre eux me rappelais-je en portant une main à mon ventre, avant de me ressaisir et d'envoyer la balle au petit groupe. J'ignorais bel et bien qui était cette femme mais je me refusais à céder à la panique, je devais relativiser. Après tout elle aussi avait un appareil photo, elle voulait sans doute simplement faire la même chose que moi, photographier le paysage pour immortaliser sa propre vision de celui-ci. Je lui jetais un nouveau coup d'œil, bien qu'elle ne soit plus en train de m'observer directement, je sentais encore son regard sur moi. Bon c'est vrai je n'étais pas prête à abandonner toutes mes méfiances, toutefois c'était ce qui m'avait maintenu en vie et qui me permettait de me battre pour échapper à la traque que mon ex fiancé avait du lancé sur moi.

Je tachais donc de me concentrer de nouveau sur le pourquoi de ma venue sur les collines de San Francisco, retournant à mes observations de la nature aux alentours. Les touristes se massaient de plus en plus, ce qui n'était pas rare pour un tel site surtout avant la fin de l'année scolaire. Les fêtes de fin d'année n'attiraient pas beaucoup de monde sur les sites touristiques, alors je ne m'étonnais pas de voir une telle foule en ce jour. Malheureusement pour moi, ça ne m'aidait pas. En effet le fait d'avoir autant de monde ne me permettait pas de trouver l'angle idéal pour une simple photo de paysage, je ne souhaitais pas voir apparaître des personnes que je ne connaissais pas. C'est l'une des raisons qui me poussa à m'éloigner de cette foule, l'autre était que si je devais me défendre face à une quelconque menace, je préférais le faire loin des regards indiscrets. De plus je commençais à avoir un peu faim, je préférais donc m'isoler pour grignoter un petit truc. De là où je me trouvais je pouvais facilement voir mon observatrice venir à ma rencontre, elle n'avait pas l'air dangereuse et, comme j'avais pu le constater, elle aussi prenait des photos. Tout en restant naturelle elle se rapprocha de moi, il n'y avait pas d'agressivité dans son attitude alors je n'ai pas cherché à m'enfuir. Sans doute venait-elle parler de notre passion commune.

Je m’avançais vers l’inconnue, il y avait pas mal de touristes, et je ne sais pas pourquoi mais cette personne m’intriguais. Elle avait un truc qui me faisait comprendre que je devais aller la voir. Je me dirigeais vers elle dans le but de comprendre le pourquoi du comment. Je ne savais pas trop si je pourrais alors prendre le temps de lui parler. Mais comment dire, étant être de lumière, je pouvais alors sentir un tas de choses. M’approchant alors d’avantage, je sentais alors une présence magique, il s’agissait bien de mon inconnue. Je ne savais pas trop ce que je pourrais lui dire. Mais je finirais par trouver sans doute. Arrivant à sa hauteur, je vis son appareil photo. Il était beau, et elle avait l’air de s’y connaître un peu. Me tournant alors vers elle, je lui demandais alors gentiment.

- « Est-ce que je peux m’assoir là ? »

Juste là, une sensation bien particulière me prenait. Il y avait comme une impression de bien être, peut-être que la vue me faisait du bien. Enfin bon, je patientais un moment, et m’asseyant alors un peu loin de façon, à ce que l’inconnue puisse alors avoir un peu d’espace. Je prenais mon appareil photo, et visant un endroit que je voulais prendre. Je prenais une photo. Elle irait bien dans mon bureau.

- « Quelle belle vue, n’est-ce pas ? »

Oui tout un paysage qui me disait bien qu’au fond, cette vue m’avait toujours apaisée. Arrivant à la conclusion, que je suis comme je suis, et bien que ma famille sait que je suis de retour, je ne sais pas pourquoi, mais les gens ont toujours l’impression que je suis belle et bien « morte ». S’ils savaient….Après avoir passé un moment dans les cieux, je respirais alors un air pur. J’avais comme retrouvé un peu de ma vie d’avant. Comme je patientais, je ne savais pas trop si la personne allait me répondre ou pas. Néanmoins, je ne pensais pas que j’aurais alors comme une sensation plus ou moins claire. Les gens en bas sur la plage se baladaient en famille. Cela tombe bien, j’ai un sujet à faire pour le magazine sur la famille. Prenant alors de loin, les photos des gens, on ne les voyait pas assez pour les reconnaitre. C’était justes des groupes de personnes. Me levant un peu, je prenais alors le temps de faire les choses telles que je les voulais. Enfin de compte, j’aurais bien entendu une chance de parler un peu plus avec mon interlocutrice. Me rasseyant, je pensais en voyant ces gens en bas à ma famille. J’avais vraiment hâte de les voir, de les prendre dans mes bras. Dans mes pensées, je ne fis pas trop attention à ce que mon interlocutrice me disait.
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