{Intrigue n°1} Comment cacher la vérité à la femme qu'on aime ? - CARTER - LLOYD - ANNA

Comment cacher la vérité à la femme qu'on aime ?

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Douloureusement, Carter se leva d’un des fauteuils où elle se trouvait. Que faisait-elle là ? Elle n’en avait aucune idée, elle ne s’en souvenait pas comment elle était arrivée ici mais elle ne se souvint pas de son nom lorsqu’une femme et un homme s’approchèrent d’elle pour lui demander si elle allait bien…. Lloyd connaît l’existence du virus qui sévit en ville mais est-elle une victime ou était-elle simplement devenue amnésique. Sa tâche ne sera pas facile de répondre à cette question puisqu’accompagné d’Anna, il ne peut pas faire grand-chose, la jeune femme n’est pas au courant de ce qu’il est et de l’existence du monde surnaturel.

Premier Post pour: Carter Thomas

Ce fut d’abord le noir, une profonde inconscience comme si on avait plongé Carter dans un sommeil lourd et pesant, aucun bruit ne parvenait jusqu’à son cerveau, elle était tout simplement murée dans un silence de plomb, qui finit par se dissiper petit à petit.
Carter ouvrit doucement les yeux, cherchant du regard quelque chose qui lui serait familier, elle n’arrivait même pas à distinguer dans quel lieu elle pouvait bien se trouver. Elle avait beau regarder partout autour d’elle, elle ne comprenait pas, comme si elle n’avait plus la capacité de réfléchir. Mais qu’est ce qu’il lui était arrivé ? Est-ce qu’elle avait pris une cuite pour être dans un tel état ? Observant autour d’elle, elle ne trouva aucun verre, elle abandonna donc la thèse du trop plein d’alcool.

Au fur et à mesure qu’elle reprenait ses esprits, Carter comprit qu’elle se trouvait dans un lieu plus que douteux, mais qu’est ce qu’elle pouvait bien faire dans une boite de strip tease ? Elle espérait n’avoir rien fait de répréhensible, elle savait parfaitement que lorsqu’elle en avait un coup dans le nez, elle avait tendance à n’avoir honte de rien…
La tête lui tournait, elle se sentait vraiment mal, comme si son cerveau n’était qu’un tas de bouillis, c’était affreux comme sensation et la brunette n’aimait vraiment pas cela. De plus, la musique qui était jouée n’aidait pas du tout, elle résonnait dans l’esprit de la demoiselle, accentuant cette sensation de mal être.
Avec un effort qui lui parut surhumain, Carter finit par se lever, pour aller où, elle n’en avait aucune idée, mais elle ressentait le besoin de bouger pour tenter de remettre ses idées en ordre. Elle était déboussolée, elle n’arrivait même plus à marcher droit, elle était totalement sans repère, sans même savoir où elle se trouvait !

Elle avait beau chercher, elle n’arrivait pas à se rappeler dans quelle ville elle se trouvait, mais qu’est ce qui était en train de lui arriver ? Elle commençait à paniquer, sentait la peur monter doucement en elle… C’était catastrophique de ne même pas savoir dans quelle ville on se trouvait, Carter se sentait bête de ne pas se souvenir, ce n’était pourtant pas si dur tout de même !!
Personne n’avait l’air de remarquer la panique de la brunette qui fendait à présent une foule pour se rendre vers la sortie qu’elle avait réussie à repérer au loin. Elle se fit bousculer à plusieurs reprises, ce qui la déstabilisa. Elle ne savait pas comment réagir, si elle devait s’énerver, passer son chemin, elle était vraiment perdue.
Alors qu’elle était à peine à quelques pas de la sortie, Carter se fit une nouvelle fois bousculer par une fille qui le fit tellement violement que la brunette se retrouva immédiatement au sol.

Elle ne se releva pas tout de suite, elle avait besoin de se reprendre, tenter de retrouver son calme avant de repartir de ce lieu. La jeune femme qui l’avait bousculé ne lui accorda pas un seul regard tandis qu’une larme coula le long de sa joue lorsque Carter se rendit compte qu’elle ne se rappelait même plus son prénom, mais qui était-elle ??

Depuis quelques jours j'étais sur le qui-vive. Je savais très bien ce qui se tramait autour de moi, dans la comunauté des êtres magiques, et je dois dire que ça me faisait flipper. Pourtant, je ne suis pas du genre à craindre le premier truc venu, mais là ce virus pouvait me faire perdre énormément. Etre amnésique? Ne plus pouvoir me servir de mes dons? Il en était hors de question, j'en avais besoin pour protéger les gens qui m'entourent, surtout quand justement les défenseurs du bien se retrouvent sans armes. La situation pouvait rapidement dégénerer, et dans l'hypothèse où il n'y aurait plus beaucoup d'être de lumières et de créatures bénéfiques aptes à se défendre, les démons pourraient très rapidement prendre le dessus. Toutes ces questions, ces tracas, m'empêchaient presque de dormir, Anna m'avais d'ailleurs gentillement fait remarquer que je ferais mieux de prendre quelques jours de congés. Oui, parce que bien sûr pour justifier mon état et le fait que je sois constamment sur mes gardes, je lui avais dit qu'on cherchait un évadé de prison. Je déteste avoir à lui mentir sur ma condition et sur n'importe quoi d'ailleurs, mais je n'ai pas trop le choix. Je fais ça uniquement pour la protéger et ne pas lui attirer d'ennuis. Et aussi un peu parce que si je lui annonçait elle me prendrait pour un fou.

Je sortais du boulot, quand en avançant vers ma moto une idée m'étais venue: aller au pink paradise. Je vous vois venir, mais non ce n'était pas dans le but de matter des tas de filles en train de se dénuder devant mon nez. C'était parce que je savais qu'Anna terminait son service dans une vingtaine de minutes et qu'elle serait sûrement ravie de me voir débarquer. Chevauchant l'engin, je partais donc en direction du club. Après m'être garé je me retrouvais rapidement à l'intérieur, jettant un coup d'oeil furtif autour de moi. Je ne mis pas longtemps à voir où Anna se trouvait, et tout sourire je me dirigeais vers elle. Elle ne servait à ce moment là personne, donc je ne me gênais pas pour aller l'embrasser à pleine bouche et la serrer dans mes bras. J'avais besoin d'elle encore plus que jamais à présent, j'avais tellement peur de me réveiller le lendemain sans ne plus rien savoir qu'il valait mieux que je profite des rares moments qu'il me restait. Je fus contraint de la laisser repartir travailler, et m'installa donc au bar, sirotant tranquillement un cocktail non alcoolisé. C'est lorsqu'elle rendit son tablier en se dirigeant vers moi, ayant finit son service, que mon regard dériva et s'arrêta sur une jeune femme. Cette dernière m'intriguait fortement, parce qu'elle semblait complètement perdue et qu'elle avançait en marchant de travers. Et ce qui devait arriver arriva: elle se fit fortement bousculer et tomba à terre.

Immédiatement, mon instinct me força à aller voir près d'elle. J'incitais Anna à me suivre et me précipitais vers la jeune femme. J'ai toujours été comme ça, à vouloir sauver tout le monde même quand ce n'est pas important ou que je ne connais absolument pas la personne en question. Après avoir poussé les gens autour d'elle, mes bras entourèrent la taille de la belle et l'aidèrent à se relever. Je l'emmenais alors avec Anna dans un endroit plus tranquille, la faisant s'asseoir sur un siège au cas où elle ai quelques étourdissement. Je demande à Anna si elle peut trouver un verre d'eau puis m'assois à mon tour et fronçe légèrement les sourcils.

"Est-ce que ça va?? Vous n'avez vraiment pas l'air dans votre assiette, vous feriez mieux de vous reposer quelques minutes ici. "

Bien sûr son comportement me paraissait familier, et j'étais tellement parano ces temps-ci vis-à-vis du virus que je me demandais sincèrement si elle était infectée par celui-ci. Je secouais légèrement ma tête, en me disant qu'il fallait que j'arrête, et que les créatures magiques n'étaient pas non plus ce qu'il y'avait de plus commun par ici! J'observais tour à tour Anna et cette personne inconnue en me mordillant la lèvre inférieure.

Six semaines s'étaient écoulées depuis que j'avais pris la peine d'annoncer à Cléïa que Lloyd et moi-même étions en couple, deux semaines de plus depuis que nous nous étions déclarés l'un à l'autre. D'un côté je vivais un bonheur sans limite et de l'autre, ma patronne faisait tout pour me rendre la vie dure, en effet à partir du moment où la nouvelle fut annoncée je fus obligatoire mise de service de nuit. De telle sorte que j'étais vraiment crevée, au point de ne pas pouvoir passé beaucoup de temps avec Lloyd, certes on se voyait souvent mais la plupart du temps je m'endormais dans ses bras avant de pouvoir profiter pleinement de nos moment l'un avec l'autre. Si on y associait le désir ardent de Cléïa pour faire capoter mon couple, on pourrait aisément dire que j'avais une dent contre ma patronne, et honnêtement parfois il m'arrivait de penser que cette femme devait vraiment m'en vouloir, pourtant je ne pouvais m'empêcher d'avoir un peu pitié d'elle. Sauf quand elle m'appelait à la dernière minute pour me refilait des heures supplémentaires, là j'avais envie en générale de la maudire jusqu'à sa quinzième génération. N'étant qu'une simple humaine, je me contentais de la détester derrière le sourire que j'affichais sur mon visage. Ce soir ne faisait pas exception à la règle, elle voulait que je vienne travailler dès le lendemain matin à la première heure alors que je faisais toutes les fermetures de la semaine, avoir besoin de cet emploi pour payer mes factures fut plus important et j'avais accepté sans rien opposer.

J'en étais là à ruminer contre cette horrible patronne quand il entra, c'est fou comme un rien peut effacer beaucoup de choses. Il avait encore pris sa moto, il me faudrait lui dire tôt ou tard que le savoir sur cette moto me rappelait de mauvais souvenir, même si je n'étais pas celle qui avait subi ce souvenir. Enfin je comprenais pourquoi on pouvait trouver un motard sexy, mais regardez moi cet homme ! Si je n'étais pas une jeune femme raisonnable, je pourrais presque lui sauter dessus et le violer sur place, presque bien sûr parce que je n'étais pas ce genre de fille et surtout que mon travail n'est pas vraiment le lieu approprié pour une telle chose. Je déposais mon plateau sur le bar, prévenant mon collègue barman qu'une fille semblait dormir dans l'un des canapés a fond du club. J'en étais même venue à penser qu'elle était soûle mais comme l'espace où elle se situait n'allait pas être utilisé, vu le peu de fréquentation que nous avions ce soir. Ce qui était plutôt rare par ailleurs. J'avais à peine fini ma phrase que Lloyd m'enlaçait la taille pour m'embrasser langoureusement, quand je vous dis que je file le parfait amour, on arrive même à en avoir les mêmes envies. Je fus même sûre d'entrer le petit rire moqueur de mon collègue mais peu m'importait, seule la sensation des lèvres douces sur les miennes m'intéressait. Il venait de plus en plus souvent en ce moment, non pas que cela me dérangeait vraiment mais j'avais souvent l'impression d'être sa bouée de sauvetage après une longue journée de boulot. Je lui avais même parlé de prendre des vacances, c'était sans compter sa persévérance et sa fidélité envers ce qu'il aimait, car son travail était une sorte de passion, tout du moins c'est ainsi que je le ressentais. Je le laissais au bar pour aller récupérer les derniers verres d'une table avant de rendre mon tablier, nouvelle extravagance de Cléïa.

C'est à ce moment là que quelque chose attira l'attention de Lloyd, la jeune femme que j'avais vu un peu plus tôt dans l'un des canapés, titubait vers la sortie. Malheureusement pour elle, un client la bouscula, elle se retrouva par terre. Lloyd se précipita pour voir ce qu'il se passait, je le suivis à sa demande, dans d'autres circonstances je lui aurais dit que nous allions appeler un taxi pour la ramener chez elle mais un je ne sais quoi dans son regard m'incita à me taire. Comme s'il avait vu quelque chose, il était flic après tout il savait ce qu'il faisait. Je pris soin à ne pas être trop loin de lui, il la souleva et c'est là que je la vis un peu plus, elle avait le regard perdu mais pas hagard des personnes saoules qui quittaient notre club habituellement. Je les emmenais dans le vestiaires des employés, là au moins personne ne viendrait nous déranger, je fis ce que me demandait Lloyd. C'était la première fois depuis notre rencontre que je voyais de nouveau le flic avant l'homme, aussi je restais quelque peu à l'écart pour ne pas perturbé ce qu'il faisait. J'aidais la jeune femme à boire, attendant qu'elle réponde aux questions.

La panique s’empara de la demoiselle encore au sol, comment pouvait-elle ignorer son prénom ? Comment en était-elle arrivé là ? Ce n’était pas possible d’être soule au point d’ignorer son nom, que pouvait-il bien lui être arrivé avant de se retrouver ici ?
Elle se sentait tellement mal que l’idée de rester au sol ne la dérangeait pas plus que cela, elle avait de toute manière peur de se retrouver de nouveau au sol, elle préférait donc rester là, sans bouger, attendant que les choses s’arrange. Elle se rendait bien compte qu’une foule s’était formée autour d’elle, les gens devaient se demander pourquoi elle ne bougeait plus, mais elle s’en moquait, elle avait besoin de temps pour reprendre ses esprits.
Mais elle n’en eut pas le temps, vu qu’elle sentit deux bras musclés lui entourer la taille, l’obligeant ainsi à se remettre sur ses jambes, encore très flageolante. La première idée qui lui vint à l’esprit dut de râler, demander à l’homme de la lâcher, mais aucun mot ne sortit de sa bouche. Elle se contenta donc de le regarder, totalement perdue, cherchant ainsi à savoir si elle avait déjà vu le brun quelque part, mais son visage ne lui disait rien. Qui était-il, et surtout, pourquoi agissait-il de la sorte avec elle ?

Il l’obligea à aller s’assoir dans un endroit beaucoup plus tranquille, la musique était beaucoup moins forte, mais malgré cela, la brunette n’arrivait toujours pas à se rappeler. Est-ce que c’était Amélie ? Non, non… cela ne collait pas. Alors peut-être Céline ? Non, plus ! Mais pourquoi ne pouvait-elle pas se rappeler de son nom ? C’était tout de même grave !!

"Est-ce que ça va?? Vous n'avez vraiment pas l'air dans votre assiette, vous feriez mieux de vous reposer quelques minutes ici. "

Carter leva les yeux vers l’homme, est ce qu’elle avait l’air d’aller ? Cette question n’était vraiment pas très intelligente, comment pouvait-il demander çà ? Par contre, il avait raison sur un point, un peu de repos ici ne serait pas de trop.
Elle secoua donc négativement la tête, laissant son regard divagué sur la foule de gens qui se trouvaient dans ce lieu, d’ailleurs, où se trouvaient-ils ? Elle n’en avait pas la moindre idée, c’était frustrant, énervant et surtout très apeurant de ne pas savoir.
Elle posa son regard sur la jeune femme qui lui avait apporté un verre d’eau, elle était belle, et Carter lui fit un petit sourire, elle trouvait ce visage rassurant bien qu’elle n’aurait su dire pourquoi.

-Est-ce que nous sommes censés nous connaitre ? demanda Carter d’une petite voix, espérant qu’ils pourraient la renseigner sur son prénom.

Elle ne savait pas trop si elle devait leur avouer qu’elle ne se souvenait de pas grand-chose, ni de son nom, ni du lieu dans lequel elle se trouvait et encore moins de la date d’aujourd’hui. Peut être qu’ils la prendraient pour une folle tout droit sortit d’un asile.

Après avoir finit de boire, Carter regarda son verre qu’elle venait de poser sur une petite table à côté d’elle, elle avait encore soif, en effet, sa gorge sèche réclamait encore un peu d’eau, et alors, ne sachant pas vraiment comme cela se réalisa, un verre d’eau plein apparut dans ses mains.
Immédiatement, elle lâcha le verre avant de se lever dans un bond.

-Mais qu’est ce que c’est que ce truc ?

Elle était à présent collée contre le mur, si elle avait pu, elle aurait poussé les murs pour s’éloigner encore plus, elle avait peur, vraiment peur.

-Je dois devenir complètement folle !!

Elle se passa ses mains sur le visage, regardant les débris de verre au sol, voulant maintenant quitter ce lieu qui la mettait mal à l’aise.

Spoiler:

-Non, du moins pas que je sache. Mais c'est dans mes habitudes de venir en aide aux gens qui en ont besoin.

-Et merde!

-Non non.. Vous n'êtes pas folle! Je sais ce qui se passe vous...

-Anna.. Je.. Pourrais tu me laisser quelques minutes seul avec elle?

Spoiler:

Je tentais tant bien que mal de faire taire les questions que j'avais envie de poser à Lloyd, je le connaissais assez pour savoir qu'il allait cherché à aider la jeune femme, il en avait fait de même avec moi. Pourtant il y avait quelque chose de différent, il sentait quelque chose, je le voyais bien. Il avait ce même air depuis quelques temps quand je lui parlais de son boulot, aussi était-je intriguée de savoir de quelle façon cette jeune femme pouvait être impliquée dans les soucis de mon petit-ami. Je mourais d'envie de demander des explications, sans pour autant vouloir la brusquer, elle semblait déjà assez apeurée sans que j'ajoute un interrogatoire. Je restais donc là non loin d'elle, lui souriant pour la rassurer, ou au moins lui faire comprendre qu'elle pouvait avoir confiance. Sa question m'intrigua, et malgré sa réponse je sentis que Lloyd en arrivait à la même conclusion que moi. Si elle posait cette question c'est qu'elle ignorait si elle même connaissait Lloyd, donc c'est qu'elle était victime d'une amnésie. Je la prie réellement en pitié, car non seulement elle se trouvait face à des inconnus mais elle devait ignorer où nous nous trouvions. J'hésitais cependant à lui dire où nous étions, je ne voulais pas qu'elle se fasse de fausses idées quand à sa présence dans un club de strip tease. J'en étais là de mes réflexions quand je vis apparaître un verre d'eau dans ses mains. J'eus la même réaction que la jeune amnésique, je fis un bond en arrière. Mes yeux s'agrandir en signe d'incompréhension et ma voix se cassa dans ma gorge mais par dessus tout j'étais étonnée de la réaction de Lloyd.

Il semblait prendre cela de façon normal. N'avait-il pas vu ce que je venais de voir ? Enfin quoi un verre venait d'apparaître de nul part, ne trouvait-il pas ça étrange ? Je venais d'entrer dans un monde parallèle, ou on me faisait une mauvaise blague. J'avais du mal à respirer, mon souffle me manquait pour satisfaire l'étau qui enserrait mes poumons. Je vis Lloyd s'approcher d'elle pour la rassurer comme s'il l'avait déjà fait auparavant, je rendis compte que c'était surement le cas. Mon monde se fracassait, sur cette toile coloré qu'était notre vie à deux apparaissaient de longues déchirures, ternissant ma vision idyllique de notre histoire. Bien sûr je savais qu'il ne me disait pas tout à propos de son travail mais je croyais assez le connaître pour savoir tout du reste de sa vie. Manifestement il n'en était rien. Pire encore j'étais blessée, oui blessée. Moralement et physiquement. Il n'a pas assez confiance en moi pour me dire qu'il lui était déjà arrivé d'être confronté à des choses surnaturelles. Mon cœur venait d'exploser dans ma poitrine à l'idée qu'il pouvait aussi m'avoir caché d'autres choses. Qu'avais-je pu rater ? Que ne m'avait-il pas dit ? Je sentais les larmes me monter aux yeux mais je refusais de les laisser m'échapper. Je le vis parler et s'interrompre, prenant conscience que j'étais là. Et oui Lloyd je suis là !

Je crus discerner de l'hésitation, seulement je n'étais plus sûre de rien. Deux mois que nous sortions officiellement ensemble, huit semaines que je croyais le connaître par cœur, que je pensais le déchiffrer allègrement. Tout ça pour découvrir que j'avais offert mon amour à un menteur, à un cachotier. Quand enfin il daigna me regarder, il ne souriait pas, affichant un air que je ne lui avais jamais vu. Il semblait effondré cependant sa requête me prit de court. Ainsi il voulait que je le laisse pour qu'il puisse s'expliquer.

NON !

Bien que le chagrin m'écrasait de tout son poids, ma voix sous un ton ferme révélait une envie de pleurer, de lui hurler au visage à quel point il me décevait. Je refusais de partir, et s'il voulait que je quitte la pièce, il allait devoir le faire de force. Je croisais les bras, et le regardais avec colère. J'avais pleinement conscience que mon attitude pourrait se révéler antipathique à la jeune femme, certes elle avait plus besoin que moi de comprendre ce qui arrivait, puisque cela lu arrivait à elle mais je ressentais moi aussi le besoin d'avoir des justifications.

Tu vas immédiatement me dire, nous dire ce qu'il se passe.

Cette fois-ci, je ne le laisserais pas se défiler, une larme perla le long de ma joue. J'étais là à le regarder, à les regarder attendant patiemment que les explications viennent satisfaire ma curiosité. Je n'avais plus rien à voir avec la femme qu'il aimait, j'étais éprise d'un désir de lui faire comprendre qu'il ne pouvait pas se jouer de moi.